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''Chaque génération a son chant'', Mais il y a celui qui appartient attes les generations...
Honoré par le président de la République par la remise de la médaille d’or du Mérite national, à l’occasion de la fameuse émission mensuelle "Ighzif ayidh" de la Radio nationale Chaîne II, Taleb Rabah, chanteur inoubliable, a aujourd’hui 77 ans. Il continue de semer la joie dans le cœur des milliers de ses fans. Nous avons eu le plaisir de le côtoyer et d’entendre sa voix.
La dépêche de Kabylie : Da Rabah, la Radio nationale Chaîne II vous a rendu un hommage grandiose. En même temps, vous avez été honoré par la présidence de la République avec la médaille du mérite national. Quel est votre sentiment à l’occasion de cette double reconnaissance?
Taleb Rabah : Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux. Tout d’abord, Je tiens à remercier l’ensemble de ceux qui ont pensé à moi et ne m’ont pas oublié. A l’occasion, je sens que j’ai une place dans mon pays. Je remercie le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. la ministre de la Culture, le ministre des moudjahiddine, et les moudjahiddines eux-mêmes. C’est M.Mohand Akli Benyounès de la Fédération de France du FLN qui a été chargé par le président de la République de me remettre la médaille de l’ordre du mérite. M. Mebarek Ath Mohand, quant à lui, a cherché après moi pour me contacter. Je leur souhaite, à tous les deux, santé et longue vie. Je remercie aussi les artistes qui m’ont accompagné : le grand Lounis Ait Menguellet, Akli Yahyathen avec lequel j’ai vécu et travaillé longuement, c’est un ami d’enfance, Taleb Tahar, Ouazib Mohand Ameziane, sans oublier M.Hamid Sidi Said, ancien wali de Tizi Ouzou et ancien ministre, qui m’a honoré de sa présence. Je remercie le public qui m’a entouré comme les étoiles entourent la lune. Je remercie le directeur générale de la radio, le directeur de la Chaîne II et tout le personnel. Cette radio, à l’époque, on l’appelait la chaîne kabyle et maintenant elle s’appelle la Chaîne II. Elle couvre tout le pays avec la langue kabyle. Je souhaite de tout cœur, qu’elle soit la radio de tout le peuple algérien. Je m’excuse si j’oublie quelqu’un à cause de mon âge. Merci à tout le monde.
En quelle année, Da Rabah a-t-il commencé la chanson et qu’est-ce qui l’a laissé absent de la scène depuis des années, alors qu’il est très aimé et sollicité ?
J’ai commencé à chanter en 1950 et je me suis inscrit aux droits d’auteur en 1955. Concernant mon absence de la scène, cela est dû à l’âge et à la santé. Il y a des limites à tout. Mais pour tout dire, j’ai arrêté l’art. Mais je n’ai jamais chanté ma chanson d’adieu. La preuve : je suis avec vous. Mais le souffle et la voix ont diminué. Je dirai plutôt qu’il vaut mieux garder le charme et l’originalité de Taleb Rabah que de les ternir.
Da Rabah, la génération actuelle connaît peu de choses sur la chanson de votre temps. Quels sont les thèmes que vous avez chantés et peut-on connaître le nombre de vos productions artistiques ?
Si vous voulez connaître les thèmes chantés, il faut retrouver les anciens disques de Taleb Rabah. Dans chaque chanson, il y a un sujet, et ce pour ne pas dire dans chaque disque il y a un sujet. Il y a une telle variété de thèmes que chaque chose a eu la place qu’elle mérite. Concernant le nombre, je n’en ai aucune idée. Je produis sans calculer.
A l’époque de la guerre de Libération nationale, comment ressentiez-vous votre apport en tant que chanteur pour l’indépendance nationale ?
Au début, on ne pouvait pas donner de spectacles. Les Français nous suivaient et nous contrôlaient partout. On se retrouvait plutôt les week-end dans les cafés, pour suivre les événements dans notre pays. C’est là où l’on trouvait l’occasion de nous exprimer, de crier nos douleurs. Surtout lorsqu’on nous informait de la mort de membres de nos familles, moudjahidine, et de la situation générale de l’Algérie durant la guerre. C’est notre pays, c’est le capital que nos ancêtres nous ont laissé.
