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Côte d’Ivoire: Pocès de Laurent Gbagbo devant la CPI

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  • Côte d’Ivoire: Pocès de Laurent Gbagbo devant la CPI

    L’audience de ce vendredi 1er février sera décisive pour Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Sauf un coup de théâtre dont seule la Cour pénale internationale (CPI) a le secret, l’ancien président de la Côte d’Ivoire et son ministre de la Jeunesse, déjà acquittés le 15 janvier dernier, devraient savoir s’ils repartent libres de la juridiction basée à La Haye ou prolonger leur séjour au pénitencier de Scheveningen dans une autre procédure d’appel. En attendant le dénouement tant attendu de ce procès, voici certains chiffres du procès qui risquent de surprendre.

    Acquittés, mais encore en détention ! La situation de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPI est exceptionnelle. Après le dépôt des arguments du Procureur et des avocats de la Défense, une nouvelle bataille judiciaire et orale débute ce vendredi 1er février devant la juridiction basée à La Haye.

    Si l'on ne devrait obtenir un verdict des juges qu'en début de semaine prochaine, l'alternative judiciaire se fera entre une libération (définitive ou sous conditions) des deux hommes ou le prolongement de leur détention dans les geôles de Scheveningen aux Pays-Bas, sur les bords de la mer du Nord. Pourtant, les chiffres de ce procès-fleuve détonnent de surprise. En voici quelques-uns....

    Les actes jugés par la CPI s'inscrivent dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011. Cette année-là, la Commission électorale (CEI) qui annonce la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle s'oppose à la Cour constitutionnelle qui reconnaît celle de Laurent Gbagbo. Ce dernier réclame même un recomptage des voix sous supervision internationale, en vain !

    La crise qui s'en suit donne lieu à des affrontements entre les partisans de Laurent Gbagbo que l'on accusent d'avoir recours aux «escadrons de la mort», une milice paramilitaire, et les partisans d'Alassane Ouattara, soutenus par la force française Licorne, l'ONUCI et une milice des rebelles des Forces nouvelles. Les affrontements et les exactions ont provoqué la chute de Laurent Gbagbo et la mort de 3250 personnes, selon les chiffres de la commission d'enquête post-crise.

    Ce sont ces crimes, dont certains pourraient s'apparenter à des crimes contre l'Humanité, dont la CPI s'est auto-saisie. Curieusement, ce ne sont que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé qui se retrouvent sur le banc des accusés de la CPI. Les chefs rebelles impliqués dans des massacres sont épargnés ou sont même promus dans la nouvelle administration post-crise.

    3 ans d'un procès-fleuve

    Le 11 avril 2011, la vie de Laurent et Simone Gbagbo bascule. Les images de leur arrestation à la résidence présidentielle, pillée et pilonnée par des tirs français, font le tour du monde. D'abord emmené à l'Hôtel du Golf, puis transféré dans une maison délabrée à Korogho (Nord), Laurent Gbagbo apprendra ses chefs d'inculpation constitués d'une litanie de crimes économiques présumés. Il y restera 8 mois avant son transfert à la CPI, le 30 novembre 2011.

    Moins de deux ans plus tard, Charles Blé Goudé est arrêté au Ghana en janvier 2013. Il est transféré en Côte d'Ivoire. Les autorités ivoiriennes ne tardent pas à le livrer à la juridiction basée à La Haye, le 22 mars 2014.
    Le cas des deux hommes est joint. Ce 28 janvier 2019 marque la troisième année d'un procès-fleuve qui s'ouvre en 2016 avec tous les développements et rebondissements qui tiennent en haleine les Ivoiriens.

    4 chefs d'inculpation

    Les charges qui pèsent contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont lourdes. A l'audience du 11 décembre 2014, la Chambre préliminaire de la CPI confirme quatre charges de crimes contre l'humanité : meurtre, viol, actes inhumains, tentative de meurtre et persécution

    Au final, la situation de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé est à l'image de la Cour créée en 1998 : complexe. Les preuves du montage qui a conduit Laurent Gbagbo et son ministre de la Jeunesse devant la CPI n'ont pas permis aux deux hommes d'entrevoir la fin de leur procès.

    Beaucoup espèrent que la «faiblesse exceptionnelle» des preuves de Fatou Bensouda que le juge a relevée pour acquitter les deux hommes sera l'équivalent à un ticket express de sortie de Scheveningen. A l'heure où s'ouvre leur procès, ce vendredi 1er février, une question se pose : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé seront-ils libres ?


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