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Salmân le Perse, ou le premier des gnostiques.

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  • Salmân le Perse, ou le premier des gnostiques.

    Salmân le Perse, ou le premier des gnostiques.

    Salmân al-Fârisî (qu’Allah soit satisfait de lui) dit Salmân le Perse, est également connu sous le nom de Salmân le Pur, ou Salmân Pâk en persan. Le Prophète Muhammad (sallallâhu 'alayhi wa salâm) dont il fut un fidèle compagnon et disciple, aimait à le surnommer « le premier cadeau de la Perse à l'Islam ». C'est le Prophète lui-même qui lui donna le nom de Salmân ou Salmân al-Khayr (Salmân l’Excellent), ainsi que le patronyme ibn Islam. Ainsi devint-il « Salmân, fils de l'Islam, issu des enfants d’Adam ».
    Originaire de Perse (l’actuel Iran), et précisément de Jayyân près d'Isfahan, sa naissance serait située aux alentours de l'an 568 de l'ère courante, dans une famille de grands notables de confession mazdéenne. Son père s’appelait Bûd ou Bûdehshan. Celui-ci avait chargé Salmân de l'entretien du feu au sein de l’âtashkadeh (nom du temple mazdéen). Nombre d'historiens le considère comme un personnage mythique, cependant que de multiples textes le mentionne de façon précise, ce qui nous oblige à considérer son existence sur le plan historique de la façon la plus sérieuse, d'autant que les recherches effectuées par d'éminents orientalistes occidentaux tendent à confirmer son existence réelle.
    Toute sa vie fut tissée par une quête unique, celle de la Vérité. Et c'est dans cette inlassable quête de la Vérité que Salmân cheminera du Mazdéisme à l'Islam en passant par le christianisme, se faisant l'archétype même de l'exilé, de l'expatrié (gharîb), abandonnant toute attache matérielle. Initié aux sens profonds de la Révélation islamique, il sera un des plus éminents détenteurs tant du sens secret des révélations prophétiques antérieures que des sens secrets des versets coraniques. Il est à la fois l'initié par excellence et l'initiateur le plus parfait. Son rôle transhistorique sur le plan de la gnose chiite et de l'ésotérisme islamique n'est pas sans rappeler celui de Khidhr « le Vert », ce mystérieux personnage initiateur aux mystères les plus cachés, souvent assimilé au prophète Elie (Ilyâs).
    Salmân al-Fârisî compte parmi les « proches de Dieu » (muqarrabûn) et les croyants ayant réussi à conjoindre une connaissance parfaite des réalités divines à une foi profonde et sans faille, ainsi que ceux que le Coran désigne comme « ashâb al-yamîn » (les compagnons de la droite).
    Alors qu'il était devenu chrétien, sa quête de Vérité le mena de Damas à 'Ammuriya (village qui faisait alors parti de l'Empire Byzantin et qui est actuellement situé dans le nord de la Cisjordanie, au sud de Naplouse) en passant par Mossoul. C'est à 'Ammuriya que son dernier père spirituel, un moine savant et visionnaire, lui fit cette ultime recommandation dans sa quête de Vérité :
    « Ô mon fils ! Je ne vois personne ayant les qualités que tu recherches, mais je sais qu'un prophète va apparaître, prêchant la religion d'Abraham. Son avènement est imminent. Il sortira du pays des Arabes et émigrera vers une terre plantée de palmiers située entre deux zones couvertes de pierres volcaniques. Cet homme possède des signes particuliers par lesquels tu pourras le reconnaître. Il refuse les aumônes (sadaqat) mais accepte les cadeaux. Entre ses épaules, se trouve le sceau de la prophétie. Si tu le vois, tu le reconnaîtras aisément. Si tu trouves le moyen de rejoindre ce pays, n'ai aucune hésitation. »
    Ainsi, Médine fut le terme de son voyage dans le vaste espace des cultes et des religions, où il fit la connaissance du Prophète Muhammad dont l'existence lui avait été prédite. Alors qu'il fut acheté comme esclave, c'est le Prophète lui-même qui le racheta de cet état pour l'en affranchir et lui redonner son statut d'homme libre. Ce passage par l'esclavage n'est pas qu'une réalité historique et physique, elle constitue l'épreuve même de sa soumission à la Volonté de Dieu, et n'est pas sans rappeler l'esclavage de Joseph, telle qu'elle décrite dans le Coran. A Médine, il fréquentait les compagnons les plus proches du Prophète sans jamais quitter très longtemps ce dernier, il en était un disciple exemplaire. Son statut spirituel singulier au sein de la 'Umma (Communauté islamique) naissante, fit de Salmân un membre des gens de la Sufa (Ahl al-Suffa), ce qui signifie littéralement « gens du banc », et qui désigne ces compagnons qui vivaient dans une partie de la Mosquée du Prophète à Yathrib (ou Médine). Leur statut particulier faisait que le Prophète lui-même subvenait à leurs besoins. Le Coran les mentionnent ainsi :
    « Fais preuve de patience en compagnie de ceux qui invoquent leur Seigneur, matin et soir, recherchant Sa satisfaction ! Ne les quitte pas pour courir après les plaisirs de ce monde ! N'obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre rappel, qui suit ses passions et se complaît dans ses excès ! » (Coran 18/28). Ce verset fait parti de ceux – très nombreux – qui dans le Coran, participent à la définition de la voie soufie.
