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Des centaines de milliers d’oliviers NFM déjà plantés : La révolution oléicole en marche

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  • Des centaines de milliers d’oliviers NFM déjà plantés : La révolution oléicole en marche

    Des serres où sommeillaient des milliers de pieds-mères de noble descendance, notamment les fameuses Arbequina et Pecual , et Ali Zerrad, patron des Nouvelles forêts du Maghreb (NFM) (photos : El Watan )
    NOUREDINE NESROUCHE 14 JANVIER 2019 À 10 H 30 MIN 1202
    Il y a près de sept années, El Watan s’interrogeait si la révolution oléicole allait jaillir de Batna, en découvrant un investisseur privé dont l’ambition n’avait d’égales que son intelligence, sa patience et la passion qui enflait en lui, pour ses projets dédiés à la terre.

    Rencontré dans son complexe de 43 ha, érigé sur les plaines de Aïn Yagout, près de l’aéroport Mustapha Benboulaïd, Ali Zerrad, patron des Nouvelles forêts du Maghreb (NFM), promettait à l’époque la production de 1 million de plants d’oliviers/an. Sur place, nous avions constaté la sophistication des serres où sommeillaient des milliers de pieds-mères de noble descendance, notamment les fameuses Arbequina et Pecual importées d’Espagne et célèbres comme étant à l’origine de la meilleure huile au monde.

    Que sont devenues aujourd’hui ces promesses de révolution, ayant fait tiquer les sceptiques et les ambitions de leadership affichées en 2012 par cet émigré, et devant lesquelles l’Etat est resté de marbre ? Retour sur les lieux, source de la présumée révolution.

    Il y a du soleil en ce jour de mi-décembre. Le verglas habituel sur la RN75 a fondu à cette heure de la mi-journée et la clarté du jour permet de percevoir le village de Seriana au loin. A l’entrée de la pépinière, des arbres d’alignement, des variétés de palmier et des oliviers ont déjà atteint la taille d’adulte. La verdure s’empare du paysage, le changement est remarquable.

    Notre rendez-vous nous attend déjà sur place. Deux hommes font un salut comme pour quitter Ali Zerrad, et ce dernier, ne dérogeant pas à la règle de bienséance chez les Chaouis, fait les présentations, avant qu’ils ne montent dans leur pick-up. L’un des deux, le plus âgé, est un agriculteur de la région d’El Haouch à Biskra venu faire ses emplettes à la ferme. En l’espace de trois années, nous dit-on, il a acheté plus de 300 000 plants à NFM et veut atteindre, à terme, 1 million d’oliviers ; d’ailleurs ses premières plantations vont commencer à donner des fruits à partir de cette année, explique notre hôte.

    Portefeuille clients

    Ça commence plutôt bien. Notre objectif est de vérifier les résultats et la réussite ou non de toute cette entreprise, gigantesque et innovante. Et la commande du client biskri illustre parfaitement le capital confiance qu’aurait déjà obtenu NFM auprès des agriculteurs. A ce sujet, Zerrad nous confie que «le portefeuille clients ne cesse de grossir». «Nos produits sont plantés à Batna, à Biskra, Adrar, Béchar et Ghardaïa», nous dit-il fièrement. De l’olivier à Adrar ? «Oui, ne soyez pas étonnés, réplique notre hôte, notre arbre est élevé dans la plaine de Batna, dans des températures variant entre 45°C en été et -5°C en hiver.

    Il est très résistant !» Ainsi soit-il ! Après tout, le boom agricole ibérique, l’Espagne le doit à son désert !

    La serre de nébulisation étant vide à cette époque de l’année, notre balade commence dans le pavillon où se développe le produit en dernière étape. Le jour de notre passage, 650 000 plants d’oliviers sont prêts à partir. Arbequina, Pequal, le sol de la plus grande serre est tapissé de ces arbustes en deux tons de vert, hauts de 30 à 40 cm. Ali Zerrad retire de son pot un plant Arbaquina âgé de 6 mois seulement, mais portant déjà des fruits. Le futur arbre est prêt à être rempoté pour passer à la dernière phase d’expansion des racines, d’une durée de 6 mois, avant la mise en terre.

    Au fond, une quinzaine d’ouvrières travaillent en silence. Ce jour-là, elles doivent tailler à la main les plants pour n’en garder qu’un seul pied, une commande «personnalisée» de 100 000 plants destinée à un agriculteur, qui prévoit d’employer la machine de cueillette d’olives.

