Plus de trente ans après avoir déposé sa candidature pour adhérer à l’UE, la Turquie est aujourd’hui exaspérée par la politique de « deux poids, deux mesures » de l’UE qui est elle-même en proie à des crises économiques et sociales sans précédent.
L’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE) est une question qui passionne mais aussi qui divise encore et toujours : d’un côté, les défenseurs de l’idée d’une UE plus forte avec la Turquie et de l’autre côté, les eurosceptiques qui sont persuadés que l’UE ne pourrait plus rien apporter à la Turquie -et vice versa pour les turcosceptiques qui ne veulent en aucun cas voir la Turquie au sein de l’UE-.
Officiellement candidate à l'adhésion à la Communauté économique européenne (CEE) depuis 1987, la Turquie n'a été reconnue comme pays candidat qu'en 1999 par l'UE et les négociations préalables à une éventuelle intégration n'ont débuté qu'en 2005.
Malgré les efforts considérables du pays depuis autant d’années, la question de son adhésion à l’UE reste encore source de nombreuses controverses pour des raisons géographiques, démographiques, économiques mais aussi culturelles du point de vue de ceux qui rejettent son « européanité ».
Si pendant de longues années, la Turquie voyait en l’UE une issue de secours pour renforcer sa sécurité et son importance dans une région conflictuelle menacée par l’instabilité des pays voisins, plus de trente ans après le début du « rêve européen », suite à de nombreux développements dans le monde, cette perception de l’UE a quelque peu changé dans le pays.
Aujourd’hui on peut clairement constater que la société turque devient de plus en plus réticente à l’entrée de la Turquie à l’UE alors que les chefs d’Etat européens -dont la plupart font part de leurs réserves quant à l’aboutissement de ce processus- n’arrivent à se mettre d’accord sur un agenda précis à suivre sur la question.
Ainsi si la Roumanie, actuelle présidente de l’UE, a récemment exprimé son soutien à la candidature de la Turquie à l’UE, Nathalie Loiseau, la ministre française des Affaires européennes a déclaré : « Emmanuel Macron est le premier chef d'État européen à avoir assumé sa responsabilité, à avoir dit aux Turcs et à l'Union européenne que la Turquie avait fait le choix de s'éloigner des valeurs européennes et qu'à cause de ce choix il n'était pas possible de poursuivre les négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'UE ».
Devant cette attitude paradoxale des responsables européens au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’UE -ce qui alimente un certain sentiment anti-européen au sein de la population turque- on essaiera de démontrer les raisons principales pour lesquelles la Turquie n’a plus besoin de l’UE dans un monde en perpétuelle transformation.
L’UE ne représente plus « l’eldorado économique » pour les Turcs
Tout d’abord, précisons le parcours incroyable que la Turquie a traversé en trente ans tant sur le plan économique que sur le plan démographique et la différence phénoménale entre la Turquie des années 90 et celle de nos jours.
Si la Turquie des années 90 -fortement endettée auprès du FMI depuis 1958- était marquée par un retard de croissance économique et d’importantes disparités régionales, ce qui a même provoqué une grave crise économique dans le pays à l’aube des années 2000-, l’arrivée du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en 2002 a inversé la tendance : aujourd’hui l’objectif du président Recep Tayyip Erdoğan est de faire de la Turquie « l’une des dix plus grandes puissances mondiales d’ici à 2023 » grâce à une économie florissante et en pleine croissance ainsi qu’une population jeune et dynamique.
Or, quand on observe le parcours que les pays européens ont connu dans la même période, rien ne fait plus rêver personne comme pendant les Trente Glorieuses – désignant la période de forte croissance économique et d'amélioration des conditions de vie qu’a connue la grande majorité des pays développés, membres pour la plupart de l’OCDE, entre 1946 et 1975- : population vieillissante, économies stagnantes voire en régression dans un monde où la concurrence devient de plus en plus rude avec des pays en voie de développement comme la Chine, l’Inde, le Brésil mais aussi la Turquie.
De plus, l’UE n’est plus à l’abri des conséquences déstabilisantes des fluctuations économiques dans les autres régions du monde : c’est ainsi que la crise financière qui avait commencé en 2007 aux États-Unis s’est rapidement répandue dans la zone euro en provoquant une crise économique (diminution de la croissance, voire récession), sociale (chômage croissant) et budgétaire (accroissement des déficits et explosion de la dette).
La Grèce – le premier pays européen touché par cette problématique de l’endettement dans la zone euro- qui a échappé à la faillite économique en divisant plus que jamais les pays européens au sujet du soutien financier au pays, le Brexit, voire la perspective d’un futur Frexit soutenu par une large partie de la population en France sont aujourd’hui aux yeux de nombreux spécialistes les signes du début de la fin, d’une prochaine désintégration de l’UE.
Dans un tel contexte mettant en lumière la fragilité économique des pays européens, selon les prévisions à long terme de la multinationale britannique Standard Chartered, la Turquie dépassera l’Allemagne pour devenir la cinquième économie mondiale d’ici 2030 – alors que le Royaume-Uni, la France et l’Italie ne figureront même pas parmi les 10 premiers pays-.