    A la fois versé dans l'ascèse, la gnose et la contemplation, Salmân n'en était pas moins un homme d'action et un chef militaire de génie. Lors de la bataille dite des « Coalisés », d'où la Sourate du même nom (la trente-troisième), Salmân fut d'un grand secours. Il conseilla le Prophète sur certaines stratégies militaires à adopter, et son prestige au sein de la communauté musulmane en fut augmenté. A propos de cette fameuse victoire, le Prophète fit cette célèbre remarque : « Salmân n’appartient ni au clan des ansârs (partisans) ni à celui des muhâjirûns (exilés), mais il fait partie de nous, les Gens de la Famille (Al-Salmân minnâ Ahl al-Bayt) ». A noter que si l'expression « Ahl al-Bayt » désigne dans son sens premier les membres de la famille du Prophète, ici, il ne s'agit plus d'appartenance par le sang, mais par l'esprit, désignant ainsi les « Gens de la Gnose et de la Sagesse » (Bayt al-Ma’rifa wa-l-Hikma).
    Salmân le Perse est ainsi, non seulement l'archétype même du compagnon fidèle, du disciple et du maître parfait, du modèle à suivre, tant par sa science que par sa sagesse, mais il est avant tout, le « pauvre en Dieu » (faqîr ila-llah), celui pour qui toute attache à ce bas-monde est obstacle à la réalisation en Dieu et par Dieu. Cette condition est, pourrait-on dire, à la fois la condition première et ultime au grandissement de l'homme dans son humanité telle que voulue par Dieu, c'est ce que la tradition islamique nomme al-insân al-kâmil, soit l'Homme universel, prototype éternel, illimité et divin de tous les êtres. Nous aurons l'occasion de revenir sur la notion d'insân al-kâmil ultérieurement.
    Comme faqîr ila-llah (pauvre en Dieu), Salmân aura essentiellement deux exemples, deux maîtres, deux modèles dont il se fera le disciple. Il s'agit d'une part du Prophète Muhammad lui-même, et d'autre part, de son cousin et gendre, l'Imâm 'Alî, celui que la tradition chiite reconnait comme le premier converti à la Révélation transmise par Muhammad. Il faut relever ici un point essentiel, c'est que, toujours selon le chiisme, Muhammad et 'Alî sont dits créés d'une même Lumière, soit ce que la tradition appelle la lumière muhammadienne (an-nûr muhammadiyya). Ceci n'est pas anecdotique lorsqu'on a conscience de la complétude de Muhammad et de 'Alî sur le plan de l'Enseignement intérieur et extérieur de Islam. De ce même point de vue, il est difficile de séparer les deux personnes de Muhammad et de 'Alî, tant leurs fonctions sont complémentaires. A ce titre, Salmân reçoit toute la sagesse qu'un homme puisse recevoir, à la fois par un enseignement exotérique, et par un enseignement ésotérique. C'est ce qui fera que 'Alî appellera Salmân par le nom de Luqmân, nom qui désigne le sage par excellence. 'Alî rappelle ainsi que Salmân est l'actualisation de la sagesse primordiale, universelle et intemporelle incarnée par Luqmân – premier sage et philosophe de l'humanité – lequel donne son nom à la trente-et-unième sourate du Coran, faisant de ce dernier, l'aboutissement et le parachèvement de l'enseignement sapiential de toute l'humanité. Il n'est pas inutile de rappeler que Salmân n'était pas arabe, et que de fait, la Révélation islamique ne s'adresse pas aux seuls arabes, mais à l'ensemble de l'humanité.
