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Le livre des contempeations des secrets sanctissimes et des levers des lumières divines par le cheikh al akbar ibn ‘ara

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  • Le livre des contempeations des secrets sanctissimes et des levers des lumières divines par le cheikh al akbar ibn ‘ara

    LE LIVRE DES CONTEMPEATIONS DES SECRETS SANCTISSIMES ET DES LEVERS DES LUMIÈRES DIVINES

    PAR LE CHEIKH AL AKBAR IBN ‘ARABÎ – «* KITAB EL MASHAHID EL QUODOSSIA.*»

    Traduction

    La mise au point finale de l’édition du texte arabe a été faite avec le concours bénévole de M. Ahmad Chleilat. Qu'il en soit vivement remercié ici.

    PROLOGUE

    1 - La rédaction de ce livre découle de la contemplation des secrets sanctissimes et de la vision des aurores des lumières divines. C’est à votre intention, pèlerins, que nous les avons extraits des trésors scellés dans les abysses de l’éternité où ils sont à l’abri des vicissitudes, accidents et méfaits (de l’humanité qui n’en est pas digne).

    2 — Ce livre comporte au total quatorze Contemplations, et il se termine par un “Sceau” destiné à faciliter l’accès à ces dévoilements noétiques et à ces contemplations hiératiques. En vérité, seuls les adeptes de telles contemplations sont capables de les comprendre réellement, car elles reposent entre les mains des privilégiés qui y ont accès. Celui qui est de leur nombre pourra donc saisir intuitivement leur signification. Celui qui n’est pas de ce nombre, qu’il aille interroger directement leurs adeptes et détenteurs. Comme il est dit : “Dieu vous ordonne de restituer les dépôts qui vous ont été confiés à leurs détenteurs légitimes” (IV, 58). Toutes choses que tu ne peux Comprendre, que ta science ne saurait atteindre, que ton intelligence ne peut appréhender, tout cela repose entre tes mains. Dieu daigne accorder au pèlerin la lumière de la clairvoyance,la pénétration de l'esprit, la lucidité de la conscience, la pureté du cœur... Exalté soit le Tout-Puissant.

    CHAPITRE PREMIER

    CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE L’EXISTENCE PAR LE LEVER DE L’ASTRE DU DISCERNEMENT

    Leçon sur le néant de l’homme dont l'existence réelle a sa source cachée en Dieu

    3 - Dieu me fit contempler la lumière de l’existence et le lever de l’astre du discernement. Il me dit : “Qui es-tu ?” Je lui répondis : “Le néant manifeste.” Dieu me dit : “Comment le néant peut-il devenir existant ? Si tu n’existes pas, comment s'établit ton existence ?” Je lui répondis : “Voilà pourquoi j'ai déclaré être le néant manifeste. Quant au néant caché, ce néant-là n'existe pas.” Il me dit : “Etant donné que la première existence est identique à la deuxième existence, il n’y a pas de néant antérieur, ni d'existence advenante, ce qui établit ton adventicité.” Puis Il me dit : “La première existence n’est pas identique à la deuxième existence, car la première existence est comparable à celle des êtres universels, et la seconde exis- tence est comme celle des êtres particuliers.” Puis Il me dit : “Le néant est véritable, il n’y a rien d’autre, L'existence est véri- table, il n’y a rien d’autre.” Je répondis : “C’est bien ainsi !”

    4 — Dieu me dit encore : “Je te vois soumis et docile, ou bien tu es un chercheur de preuves.” Je lui dis : “Je ne suis ni docile, ni un chercheur de preuves.” 11 me dit : “Tu n’es rien.” Je lui dis : ‘Je suis la chose sans ressemblance, et toi tu es la chose par ressemblance.” Il me dit : “Tu dis vrai ! Car tu n’existes par rien, tu n'es rien, tu ne reposes sur rien.” Je lui répondis : “En effet !




    Si j'étais quelque chose, j'aurais la faculté de me saisir. Si je reposais sur quelque chose, la relation s’établirait selon trois termes. Si j'étais la chose, j'aurais un vis-à-vis, or je n'ai pas de vis-à-vis.” Je lui dis : “J’existe à travers le fragmentaire, mais je n’ai pas reçu l'existence, car je suis dénommé sans avoir de nom, qualifié sans avoir de qualification, spécifié sans avoir de spécification. Et c’est là ma perfection. Tandis que toi, tu es dénommé par le nom, qualifié par la qualification, spécifié par la spécification. Et c’est là ta perfection.”

    5 - Dieu me dit : “I n’y a que le néant qui connaisse l’existant.” Puis Il me dit : “Seul l'existant connaît réellement l'existant.” Puis I me dit : “L'existence procède de moi, non de toi, par toi, non par moi.” Puis Il me dit : “Celui qui te trouve me trouve, et celui qui te perd me perd.” Puis : “Celui qui te trouve me perd, et celui qui te perd me trouve.” Puis : “Celui qui me perd me trouve, et celui qui m'a trouvé ne me perd plus.” Il me dit : “La trouvaille et la perte sont pour toi, non pour moi.” Il me dit : “La trouvaille et la perte sont pour moi, non pour toi.” Puis I me dit : “Tout être n’est établi que par conditionne- ment, et il est pour toi. Tout être absolu (inconditionné) est pour moi.” Puis 11 me dit : “L’être conditionné est pour moi, non pour toi.” Puis Il me dit : “L’être séparé est pour moi par toi, et l’être rassemblé est pour toi, par moi.” “Et inversement !” ajouta-t-Il.

    6 — Puis Il me dit : “L’être (établi) par la primauté est autre que de l’être, et en dessous se trouve l’être véritable.” Puis II me dit : “L’être est par moi, de moi, pour moi.” Puis Il me dit : “L’être n’est pas par moi, n’est pas de moi, et n’est pas pour moi.” Puis Il me dit : “Si tu me trouves, tu ne me vois pas, et si tu me perds, tu me vois.” Dieu me dit enfin : “Dans la trou- Vaille est ma perte, et dans la perte est ma trouvaille. Si tu étais instruit de la saisie, tu saurais ce qu’est l'être véritable.”

  • #2
    CHAPITRE DEUX

    CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE LA SAISIE PAR LE LEVER DE L’ASTRE DE L’ACQUIESCEMENT

    Les paradoxes de la saisie et du délaissement, comme expression de la connaissance suréminente

    7 - Dieu me fit contempler la lumière de la saisie et le lever de l’astre de l’aquiescement. Il me dit : “La saisie est identique au délaissement. Mais tout ce qu’on délaisse ne peut être saisi.” Il me dit : “Tu me trouves et cependant tu ne me saisis pas. Je te saisis et cependant je ne te trouve pas.” Il me dit : “Je te trouve et je ne te saisis pas.” Il me dit : “En fait la saisie est derrière toi, si elle était devant toi, nul ne pourrait se four- voyer.” Il me dit : “Je me manifeste dans la saisie et je me dissi- mule dans le délaissement.” Puis Il me dit : “La saisie postule trois termes, et tout nombre sépare, de sorte qu’il n’y a point de saisie possible.” Il me dit : “C’est moi-même qui saisis.” Il me dit : “Regarde donc les minéraux et saisis leur louange, voilà leur manière de répondre : Oui ! (à la demande : “Ne suis-je pas votre Seigneur ?” Coran, VIE, 172).

    8 — Puis Dieu me dit : “Si je me dissimule à toi dans la saisie, tu subis un tourment incessant au milieu d’une satisfaction per- manente” (voir Coran, IX, 21). 11 me dit : “On ne saisit qu’un objet possédé. On ne possède qu’un objet dominé. On ne domine qu’un objet déterminé. On ne détermine qu’un objet advenant, et il n’advient qu’un néant.” Il me dit : “Je saisis ce qui est séparé et je le réunis. Je le saisis par la réunion et je le rassemble, ensuite je le sépare puis je le réunis. Je le sépare encore puis je le réunis de nouveau. Ensuite il n’y a plus ni séparation ni réunion.”

    LE LIVRE DES CONTEMPLATIONS DIVINES 55 7 Séquences visionnaires au-delà de la saisie : la navigation dans la mer verte, la traversée du désert, la visite des jardins, la détérioration des substances | | 9 Ensuite Dieu me fit contempler ce qui est au-delà de la saisie, et je vis surgir sa main. Puis il déploya la mer verte entre moi et sa main, et je m'y immergeai. Alors que je m'enfonçais, j'aperçus une planche sur laquelle je me hissai, et je fus Sauvé de la noyade, car sans cette planche je succombais. Puis la main de Dieu resurgit, et soudain m'apparut le rivage de cette mer. Il y avait des navires qui la parcouraient jusqu’à ce qu ils atteignent le rivage, alors ils étaient soulevés (par la main divine) et projetés dans la contrée désertique. Les hommes des navires en débarquaient, ayant avec eux des perles, des coraux, et différentes sortes de pierres précieuses. Mais dès qu'ils tou- chaient terre, tous ces minéraux se changeaient en vulgaires cailloux. Alors je demandai à Dieu : "Comment les perles, les pierres précieuses et les coraux peuvent-ils être conservés intacts ?” Il me répondit : “Lorsque tu sors de la mer (pour t'engager dans le désert), emporte avec toi une réserve d’eau. Tant qu'il te reste de l’eau, les perles, les pierres précieuses et les coraux demeurent intacts, mais dès que l’eau s’évapore, ils redeviennent de simples cailloux. Ce mystère est élucidé dans la sourate des Prophètes.