    Cet engin rapide, capable de cueillir entre 5 et 10 ha/jour, a besoin d’agir sur des arbres bien alignés et de taille uniforme, à l’image des variétés espagnoles. Ces variétés sont des nains par rapport aux oliviers algériens, le Chemlal et la Sigoise, mais elles commencent à fournir des fruits en trois années seulement, contrairement à l’arbre local qui a besoin d’au moins huit ans avant de produire. Et ce n’est pas l’unique avantage, poursuit Zerrad. C’est au niveau de la production que l’écart se creuse. L’arbre Arbequina fournit 10 à 15 litres d’huile contre 5 à 6 seulement pour la Sigoise ou le Chemlal, affirme-t-il encore.

    Investissement étranger

    Nous apprenons aussi que le savoir et le savoir-faire espagnols, transférés grâce à la présence quasi permanente d’ingénieurs agronomes ibériques, et l’application des acteurs de la NFM ont fini par être intériorisés et maîtrisés pour que cesse l’importation, dès lors que le plant est reproduit entièrement ici. «En 2012, nous avions importé le parc à bois d’Espagne, mais aujourd’hui c’est un arbre 100% algérien que nous fournissons, c’est-à-dire qu’il est produit chez nous depuis le bouturage jusqu’à la plantation, avec une capacité de production qui peut atteindre 1 million de plants/an», souligne l’investisseur.

    D’ailleurs, ce parc à bois de plusieurs hectares a fourni, cette année, une grande quantité d’huile extra vierge, pressée dans l’huilerie Fatima, située entre l’aéroport et le tombeau de Medghacen. Notre hôte affirme aussi, chiffres à l’appui, que les objectifs tracés sur 6 ans sont atteints. «On fournit déjà entre 600 000 et 700 000 plants d’oliviers par an de plusieurs variétés, que ce soient celles d’origine espagnole ou les algériennes que nous améliorons grâce à des techniques pointues.»

    Si sur le plan de la qualité du produit, NFM estime avoir gagné le pari, au niveau des capacités, Zerrad juge que sa pépinière n’a pas atteint ses limites, les capacités étant tributaires de la commande, qui demeure, selon lui, en deçà de ses moyens et ses ambitions de relance de la filière nationale qui, d’après lui, est confinée jusque-là dans une position médiocre sur le marché international.

    Mais en attendant que le département ministériel de l’Agriculture place NFM sur ses tablettes, son patron multiplie les initiatives et part lui-même à la conquête de la production d’olive et d’huile d’olive. «Nous avons décidé de créer notre propre plantation. Nous avons un projet de plantation de 2000 ha d’oliviers ; un projet qui est en phase avancée des négociations avec les Chinois qui veulent acheter toute la production pour l’envoyer en Chine.

    Pour cela, l’Etat nous a proposé des terres à Ménea et M’ghaier, mais en attendant de concrétiser ce mégaprojet, nous avons déjà obtenu 300 ha à M’doukal, dans le sud de Batna ; un terrain que nous sommes en train de préparer pour planter nos oliviers cette année», annonce Zerrad. Il nous explique aussi que cet investissement entrera en production d’ici 3 ans, et toute la récolte passera par l’unité de transformation d’huile d’olive qu’il compte installer sur place.

    Bref, que du bon ! Et on comprend l’optimisme et la boulimie de Ali Zerrad, pour qui le rêve est devenu réalité, un bonheur inexplicable dont l’infini horizon s’étend avec les champs d’oliviers d’Adrar, de Béchar et de toutes les contrées algériennes.





    Le retour massif des agriculteurs de la région à la plantation du pommier local

    Avant d’investir dans les plants d’oliviers, la pépinière NFM, qui produisait et continue de produire des plants d’arbres fruitiers, dispose d’un parc de bois impressionnant, composé de diverses variétés de pommiers, poiriers, Nectarine, de pêche Paraguay et d’abricotiers. Cette pépinière peut fournir jusqu’à 1,5 million de plants par an et le chiffre a toutes les chances d’augmenter, estime Ali Zerrad, patron de NFM. Cela s’explique, selon lui, par le retour massif des agriculteurs de la région à la plantation du pommier local, suite à la suppression d’importation de ce fruit.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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