HAMROUCHE, BELKHADEM ET BOUGUERRA SOLTANI
Les "frustrés" de la présidentielle
L'expression- Par Brahim TAKHEROUBT - Mardi 29 Janvier 2019
Ils rejoindront désormais, les placards de la politique, qui regorgent de victimes. Mais dans ce domaine précis, on n'est jamais complètement mort. Belle consolation pour ces «grands brûlés».
Le train de la présidentielle vient de s'ébranler laissant sur le quai trois hommes politiques qui ont rêvé d'un destin national, ils y ont cru. Frustrés, Mouloud Hamrouche, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani, rejoindront désormais les placards de la politique, qui regorgent de victimes. Mais dans ce domaine précis, on n'est jamais complètement mort. Belle consolation pour ces «grands brûlés». Mouloud Hamrouche est un homme solitaire, à l'entourage peuplé. Il est l'un des rares politiques qui gardent intactes leurs admirateurs tout en ayant une longue absence sur la scène politique. Ne parle-t-on pas encore de «hamrouchiens»? En ermitage depuis près de 30 ans, il refuse de quitter sa tanière. Méfiant et fin analyste, l'ancien chef de gouvernement scrute le moindre mouvement favorable du système et attend son heure depuis 1991, date de sa démission de la chefferie du gouvernement. Mais cette heure ne vient pas. Réapparu en 1999 comme candidat indépendant à la présidentielle, il a regagné sa tanière et s'est refusé tout combat politique ou compétition électorale. Pourtant, ses «fans», ne manquaient pas d'arguments pour vendre sa candidature. Affublé du titre d'«homme des réformes et de l'ouverture médiatique», on explique que M.Hamrouche est le candidat de la situation, surtout qu'il jouit aussi d'une grande estime, aussi bien au sein du régime, de l'opposition que de la mouvance islamiste. Cependant, une petite tache verte persiste sur son CV: l'armée lui a-t-elle définitivement pardonné son compagnonnage avec le FIS dissous, en 1991? Par sa dernière sortie médiatique d'il y a quelques jours, il a mis un trait définitif à son ambition présidentielle. Elevé dans l'antre du FLN où il a fait toutes ses classes, l'ancien chef du gouvernement et ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s'est réellement vu dans le costume présidentiel. Il a cru croiser son destin en surfant la vague des révoltes arabes qui ont toutes abouti à des gouvernements islamistes comme cela a été le cas en Tunisie avec Ennahda, en Egypte avec les Frères musulmans et en Libye. L'Algérie étant toujours en convalescence d'une guerre d'une rare violence terroriste, il lui fallait donc un islamiste modéré. Belkhadem était l'homme indiqué, pensait-il. Copieusement servi par ces révoltes arabes, le secrétaire général du FLN ne voulait plus se nourrir de merles là où il y avait des grives: «Moi ou le chaos», faisait-il croire à son entourage, multipliant des sorties médiatiques, des débats sur des plateaux de chaînes de télévision. Il écumait les rédactions, distillant des confidences et révélations jusqu'à ne plus s'imposer un droit de réserve en sa qualité de conseiller spécial du président de la République. Grisé, emporté par les flots, il commet l'impardonnable en assistant à une réunion de l'opposition sans l'aval de la Présidence. Il sera «décapité» en public un soir du mois d'août 2014. Le président Bouteflika a mis fin à toutes ses fonctions et à ses activités en relation avec les structures de l'Etat. Il a été écarté, à la même occasion, des premiers rôles au sein de son parti. Il a voulu faire de sa réapparition, il y a quelques semaines au siège du FLN, une offre de retour, mais en vain...il faut attendre le prochain train. Le printemps arabe a fait rêver bien des politiques, Bouguerra Soltani en est une autre victime. «Nous avons coché cette date de 2012 parce qu'elle coïncide avec le 50e anniversaire de l'indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures», avait confié, le 29 août 2009, dans une interview accordée au quotidien arabophone Asharq el Awsat, le leader du Mouvement de la société pour la paix. Aux élections législatives de mai 2012, la mouvance islamiste en Algérie et le MSP avec, s'est fait ramasser à la cuillère. La partie est désormais pliée et le rêve tant caressé par Soltani s'est brisé contre le glacis de la société algérienne qui a dit non à l'islamisme. Suprême humiliation, Bouguerra Soltani sera dégagé de la présidence du MSP accrochant à son cou une médaille de la compromission avec le pouvoir. Ayant goûté aux délices du pouvoir et douceurs des salons, pour avoir été plusieurs fois ministre, l'ancien président du MSP multiplie les offres, tente de se replacer, mais sans succès...