    10 - Je sortis donc de la mer en emportant de l’eau avec moi. Quand je parvins à la contrée désertique, j'aperçus au beau milieu de celle-ci un jardin verdoyant. On me dit : "Entre dans ce jardin.” J'y pénétrai, et là je pus admirer ses roses, et ses diverses espèces de fleurs, d'oiseaux et de fruits. J'étendis la main vers ces fruits pour en manger, mais ceux-ci se dété- riorèrent aussitôt. Alors on me cria : “Jette les fruits que tu tiens dans ta main.” Je les jetai, alors l’eau jaillit de nouveau, et les substances (les fruits) reprirent leur aspect initial. Ensuite Dieu me dit : “Va maintenant jusqu'à l'extrémité du jardin.” Je le traversai donc, mais je me retrouvai dans un désert. Il me




    dit : “Parcours ce désert.” Je me mis donc à le parcourir, et je rencontrai des scorpions, des serpents et autres bêtes malfai- santes. Mais chaque fois qu’ils s’approchaient pour me nuire, Je répandais de l’eau sur place et j'étais sauf. Ensuite m'appa- rurent des jardins à l’extrémité du désert ; j'y entrai et l’eau sécha, puis jen ressortis et l’eau jaillit.

    L'entrée dans la ténèbre et l'expérience de la lumière source

    11 - Ensuite je pénétrai dans la ténèbre. On me dit : “Enlève tes vêtements, abandonne l’eau et les pierres précieuses que tu as conservées avec toi, Car tu yes (tu as trouvé)” Je jetai donc toutes les choses que j’avais avec moi, et je ne pus distinguer où l'on m'avait projeté, ni où je me trouvais. Dieu me dit : “Te voilà maintenant tel que tu es. Vois comme cette ténèbre est bonne, combien sa clarté est puissante et sa lumière éclatante. Cette ténèbre est le lieu d’où se lèvent les lumières divines, elle est la source émettrice des secrets, la matrice d’où proviennent les substances. C’est de cette ténèbre-là que je t’ai fait venir à lexistence, et c’est à elle que je te ramènerai, ensuite tu n’en ressortiras plus.”

    12 - Puis Dieu m’ouvrit une brèche pareille au chas de l’ai- guille par laquelle je sortis, et soudain m’apparurent une clarté et une lumière d’un éclat aveuglant. Il me dit : “Tu vois com- bien est puissante la ténèbre de cette lumière. Etends ta main devant toi, tu ne la distingueras même pas” (voir Coran, XXIV, 40). J'étendis ma main, et je ne pus la distinguer. Il me dit : “Ceci est ma propre lumière. Nul autre que moi-même ne peut se voir dedans.” Puis 11 me dit : “Retourne à présent à ta propre ténèbre, car tu t'es bien éloigné des fils de ton espèce.” Il me dit : “Il n’y a que moi dans la ténèbre, à partir d'elle je n'ai fait venir à l'existence que toi, et c’est à partir d'elle que je te saisis.” Puis Il me dit : “J'ai créé tout existant inférieur à toi à partir d’une lumière, excepté toi. Car toi, tu es créé de la




    ténèbre.” Puis Il me dit : “Eux ne peuvent concevoir Dieu selon sa vraie puissance (XXIT, 74). S'ils étaient dans la lumière, ils le pourraient. Tu es vraiment mon serviteur.” Enfin Dieu me dit: “Gi tu veux me voir, Ôte le voile de devant ma Face.”

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    • #3
      CHAPITRE TROIS

      CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DES VOILES PAR LE LEVER DE L’ASTRE DU SOUTIEN

      Les soixante-dix voiles qui dissimulent la face divine 13 - Dieu me fit contempler la lumière des voiles et le lever de l’astre du soutien. Il me dit : “Sais-tu par combien de voiles je me dissimule à toi ?” “Non !” dis-je. Il me répondit : “Par soixante-dix voiles. Si tu les enlèves, tu ne me verras point, mais si tu ne les enlèves pas, tu ne me verras pas non plus.” Il me dit : “Si tu les enlèves, tu me verras, et si tu ne les enlèves pas, tu me verras.” Il me dit : “O toi ! Et l’embrasement (des voiles) .” Puis Il me dit : “Tu es mon regard, alors sois en sécu- rité.” [1 me dit : “Tu es ma face, alors je suis dissimulé.” Il me dit : “Ote tous les voiles de devant ma personne et découvre- moi, car c’est à cela que je t’ai destiné. Place-moi dans les tré- sors inaccessibles afin que nul autre que moi ne puisse me voir, et exhorte les hommes à rechercher ma vision. Alors tu trouveras derrière chaque voile ce qu’est amené à découvrir celui qui aime. Médite bien et proclame la louange. Ainsi tu parviendras à l’Entendant et au Voyant. Comprends mon désir, et annonce aux serviteurs ce que tu as vu, tu les condui- ras vers moi, tu leur inspireras l’envie de moi, et tu seras pour

      eux une miséricorde (de ma part).”




      Le dévoilement de la connaissance universelle par les lettres de l’at- phabet

      Série de dix lettres isolées :

      14-— Après quoi Dieu me dit : “Soulève les voiles un à un.” Je soulevai la lettre Alf, et je vis le néant. Puis je soulevai la lettre Ba de l'être, puis la lettre Jém de l'existence, puis la lettre Dél de l'engagement (avec Dieu), puis le H&’ du retour (à l’ori- gine), puis le Waw des océans cosmiques, puis le Zéy des ténèbres, puis le H&’de l’assujettissement, puis le Té’de l’appren- tissage, puis le Yâ’de la coupure.

      Séries de soixante lettres combinées :

      Puis je soulevai les lettres Ya’ Alf de l’adjonction, puis Y4’ Bä de l'interdiction, puis Y4’ Jêm de l'excès, puis Yä’Dâlde l'empor- tement, et ainsi de suite... Après quoi suivit l’analyse (de l’agencement des lettres).

      Le serviteur déclare : Lorsque j’eus fini (de soulever les voiles des lettres), Dieu me dit : “Qu'’as-tu vu ?” “Une chose grandiose !” répondis-je. Il me dit : “Ce que je t’ai caché l’est encore plus.” Puis Il me dit : “Par ma gloire, je ne t’ai rien caché ni rien montré.”

      Le Trône divin et le secret de la Pierre

      15 — Puis Dieu consuma tous les voiles, et je vis le Trône. Il me dit : “Porte-le.” Alors je le portai. I1 me dit : “Lance-le dans la mer.” Je l'y lança, et voici que le Trône disparut. Puis Dieu étendit la mer devant moi, et me dit : “Retire de la mer la Pierre de la similitude.” Je l'en retirai. Il me dit : “Prépare la balance.” Je la préparai. I me dit : “Place le Trône et ce qui l’entoure sur un des deux plateaux de la balance, et place la Pierre de la similitude sur l’autre plateau.” Et voici que la Pierre fit pencher la balance. Alors Dieu me dit : “Même si tu plaçais mille mil- Bons de Trônes sur la balance jusqu’à la fin des temps, cette pierre pèserait plus lourd.” Je lui demandai : “Quel est le nom




      de cette Pierre ?” Il me répondit : “Lève la tête, et regarde au sein de toutes choses, tu y verras inscrit le nom de cette Pierre. Je levai la tête, et je vis Alf inscrit en toutes choses. Puis Dieu se dissimula à ma vue par cinquante voiles, tandis que quatre cents autres voiles étaient ôtés de devant mon visage, et ces der- niers étaient si ténus que je ne soupçonnais pas qu is recour vraient ma face. Dieu me dit alors : “Ajoute aux différents voiles (que tu as soulevés) ce que tu as vu au sein de toutes choses, car leur synthèse est ce qui constitue le nom de cette Pierre.” Il me dit : “Tout cela est inscrit éternellement. Cela signifie que toute chose repose entre tes mains. Déclare : Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux (1, 1). Et annexe la première existence à la seconde existence.”

      Evocation symbolique de l'histoire d'Adam jusqu'à l'avènement de Muhammad

      16 - “Sache, me dit-Il, que le néant t’a précédé, et que tu es devenu existant. Ensuite j'ai conclu une alliance avec toi dans le plérome de l’unicité en affirmant : C'est moi qui Suis Dieu, il n'y a de Dieu que moi (XX, 14). Et tu as rendu témoignage de cela en ma présence. Puis je t’ai renvoyé et t'ai fait ressortir. Je t'ai projeté dans l’océan, j'ai dispersé les éléments de ta nature dans les ténèbres, puis je t’ai envoyé vers eux (comme pro- phète), et ils t'ont accepté avec obéissance et se sont humiliés. Puis je t'ai habitué à demeurer avec la fraction (humaine) de toi-même, en te laissant agir à ton gré, puis je t’ai interdit l'accès à ma présence ; mais tu t'es permis d'y accéder quand même, alors je me suis emporté contre toi et je t'ai emprisonné, puis tu as été gracié.”

      17 - “Ensuite j'ai façonné pour toi les lettres (de la connais- sance), et tu les as retenues. Puis je t'ai donné le Qalam (symr bole de l’intelligence divine), et j'ai siégé sur ton trône. J ai inscrit sur la Table préservée (LXXXV, 22) ce que j'attendais



      de toi. Je t’ai vivifié en partie, puis je t’ai rendu parfait par le don de la vie. Ensuite j’ai tiré de toi des fractions (la postérité prophétique issue d’Adam) que j'ai réparties aux coins de la prison (du monde terrestre). Ces membres ayant été établis, je les ai maintenus intègres et les ai placés sur des piédestaux. Puis j'ai différencié les langues.”

      18 — “J'ai fait siéger à part l’un d’entre eux, et c’est à cause de lui que je t’ai distingué. Je lui ai octroyé les Paroles (de la Révélation). Puis je l’ai purifié de toute contamination, je lui ai interdit de fréquenter les créatures, j’ai sanctifié son sub- strat (sa personne), et je l’ai favorisé dans cette entreprise. Ensuite je l'ai fait plonger dans l’océan (de la connaissance), et il a enfourché une de ses montures, puis il s’est transporté instantanément, et je l’ai fait descendre sur la coupole de l'univers, je lui ai fait don de la vie universelle en le préservant de sa nature fragmentaire.”

