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Bilan du 4e mandat de Bouteflika : de D- à C+

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  • Bilan du 4e mandat de Bouteflika : de D- à C+

    Si vous souhaitez vous faire une idée sur le bilan du 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika, cet article vous apporte une partie des réponses.

    Bien entendu ceci n’est pas le bilan des actions du Président et ou de son gouvernement, mais juste un passage en revue des promesses faites lors de la campagne électorale des élections présidentielles de 2014.

    Nous nous sommes basés sur une partie des promesses, celles facilement mesurables et ou chiffrables.

    Le modèle de croissance du programme de 2014 étant basé sur la dépense publique des revenus d’exportation d’hydrocarbures, le recul de ces recettes a fait que tout le système s’effondre. Croissance, taux de chômage, taux d’inflation sont, en fin de mandat au rouge et sans mener la moindre réforme, l’Etat ne fonctionne aujourd’hui que grâce à l’endettement intérieure. Une partie de cette dette est transparente -le financement non-conventionnel- et la seconde opaque -dette non déclarée.

    Nous aurions aimé élargir l’analyse aux actions du gouvernement, mais ce dernier ne se soumet pas à l’exigence de la déclaration de politique générale annuelle qu’impose l’article 98 de la Constitution.

    Nous avons donc passé en revue 16 promesses et ou objectifs. Voici, avec un préjugé d’objectivité relatif, nos conclusions.

    De la mise en œuvre du programme de croissance

    Le programme électoral promettait «un plan quinquennal qui capitalisera les enseignements tirés des précédents programmes, pour atteindre une croissance forte et soutenue de 7 %, en vue de poursuivre la réduction du taux de chômage et d’élever le niveau de vie des citoyens».

    Au démarrage de ce plan en 2014, le taux de croissance était de 3,8 % pour finir par être divisé presque par 3 et atteindre difficilement 1,4 % en 2018.

    Nous sommes donc très loin des 7 % promis par le programme du 4e mandat.

    Quant au taux de chômage, il est reparti à la hausse pour atteindre en 2018 les 12,3 % contre 10,6 % en 2014.

    Du niveau de vie des citoyens, mesurable par les taux d’inflations relevés par l’ONS de 2014 à 2018, il ressort que les prix ont augmenté de 26,4 % alors que les salaires sont restés stables.

    Le taux de change du dinar est aussi un autre indicateur du niveau de vie, entre 2014 et début 2019, la monnaie nationale a perdu près de 50 % de sa valeur par rapport au dollars US, enchérissant avec la même proportion les prix des produits importés.

    Avec ces deux indicateurs ; dévaluation du dinar et hausse des prix, il ressort que le ne niveau de vie n’a pas augmenté et qu’au contraire la perte du pouvoir d’achat a été importante et continue sur l’ensemble du quinquennat.

    Promesse de réalisation de l’autoroute des Hauts-plateaux, pas tenu. Le projet, faute de financement, le chantier n’a même pas démarré.

    Promesse de résoudre définitivement la question du logement, impossible de tenir une telle promesse.

    Nous sommes à la fin du 4e mandat, et le gouvernement n’a toujours pas clos le programme AADL1 (2001/2002) ou lancer le programme AADL2 (2013) !

    En outre, le gouvernement qui ne résonne que par la demande déjà enregistrée sur les trois formules (AADL, LPP et LPA) est dans le déni en refusant de prendre en considération les nouvelles demandes fruits de la poussée démographique et des mariages.

    Réindustrialisation du pays

    Promesse de «transformer l’ANDI en pôle spécialisé pour orienter les investisseurs vers des projets porteurs et les accompagner dans leur réalisation et leur fournir des conseils en matière d’organisation et de gestion», pas tenu.

    Ayant perdu l’essentiel de ses prérogatives au profit de l’opaque Conseil national des Investissements (CNI), l’ANDI continue de fonctionner comme un simple guichet.

    Promesse «d’intensification du redéploiement des grandes entreprises du secteur public sur de grands secteurs porteurs en partenariat avec des leaders mondiaux», pas tenue. La majorité des entreprises publics accuse des dettes colossales et ceux qui continuent d’activer sont maintenus sous perfusion avec des crédits non remboursables et des commandes publiques de gré à gré.

