Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Vous voulez savoir où est passée l’élite ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Vous voulez savoir où est passée l’élite ?

    La presse numérique et les réseaux sociaux continuent à filmer pour nous le défilé d’abrutis édentés, ridiculement fringués, s’étalant sur leurs ambitions présidentielles mythomaniaques.


    Des internautes s’offusquent de la qualité de ces “candidatures”. Ce qui doit, cependant, nous gêner, ce n’est pas le fait que tant d’ingénus se prétendent aptes à nous commander, mais plutôt le fait de nous savoir, nous, ramenés à l’état de foule disputée par des égarés qui trouvent dans la politique un terrain de défoulement.
    En fait, il y a longtemps que le processus de dépréciation de l’activité politique a débuté. Il a été concomitant à une démarche programmée de stérilisation intellectuelle et politique de la société. En entamant, au début des années 1990, le génocide que l’on sait, l’islamisme “intellicide” ne faisait que prendre le relais d’une pratique historique de répression visant la “subversion
    intellectuelle”.
    D’entrée de guerre, le terrorisme islamiste a donc trouvé en l’intelligentsia algérienne une cible facile et à fort potentiel
    promotionnel !

    Le “succès”, autant médiatique que meurtrier, du Fida illustre cette priorité terroriste et cette aisance que les groupes islamistes eurent à tuer les cerveaux. Ce n’est pas un hasard si sa première victime illustre fut un écrivain auquel un autre illustre écrivain, Rachid Mimouni, dédia sa dernière œuvre, La Malédiction, en ces termes : “À la mémoire de mon ami, l’écrivain Tahar Djaout, assassiné par un marchand de bonbons sur l’ordre d’un ancien tôlier.”
    Eh oui ! Le système fanatisant a enseigné aux générations “montantes” que les intellectuels francisants, c’est-à-dire l’essentiel de l’élite activant en société civile, sont un résidu de la culture coloniale. Aidés en cela par des vagues d’arabisants — formés aux frontières, au Moyen-Orient, puis à la fac de droit algérienne — très heureux de refouler ces cerveaux suspects vers des fonctions de “coopération technique” et d’occuper les postes à visibilité
    politique.
    Surtout ne pas penser. Ne pas s’ouvrir. Ne pas briller. Même en arabe, comme Waciny Laaredj ou Amin Zaoui.
    C’est pourquoi, quand son heure est venue d’agir, l’islamisme n’a pas eu trop de difficultés à isoler les élites sociales et politiques à orientation moderniste. Le pouvoir les désignait comme “laïco-assimilationnistes” ou “laïco-communistes” et les baâthistes “réconciliateurs” les accablaient du terme d’“éradicateurs”. Ce faisant, les deux camps remplissaient la fonction de pointeurs pour les tueurs du GIA.

    Un cadre, pour augmenter ses chances de survie, devait s’exiler ou se planquer. Et le système a beaucoup de positions à offrir où l’on peut se tapir, assis sur son devoir d’intellectuel.
    La “réconciliation nationale” est naturellement venue couronner l’alliance du prêche qui tue, mais qui abêtit aussi, et de la répression qui bâillonne. Cette alliance veille sur une école qui enchâsse, dès l’enfance, le cerveau des Algériens et anime des mosquées et des télévisions qui promeuvent le charlatanisme et intimident la libre-pensée.
    Après cela, on revendique l’entrée de l’élite en politique ! Laquelle ? L’assassinée ? L’exilée ? La planquée ? Ou celle qu’on ne forme plus ?


    M. H.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X