      L'épée de la mission prophétique en vue du triomphe de la vérité

      19 — “Ensuite je l’ai interpellé depuis le centre de lui-même en lui déclarant : Je t'aime quand tu abandonnes le monde fini. Je t'estime quand cesse l’activité des esprits. Descends, surgis, divulgue le cœur de la véracité, domine. Empare-toi du secret de la vie et place-le au sein de qui tu veux éclairer. Dégaine l'épée de la revanche divine, sers-t’en pour défendre ton minaret, et taille en pièces tes adversaires. Ensuite remets- t’en à ma décision, et laisse faire ton fils spirituel, car c’est lui qui prendra ta relève.” Annonce-lui seulement : “Désormais on sera modelé dans l’abolition de par ma subsistance, et on sera peu empressé au dévoilement ; on me contemplera dans les attributs, on ne me contemplera plus dans les essences, car mon être s’en est retiré. Désormais, si l’on croit entendre, comprendre, connaître, montrer ou transmettre, si l’on pré- tend séparer ou rassembler, on ne me saisira plus. C’est dans





      la perception directe qu’apparaîtront les choses (qui me concer- nent) aux hommes de l’extérieur.”

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      • #4
        CHAPITRE QUATRE

        CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE LA PERCEPTION PAR LE LEVER DE L'ASTRE DU DÉPOUILLEMENT

        Comment Dieu se cache derrière les “signes évidents” de la manifesta- tion

        20 - Dieu me fit contempler la lumière de la perception et le lever de l’astre du dépouillement. Il me dit : “Je me cache aux hommes du voile dans la pleine évidence et dans la per- ception.” Il me dit : “Le regard est borné, c’est le lieu du sym- bole et le substrat de l’énigme des choses. Si les gens savaient que l’énigme des choses divines et leur symbole résident dans l'intensité de la clarté, ils seraient à même de progresser. J'ai fait descendre les signes évidents comme indices des significa- tions métaphysiques que l’on ne comprendra jamais.” Puis Il me dit : “Regarde-moi dans le soleil, recherche-moi dans la lune, scrute-moi dans les étoiles.”

        Conseils au pèlerin pour sa progression dans la voie et le choix de la bonne monture

        21 - Ensuite Dieu me dit : “Ne sois pas (comme) l'oiseau de Jésus.” Puis 11 me dit : “Cherche-moi dans le khalifa (idée de Succession) ; cherche-moi dans la vigile nocturne, tu me trou- veras.” Il me dit : “Lorsque tu apercevras les vaches noyées jus- qu’à l’encolure, ainsi que les chevaux et les ânes, monte sur la mule, adosse-toi au mur, et grimpe sur l’estrade. Si tu la vois faire un écart, tu manqueras l’estrade. Alors mets ta main




        devant les yeux, rabats tes cheveux sur ton front et engage-toi résolument dans le fleuve. L'eau n’atteindra pas le pommeau de ta selle, et tu seras sauf. Ceux qui montent le cheval et l'âne y périront, excepté celui qui monte la mule.”

        22 - Ensuite Dieu me dit : “Si tu accèdes à la perception, tu deviens le moyen médian. Alors celui qui t’est inférieur regarde vers toi, et celui qui t'est supérieur revient vers toi de bonne grâce, et tu ne trouveras désormais plus personne qui te sur- passe dans la perception.” Puis Il me dit : “Si tu es devenu le moyen médian, voyage dans la saison du printemps.” Puis Il me dit : “La lumière est un voile et l’obscurité est un voile ; c’est dans la ligne de démarcation entre les deux (la lumière et l’obscurité) que tu percevras la connaissance profitable. Sers-toi de la ligne, et quand tu auras atteint le point qui est en

        tête de la ligne, supprime-le pendant la prière du couchant, ensuite dors.”

        23 — Dieu me dit : “Ne prie pas pendant le premier tiers de la nuit. Ainsi quand viendra l’aube, tu auras surmonté la lassi- tude, et la fatigue aura cessé. Je suis (devenu) toi, et te voilà affranchi de toutes ces propriétés.” Puis Il me dit : “Tu es la demeure de l’Impératif divin, alors tiens bon et ne renonce pas, car si tu renonces tu es perdu.” Enfin Il me dit : “Quand tu montes la mule, ne regarde pas de quel côté tu te trouves, sinon tu es perdu. Et quand tu la montes, reste silencieux.”

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        • #5
          CHAPITRE CINQ

          CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DU SILENCE PAR LE LEVER DE L’ASTRE DE LA PRIVATION

          La condition de l’homme est le silence, sa vocation est d'énoncer Dieu, le Parlant

          94 - Dieu me fit contempler la lumière du silence et le lever de l’astre de la privation. Alors il me réduisit au silence, et il ne resta plus aucun lieu dans l'univers qui ne porte la marqué de ma parole, ni aucun livre qui ne soit rédigé excepté par ma substance et ma dictée. Puis II me dit : “Le silence est ta vérité même.” Il me dit : “Le silence n’est rien d’autre que toi et Le silence ne s'adresse qu'à toi.” Il me dit : “Si c'est le silencieux que tu vénères, tu te joins aux idolâtres du veau d’or, et tu t’as- socies aux adorateurs du soleil et de la lune. Si ce n’est pas le silencieux que tu vénères, c’est bien à moi que tu es consacré,

          et non à lui.”

          95 - Ensuite Dieu me dit : “C'est sur la parole que repose ta condition première, elle est l'essence de ton silence. Quand je suis parlant, c’est toi le silencieux.” Puis I me dit: “C'est par toi que je parle, par toi que je rétribue, par toi que je prends, par toi que j'ouvre et referme la main. C’est par to1 que Je vois, par toi que je fais exister, par toi que je connais.” Puis Il me dit “C’est pour toi que je parle, pour toi que je rétribue, pour toi que je prends, pour toi que j'ouvre et referme la main. C est pour toi que je vois, pour toi que je fais exister, pour toi que Je connais.” Puis Il me dit : “Tu es le lieu de mon regard et tu es mon propre attribut ; tu ne peux parler que lorsque je te regarde, et je te regarde continuellement. Alors interpelle les hommes continuellement et ne parle pas.” Puis 11 me dit : “Mon silence est la forme apparente de ton existence et de ta condition.” Puis Il me dit : “Si j’étais moi-même silencieux, tu



          ne le serais pas, et si c’est toi qui parlais je ne serais pas connu. Alors parle afin qu’on me connaisse.”

          26 — Ensuite Dieu me dit : “L’Afest silencieux et les lettres sont parlantes. C’est l’Alifqui parle à travers les lettres, et non les lettres qui parlent à travers l’Aäf Les lettres sont mues par l’Alif sans l’entraîner avec lui dans leur mouvement, car elles n’ont pas de connaissance propre. Les lettres, c’est Moïse, et l’Akf c’est son bâton.” Puis Il me dit : “C’est dans le silence que réside ton exis- tence, et c’est dans l’élocution que réside ton néant.” Il me dit : “Celui qui se tait n’est pas silencieux pour autant, mais celui qui ne se tait pas est silencieux quand même.” Il me dit : “Que tu parles ou que tu te taises, tu es parlant. Même si tu devais parler sans cesse jusqu’à la fin des temps, tu n’en serais pas moins silen- cieux.” Il me dit enfin : “Si tu te tais, toute chose est bien guidée par toi, et si tu parles, toute chose est fourvoyée par toi. Laisse-toi donc instruire, tu obtiendras le dévoilement.”
          Dernière modification par LEVIATHAN, 14 février 2019, 13h02.

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          • #6
            CHAPITRE SIX

            CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE L'INSTRUCTEUR PAR LE LEVER DE L'ASTRE DU DÉVOILEMENT

            La limitation est un facteur de progression

            27- Dieu me fit contempler la lumière de l’Instructeur et le lever de l’astre du dévoilement. Il me dit : “C’est par la limita- tion que tu progresses et t’élèves, alors ne cherche donc pas à t'en affranchir. Sans l'enveloppe extérieure, on ne peut con- naître le noyau, sans la limitation, on ne peut contempler l'Instructeur. C’est le lever de la lumière qui fait connaître l'obs- curité, c'est le lever de la pleine lune qui fait découvrir le soleil.”





            98 - Puis Il me dit : “Par l’Instructeur descend ce qui doit descendre, et par lui monte ce qui doit monter. Alors guette- moi dans l’Instructeur, car si je vois que la frontière apparente de ta compréhension dépasse la limite, je te fais redescendre vers l'enveloppe extérieure par le soin de l’Instructeur. Si je vois que tu te maintiens dans la limite (sans la dépasser), cela veut dire que l’Instructeur se complaît dans ta station.

            Dieu instruit le pèlerin par une série d'apparition

            29 - Ensuite Dieu me dit : “La gloire divine est apparue dans la station de la proximité, et par elle on a vu l’orgueil de la nature humaine. L'instant est apparu dans la halte, et par lui on a vu se déployer l'océan de la miséricorde. Le savoir-faire du gnostique est apparu, et par lui on a vu la bonne exécution des œuvres rappelant l’ordre de l’Instructeur. L’Instructeur est apparu, et par lui on a vu la limitation. La mort est apparue, et par elle on a vu la puissance de l'arrêt inexorable. La bien- veillance est apparue dans le domaine de la vie, et par elle on a vu l’énonciation (du mystère divin). Le nom est apparu, et par lui on a vu surgir le voile. L'innocence est apparue, et par elle on a vu l'hypocrisie. L’œil de la clairvoyance est apparu, et par lui on a vu se produire le dévoilement. La prière est apparue, et par elle a été montré l'éloignement (de Dieu). Le pardon est apparu, et par lui on a vu la faute commise.”

            30 — “Ce qui ne peut être dévoilé est apparu, et par là on avu la waläya. Ce qui est au-delà du Trône est apparu, et par là on a vu la preuve de Dieu. L’océan du retour est apparu, et par lui On a vu la perte de la lumière divine. La fixation à demeure est apparue, et par elle on a vu se manifester l’ipséité divine (Moi). La magnificence est apparue, et par elle on a vu l'illéité divine (Lui). L’errance est apparue, et par elle on a vu la quid- dité. Le voile est apparu, et par lui on a vu le pourquoi. Le vête- ment est apparu, et par lui on a vu le combien. L’esseulement



            est apparu, et par lui on a vu le néant. Le choix est apparu, et par lui on a vu l'engagement. Ce qui lui revient est apparu, et par cela on a vu les stations.”