Les "frustrés" de la présidentielle
L'expression- Par Brahim TAKHEROUBT - Mardi 29 Janvier 2019
Ils rejoindront désormais, les placards de la politique, qui regorgent de victimes. Mais dans ce domaine précis, on n'est jamais complètement mort. Belle consolation pour ces «grands brûlés».
Le train de la présidentielle vient de s'ébranler laissant sur le quai trois hommes politiques qui ont rêvé d'un destin national, ils y ont cru. Frustrés, Mouloud Hamrouche, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani, rejoindront désormais les placards de la politique, qui regorgent de victimes. Mais dans ce domaine précis, on n'est jamais complètement mort. Belle consolation pour ces «grands brûlés». Mouloud Hamrouche est un homme solitaire, à l'entourage peuplé. Il est l'un des rares politiques qui gardent intactes leurs admirateurs tout en ayant une longue absence sur la scène politique. Ne parle-t-on pas encore de «hamrouchiens»? En ermitage depuis près de 30 ans, il refuse de quitter sa tanière. Méfiant et fin analyste, l'ancien chef de gouvernement scrute le moindre mouvement favorable du système et attend son heure depuis 1991, date de sa démission de la chefferie du gouvernement. Mais cette heure ne vient pas. Réapparu en 1999 comme candidat indépendant à la présidentielle, il a regagné sa tanière et s'est refusé tout combat politique ou compétition électorale. Pourtant, ses «fans», ne manquaient pas d'arguments pour vendre sa candidature. Affublé du titre d'«homme des réformes et de l'ouverture médiatique», on explique que M.Hamrouche est le candidat de la situation, surtout qu'il jouit aussi d'une grande estime, aussi bien au sein du régime, de l'opposition que de la mouvance islamiste. Cependant, une petite tache verte persiste sur son CV: l'armée lui a-t-elle définitivement pardonné son compagnonnage avec le FIS dissous, en 1991? Par sa dernière sortie médiatique d'il y a quelques jours, il a mis un trait définitif à son ambition présidentielle. Elevé dans l'antre du FLN où il a fait toutes ses classes, l'ancien chef du gouvernement et ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s'est réellement vu dans le costume présidentiel. Il a cru croiser son destin en surfant la vague des révoltes arabes qui ont toutes abouti à des gouvernements islamistes comme cela a été le cas en Tunisie avec Ennahda, en Egypte avec les Frères musulmans et en Libye. L'Algérie étant toujours en convalescence d'une guerre d'une rare violence terroriste, il lui fallait donc un islamiste modéré. Belkhadem était l'homme indiqué, pensait-il. Copieusement servi par ces révoltes arabes, le secrétaire général du FLN ne voulait plus se nourrir de merles là où il y avait des grives: «Moi ou le chaos», faisait-il croire à son entourage, multipliant des sorties médiatiques, des débats sur des plateaux de chaînes de télévision. Il écumait les rédactions, distillant des confidences et révélations jusqu'à ne plus s'imposer un droit de réserve en sa qualité de conseiller spécial du président de la République. Grisé, emporté par les flots, il commet l'impardonnable en assistant à une réunion de l'opposition sans l'aval de la Présidence. Il sera «décapité» en public un soir du mois d'août 2014. Le président Bouteflika a mis fin à toutes ses fonctions et à ses activités en relation avec les structures de l'Etat. Il a été écarté, à la même occasion, des premiers rôles au sein de son parti. Il a voulu faire de sa réapparition, il y a quelques semaines au siège du FLN, une offre de retour, mais en vain...il faut attendre le prochain train. Le printemps arabe a fait rêver bien des politiques, Bouguerra Soltani en est une autre victime. «Nous avons coché cette date de 2012 parce qu'elle coïncide avec le 50e anniversaire de l'indépendance du pays. Et nous représentons justement cette génération et ses préoccupations futures», avait confié, le 29 août 2009, dans une interview accordée au quotidien arabophone Asharq el Awsat, le leader du Mouvement de la société pour la paix. Aux élections législatives de mai 2012, la mouvance islamiste en Algérie et le MSP avec, s'est fait ramasser à la cuillère. La partie est désormais pliée et le rêve tant caressé par Soltani s'est brisé contre le glacis de la société algérienne qui a dit non à l'islamisme. Suprême humiliation, Bouguerra Soltani sera dégagé de la présidence du MSP accrochant à son cou une médaille de la compromission avec le pouvoir. Ayant goûté aux délices du pouvoir et douceurs des salons, pour avoir été plusieurs fois ministre, l'ancien président du MSP multiplie les offres, tente de se replacer, mais sans succès...
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