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Algérie - Présidentielle : quand les mesures d'apaisement social s'en mêlent

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  • Algérie - Présidentielle : quand les mesures d'apaisement social s'en mêlent

    ANALYSE. Finie l'austérité ! Tel est désormais le credo des officiels algériens qui pensent forcément à la présidentielle du 18 avril pour laquelle Abdelaziz Bouteflika est annoncé.


    Par Adlène Meddi, Le Point Afrique
    le 04/02/2019



    Depuis la convocation par la présidence du corps électoral le 18 janvier dernier, les déclarations sur les mesures de générosité budgétaire et d'apaisement sur le front social et économique sortent en cascade. Une manière pour les autorités, comme le suggère le quotidien arabophone El Khabar, de « tapisser le sol de roses » pour le projet électoral d'avril prochain, alors que plusieurs syndicats ont annoncé divers mouvements sociaux d'envergure courant février.


    Un langage différent


    Même les éléments de langage changent radicalement, les officiels évitant d'utiliser le terme jugé trop anxiogène de « crise financière », pourtant leitmotiv du gouvernement ces derniers mois. Nous sommes très loin du discours du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui assurait, en septembre 2017, que faute de recourir à la planche à billets, l'État ne pourrait plus payer les salaires !


    Des mesures en cascade

    Une des premières annonces a été celle de relancer le recrutement dans la fonction publique, bloqué depuis 2014 par mesure d'austérité face à la crise financière causée par l'effondrement des cours du pétrole. En début de semaine, le Premier ministre a donné instruction aux secteurs les plus pourvoyeurs d'emplois – la santé, l'éducation, l'enseignement supérieur – de lever le gel des recrutements.

    Sur un autre front, la Caisse nationale des retraites, qui connaît pourtant des difficultés pour honorer les pensions de ses adhérents, tient à démentir tout pessimisme. Le déficit de la caisse de retraite devrait se stabiliser durant les prochaines années avec la diminution des départs en retraite et, selon le directeur de l'institution, Slimane Melouka, interviewé par la radio étatique le 23 janvier, l'État comblera les besoins en injectant, rien que pour l'année en cours, quelque 500 milliards de dinars (3,6 milliards euros).

    De son côté, et afin de calmer un autre front, le ministre du Travail a fait, le 27 janvier, un cadeau aux jeunes ayant bénéficié de crédits pour monter leurs microprojets : les souscripteurs au programme d'aide de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) ne seraient aucunement poursuivis en justice pour non-remboursement des crédits.


    Rassurer sur le pouvoir d'achat, mais attention à l'inflation


    Il faut aussi, de la part des autorités, rassurer les Algériens sur leur pouvoir d'achat, malgré un discours alarmiste entretenu depuis 2014 et le crash pétrolier. Fin janvier, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a déclaré que le taux d'inflation, officiellement de 4,5 %, demeurera stable en 2019, et ce malgré le recours massif à la planche à billets.

    Mais pour le quotidien francophone El Watan, « beaucoup d'indicateurs laissent sérieusement redouter de possibles dérives inflationnistes dans les mois à venir, à commencer par la dérégulation structurelle dans la formation des prix domestiques due aux pratiques spéculatives, l'érosion avancée du pouvoir d'achat de la monnaie nationale, mais aussi la poursuite de la monétisation des graves déficits publics par des recours soutenus à la planche à billets ».

    Pour sa part, le Fonds monétaire international (FMI) avait prévu un taux d'inflation de 6,7 % pour l'Algérie en 2019. D'autres annonces se sont succédé dans la bouche des ministres et des responsables en ce mois de janvier : celui de l'Habitat promettait que l'État continuerait à financer toutes les formules d'aides pour accéder à un logement. Pas moins de 180 000 logements (location/vente, ruraux, promotionnel aidé) sont déjà inscrits au titre de l'année 2019 et leur réalisation sera lancée dès le premier semestre de cette année.


    Au-delà de la générosité envers les anciens combattants…

    Même le ministère des Moudjahidine (anciens combattants de la guerre de libération) n'est pas en reste en termes de « générosité » budgétaire : il a récemment été décidé une augmentation allant jusqu'à 100 % des pensions pour les Moudjahidine souffrant de maladie chronique.

    Passée la surprise, certains observateurs ne se disent pas trop étonnés par ce virage anti-austérité. Certains rappellent que, déjà, la loi de finances de 2018 et la loi de finances complémentaires qui l'a suivie avaient quasiment fait table rase des engagements de « rationalisation » des dépenses prônées depuis 2014, une terminologie choisie pour éviter de parler ouvertement d'austérité, soit dit en passant.

    Pour exemple, la loi de finances 2018, votée en novembre 2017, a maintenu un haut niveau de transferts sociaux équivalant à 23 % du PIB, avec une hausse de 7,9 % des dépenses sociales. Aidées par la stabilisation relative du prix de baril du pétrole à 61 dollars cette fin janvier, et par le recours, risqué, à la planche à billets, les autorités algériennes semblent décidées à jouer les pompiers pour que l'élection se passe dans le calme. Rien ne doit parasiter une présidentielle déjà assez problématique au vu de l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, quitte à reporter, encore une fois, les nécessaires réformes sine die.

  • #2
    il a récemment été décidé une augmentation allant jusqu'à 100 % des pensions pour les Moudjahidine souffrant de maladie chronique.
    Autant dire que l'Algérie est régit par un système des castes comparables voire pire que celui en vigueur en Inde.

    Ainsi, en Algérie, il y a la caste des mafieux du cartel ANP/FLN, y compris les centaines de milliers de faux moudjahidines et de parasites auto-proclamés révolutionnaires. Et il y a la caste des citoyens lambdas qui sont traités comme des animaux dans les hôpitaux algériens et qui meurent par dizaines de milliers chaque année par manque de soins de qualité.

    Ainsi, le mafieux zombie Bouteflika gaspille chaque année des milliards de dollars d'argent public pour corrompre la société et acheter la paix sociale pour ainsi se maintenir au pouvoir.

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