            31 — “La paix est apparue, et par elle on a vu l’affermisse- ment. Le cœur est apparu, et par lui on a vu le regard. La connaissance de l’engagement est apparue, et par elle on a vu l’usage envers Dieu. La nuit est apparue à Celui qui parle, et par elle on a vu le saisissement (du serviteur). La servitude est apparue, et par elle on a vu la dépendance. Les lettres sont apparues, et par elles on a vu les expressions. La force est appa- rue, et par elle on a vu la confrontation. L’effroi est apparu, et par lui on a vu la dévotion. La compréhension de la véracité est apparue, et par elle on a vu la soumission du pécheur.”

            Infinité de la science divine qui dépasse la capacité humaine

            32 — Après avoir vu se lever successivement ces apparitions et se succéder ces visions, je demandai à Dieu : “Y at-il donc une fin à tout cela ?” Il me répondit : “Non ! Aussi longtemps que durera le temps, il en sera ainsi.” Puis Il me dit : “Tout ce que tu apprends ou découvres, tout ce qui t’est accordé ou refusé, tout ce que tu saisis ou qui t’'échappe, cela t'est destiné, c’est à ton intention, à cause de toi, et en toi-même. Si je te dévoilais pleinement le moindre de mes secrets concernant le tawhid de la divinité, ces secrets que j’ai disposés à l’intérieur de toi, en vérité tu ne pourrais les supporter et tu serais anéanti. Comment serais-tu capable de saisir ce qui me concerne ou ce qui caractérise ma propre essence ?”

            33 — “Aussi longtemps que je dure moi-même, dans cha- cune des stations que tu atteindras, tu ne verras que toi-même. Et dans des instants plus rapides et fugitifs que l'éclair, tu seras transporté dans des stations divines que tu n'avais jamais entrevues auparavant et où tu ne retourneras jamais plus. Ne



            cherche pas à aller au-delà de toi-même, et n’excède pas ta capacité. Si tu pouvais connaître ta capacité, tu irais jusqu’au bout, mais tu ne le peux pas. Comment en seraïs-tu capable, alors que tu es impuissant et que ton impuissance même t’em- pêche de connaître ton pouvoir ? Résigne-toi, et n’essaie pas de connaître mon pouvoir, car tu ne peux le concevoir. (Malgré cela) tu es le meilleur parmi les êtres ayant part à ma connaissance.”

            34 — Puis Dieu me dit : “Apprends que chaque jour soixante- dix mille secrets d’entre les secrets de ma majesté viennent visiter le cœur du sage, et qu’ils n’y repassent plus jamais. Si un seul de ces secrets se dévoilait à un pèlerin se trouvant dans une autre station que dans la station appropriée, cela le détruirait.” Puis Il me dit : “Sans toi il n’existerait pas de sta- tions à franchir, pas de demeures à parcourir, ni de secrets à découvrir, ni de lumières à voir surgir. En vérité, 1l n’y a ni lumière ni ténèbre, ni instruction ni limitation, ni manifesté ni caché, ni premier ni dernier. Car tu es mon nom, et tu es la preuve de mon essence. Ton essence est ma propre essence, ton attribut mon propre attribut.”

            Vocation théophanique des hommes de Dieu

            35 - “Emerge donc hors de moi-même au sein de mon exis- tence et exhorte les hommes avec ma propre langue, maïs ils ne comprendront pas. Is te verront parlant, alors que tu es silen- cieux. Ils te verront connaissant, alors que tu es connu. Ils te verront puissant, alors que tu es dominé. Celui qui te voit me voit, celui qui t’exalte m’exalte. Celui qui te méprise, c’est lui- même qu’il méprise. Celui qui t'humilie, c’est lui-même qu'il humilie, Punis donc qui tu veux et récompense qui tu veux, ce ne sera pas par ta propre volonté. Car tu es mon miroir, tu es Ma demeure, tu es le trésor où je me tiens caché, le domicile de ma connaissance. Sans toi je ne serais pas connu, ni adoré,



            ni remercié, ni renié. Quand je veux châtier un homme, je fais en sorte qu'il ne te croie pas, et quand je veux le rétribuer, je fais en sorte qu’il te remercie. Louange à toi ! Sois exalté, tu es le très loué, le glorifié, le magnifié.”

            36 — “L’aboutissement de la science et de la connaïssance dépend de toi. En toi j'ai fait exister les attributs et les qualifi- cations au moyen desquels j'ai voulu me faire connaître. L’aboutissement de ta connaissance est fonction de ce que je t’ai octroyé, et que toi seul connais. Je me singularise et me personnifie par les attributs de majesté et de beauté que nul autre ne connaît excepté moi. Si on pouvait connaître ma science, ma volonté et tous mes attributs ! Maïs comme on ne peut les réunir tous et comme ils ne sont pas moi-même, prends-les pour autant de limitations. Car je ne suis pas Dieu, ni ne suis Créateur.”

            L'orgueil de Dieu le rend inaccessible aux conceptions humaines

            37 — “Tout tanzih (via negationis) me dégage moi-même (des déterminations) et renvoie à toi. En vérité, l'énoncé de ma transcendance permet d’écarter les conceptions déficientes et de sanctifier la conscience de ceux qui délibèrent (à mon sujet) ou qui prétendent passer outre. Je m’exalte en mot même, pour moi-même et par moi-même d’une exaltation insigne qu’on ne peut concevoir ni même soupçonner. Les regards sont trop bornés, les intellects sont trop hébétés, les cœurs trop aveugles, les savants errent dans les dédales de la stupeur, les esprits pénétrants sont trop frappés d’étonnement pour saisir le moindre secret concernant l’immensité de mon orgueil.”

            38 — Dieu m’interpella et me dit : “Comment pouvez-vous prétendre me cerner par l'effort de la pensée, atomes dissémi- nés (XXV, 23) que vous êtes ? Vous dont la propriété est le



            néant, vous dont l'identité demeure illusoire dans le pilier de mon être. Halte ! Retourne en arrière pour ne pas excéder ton pouvoir. Tous vous ignorez ma nature secrète, vous êtes médusés, aveugles, impuissants, bornés, silencieux, stupéfaits. L'homme n’a rien, il ne possède strictement rien. Si je lui en donne le pouvoir, le moindre insecte ou la plus faible de mes armées peut vous détruire et vous anéantir, alors comment osez-vous prétendre que vous êtes moi ou que je suis vous ? Vous proférez là une absurdité, et vous vivez dans l’erreur. C’est ainsi que vous avez été séparés en différents groupes et avez

            été dispersés. Chaque groupe se contentera de ce qui lui revient” (XXII, 52).

            Menace de châtiment pour les incrédules

            39 - Dieu me dit : “O toi mon serviteur fidèle, toi qui es le lieu de mon regard, des vérités qui me concernent, transmets ce qui est juste, car je suis le Véridique. Par ma grandeur et par ma majesté, je jure que ce que j'ai caché de mon auguste science sera (pour les mécréants) un sévère châtiment que je n'infligerai à aucun des sages (d’entre mes serviteurs croyants). Mais ceux qui refusent de croire à mes envoyés et d'admettre la préférence que je leur ai accordée sur l’ensemble de mes fidèles ; ceux qui nient mes attributs personnels en préten- dant que je n’ai pas d’attributs ; ceux qui cherchent à me Contraindre et à me conditionner ; ceux qui n’ajoutent point foi à ma parole et qui osent l’interpréter sans la comprendre ; Ceux qui ne croient pas à ma rencontre ; ceux qui déclarent que je ne les ai pas créés et que je suis incapable de les ressus- citer, tout comme je les ai produits à l’existence ; ceux qui nient l'annonce de ma résurrection et de mon rassemblement ; CEUX qui cherchent à s’interposer entre moi et la balance de Mon jugement ; ceux qui nient la réalité de la voie menant jus- qu’à moi, qui nient ma vision, mon enfer et mon paradis, en Prétendant qu'il s’agit là de métaphores et d'expressions pour



            désigner des choses supérieures au sens apparent, j'en jure par ma grandeur et par ma majesté, ces mécréants seront ban- nis loin de ma face et ils subiront le châtiment parmi les com- pagnons de la voie ignominieuse. Le châtiment qui les attend est celui que j’ai annoncé dans mes Saintes Ecritures : “Ils ne m'ont pas cru, ils ont cru leurs passions, ils se sont laissé abuser par les vanités, leurs démons se sont joués d'eux (voir XLVII, 25). Vous tous et ceux que vous adorez à la place de Dieu, vous paverez la géhenne” (XXI, 98).

            Le bonheur promis aux gnostiques

            40 — Dieu me dit encore : “O mon serviteur, arrête-toi devant ma limite, et regarde dans mon Livre, car il est la lumière éclatante et renferme le secret caché. La voie menant jusqu’à moi est déployée au-dessus de mon propre feu ; et c’est calamité sur calamité pour ceux qui ne croient pas en moi. Mon serviteur, t’ai-je dissimulé ce qui en est de moi, de ma connaissance et de mon action que j’exerce en perma- nence sur ma terre et dans mon ciel ? Dans ton bas monde subsistent ton corps et ton châtiment, ainsi que ton activité en compagnie des fils de ta race. Ne sais-tu pas que les gnostiques sont tels aujourd’hui qu’ils seront demain : leurs corps dans le paradis et leurs cœurs dans le sein du Miséricordieux. Chaque groupe se réjouira de ce qui lui est destiné, et chacun obtien- dra un breuvage connu de lui seul. Ils seront reconduits (devant moi) et ils seront pleinement instruits alors. Ce sera comme s'ils n’avaient pas entendu venir le jour où se manifestera un pilote, et où ils demanderont à se prosterner” (LXVIIT, 42).