    Politique du logement

    S’il brigue un 5e mandat, Abdelaziz Bouteflika sollicitera les voix d’Algériennes et d’Algériens nés il y a 18 ans, l’année d’inscription de leurs parents dans le programme AADL1 !

    Lors de la campagne de 2014, Bouteflika avait promis de «résorber le déficit en logements avant la fin du quinquennat» et «affecté une partie conséquente de logements sociaux aux catégories jeunes»

    Fin janvier 2019, le déficit n’a pas été résorbé mais renforcé grâce à l’accroissement naturel de la population et une nouvelle demande évaluée à plus d’un 1 million de logements depuis le début du 4e mandat !

    Quant à l’affectation d’une partie conséquente de logements sociaux aux jeunes, nous n’avons trouvé aucune trace de l’application d’une telle promesse.

    Énergie

    Le programme électoral promettait l’installation d’une Commission nationale du développement durable afin «de formuler des propositions sur la sécurité énergétique à long terme du pays et la transition vers une économie verte».

    Cette commission n’a à notre connaissance pas vu le jour.

    Deuxième promesse : le lancement du programme national de développement des énergies nouvelles et renouvelables pour accroitre la part des énergies renouvelables dans la conso de l’énergie. La aussi, hormis des effets d’annonces sur des mégas centrales de production d’énergie solaire, aucun appel d’offre n’a encore été lancé. Entre temps la part de la consommation intérieure de gaz naturel avoisine les 50 % de la production nationale.

    Les gros consommateurs que sont les stations de dessalement d’eau de mer, les cimenteries, les usines sidérurgiques… fonctionnent toutes avec de l’énergie fossile.

    Pêche et aquaculture :

    Doubler la production nationale des produits de la pêche et de l’aquaculture telle a été la promesse du 4e mandat. L’objectif n’a évidemment pas été atteint.

    Selon l’ONS, la production halieutique avait atteint 100 150 tonnes en 2014 (-2 % par rapport à 2013) dont 2 411 tonnes d’aquacole.

    En 2017, la production halieutique avait atteint 108 000 tonnes, selon le DG de la pêche auprès du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.

    L’évolution entre 2014 et 2017 a été de seulement 7,8 % très loin de l’objectif de doubler la production (200 000 tonnes) que contient le programme électoral.

    Pérennisation des systèmes des retraites

    Pour le programme électorale de Bouteflika d’avril 2014, il suffisait d’alimenter le Fonds de Réserves des Retraites de 2 % de la fiscalité pétrolière pour «garantir la pérennité du système national des retraites».

    Cette «pérennité» fut brève, puisqu’il a fallu imposer, dans la loi de finances de 2018, une nouvelle taxe, de 1 % sur toutes les importations au profit de la fragile CNR.

    La situation s’aggravant, la LF de 2019 introduit un nouveau mode de financement du déficit de la CNR : le crédit du FNI à taux bonifié.

    Peut-on parler de résultat ou de pérennité alors que le déficit de la CNR a dépassé les 560 milliards de dinars (4,7 milliards de dollars) en 2018 et atteindra les 600 milliards de dollars (5 milliards de dollars) en 2019 ?

    Sans réforme globale de l’économie, avec un taux de chômage à 2 chiffres et une croissance en berne, sans révision des taux de cotisation, de l’âge et des conditions de départ à la retraite, la pérennité du système des retraites ne peut logiquement être garantie.

    Développement agricole et rural pour la souveraineté alimentaire

    L’objectif «d’accroitre sur le quinquennat la superficie agricole utile (SAU) d’un million d’hectares supplémentaire» n’a pas été atteint. L’Algérie compte, en 2018, pratiquement la même SAU qu’en 2014, soit, selon un discourt du Président lu par M. Louh en avril dernier, 8,5 millions d’hectares dont seulement 5 millions sont exploités.

    L’autre objectif, «doubler les surfaces irriguées» (de 1 à 2 millions d’hectares) n’a pas été atteint. A fin 2018, les surfaces irriguées n’ont pas dépassé les 1,4 million d’hectares, soit 17,5 % de la SAU, contre un objectif de 25 % à la fin du quinquennat.
    Dernière modification par shadok, 29 janvier 2019, 12h43.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Politique extérieure :

    L’accession à l’OMC est un thème récurrent qui revient depuis le 1er mandat. C’est donc sans surprise que nous retrouvons la promesse dans le programme du 4e mandat, mais dans le chapitre politique extérieure et non dans celui économique.

