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L’Europe voudrait payer ses importations de pétrole et de gaz en euros

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  • L’Europe voudrait payer ses importations de pétrole et de gaz en euros

    MYRTILLE DELAMARCHE ECONOMIE , L'USINE DE L'ENERGIE , PÉTROLE

    Les entreprises du secteur de l’énergie étaient réunies à huis-clos, le 14 février, sous l’égide de la Commission européenne pour tenter d’infléchir la prédominance du dollar sur l’euro dans le paiement des importations énergétiques européennes.
    L’Europe voudrait payer ses importations de pétrole et de gaz en euros La facture énergétique européenne, qui s'élève à 300 milliards d'euros par an, est réglée à 85% en dollars.


    Cela ressemble à un vœu pieu. Les cours et contrats de référence du pétrole et du gaz étant libellés en dollars, c'est dans cette monnaie que s'effectuent la grande majorité des échanges. La Chine et la Russie, avant l'Europe, se sont essayées au lancement de contrats en devises, sans grand succès. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait relancé le sujet dans son discours sur l’état de l’Union, en septembre 2018 : "Il est absurde que l’Europe paie plus de 80% de sa facture énergétique, qui s’élève à 300 milliards d’euros par an, en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d’énergie viennent des Etats-Unis." Un manque à gagner tant financier que de souveraineté qui s’étend à d’autres secteurs : "Il est absurde aussi que les compagnies aériennes européennes achètent des avions européens en dollars."

    Pour y remédier, des acteurs majeurs de l’énergie comme OMV, Engie et ENI participaient, le 14 février, à un atelier à huis-clos pour chercher des solutions à ce problème. L’Europe est le premier importateur d’énergie au monde. Elle importe environ 90% du pétrole dont elle a besoin et 70% de ses besoins en gaz, selon les documents de préparation à cet atelier. Ces importations énergétiques proviennent pour la plus grande partie de Russie (environ 34%), du Moyen-Orient et d’Afrique (environ 33% combinées) ainsi que de Norvège (environ 20%, à parts égales entre le pétrole et le gaz, le gaz étant livré au titre de contrats libellés en euros).

    Difficile de contrer l'hégémonie du dollar

    "Washington n’aime pas les cartels comme l’Opep", commentait un participant à l’atelier cité par Reuters dans une allusion à la tentative récente de raviver une loi anti-cartel contre l’Opep, "alors comment justifier qu’un marché mondial soit dominé par une seule monnaie ?" Total, par exemple, avait dû cesser d’acheter du pétrole iranien, même en euros, après la rupture de l’accord sur le nucléaire iranien par crainte de sanctions américaines.

    Bien que la Commission considère que ce mouvement de promotion des échanges en euros doit partir du marché, certains participants ont exprimé leur scepticisme sur la possibilité de bouger les curseurs à court-terme en refusant de participer à l’atelier. "Plus que la promotion de l’euro, il faut des réformes, de la stabilité et des arguments pour convaincre les investisseurs", a commenté un officiel d’une banque centrale auprès de Reuters. La Banque centrale européenne partage ce point de vue, considérant que la seule manière de soutenir l’euro dans les échanges internationaux est de renforcer l’union monétaire via des réformes bancaires et financières que les Etats membres ont bloquées depuis des années.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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