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            • #7
              CHAPITRE SEPT

              CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DU PILOTE PAR LE LEVER DE L'ASTRE DE L’'INVOCATION

              Le Pilote comme épiphanie divine

              41 - Dieu me fit contempler la lumière du Pilote et le lever de l’astre de l’invocation. Il me dit : “C’est sur lui que l’on s’ap- puie, il est la directive que l’on ne peut refuser. Il procède du domaine de la majesté et se manifeste dans sa demeure. Aussi prends garde lorsqu'il apparaîtra.” I] me dit : “Si tu adhères fer- mement au Pilote, c’est que je te parle et l’aimé qui m’accom- pagne t’a trouvé.” Il me dit : “On ne peut déceler le Pilote que dans le giron du ciel et son oscillation, lorsque se déplacent les montagnes, lorsque disparaissent les deux pieds (de la miséri- corde et de la tyrannie), lorsque sont abolies toutes choses mortes et que subsistent toutes choses vivantes.” Il me dit : “Quand le Pilote se présentera, prends garde à la dénégation.”

              42 —- Ensuite Dieu me dit : “Nous les avons détournés pro- gressivement de la contemplation du Pilote lorsqu'ils dépas- saient la limite par un contentement trop manifeste.” Il me dit : “C'est sur le Pilote que repose la pleine évidence, alors honore-le comme il convient.” Il me dit : “A son apparition la Manifestation du soleil devient plus intense, la lune s’efface, les étoiles pâlissent. C’est vers Lui que se fait le retour” (V, 48 ; IL, 55).

              Diversité des vocations spirituelles

              43 - Ensuite Dieu me dit : “Parmi mes serviteurs, j’en ai qui se consacrent au Qalam divin (symbole de l’intellect) en négli- Seant le Pilote. J'ai d’autres serviteurs qui se consacrent au Secret du cœur en négligeant le cœur. J’en ai d’autres qui se



              consacrent à l’arcane caché en négligeant le secret, et j'ai des serviteurs qui errent continuellement. Range-toi donc parmi les serviteurs que tu préfères.” Puis II me dit : “Le Pilote est une partie constituante de l’Instructeur, or tu es désormais au- dessus de l’Instructeur, alors qu’as-tu à faire du Pilote ? C’est sur toi que compte et s'appuie le Pilote. C’est vers toi qu'il regarde, et c’est à lui que s’attache le compagnon du Rocher.”

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              • #8
                CHAPITRE HUIT

                CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DU ROCHER PAR LE LEVER DE L’ASTRE DE LA MER

                Vicissitudes de l’homme-rocher

                44 - Dieu me fit contempler le Rocher, et Il m'interpella en me disant : “O Rocher illustre, auprès de toi s’abrite celui qui a dévoré le foie de son père, malgré l'opposition de la mer verte. Apprends-moi ce qui en a été mangé.” Le Rocher dit: “La moitié.” “Et l’autre moitié, qu’en est-il advenu ?” “Elle a disparu dans la mer”, répondit le Rocher. “Morte ou vivante ?” “Vivante !” “Et la moitié qui a été mangée ?” “Morte !” “De manière licite ou illicite ?” “De manière licite.”

                45 — Dieu me demanda : “Combien de temps sont-ils demeu- rés assis sur toi ?” Le Rocher répondit : “Durant tout Le jour.” Il me dit : “Et la nuit ?” Je répondis : “Ils se séparent de moi durant la nuit, tandis que la mer verte s'étend sur moi et me recouvre avec l’effusion de la lune. Puis lorsqu'elle voit appa- raître le soleil, la mer se retire, et je me redécouvre devant le soleil.” Dieu dit au Rocher : “Et que font les étoiles pendant que la mer verte converse avec la lune ?” Il répondit : “Elles pâlis- sent.” Et Dieu approuva : “Il est vrai qu’elles pâlissent !”



                Harangue à la lune, à la mer et au Rocher

                46 — Dieu dit : “O lune, lève-toi depuis la mer de l'Occident, et quand tu te trouveras à l’aplomb de la coupole universelle, abats-toi sur elle. Ne te lève pas à l'Orient, car tu seras repous- sée. O lune, choisis de te lever à l'Orient, même si tu ne devais te lever qu’une seule fois durant toute l’année. O lune, je t’in- terdis de te lever tant que dureront les Orients et les Occidents. O lune, immerge-toi dans la mer verte, ne te montre plus qu'aux poissons, et n’en ressors plus jamais.”

                47 - “O lune, dis à la mer verte qu’elle referme ses flancs sur toi à mon ordre, qu'elle cesse de s’agiter et de vous procu- rer votre nourriture. Alors on entendra sa plainte, car je m'emporterai contre elle. Avertis de ma part la mer verte, et dis-lui que : si elle s’agite, ou si elle le fait apparaître (le Rocher), ou si elle le rejette sur la grève, ou si elle t’'empêche d'attraper ses poissons, je donnerai pouvoir à un monstre marin (le léviathan ?) qui l’avalera. Ensuite la bête sera reje- tée dans le néant.”

                48 — “O Rocher, je te ferai sortir de la mer verte, et je te lance- rai dans la mer blanche pour augmenter son châtiment. O lune, ordonne au Rocher de faire jaillir douze sources, et lors- qu'elles auront jailli, plonge-toi complètement dans chacune de ces sources à deux reprises. Prends soin d’immerger le tiers de toi-même durant la troisième immersion. Car la troisième immersion est favorable pour vous.”

                49 - “O lune, ne regarde pas le Rocher et oublie ce que je l'ai dit quand je t'ai ordonné de le pousser jusqu’à la mer Verte. O lune, ne tombe pas sur la coupole universelle tant que tu demeures lune. Que tu sois pleine lune ou que tu sois Croissant de lune, ne te lève pas. Mais lève-toi simplement Comme lune, et ne te détache pas de la coupole universelle.” Voici que tu vas être instruit du secret des fleuves, si Dieu veut.

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                • #9
                  CHAPITRE NEUF

                  CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DES FLEUVES PAR LE LEVER DE L'ASTRE DES DEGRÉS INITIATIQUES

                  Les quatre fleuves prophétiques émanant de l'océan divin

                  50 - Dieu me fit contempler les fleuves. I1 me dit : “Cherche où ces fleuves aboutissent.” Je regardai, et je vis qu’ils aboutis- saient à quatre mers. Le premier fleuve se jetait dans la mer des esprits. Le second fleuve se jetait dans la mer du prône divin. Le troisième fleuve se jetait dans la mer du psaume et de l’action de grâces, et le quatrième se jetait dans la mer de l’amour. À partir de ces quatre fleuves se ramifiaient des canaux qui arrosaient les plantations des agriculteurs.

                  51 - Ensuite, je reportai mon regard sur les mers, et Je vis qu’elles aboutissaient à un seul et unique océan qui les conte- nait toutes, et dans lequel elles se jetaient. Et je vis que les quatre fleuves jaillissaient de cet océan englobant où ils

                  -avaient leurs sources, et qu'ils y retournaient ensuite après s'être mélangés à ces quatre mers. Alors Dieu me dit : “Cet océan englobant, c’est mon océan, et ces mers ce sont les miennes, mais les rivages savent qu’ils leur appartiennent. Celui qui contemple l’océan englobant avant les mers et les fleuves est un véridique. Celui qui contemple toutes les mers à la fois d’un seul coup d'œil est un témoin. Celui qui aperçoit les fleuves et ensuite les mers est un chercheur de preuves. Celui qui aperçoit les mers, ensuite les fleuves et enfin le grand océan, celui-là court un péril, néanmoins il sera sauvé quand même.”



                  L'itinéraire spirituel par les fleuves et le parcours de l'océan

                  52 - Ensuite Dieu me dit : “L'homme qui bénéficie de ma sollicitude, je lui procure un vaisseau grâce auquel il peut par- courir les fleuves jusqu’à leur embouchure, et il les parcourt jusqu’à ce qu'il parvienne au grand océan. Lorsqu'il l’a atteint, celui-ci peut connaître les réalités métaphysiques et découvrir les secrets divins. C’est à cet océan immense que parviennent les “rapprochés de Dieu”. Quant à ceux qui les dépassent (en perfection), ils sillonnent cet océan pendant mille ans, jus- qu’à ce qu'ils prennent pied sur son rivage. Ensuite ils s’enga- gent dans le désert sans fin ni limite, et ils y errent tant que dure la durée (indéfiniment), et quand cette durée prend fin, ils sont abolis.”

                  La visite des demeures divines et la vision des sorts de leurs occupants 53 — Ensuite Dieu me dit : “Regarde bien !” Je regardai, et je vis trois demeures. Il m’ouvrit la première demeure à l’inté- rieur de laquelle j’aperçus des trésors (ou des coffres) ouverts. Et là je vis les sorts qui s’abattaient comme autant de flèches sur les multitudes effrayées allant et venant dans toutes les directions pour essayer d’y échapper et de les briser.

                  54 — Puis je sortis de cette demeure et Dieu me fit entrer dans la seconde demeure. Là je vis des trésors fermés, et dont les clés étaient suspendues aux cadenas. Il me dit : “Prends ces clés, ouvre-les, regarde à loisir et réjouis tes yeux.” J'ouvris les Cadenas au moyen des clés, et je vis que ces trésors regor- Seaient de perles merveilleuses, de pierres précieuses et de Parures telles que si les hommes d’ici-bas en soupçonnaient l'existence, ils s’entretueraient pour elles. Dieu me dit : “Puise Parmi ces joyaux et prends ce dont tu as besoin, ensuite remets le reste en place comme tu l'as trouvé.” “Non ! répondis- Je, je n’en ai pas besoin !” Et je refermai le trésor.



                  55 — Puis Dieu me dit : “Lève la tête.” Alors je vis des portes munies de meurtrières avec des grilles si hautes que seuls les plus grands parmi les hommes étaient capables de les atteindre, car leur hauteur était de cent coudées. Et je vis au-dessous d'eux des grappes humaines s’accrochant aux anneaux de ces portes et qui frappaient dessus obstinément. Lorsque se prolongeait leur mar- tèlement et qu’augmentait leur clameur, on leur envoyait par ces meurtrières des “poignets” tenant une lanterne afin de les éclai- rer et de les distinguer les uns des autres. Les geôliers s’amu- saient d'eux, tandis que ces malheureux tentaient d'échapper aux bêtes fauves qui les assaillaient, et que des serpents s’intro- duisaient furtivement dans leurs cellules, leur procurant enfin le repos définitif de tous les maux et tourments qu’ils redoutaient au fond des ténèbres. À proximité de ces trésors, je vis d’autres sorts (ou flèches) qui les frappaient, à l’exception des premiers.