    La promesse de «mener des négociations d’accession à l’OMC dans le but d’aboutir à un accord global» n’a pas été tenue.

    Par ailleurs, la mise en œuvre, à l’horizon 2020, de la Zone de libre-échange Europe-Algérie figure aussi parmi les promesses reprises sans grande conviction dans le programme en 2014. L’Algérie, incapable de réaliser une mise à niveau qualificative et quantitative de son appareil de production, a, après l’effondrement des recettes d’hydrocarbures, pris un virage protectionniste incompatible avec la promesse d’instauration, l’année prochaine, d’une Zone de libre-échange avec l’Europe ou avec tout autre sous-zone économique.

    Communauté nationale établie à l’étranger

    Le programme électoral promettait de mettre en place un Conseil représentatif de la communauté nationale établie à l’étranger avant la fin du quinquennat 2014-2019.

    Bien que cette promesse tourne en réalité depuis la campagne du 3e mandat, où l’on promettait l’installation avant la fin 2009, les gouvernements et les ministres des Affaires étrangères successifs, n’ont rendu public aucun mécanisme ou calendrier précis nous poussant à croire à une installation de ce Conseil.

    Mais pourquoi insister sur un Conseil, alors que de l’avis de certains députés représentant les nationaux établis à l’étranger, ainsi que des associations activant au sein de la communauté, il est presque impossible à l’installer. Personne n’est et ne sera d’accord ni sur sa composante ni sur les modalités de désignation.

    Le plus utile pour la communauté, insistent-ils, est un ministère avec les pleins pouvoirs pour centraliser la gestion des dossiers de la communauté et surtout affronter l’ogre des Affaires étrangères, véritable centre de blocage.

    Promotion de la femme

    Promesse de faciliter aux femmes la conciliation de leurs responsabilités professionnelles et familiales par la création de crèche, garderies, généralisation du préscolaire, pas tenu.

    La généralisation du préscolaire ne s’est pas faite et la création de crèches ou de garderies a été délaissé.

    Promotion de la jeunesse

    Promesse : une attention spéciale sera accordée au problème du chômage des jeunes. L’intention de réduire le chiffre du chômage des jeunes ne s’est pas concrétisée et le taux demeure très élevés avec plus de 28 % contre une moyenne de 12 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

    La promesse d’établissement d’un Conseil national consultatif de la Jeunesse a certes été constitutionalisée, grâce à la révision de mars 2016, mais 3 années plus tard, l’instance consultatif n’a toujours pas été installée.

    Cadre de vie

    Le programme de campagne pour 2014 a voulu innover en matière de cadre de vie. En voici les principales promesses non tenues :

    Amélioration des standards de collecte et traitement des déchets ménagers, pas tenue.

    Amélioration du cadre de vie des nouvelles villes et l’ensemble des programmes de réalisation de logements publics et de promotions immobilières privés.

    Espaces verts et structures d’accompagnement administratives sanitaires, sécuritaires commerciales culturelles et loisirs obligatoires : pas tenus, on continue de livrer des cités dortoirs sans ou avec très peu de commodités.

    La santé

    Amélioration de l’accès équitable et solidaires aux soins sur l’ensemble du territoire national ainsi que sur la qualité des prestations : pas d’avancé perceptibles.

    Réalisation de nouveaux CHU, pas tenue.

    L’objectif d’une couverture des 2/3 des besoins en médicaments par la production nationale n’a pas été atteint. La production nationale dépasse légèrement les 50 % à fin 2018, selon les données de l’UNOP.

    Education et recherche scientifique

    Voici quelques promesses du programme électorale pour la période 2014-2019 :

    Mise en place de Centres thématiques d’appui et l’encouragement du travail en réseau entre institutions de recherche et secteur économique, pas réalisée.

    Mise en place de Centres d’excellence scientifique et technologique, pas réalisée.

    Création de chaines de télévision publique dédiées à l’enseignement, pas réalisée

    La promesse de réduction de la déperdition scolaire n’a pas été tenue puisque les mêmes chiffres relevés en 2014, un demi-million d’élèves, reviennent en 2018.

    Résorber les disparités entre wilayas et particulièrement entre les wilayas du Nord et celles du Sud : pas tenue. Les disparités (qualité, moyens, niveau…) demeurent ancrées 5 ans après.

