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Alger vue par des artistes algériens

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  • Alger vue par des artistes algériens

    L’artiste a une vision plus profonde et plus expressif des choses…

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    Le vernissage d’une exposition picturale a eu lieu avant-hier au Musée national des beaux-arts d’Alger. Y ont assisté plusieurs personnalités des arts et de la culture. Cette expo retrace le cheminement de cet art en Algérie à travers 70 œuvres des premiers artistes algériens dans les différents styles allant du figuratif, au naïf en passant par la miniature.
    Parmi ces artistes, on cite Mohamed Racim, Hacène Bouaboura, Baya Mahieddine, Mohamed Temmam, Zmirli et Ismaïl Samson. Par cette action qui entre dans le cadre de l’événement «Alger capitale de la culture arabe», le musée rend hommage aux pionniers de la peinture algérienne.
    Il s’agit donc d’Alger vue par des artistes durant la période coloniale. Mohamed Temmam est l’un des très rares à avoir maîtrisé aussi bien les modes d’expression traditionnels, notamment la miniature et l’enluminure, que la peinture de chevalet qu’il pratiquait en tant que portraitiste ou paysagiste.
    Né le 23 février 1915 à La Casbah d’Alger, il fut également un bon violoniste à l’école classique andalouse qu’il avait connue très jeune auprès des grands maîtres algérois et des formations prestigieuses d’El-Moutribia et d’El-Moussilia.
    Cependant, c’est en qualité de miniaturiste et d’enlumineur qu’il établit sa notoriété, ce qui explique d’ailleurs en partie le fait qu’il ait été l’un des précurseurs du genre aux côtés des frères Mohamed et Omar Racim qui étaient ses voisins d’enfance.
    Dès l’âge de treize ans, alors qu’il poursuit sa scolarité, il entre à l’Ecole d’art de la rue des Consuls où il s’initie aux arts traditionnels (dits indigènes) et apprend la céramique auprès du maître Emile Soupireau. En 1963, l’indépendance recouvrée, il rentre définitivement en Algérie où il devient conservateur du Musée national des antiquités à Alger, fonction qu’il a assurée jusqu’à sa mort.
    En 1964, il est membre fondateur de l’Union nationale des arts plastiques. Il se consacre un temps à l’enseignement à l’Ecole nationale des beaux-arts d’Alger. Le décès de son épouse Bahia Farah (chanteuse) en 1984, mais aussi sa personnalité marquée par l’humilité et la discrétion l’amènent à une sorte de retrait.
    Il continue à produire miniatures, enluminures, calligraphies, toiles de peinture, maquettes de billets de banque, etc. Il répond aux diverses invitations et sollicitations et interprète parfois en cercle restreint des morceaux de musique.
    Mais, gagné par une lassitude silencieuse et usé par l’âge, il finit par être emporté par la maladie. Il s’éteint le 15 juillet 1988 à Alger. En 2002 une série de 2 timbres a été émise par la poste algérienne qui a tenu à souligner le talent de l’artiste et la grandeur d’âme de l’homme, tout en exprimant sa reconnaissance pour sa contribution, entre 1968 et 1986, à la création de nombreux timbres-poste magnifiant le patrimoine historique et culturel de l’Algérie.
    Quant à Baya Mahieddine, elle est née le 12 décembre 1931 à Bordj El-Kiffan. Orpheline de ses deux parents, elle est recueillie par sa grand-mère qu’elle aide dans son travail dans une ferme de colons (horticulture). En 1943, Marguerite Caminat, sœur de la propriétaire, la prend chez elle à Alger pour des services ménagers dans une maison où l’éblouissent les fleurs et les oiseaux.
    Baya commence alors à modeler des personnages ou des animaux fantastiques en argile. Elle est encouragée à réaliser des gouaches que le sculpteur Jean Peyrissac montre à Aimé Maeght, de passage à Alger. Une exposition, dont André Breton préface le catalogue, est organisée en 1947 à Paris par Maeght dans sa galerie.
    Elle connaît un vif succès. «On s’extasie sur la spontanéité primitive de cet art ; on découvre avec un émerveillement non exempt de paternalisme l’expression naïve à l’état brut, vierge, sauvage enfin», analysera Mohammed Khadda. Baya meurt le 9 novembre 1998 à Blida.
    Mohamed Racim est sans conteste le premier miniaturiste. Son talent est universellement reconnu avec l’obtention, en 1924, de la médaille des orientalistes, et en 1933, celle du grand prix artistique de l’Algérie. Il est choisi comme ornemaniste des Mille et Une Nuits de Mardrus pour lesquelles il compose, avec une harmonie et une richesse prestigieuses, les mille et un bandeaux couronnant les chapitres de leurs guirlandes d’entrelacs, de lacis, de fleurs stylisées où la fantaisie et l’élégance reflètent la maîtrise de l’artiste.
    - Le Quotidien d'Oran
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