                  La quête des clés ouvrant les trésors de l'essence

                  56 — Ensuite Dieu me fit sortir, et me conduisit vers la troi- sième demeure où il me fit pénétrer. Arrivé là, je vis des trésors cadenassés et dépourvus de clés. “Où sont les clés de ces coffres ?” lui demandai-je. Il me répondit : “Je les ai jetées au fond de l'océan englobant.” Puis il fabriqua à mon intention un vais- seau avec lequel je parcourus le grand océan pendant six millé- naires. Lorsque ce fut enfin le temps du septième millénaire, Dieu me dit : “Enlève tes vêtements, car tu te trouves au beau milieu de l'océan. Maintenant, plonge pour t’emparer de ces clés, car c’est là qu’elles se trouvent en dépôt, placées dans un Livre évident” (XI, 6).

                  57 — Alors j'ôtai mes vêtements, mais comme je m'apprêtais à enlever aussi mon pagne, Dieu me dit : “Sans ton pagne tu ne pourras t’enfoncer dans la mer.” Je le serrai donc ferme- ment autour de ma taille, puis je sautai hors de mon vaisseau et je plongeai jusqu’à ce que j’atteigne le fond de l’océan d’où




                  je retirai les clés. Lorsque je revins à la surface, voici qu’un feu jaillit des clés qui incendia le vaisseau. Quant à moi, je fus enlevé dans l’espace, jusqu’à ce que je parvienne en vue des trésors. Aussitôt les clés s’échappèrent de mes mains et se pré- cipitèrent d’elles-mêmes sur les cadenas. Alors les portes s’ou- vrirent toutes grandes, et je fus introduit au sein des trésors.

                  Leçon sur le dépassement du monde du devenir

                  58 — Là, je contemplai un immuable commencement dont je ne pouvais discerner la fin. J'eus beau scruter à l’intérieur pour tenter d’apercevoir quelque chose, je ne distinguai rien, que du vide. Dieu me dit alors : “Que vois-tu ?” “Je ne vois rien”, répon- dis-je. Il me dit : “Eh bien, tu vois d’où parle quiconque reçoit un secret à communiquer, et ceci est sa retraite. Maintenant sors.” Je ressortis, et je vis toutes les choses inscrites aux dos des portes des trésors. Puis je regardaiï à proximité des trésors, et je n’aperçus plus de sorts, excepté un petit nombre. Alors Dieu me dit : “Tout ce que tu as contemplé jusque-là n’est encore que du devenir, et tout devenir est défectueux. Va plus avant et progresse jusqu’à ce que tu ne voies plus de devenir.” Je progressai donc encore, et il me projeta dans la mer de la stupeur où il m’abandonna.

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                  • #10
                    CHAPITRE DIX

                    CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE LA STUPEUR PAR LE LEVER DE L’ASTRE DU NÉANT

                    Comment la stupeur débouche sur le mystère de l'ipséité & 59 - Dieu me fit contempler la demeure de la stupeur. Il me it: Reviens !” Mais je ne savais pas où. Il me dit : “Retourne !”



                    Mais je ne savais pas où. Il me dit : “Arrête-toi !” Mais je ne savais pas où. Il me dit : “Ne te retire pas !” Là-dessus, il me laissa plongé dans la stupeur. Ensuite Dieu me dit : “Tu es toi et je suis moi.” Puis Il me dit : “Tu es moi et je suis toi.” Il me dit : “Tu n’es pas moi et je suis toi.” Il me dit : “Je ne suis pas toi et tu es moi.” Il me dit : “Tu n’es pas toi, et tu n’es rien d'autre que toi.” Il me dit : “L’ipséité unifie, tandis que l’illéité démultiplie.” 11 me dit : “Toi tu demeures dans l’illéité (en Lui), et moi je demeure dans l’ipséité (en moi-même).” Il me dit : “La vision de la stupeur est stupeur.” Il me dit : “La stu- peur accompagne ce qui est autre (que Dieu) .” Il me dit : “La stupeur est la vérité de la vérité.” Il me dit : “Celui qui ne s’ar- rête pas dans la stupeur ne me connaît point, et celui qui me connaît ne peut concevoir la stupeur.”

                    Comment prophètes et awliyà’ convoitent cette station éminente

                    60 — Ensuite Dieu me dit : “Dans la stupeur errent les éveillés spirituels, en elle sont confirmés les héritiers, vers elle s’effor- cent les itinérants, sur elle se replient les dévots, par elle s’ex- priment les véridiques. La stupeur est la source inspiratrice des envoyés, le principe d’élévation des prophètes. Heureux celui qui éprouve la stupeur, car l’homme stupéfait est unifié, l’homme unifié trouve, celui qui trouve est annihilé, celui qui est annihilé subsiste, celui qui subsiste est asservi (à Dieu), celui qui est asser vi est récompensé, celui qui est récompensé c’est ce qu’il y a de plus insigne. La meilleure des récompenses est l'ipséité, et c'est en elle que réside la stupeur.”

                    L'invisible “lieu de Dieu”

                    61 - Ensuite Dieu me dit : “Ce n’est point la stupeur qui stupé- fie le serviteur. Il s’agit d’une autre chose provenant de moi qui tombe sur toi. Alors insurge-toi, dissimule-moi, voile-moi, et ne fais apparaître dans l’existence rien d’autre que moi-même.”




                    Il me dit encore : “Fais-les s’immobiliser dans la stupeur, et ne me montre à personne. Ou bien : Fais-les parvenir jusqu’à moi et instruis-les à mon sujet, mais ne les informe pas du lieu où je me tiens (de ma station). Ou bien : Instruis-les du lieu où je me tiens, mais ne les instruis pas à mon sujet. Car lorsqu'ils chercheront le lieu où je me tiens, ils me trouveront. Mais quand ils m'auront trouvé, ils ne verront rien. Et lorsqu'ils verront quelque chose, ils ne pourront voir le lieu où je me tiens. Et comme ils ne pourront voir le lieu où je me tiens, ils seront stupéfaits de me voir alors.”

                    La stupeur est le vêtement essentiel de la majesté |

                    62 —- Dieu me dit encore : “Voici mon vêtement. Va le leur porter. Car celui qui l’endosse fait partie de moi, de même que je fais partie de lui. Celui qui ne l’endosse pas ne fait pas partie de moi, de même que je ne fais pas partie de lui.” Puis Il me dit: “Ce vêtement, lance-le dans le feu. S'il est consumé, c’est bien mon vêtement, et s’il demeure intact, ce n’est pas mon vêtement.” Puis Il me dit : “S’il est consumé, ce n’est pas mon vêtement, et s’il demeure intact, c’est mon vêtement. Celui qui endosse mon vêtement ne fait pas partie de moi, et celui qui l’enlève fait par- tie de moi.” Il me dit enfin : “Le néant a témoigné par la stu- peur : Je suis Dieu, il n'y a de Dieu que mor” (KX, 14).

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                    • #11
                      CHAPITRE ONZE

                      CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE LA DÉITÉ PAR LE LEVER DE L’ASTRE DE LA NÉGATION

                      La grande annihilation mystique 63 - Dieu m'introduisit dans la contemplation de la déité. Ce fut tellement inexprimable que je suis impuissant à décrire




                      la chose et incapable même de la suggérer. Il n’y eut plus aucune qualité, ni propriété, ni nom, ni repère quelconques. Il parla, je parlai. Il fit signe, Il fit face, Il se détourna, I] se leva, Il s’assit. Toutes choses furent suspendues, et je ne vis rien. Je vis les choses sans qu’il y ait vision. L’interpellation cessa, les causes furent anéanties, le voile disparut complète- ment. Il n’y eut plus que la subsistance, et l’abolition fut abolie du sein de la subsistance par “Moi !”.

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                      • #12
                        CHAPITRE DOUZE

                        CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE L'UNICITÉ PAR LE LEVER DE L’ASTRE DE LA SERVITUDE

                        Le rapport entre l'unicité principielle et sa dérivation

                        64 - Dieu me fit contempler la demeure de l’unicité. II me dit : “L'unicité se rattache à la servitude par un lien ineffable.” Il me dit : “Je suis le fondement, et tu es la dérivation.” II me dit : “Le fondement c’est toi, et la dérivation c’est moi.” Il me dit: “Tu es l'unique, et je suis l’un. Celui qui s’absente de l'unicité te voit, et celui qui demeure avec elle se voit lui- même. L’unicité est le domaine de la progression (adhésion) incessante, si elle devait s’interrompre, elle ne serait plus.”

                        Sur la prière de la nuit

                        65 — Puis Dieu me dit : “Ne t’endors que sur un watr (instant liturgique d’oraison), car il n’y a pas deux watr dans une nuit.” 1 ajouta : “Prie au couchant, et ne prie pas durant Le premier

                        tiers de la nuit. Tu as besoin d’un watr, car il te servira d’inter- cession.”



                        66 — Puis Dieu me dit : “Je me dissimule à toi par l’unicité. Sans elle, tu ne peux me connaître, et sans elle tu ne me connaîtras en aucune manière.” Puis Il me dit : “N’affirme pas l'unité (des trois Personnes), car tu ferais profession de chré- tien. Ne sois pas crédule (selon la foi naïve), car tu serais conformiste. Si tu te soumets (fais profession d’Islam), tu es un hypocrite. Si tu associes (un autre à Dieu), tu es mani- chéen.”

