Réserves en devises : Le HCP moins optimiste que Bank Al-Maghrib
Par S.N. Medias24
Lundi 21 janvier 2019
Pour Ahmed Lahlimi, les réserves en devises devraient couvrir 4,6 mois d’importation de biens et services en 2019. Ceci, alors que Bank Al-Maghrib prévoit 5,1 mois d’importation.
Les chiffres du HCP ont été annoncés le 16 janvier 2019 lors de la présentation du bilan économique de 2018 et des perspectives en 2019.
Selon cette institution, les réserves de change sont passées de 6 mois d’importation de biens et services en 2016 à 5,4 mois en 2017. L’estimation pour l’année 2018 est de 4,8 mois et la prévision pour 2019 est de 4,6 mois.
Pour Bank Al-Maghrib, qui a présenté ses derniers chiffres le 18 décembre 2018 à l’occasion de la tenue de son dernier Conseil de politique monétaire, on est passé de 6,2 mois en 2016 à 5,5 mois en 2017 puis à 5,1 mois en 2018. Et l’on devrait rester au même niveau en 2019, toujours selon ses prévisions.
La différence entre les chiffres d’Ahmed Lahlimi et de Abdellatif Jouahri s’explique par celle des hypothèses retenues.
Le déficit du compte courant de la balance des paiements (commerce de biens et services, transferts des MRE et revenus des investissements), aussi appelé déficit extérieur ou besoin de financement de l’économie, s’établirait en 2019 à 3,7% du PIB pour Bank Al-Maghrib alors que le HCP prévoit un déficit de 4,3%.
En fait, les hypothèses diffèrent pour toutes les composantes du compte courant de la balance des paiements (importations, exportations, recettes de voyages…) et même pour la variation du PIB.
Tendance à la dégradation
En tous les cas, la tendance est à la dégradation des avoirs en devises du Maroc. Le déficit commercial continue à s’aggraver, les recettes touristiques et les envois des MRE n’évoluent pas aussi favorablement qu’auparavant, et la bonne orientation des investissements directs étrangers est atténuée par le tassement des dons étrangers, notamment ceux des pays du Golfe.
L’endettement extérieur programmé par le Maroc en 2019, notamment la sortie de 1 milliard d’euros sur le marché financier international, pourrait renflouer les réserves, mais il faut savoir que ces recettes engendreront des sorties de devises sur les prochaines années (capital + intérêts).
Au 9 janvier 2019 (dernière donnée disponible), les réserves internationales nettes de Bank Al-Maghrib s’élevaient à 229 milliards de DH, en baisse de 12,5 milliards de DH ou de 5,2% par rapport à la même période en 2018.
Pour sa part, la position de change des banques s’élève à 3,7 milliards de DH au 14 janvier contre 5,5 milliards il y a une année. Cette position est très volatile dans la mesure où elle peut varier sensiblement d’un jour à l’autre et en fonction des périodes de l’année. En octobre dernier, après la saison estivale, elle avait atteint plus de 11 milliards de DH.
Notons que depuis la flexibilisation du régime de change en janvier 2018, les banques ne sont plus tenues de rétrocéder à BAM les devises étrangères issues des opérations commerciales de la clientèle. L’objectif de la Banque centrale est d’autonomiser le marché et de n’intervenir que s’il y a pénurie de devises.
Ainsi, tant que les banques ont une position de change positive, il n’y a pas de pression sur le prix du dirham hormis les variations dues à l’évolution de la parité euro/dollar.
La situation n’est donc toujours pas alarmante, même si le matelas de sécurité que constituent les réserves internationales nettes de BAM s'effrite : Hormis le fait qu’elles ne soient plus alimentées par les banques, ces réserves subissent l’effet du remboursement des dettes extérieures et du tarissement des dons étrangers...
Par S.N. Medias24
Lundi 21 janvier 2019
Pour Ahmed Lahlimi, les réserves en devises devraient couvrir 4,6 mois d’importation de biens et services en 2019. Ceci, alors que Bank Al-Maghrib prévoit 5,1 mois d’importation.
Les chiffres du HCP ont été annoncés le 16 janvier 2019 lors de la présentation du bilan économique de 2018 et des perspectives en 2019.
Selon cette institution, les réserves de change sont passées de 6 mois d’importation de biens et services en 2016 à 5,4 mois en 2017. L’estimation pour l’année 2018 est de 4,8 mois et la prévision pour 2019 est de 4,6 mois.
Pour Bank Al-Maghrib, qui a présenté ses derniers chiffres le 18 décembre 2018 à l’occasion de la tenue de son dernier Conseil de politique monétaire, on est passé de 6,2 mois en 2016 à 5,5 mois en 2017 puis à 5,1 mois en 2018. Et l’on devrait rester au même niveau en 2019, toujours selon ses prévisions.
La différence entre les chiffres d’Ahmed Lahlimi et de Abdellatif Jouahri s’explique par celle des hypothèses retenues.
Le déficit du compte courant de la balance des paiements (commerce de biens et services, transferts des MRE et revenus des investissements), aussi appelé déficit extérieur ou besoin de financement de l’économie, s’établirait en 2019 à 3,7% du PIB pour Bank Al-Maghrib alors que le HCP prévoit un déficit de 4,3%.
En fait, les hypothèses diffèrent pour toutes les composantes du compte courant de la balance des paiements (importations, exportations, recettes de voyages…) et même pour la variation du PIB.
Tendance à la dégradation
En tous les cas, la tendance est à la dégradation des avoirs en devises du Maroc. Le déficit commercial continue à s’aggraver, les recettes touristiques et les envois des MRE n’évoluent pas aussi favorablement qu’auparavant, et la bonne orientation des investissements directs étrangers est atténuée par le tassement des dons étrangers, notamment ceux des pays du Golfe.
L’endettement extérieur programmé par le Maroc en 2019, notamment la sortie de 1 milliard d’euros sur le marché financier international, pourrait renflouer les réserves, mais il faut savoir que ces recettes engendreront des sorties de devises sur les prochaines années (capital + intérêts).
Au 9 janvier 2019 (dernière donnée disponible), les réserves internationales nettes de Bank Al-Maghrib s’élevaient à 229 milliards de DH, en baisse de 12,5 milliards de DH ou de 5,2% par rapport à la même période en 2018.
Pour sa part, la position de change des banques s’élève à 3,7 milliards de DH au 14 janvier contre 5,5 milliards il y a une année. Cette position est très volatile dans la mesure où elle peut varier sensiblement d’un jour à l’autre et en fonction des périodes de l’année. En octobre dernier, après la saison estivale, elle avait atteint plus de 11 milliards de DH.
Notons que depuis la flexibilisation du régime de change en janvier 2018, les banques ne sont plus tenues de rétrocéder à BAM les devises étrangères issues des opérations commerciales de la clientèle. L’objectif de la Banque centrale est d’autonomiser le marché et de n’intervenir que s’il y a pénurie de devises.
Ainsi, tant que les banques ont une position de change positive, il n’y a pas de pression sur le prix du dirham hormis les variations dues à l’évolution de la parité euro/dollar.
La situation n’est donc toujours pas alarmante, même si le matelas de sécurité que constituent les réserves internationales nettes de BAM s'effrite : Hormis le fait qu’elles ne soient plus alimentées par les banques, ces réserves subissent l’effet du remboursement des dettes extérieures et du tarissement des dons étrangers...
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