L’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE) est une question qui passionne mais aussi qui divise encore et toujours : d’un côté, les défenseurs de l’idée d’une UE plus forte avec la Turquie et de l’autre côté, les eurosceptiques qui sont persuadés que l’UE ne pourrait plus rien apporter à la Turquie -et vice versa pour les turcosceptiques qui ne veulent en aucun cas voir la Turquie au sein de l’UE-.
Officiellement candidate à l'adhésion à la Communauté économique européenne (CEE) depuis 1987, la Turquie n'a été reconnue comme pays candidat qu'en 1999 par l'UE et les négociations préalables à une éventuelle intégration n'ont débuté qu'en 2005.
Malgré les efforts considérables du pays depuis autant d’années, la question de son adhésion à l’UE reste encore source de nombreuses controverses pour des raisons géographiques, démographiques, économiques mais aussi culturelles du point de vue de ceux qui rejettent son « européanité ».
Si pendant de longues années, la Turquie voyait en l’UE une issue de secours pour renforcer sa sécurité et son importance dans une région conflictuelle menacée par l’instabilité des pays voisins, plus de trente ans après le début du « rêve européen », suite à de nombreux développements dans le monde, cette perception de l’UE a quelque peu changé dans le pays.
Aujourd’hui on peut clairement constater que la société turque devient de plus en plus réticente à l’entrée de la Turquie à l’UE alors que les chefs d’Etat européens -dont la plupart font part de leurs réserves quant à l’aboutissement de ce processus- n’arrivent à se mettre d’accord sur un agenda précis à suivre sur la question.
Ainsi si la Roumanie, actuelle présidente de l’UE, a récemment exprimé son soutien à la candidature de la Turquie à l’UE, Nathalie Loiseau, la ministre française des Affaires européennes a déclaré : « Emmanuel Macron est le premier chef d'État européen à avoir assumé sa responsabilité, à avoir dit aux Turcs et à l'Union européenne que la Turquie avait fait le choix de s'éloigner des valeurs européennes et qu'à cause de ce choix il n'était pas possible de poursuivre les négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'UE ».
Devant cette attitude paradoxale des responsables européens au sujet de l’adhésion de la Turquie à l’UE -ce qui alimente un certain sentiment anti-européen au sein de la population turque- on essaiera de démontrer les raisons principales pour lesquelles la Turquie n’a plus besoin de l’UE dans un monde en perpétuelle transformation.
L’UE ne représente plus « l’eldorado économique » pour les Turcs
Tout d’abord, précisons le parcours incroyable que la Turquie a traversé en trente ans tant sur le plan économique que sur le plan démographique et la différence phénoménale entre la Turquie des années 90 et celle de nos jours.
Si la Turquie des années 90 -fortement endettée auprès du FMI depuis 1958- était marquée par un retard de croissance économique et d’importantes disparités régionales, ce qui a même provoqué une grave crise économique dans le pays à l’aube des années 2000-, l’arrivée du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en 2002 a inversé la tendance : aujourd’hui l’objectif du président Recep Tayyip Erdoğan est de faire de la Turquie « l’une des dix plus grandes puissances mondiales d’ici à 2023 » grâce à une économie florissante et en pleine croissance ainsi qu’une population jeune et dynamique.
Or, quand on observe le parcours que les pays européens ont connu dans la même période, rien ne fait plus rêver personne comme pendant les Trente Glorieuses – désignant la période de forte croissance économique et d'amélioration des conditions de vie qu’a connue la grande majorité des pays développés, membres pour la plupart de l’OCDE, entre 1946 et 1975- : population vieillissante, économies stagnantes voire en régression dans un monde où la concurrence devient de plus en plus rude avec des pays en voie de développement comme la Chine, l’Inde, le Brésil mais aussi la Turquie.
De plus, l’UE n’est plus à l’abri des conséquences déstabilisantes des fluctuations économiques dans les autres régions du monde : c’est ainsi que la crise financière qui avait commencé en 2007 aux États-Unis s’est rapidement répandue dans la zone euro en provoquant une crise économique (diminution de la croissance, voire récession), sociale (chômage croissant) et budgétaire (accroissement des déficits et explosion de la dette).
La Grèce – le premier pays européen touché par cette problématique de l’endettement dans la zone euro- qui a échappé à la faillite économique en divisant plus que jamais les pays européens au sujet du soutien financier au pays, le Brexit, voire la perspective d’un futur Frexit soutenu par une large partie de la population en France sont aujourd’hui aux yeux de nombreux spécialistes les signes du début de la fin, d’une prochaine désintégration de l’UE.
Dans un tel contexte mettant en lumière la fragilité économique des pays européens, selon les prévisions à long terme de la multinationale britannique Standard Chartered, la Turquie dépassera l’Allemagne pour devenir la cinquième économie mondiale d’ici 2030 – alors que le Royaume-Uni, la France et l’Italie ne figureront même pas parmi les 10 premiers pays-.
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