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Le médicament sous surveillance

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    Un laboratoire de bioéquivalence pour la lutte contre la contrefaçon du médicament...

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    Une unité de bioéquivalence censée contrôler l'efficacité des médicaments et qui permettra également l'identification des produits pharmaceutiques contrefaits, sera opérationnelle dans deux mois.

    C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, en marge de la 4ème rencontre internationale de pharmacie d'Alger à l'hôtel Aurassi.

    L'alerte mondiale contre les médicaments contrefaits lancée par l'OMS, interpelle les pouvoirs publics de l'ensemble des pays membres, à être plus rigoureux dans le contrôle de la qualité des médicaments. Les services de l'OMS ont fait état de 20% de médicaments contrefaits sur le marché mondial dont la grande partie circule dans le continent africain. Le ministre de la Santé Amar Tou a tenu à préciser hier, lors de l'allocution d'ouverture du séminaire que «l'Algérie n'est pas l'Afrique», en rassurant qu'elle n'a pas été citée par l'OMS. Mais il a tout de même interpellé les spécialistes en la matière, en l'occurrence les pharmaciens, à éclairer l'opinion publique sur la réalité de la qualité des produits pharmaceutiques car il s'agit pour lui de la «sécurité de la santé publique».

    Le directeur du laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques, K. Mansouri, a indiqué dans ce sens que l'Algérie est passé de 3% à 0,5% en ce qui concerne les produits contrefaits, et ce, de 1996 à 2006. Mansouri a déclaré qu'il n'y a pas de risque zéro en la matière. Et pour garantir un tant soit peu l'efficacité et non seulement la qualité des produits, le directeur du laboratoire national de contrôle a évoqué le montage, dans deux mois, d'un service de bioéquivalence à l'institut Pasteur. Il a précisé qu'une convention pour l'acquisition des équipements ainsi que du savoir-faire a déjà été signée avec les Jordaniens pour le montage effectif de ce service. Il a également indiqué que cette unité sera reliée à trois hôpitaux universitaires pour effectuer des essais sur l'efficacité des médicaments. Mansouri a précisé que cette unité de bioéquivalence va permettre de contrôler l'efficacité du produit et la conformité du générique avec la molécule-mère, un des moyens de lutte contre les produits pharmaceutiques contrefaits. Des spécialistes ont expliqué qu'un médicament contrefait est un médicament sous-dosé. Et il est difficile de savoir s'il est contrefait ou pas. Mais les pharmaciens estiment que même s'il est difficile de dissocier entre un produit contrefait et un produit d'origine, l'unité qui sera prochainement mise en place permettra au moins de faire des essais pour tester l'efficacité des médicaments.

    Le directeur du laboratoire du contrôle pharmaceutique a tenu à préciser que le médicament doit subir trois sortes de contrôle: le premier concerne la qualité, le deuxième la sécurité du médicament et le troisième teste l'efficacité du médicament. «Pour le moment, la qualité et la sécurité du médicament est assurée par notre laboratoire. Pour ce qui est du contrôle de l'efficacité, il sera assuré après le démarrage de l'unité de bioéquivalence» a-t-il expliqué en précisant que le contrôle au niveau de l'unité de bioéquivalence permettra également aux médicaments algériens de pénétrer le marché international. Mais, peut-on parler d'exportation alors que l'industrie pharmaceutique en Algérie est dans un état embryonnaire ?

    Le vice-président chargé de la catégorie industrie, Dr Amir Touafek, de l'ordre national des pharmaciens, a affirmé que l'industrie pharmaceutique s'est considérablement développée. «A l'époque il n'y avait que Saidal, aujourd'hui on compte déjà 20 entreprises» a-t-il déclaré. Le président de l'ordre des pharmaciens d'Alger a indiqué qu'aujourd'hui les entreprises pharmaceutiques sont fragilisées par la concurrence, et qu'elles ont besoin de mesures incitatives pour pouvoir développer l'industrie pharmaceutique dans notre pays.

    La tenue de cette rencontre était également l'occasion pour exposer les problèmes auxquels sont confrontés les pharmaciens. Ils ont tous attesté que la pharmacie d'officine est menacée et appauvrie par des marges bénéficiaires quasi insoutenables. D'autres ont évoqué le problème de statut pour le pharmacien hospitalier et sa marginalisation dans le secteur public. Pour un début, les pharmaciens ont procédé hier, à la signature d'une convention pour la création d'un inter-ordre des pharmaciens maghrébins en présence des Marocains, des Tunisiens et des Mauritaniens. Un inter-ordre qui permettra des échanges pour assurer un exercice pharmaceutique qui obéit à des règles déontologiques et qui doit rester un acte médical responsable.

    - Le Quotidien d'Oran
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