                        Comment l'arbre du tawhîd est relié à la terre

                        67 — Puis Dieu me dit : “Les délices résident dans les nour- ritures, les nourritures sont dans les fruits, les fruits dans les branches, les branches se ramifient à partir du tronc de l'arbre, et le tronc (ou fondement) est unique. Sans la terre il ne pourrait y avoir de tronc, sans le tronc il n’y aurait pas de branches, sans les branches pas de fruits, sans les fruits pas de nourriture, sans la nourriture pas de délectation possible. Et tout cela est relié à la terre. Or, la terre a besoin d’eau, l’eau a besoin du nuage apportant la pluie, le nuage a besoin du vent, le vent est soumis à l’ordre divin, et cet ordre divin émane de la Présence seigneuriale. A partir de là, monte toujours plus haut, médite bien, cherche la transcendance, et ne raisonne pas.” Puis Il me dit : “Sois bien attentif aux médiations.” Il me dit: “J'ai inscrit Ta Ha (sourate XX) dans la constellation de la Petite Ourse.”

                        Le dédoublement du Pôle universel

                        68 — Ensuite Dieu me dit : “Le pôle de la droite est iden- tique au pôle de la gauche, ainsi que je l’ai établi au début de la sourate «Le Fer»” (LVII). Il me dit : “S’il y avait deux pôles, la Sphère universelle ne pourrait tourner sur son axe, et s’il N'y avait pas deux pôles, l'édifice cosmique s’effondrerait et la Sphère universelle ne tournerait pas.” Il me dit : “Ne regarde



                        pas en direction des deux pôles, mais regarde plutôt ce qui est caché dans le moyeu. À ce moment-là, tu diras ce que tu veux. Si tu préfères, tu diras : Deux (pôles). Ou bien tu diras : Un seul !” I me dit encore : “Dans le lien du Lâm avec l’Alf réside le secret indévoilé que J'ai déposé dans ma parole : C'est Dieu qui a édifié les cieux sans support” (XIIT, 2).

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                        • #13
                          CHAPITRE TREIZE

                          CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DU SUPPORT PAR LE LEVER | DE L'ASTRE DE LA SINGULARITÉ

                          Occultation et manifestation du Support universel

                          69 — Dieu me fit contempler la demeure du support et le lever de l’astre de la singularité. Il me dit : “J'ai dissimulé le support aux regards dans l’abolition, et je l’ai manifesté dans la subsistance. Je l’ai dissimulé dans tout ce qui apparaît, et je l’ai manifesté dans tout ce qui disparaît et se cache.” Puis Il me dit : “Ce support, je te l’ai montré dans l'abolition, et j'ai jeté des voiles sur les regards afin qu'on ne puisse le saisir.”

                          Les méprises sur la nature du Support divin et ses conséquences

                          70 - Ensuite Dieu me dit : “J'ai déployé comme une tente la coupole de l’univers, j’en ai fixé le support et affermi les pilers ; puis j'y ai introduit tout ce qui existe parmi les êtres et les choses de la création.”

                          Or, parmi les hommes, il y a un premier groupe auquel le support reste dissimulé par la tente cosmique elle-même et sa beauté. Il y en a d’autres auxquels le support reste également caché à cause de ses piliers, dont ils se saisissent (à la place du



                          support). Il y en a d’autres auxquels le support reste caché à cause des accessoires de la tente, et qui y restent attachés. Il y en a d’autres auxquels le support reste caché à cause des ornements et agréments variés qui la garnissent.

                          La destruction de l'univers et le châtiment

                          71- Tous, autant qu'ils sont, ne peuvent voir le support (de la tente cosmique), et quand ils y pénètrent, ils s’exclament : “Une tente sans aucun support, cela est impossible !” Alors ils regardent et cherchent partout ce support, en se demandant où il peut bien être. Ceux-là sont incapables de découvrir le support de la tente, car ils trouvent des rideaux (ou voiles) ten- dus devant leurs yeux ; alors ils s’en saisissent comme du sup- port, ils l’arrachent de terre et le jettent dehors, et voilà que la tente s'effondre sur ceux qui sont demeurés à l’intérieur.

                          72 — Si tu les voyais s’agiter en tous sens à l’intérieur de la tente, et se heurter les uns aux autres en s’invectivant. Certes, ils ne sont pas dirigés, mais pareils au gibier qui se débat dans le filet du chasseur. Quand je les vis se débattre et se piétiner de la sorte, J'ai envoyé sur eux un feu qui les a détruits et qui a brûlé la tente de l’univers, avec ses fondations, ses piliers, et tout le mobilier. Ensuite, je les ai ressuscités et je leur ai déclaré : “Regardez ce que vous avez pris pour lui (pour le support)” Ils

                          regardèrent, et ils ne trouvèrent que poussière d'atomes disséminés” (XXV, 23).

                          73 - Puis Dieu me dit : “Demeure avec les compagnons du Support, car si tu ne te trouves pas parmi eux, tu seras détruit toi aussi. Mais si tu demeures avec eux, tu seras détruit quand même. Celui qui parvient à voir le support, il lui est dissimulé aussitôt, car il apporte la destruction, à toi-même, comme aux argumentateurs.”

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                          • #14
                            CHAPITRE QUATORZE

                            CONTEMPLATION DE LA LUMIÈRE DE L'ARGUMENTATION PAR LE LEVER DE L’ASTRE DU JUGEMENT

                            La comparution des sectes devant le tribunai de Dieu et ieur Jugement 74 - Dieu me fit contempler le domaine de l'argumentation. Je vis que le crépuscule s'était étendu sur toute la terre, et que celle-ci avait rejeté de ses flancs tout ce qu’elle contenait, et qu’elle était complètement vide. Dieu me dit : “O mon servi- teur, observe donc ce que j’inflige aux réfractaires, aux que- relleurs, aux vaniteux et aux hérétiques, moi le Dominateur.”

                            75 — Alors je vis qu'une tribune avait été dressée dont les colonnes étaient de feu, les cordages et les alentours noirs comme du goudron. Dieu me dit : “Voici le tribunal d’une hostilité implacable dressé contre ceux qui s'opposent à mon ordre et qui s'adressent à moi en protestant : Non ! Jamais de la vie ! Concernant ce qu'ils ont imaginé. Et contre ceux qui prétendent regretter ce que leurs mains ont amassé et les œuvres qu'ils ont accomplies.” Dieu me dit encore : “O mon serviteur, ceux qui attendent d’être jugés vont entrer dans ce tribunal. Aussi regarde bien quel est le groupe dont tu fais partie, et avance-toi avec celui-là. Si ce groupe-là est sauvé, tu seras sauvé, et s’il est anéanti, tu seras anéanti pareillement. Prête l'oreille et regarde attentivement.”

                            Les philosophes rationalistes

                            76 — Je regardai, et je vis que la balance (du jugement) avait êté dressée, que la voie de Dieu avait été fermée, que la four- naise de l'opposition avait été allumée, et que le “paradis. de l'approbation” avait été avancé. Puis ce fut l'appel : “Où sont




                            les adeptes de la raison avec leur revendication ?” Alors se pré- sentèrent les philosophes suivis de leurs partisans. Ils furent introduits dans le tribunal et on leurs demanda : A quoi avez- vous occupé vos intellects ?” Ils répondirent : À ce quite plaît. * Dieu leur dit : “Et d’où avez-vous appris cela ? Est-ce seulement par l’intellect, ou bien est-ce par obéissance et pour vous conformer à l’enseignement reçu ?” Les philosophes répondirent : “C'est seulement par nos intellects.” Dieu leur dit : “Vous n'avez pas réfléchi, et vous n’êtes pas heureux, mais vous allez être jugés. O feu, à toi de les juger !” Etj'entendis leurs partisans s’écrier : “Ainsi ce sont des sectes pour enfer, quel malheur !” Et moi je demandai : “Qui donc les châtie ? Dieu me dit : “C’est leur propre intellect ! Car c'est lui qu'ils ont adoré. Ils n’ont consulté que lui et ne sont donc châtiés que par lui.”

                            Les physiciens pratiquant la médecine des humeurs : |

                            77 - De nouveau fusa l'appel : “Où sont les physiciens ?” On les introduisit à leur tour (dans le tribunal). Alors je vis quatre anges, des brutes violentes (LXVI, 6), tenant en main des mas- sues. Les accusés leur demandèrent : “Anges de Dieu, que nous voulez-vous ?” Ceux-ci répondirent : “Vous châtier et vous anéantir !” “Et pour quelle raison ?” Les anges répondirent : “Quand vous étiez ici-bas, vous avez prétendu que nous étions vos divinités et vous nous avez adorés à la place de Dieu. Vous avez considéré les actions naturelles comme des modèles à imiter plutôt que Dieu. Voilà pourquoi Dieu nous a donné tout pouvoir pour vous châtier dans le feu de la géhenne.” Et aussitôt ils furent culbutés en enfer.

                            Les matérialistes idolâtres du Temps | 78 — “Où sont les partisans de l'éternité du monde ?” On les introduisit, et on leur demanda : “N'est-ce pas vous qui avez




                            dit : Qu'est-ce qui peut nous anéantir excepté le Dahr (le Temps) (XEV, 24) ? Vous vous êtes abusés vous-mêmes. En vérité vous allez être renvoyés à cette station.” Et eux de protester : “Oh non Seigneur !” Dieu leur répondit : “Les prophètes ne sont-ils pas venus à vous avec des preuves manifestes ? Mais vous ne les avez pas crus et vous avez déclaré : “Dieu n'envoie rien du tout (XVII, 9), vous vous trompez et vous n'avez aucune preuve.” Alors ils furent culbutés la tête la première dans le feu de la géhenne,.

                            Les théologiens mu'‘tazilites prétendant au libre arbitre

                            79 — “Où sont les Mu‘tazilites qui se sont séparés de la voie droite ?” On les fit s’avancer tous ensemble, et on leur demanda : “N’avez-vous pas prétendu à la souveraineté (pour vous-mêmes), en déclarant : Nous faisons comme bon nous semble !” Alors ils furent traînés face contre terre et précipités dans le feu de la géhenne.

