Source : observalgerie 17 février 2019
Un groupe de femmes algériennes a lancé, depuis le début du mois de février, une campagne sur les réseaux sociaux contre le port du hijab considéré comme un « instrument d’oppression » de la femme algérienne.
La campagne lancée sur les réseaux sociaux sous le hashtag #سجيناتالحجابفي_الجزائر (les prisonnières du hidjab en Algérie) enregistre quotidiennement l’adhésion de milliers d’internautes algériennes et étrangères qui partagent leurs propres témoignages sur « les oppressions » qu’elles ont subies de la part de leurs parents ou frères qui les forcent à porter le voile dès le jeune âge.
La journaliste et écrivaine algérienne Djemila Benhabib a apporté son soutien à ses compatriotes qui « osent exister de par elles-mêmes et revendiquer leur liberté ». La militante des droits de l’Homme établie au Canada relaye, depuis le lancement de la compagne, les messages et les publications des internautes en rapport avec le sujet.
Reconnaissant que le port du hijab n’est pas imposé par la loi algérienne, Djemila Benhabib, qui est également marraine de l’Observatoire de la laïcité de Saint-Denis et vice-présidente de la Fondation Raïf Badawi, explique à Franceinfo Afrique que les pressions sociales et familiales ne laissent pas le choix aux femmes algériennes, qui se voient d’une façon ou d’une autre imposer le voile.
« Le hijab n’est pas obligatoire dans les lois, mais en réalité, la pression sociale est telle que les femmes finissent par le porter sous la pression de la rue, de la famille et de la société », souligne Djemila Benhabib.
Selon elle, ces femmes algériennes veulent être considérées comme des individus revendiquant leurs droits et non plus comme une communauté religieuse où la conformité sociale s’érige en règle sacrée.
Des hommes se joignent au mouvement
Depuis le lancement de cette compagne, des hommes algériens se sont aussi joints au mouvement pour soutenir leurs compatriotes. En effet, plusieurs Algériens ont publié leurs photos – tête couverte – en signe de solidarité.
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