Les thèmes chantés par votre génération et celle d’aujourd’hui sont tellement différents. Peut-on faire une comparaison ?
Les thèmes chantés sont différents, tout simplement parce que les temps sont différents. A l’époque, on vivait dans la misère, les souffrances. On chantait les sujets de notre temps. Aujourd’hui, ils ont trouvé la liberté et les moyens. Tant mieux ! Nous, par exemple, nous chantions l’amour avec pudeur. Nous, on imageait avec des fleurs, des perdrix. On n’aimait pas désacraliser les choses. Maintenant, c’est autre chose. Ce thème, on lui a oté son charme et sa valeur par l’excès.
Da Rabah se souvient-il de quelque chose qui lui tiendrait à cœur depuis ses débuts dans la chanson?
Ah non ! Là, tu en demandes trop mon fils. Regarde, il y a 365 jours dans l’année. Multiplie- les par 77, qui est mon âge. Il n’y a pas qu’un seul souvenir dans la vie. Chaque jour a le sien.
Quel message veut donner da Rabah à la jeunesse ?
Le conseil que je donne aux jeunes, c’est d’étudier dans tous les domaines : les arts, l’agriculture, l’industrie et tout le reste. Je crois que les études sont la base de la vie. Par ailleurs, les jeunes doivent respecter et écouter leurs parents, surtout leurs mères qui les ont allaités. Il ne faut jamais leur en vouloir. Si les parents divaguent de temps en temps à cause de l’âge, c’est qu’on n’y peut rien..
Entretien réalisé par Amar Chekar
Témoignage de l’un de ses amis
Da Mbarek Ath Mohand : “Taleb Rabah est un ami de toujours et un chanteur qui a chanté la guerre de Liberation et les souffrances que nous avons vécues à l’époque. Il a chanté l’amour pur et bien de sujets qui touchaient à notre vécu. C’est un grand chanteur qu’on ne doit oublier ni par la télévision ni par le public. Il faut le réhabiliter à sa juste valeur. Il a donné beaucoup de choses à la chanson kabyle”.
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Honoré par le président de la République par la remise de la médaille d’or du Mérite national, à l’occasion de la fameuse émission mensuelle "Ighzif ayidh" de la Radio nationale Chaîne II, Taleb Rabah, chanteur inoubliable, a aujourd’hui 77 ans. Il continue de semer la joie dans le cœur des milliers de ses fans. Nous avons eu le plaisir de le côtoyer et d’entendre sa voix.
La dépêche de Kabylie : Da Rabah, la Radio nationale Chaîne II vous a rendu un hommage grandiose. En même temps, vous avez été honoré par la présidence de la République avec la médaille du mérite national. Quel est votre sentiment à l’occasion de cette double reconnaissance?
Taleb Rabah : Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux. Tout d’abord, Je tiens à remercier l’ensemble de ceux qui ont pensé à moi et ne m’ont pas oublié. A l’occasion, je sens que j’ai une place dans mon pays. Je remercie le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. la ministre de la Culture, le ministre des moudjahiddine, et les moudjahiddines eux-mêmes. C’est M.Mohand Akli Benyounès de la Fédération de France du FLN qui a été chargé par le président de la République de me remettre la médaille de l’ordre du mérite. M. Mebarek Ath Mohand, quant à lui, a cherché après moi pour me contacter. Je leur souhaite, à tous les deux, santé et longue vie. Je remercie aussi les artistes qui m’ont accompagné : le grand Lounis Ait Menguellet, Akli Yahyathen avec lequel j’ai vécu et travaillé longuement, c’est un ami d’enfance, Taleb Tahar, Ouazib Mohand Ameziane, sans oublier M.Hamid Sidi Said, ancien wali de Tizi Ouzou et ancien ministre, qui m’a honoré de sa présence. Je remercie le public qui m’a entouré comme les étoiles entourent la lune. Je remercie le directeur générale de la radio, le directeur de la Chaîne II et tout le personnel. Cette radio, à l’époque, on l’appelait la chaîne kabyle et maintenant elle s’appelle la Chaîne II. Elle couvre tout le pays avec la langue kabyle. Je souhaite de tout cœur, qu’elle soit la radio de tout le peuple algérien. Je m’excuse si j’oublie quelqu’un à cause de mon âge. Merci à tout le monde.