    Le taux de réussite au BAC a bien évolué entre 2014 et 2018, mais à un rythme inférieur à celui des inscrits. En 2018, le taux de réussite a été de 55,88 % contre 44,01 % en 2014 soit une évolution de 10,87 %.

    Mais durant la même période, l’effectif des candidats a progressé plus vite : + 12,6 %.

    Information et communication

    Abdelaziz Bouteflika avait promis dans son programme de campagne électorale de 2014 «l’accélération de la mise en œuvre de la loi organique relative à l’information» promulgué le 12 janvier 2012.

    Après 7 ans et le passage de 6 ministres de la Communication, la loi organique relative à l’information n’a toujours pas été mise en œuvre. Pas plus que l’Autorité de Régulation de la Presse écrite ainsi que le Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie du journalisme.

    La même promesse a été faite pour la «mise en œuvre des dispositions de la loi relative à l’audiovisuel» promulguée le 24 février 2014.

    Cinq ans après cette promulgation, le gouvernement bloque toujours la mise en œuvre des dispositions de la loi.

    L’Autorité de Régulation de l’Audiovisuel (ARAV) a bien été installée en juin 2016, mais 33 mois plus tard, l’arrêté du ministère de la Communication autorisant le lancement du processus d’agrément des chaines TV est bloqué.

    Signé par l’ex-ministre Hamid Grine le 31 juillet 2017, 2 mois avant son limogeage, l’arrêté «portant lancement de l’appel à candidature pour l’octroi de 7 «autorisations de création de services de diffusion télévisuelle thématiques» a été abrogé, sans aucune explication, 3 mois plus tard, le 30 octobre 2017 par l’actuel ministre Djamel Kaouane.

    Précisons qu’entre la promulgation et l’abrogation de l’arrêté, il y a eu changement du Premier ministre et retour d’Ahmed Ouyahia à la primature, en remplacement d’Abdelmadjid Tebboune.

    Si des chaines de TV ont pu voir le jour et s’imposer grâce à la transmission par satellite et la bienveillante passivité du gouvernement, il en est autrement de la radio 100 % sous monopole étatique.

    La radio-transmission se fait exclusivement par émetteurs terrestres et des fréquences FM, aucune possibilité de créer une station radio n’est possible sans l’autorisation du gouvernement qui évacue les rares interpellation sur le sujet.

    Lutter efficacement contre la corruption

    Promesse : «les opportunités de corruption à tous les niveaux seront éliminées». En l’absence de statistiques sur les affaires instruites et ou présentées devant la justice, il est difficile de mesurer cette promesse sur un fléau intimement lié à la perception. Que chacun se fasse donc son opinion…

    Notre contribution s’achève sur ce point, espérant qu’elle vous a mieux éclairé sur la réalisation des promesses du quinquennat 2014-2019 face à la perspective de «la continuité ». Laquelle trouve réponse dans cette basique équation : peut-on continuer à faire la même politique et s’attendre à un résultat différent ?

    Larbi Ghazala
    fildalgerie
    Dernière modification par shadok, 29 janvier 2019, 12h47.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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    • #3
      Le bilan du répugnant mafieux incompétent Bouteflika est incontestablement désasatreux. En 20 ans de pouvoir, ce répugnant mafieux incompétent n'a quasiment rien fait pour réformer et moderniser l'Algérie pour en faire un pays compétitif doté d'une économie moderne et solide. Il s'est contenté de dépenser, de gaspiller et de détourner la très précieuse manne pétrolière.

      Les mafieux du clan Bouteflika et les propagandistes khobzistes dans les médias publics et privés mentent aux Algériens en prétendant que Bouteflika est un génie qui mérite un 5e mandat alors qu'il n'a fait que dépenser/gaspiller/détourner la manne pétrolière.

      Après 20 ans de pouvoir du mafieux zombie Bouteflika, l'Algérie demeure dangereusement dépendante des exportations d'hydrocarbures. L'Algérie est littéralement à la merci d'une baisse forte et durable des prix du pétrole.

      A cause de l'incompétence désastreuse des mafieux du clan Bouteflika, l'Algérie demeure à la traîne au Maghreb et en Afrique dans de nombreux classements internationaux alors qu'elle a le potentiel d'être le pays le plus moderne, le plus développé et le plus innovant d'Afrique.

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