                            Le sort des spiritualistes

                            80 — “Où sont les Spiritualistes (râhâniyyèn) ?” On les amena. Et je vis des gens à l’aspect déplaisant et aux sentiments mal- veillants, à l'exception d’un seul groupe parmi eux quis’en était détaché et se réfugiait aux côtés des prophètes et des véri- diques, sous la tribune de la sécurité. Dieu me dit : “Joins-toi à ce dernier groupe si tu veux obtenir le salut et suis leur voie. Seulement, ne te joins pas à eux tant que durera le Mîm (la loi de Muhammad). Quand le Mîm aura pris fin, tu iras te joindre à eux aussi longtemps que durera la ma‘yya (compagnie avec Dieu). Quand la ma‘yya aura pris fin, à toi de décider ce qu’il te convient de faire. Nous n'avons rien à te reprocher.”

                            81 - Ensuite, je vis les sept autres groupes faisant partie de la secte des Spirituels que l’on interrogeait, et qui étaient mis en accusation. Les passions personnifiées se moquaient d’eux,





                            et ils étaient persécutés par des démons. Tous les groupes cher- chaient à s’échapper et à se soustraire au châtiment. Mais ils tombèrent parmi les sectes du feu. “Voilà le feu infernal auquel vous n'avez pas Cru (qui vous châtie). Où donc est passée votre prétendue divinité censée intercéder pour votre humanité ? Déclare : Dieu est venu, et la fausseté a disparu” (XVIL, 81).

                            Le salut du huitième groupe jugé conforme à la loi divine |

                            82 — Quant à moi, j'entrai au paradis en compagnie du hur tième groupe. Alors le Mîm (la loi muhammadienne) cessa, comme Dieu me l’avait annoncé, et ce fut le temps de la ma iyya associée à soixante-dix mille voiles. Etla ma iyya (com- pagnie avec Dieu) continua de supprimer les voiles et de les consumer, jusqu’à ce qu'ils soient tous anéantis dans 1 ultime Voile, et finalement il ne subsista plus ni voile, ni ma yya. À ce moment-là, le huitième groupe s’écria : “Seigneur notre Dieu, laccorde-nous ce que tu nous as promis” (UT, 194).

                            Mission sotériologique du wali intègre

                            83 — Le serviteur qui réclame la miséricorde de son Seigneur déclare : “Alors Il se révéla à eux sous la forme de la connais- sance, et cette vision les combla de bonheur.” Dieu me dit : “Cette forme (de la connaissance) c’est la tienne. Surgis sous cette forme devant eux !” Puis Il me dit : “Entre dans le tribu- nal, et son feu se changera en lumière. Entre dans la four- naise, et elle se transformera en paradis. Ne pénètre dans aucun lieu excepté par (ou avec) moi. Ne poursuis aucun but excepté moi-même. Les preuves se sont dressées contre les argumenteurs. Celui qui sera agréé est celui qui n’a pas d argur ment (ou preuve) à opposer. Déclare : Dieu est la preuve inexo- rable” (VI, 149). S'il veut, il vous dirigera tous, et ceux qui le suivent seront agréés.




                            84 - Ensuite Dieu me dit : “A présent retourne (vers les hommes), proclame ma vérité et exalte ma grandeur. Ton vêtement, purifie-le, l'espoir, abandonne-le. Et médite bien ce qu'implique cette station (du jugement)” Enfin, Il me dit : “Ne fais rien de ce que je t’ai prescrit, que tu l’exécutes ou non, tu périras quand même. Demeure constamment sur tes gardes et ne perds pas confiance.”

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                            • #15
                              SCEAU DU LIVRE

                              85 - Ce chapitre final est destiné à confirmer, par les Signes (ou versets du Livre saint), les enseignements prophétiques et les sources traditionnelles, la haute valeur de ces dévoilements noétiques et de ces contemplations hiératiques, avec tout ce qui s’y rapporte.

                              O toi qui cherches à pénétrer ces secrets mystiques et qui ambitionnes de recueillir ces lumières, peut-être désires-tu les témoignages dignes de foi que sont les Signes, les enseigne- ments prophétiques et les sources traditionnelles pour te sti- muler dans ta recherche et t’assurer qu’elle est légitime.

                              86 — Fort bien ! Dieu veuille te diriger par la rigueur de sa vue pénétrante, et te placer parmi ceux dont la connaissance réunit harmonieusement l’ordre du visible et de l'invisible. Puisse-t-il t’aplanir la voie de la meilleure manière et t'aider à discerner entre ce qui est erroné et ce qui est juste. Quand tu auras Compris l'implication de tout cela, la vérité et la signifi- cation réelle t’en seront dévoilées, et alors tu pourras à ton tour obtenir ces contemplations hiératiques et ces dévoile- ments noétiques consignés dans le présent livre, tels qu'ils m'ont été spécifiés dans le prône divin. Ainsi la validité des secrets insignes, des lumières suréminentes et des mystères


                              éternels que Dieu a fait descendre en les plaçant à ma portée se confirmera pour toi. La mer (de la connaissance) se trou- vera remplie par l’encre inépuisable des qalam divins, et les secrets en seront conservés dans les encriers des cœurs. Alors prête l'oreille si tu es un véritable chercheur.

                              Confirmation par les Signes du Livre

                              87 — En ce qui concerne les Signes, Dieu a dit : “Nous lui avons enseigné une connaissance provenant de nous-mêmes ? VI, 65). Et encore : “Confiez-vous à Dieu, Dieu vous enseignera” (LE, 282). Il donne la sagesse à qui il veut” (I, 269). Et encore : “Voici notre preuve, nous l'avons donnée à Abraham” (VI, 83). Et encore : Même celui qui était mort, nous l'avons ramené à la vie, et nous l avons doté d’une lumière grâce à laquelle il marche parmi les hommes” (VI, 122). Etencore : “Ceux qui s'efforcent vers nous, nous les guidons dans nos voies” (XXIX, 69). “Raconte-leur la nouvelle de celui à qui nous avons accordé nos Signes” (VIL, 175).

                              Par les enseignements du Prophète

                              88 — En ce qui concerne les enseignements prophétiques, le prophète Muhammad a déclaré : “Celui qui met en pratique ce qu’il connaît, Dieu lui fait recueillir une science qu ilne connais- sait pas.” Et encore : “La science est une lumière que Dieu à déposée dans un cœur intègre.” Et encore : “I en va de la connaissance comme de la mise en œuvre d’une chose cachée : ne la connaissent que les connaissants de par Dieu.” Et encore cette parole (hadith qudsi) que lui adressa son Seigneur : "Le ser- viteur ne cesse de se rapprocher de moi par les œuvres suréro- gatoires jusqu’à ce que je l'aime. Et lorsque je l'aime, je deviens pour lui une oreille par laquelle il entend et un œil par lequel il voit.” Etencore ce propos : “Les cœurs sont attentifs, et un cœur dans lequel est placée une lampe qui brille, voilà le cœur du Croyant.”




                              Par les sources de la Tradition 89 — En ce qui concerne les traditions, ‘AN (le Commandeur des croyants) a déclaré : Le Prophète a frappé sa poitrine de sa main en disant : “Là se trouvent des connaissances en abon- dance, si seulement on pouvait les supporter.” A propos de la parole : “Exalé soit Dieu qui a créé sept cieux et a fait de même pour la terre, puis a fait descendre l’ordre entre les deux.” (LXV, 12), Ibn ‘Abbâs a déclaré : “Si j'expliquais ce verset, vous me lapi- deriez !” Ou selon une autre source de transmission : “Vous me traiteriez d’impie !” Et ‘Alf a encore déclaré : “S’il m'était permis de parler de l’Alifdu Hamdu li-Lhâh (Louange à Dieu), je prononcerais soixante-dix doxologies et invocations sem-

                              biables à cette louange, tellement sa portée spirituelle est incommensurable.”

                              Sur la connaissance du cœur, müroir des théophanies

                              90 — Ce sont là les hautes connaissances dont Dieu privilé- gie certains de ses serviteurs et qui ne peuvent être dévoilées aux autres Concernant la science du Livre saint et la Tradition sacrée. Dieu veuille te favoriser et te placer sur la bonne voie, car nombreuses sont les conditions à réunir pour ceux qui désirent expérimenter les hautes connaissances en question. Elles reposent en effet dans le cœur des théosophes (ou adeptes des réalités divines), et seuls y ont accès des élus béné-

                              ficiant de la providence et de la faveur divine qui cheminent dans la juste voie.

                              91 - Nous déclarons ceci : il existe une divergence d’opi- nions parmi les théosophes et les détecteurs spirituels au sujet du cœur, lequel peut être comparé à un miroir de forme cir- culaire ayant six “facettes”. Car le cœur comporte huit facettes au dire de certains, et c’est là-dessus qu'apparaît la divergence d'opinions. Si je ne craignais pas de prolonger outre mesure la




                              question débattue, j'aurais tôt fait de mettre en évidence le

                              oint de vue permettant de concilier ces deux opinions contradictoires par des arguments décisifs. J'ai traité de cette question dans mon ouvrage intitulé : L'Interprèle du rayonne- ment du cœur. Quant à l'opinion de ceux qui ajoutent à cela (à Ja connaissance des six ou huit facettes du cœur) un neuvième aspect, nous n’en tiendrons pas compte, car la sagesse divine l'interdit. A moins d'admettre quantité d’aspects en nombre indéfini, puisque aussi bien les attributs de la majesté divine sont innombrables.

                              Controverse sur l'objection dogmatique contre l'innovation |

                              99 - Mais peut-être objecteras-tu : ton propos nous paraît s'opposer à l’enseignement de l’Imâm Ghazäli déclarant : F n'est pas possible d'innover à partir de ce monde. Admettons ! C’est là l'impression que peut avoir un esprit trop borné pour saisir la portée supérieure de l’enseignement dont relèvent ces connaissances célestes. Mais celui qui approfondira mon propos en examinant avec soin la vérité à laquelle je fais allu- sion constatera qu'il n’y a aucune incompatibilité entre ma position et celle de Ghazälf. |


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