En quelle année, Da Rabah a-t-il commencé la chanson et qu’est-ce qui l’a laissé absent de la scène depuis des années, alors qu’il est très aimé et sollicité ?
J’ai commencé à chanter en 1950 et je me suis inscrit aux droits d’auteur en 1955. Concernant mon absence de la scène, cela est dû à l’âge et à la santé. Il y a des limites à tout. Mais pour tout dire, j’ai arrêté l’art. Mais je n’ai jamais chanté ma chanson d’adieu. La preuve : je suis avec vous. Mais le souffle et la voix ont diminué. Je dirai plutôt qu’il vaut mieux garder le charme et l’originalité de Taleb Rabah que de les ternir.
Da Rabah, la génération actuelle connaît peu de choses sur la chanson de votre temps. Quels sont les thèmes que vous avez chantés et peut-on connaître le nombre de vos productions artistiques ?
Si vous voulez connaître les thèmes chantés, il faut retrouver les anciens disques de Taleb Rabah. Dans chaque chanson, il y a un sujet, et ce pour ne pas dire dans chaque disque il y a un sujet. Il y a une telle variété de thèmes que chaque chose a eu la place qu’elle mérite. Concernant le nombre, je n’en ai aucune idée. Je produis sans calculer.
A l’époque de la guerre de Libération nationale, comment ressentiez-vous votre apport en tant que chanteur pour l’indépendance nationale ?
Au début, on ne pouvait pas donner de spectacles. Les Français nous suivaient et nous contrôlaient partout. On se retrouvait plutôt les week-end dans les cafés, pour suivre les événements dans notre pays. C’est là où l’on trouvait l’occasion de nous exprimer, de crier nos douleurs. Surtout lorsqu’on nous informait de la mort de membres de nos familles, moudjahidine, et de la situation générale de l’Algérie durant la guerre. C’est notre pays, c’est le capital que nos ancêtres nous ont laissé.
Les thèmes chantés par votre génération et celle d’aujourd’hui sont tellement différents. Peut-on faire une comparaison ?
Les thèmes chantés sont différents, tout simplement parce que les temps sont différents. A l’époque, on vivait dans la misère, les souffrances. On chantait les sujets de notre temps. Aujourd’hui, ils ont trouvé la liberté et les moyens. Tant mieux ! Nous, par exemple, nous chantions l’amour avec pudeur. Nous, on imageait avec des fleurs, des perdrix. On n’aimait pas désacraliser les choses. Maintenant, c’est autre chose. Ce thème, on lui a oté son charme et sa valeur par l’excès.
Da Rabah se souvient-il de quelque chose qui lui tiendrait à cœur depuis ses débuts dans la chanson?
Ah non ! Là, tu en demandes trop mon fils. Regarde, il y a 365 jours dans l’année. Multiplie- les par 77, qui est mon âge. Il n’y a pas qu’un seul souvenir dans la vie. Chaque jour a le sien.
Quel message veut donner da Rabah à la jeunesse ?
Le conseil que je donne aux jeunes, c’est d’étudier dans tous les domaines : les arts, l’agriculture, l’industrie et tout le reste. Je crois que les études sont la base de la vie. Par ailleurs, les jeunes doivent respecter et écouter leurs parents, surtout leurs mères qui les ont allaités. Il ne faut jamais leur en vouloir. Si les parents divaguent de temps en temps à cause de l’âge, c’est qu’on n’y peut rien..
Entretien réalisé par Amar Chekar
Témoignage de l’un de ses amis
Da Mbarek Ath Mohand : “Taleb Rabah est un ami de toujours et un chanteur qui a chanté la guerre de Liberation et les souffrances que nous avons vécues à l’époque. Il a chanté l’amour pur et bien de sujets qui touchaient à notre vécu. C’est un grand chanteur qu’on ne doit oublier ni par la télévision ni par le public. Il faut le réhabiliter à sa juste valeur. Il a donné beaucoup de choses à la chanson kabyle”.
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