    Nommé par 'Umar gouverneur de la ville Perse d’Al-Madâ’in (actuelle Ctésiphon en Irak), Salmân n'accepta cette charge qu'après consultation de son maître, l'Imâm 'Alî. Le fait de s'en référer à l'Imâm 'Alî souligne l'importance que revêt l'Imâmat dans le chiisme tant sur le plan historique et matériel que sur le plan transhistorique et spirituel. La gouvernance d'une cité ne manquait pas d'être pénible à Salmân, au point qu'il déclara préférer manger du sable que de gouverner deux personnes.
    Dans la nuit du 15 du mois de sha'bân de l'an 19 de l'Hégire (soit le 10 août 640 de l'ère chrétienne), L'étendard des étendards, l'Imâm, le juge sage, l'héritier de l'Islam, le savant reconnu, le membre de la Maison du Prophète (tels sont les titres les plus connus que lui donna le Prophète) rejoignit son Créateur. L'Imâm 'Alî ayant eu écho de la mort prochaine de Salmân, quitta Médine pour procéder au lavement du corps (ghosl) et à la mise en linceul (kafan) de celui-ci. Il nous faut souligner que la date du décès de Salmân correspond à la date anniversaire de la naissance du 12ème Imâm, l’Imâm Mahdî ou l’Imâm du Temps.
    Salmân tient une place toute particulière dans le chiisme exotérique d'une part, par le fait que non seulement le Prophète lui-même l'avait reconnu comme un membre éminent de sa famille – au sens spirituel du terme – mais également par le fait qu'il reconnaissait l'Imam 'Alî comme seul héritier spirituel du Prophète. En revanche, si l'on sait qu'il entretenait des liens spirituels privilégiés avec Fâtima – la fille du Prophète et l'épouse de l'Imâm 'Alî – on n'en connait pas les détails.
    Pour la gnose chiite, Salmân incarne l'Exilé, l'Expatrié, l'Étranger, celui qui ne connaît aucun obstacle à la quête de la Vérité, celui pour qui rien en ce monde ne peut constituer d'attache, ce monde-ci n'étant qu'un lieu, qu'une terre où l'on passe mais où l'on ne s'arrête pas. Cet état, fondamental dans la spiritualité islamique, est appelé hijra (émigration) . Il fait écho à un hadith du sixième Imâm chiite, Ja’far al-Sâdiq : « L’islam a commencé expatrié et reviendra expatrié comme il l’était au commencement. Bienheureux ceux d’entre la communauté de Muhammad qui s’expatrient ». Ainsi, Salmân est-il le modèle parfait du croyant, de celui qui en tout se soumet à Dieu seul.
    Jusqu'à ce jour, Salmân demeure non seulement le Pôle – al-Qûtb – par excellence de l'Islam mystique et initiatique, mais aussi et surtout une des figures archétypiques de l'Islam soufi et de la gnose chiite, au point que certaines confréries soufies, telle la Naqshbandiyya, font de lui un des maillons fondateurs de leur silsila (chaîne initiatique de transmission spirituelle remontant au Prophète Muhammad). Et de grands maîtres de la gnose spéculative, tel qu'Ibn 'Arabî par exemple, présente Salmân dans son ouvrage Al-Futûhât al-Makiyya, non seulement comme l'archétype du Pôle mais également comme l'héritier du sens secret (sirr) des révélations qui ont précédé l'Islam. Salmân tient ainsi le rôle éminent d'initiateur auprès du Prophète Muhammad concernant les révélations antérieures. Henry Corbin qualifia cette fonction de « magistère angélique », laquelle aida Salmân « à prendre conscience des états spirituels des prophètes antérieurs et à les reproduire en lui-même » . Ce mode de connaissance proprement gnostique aura d'infinies répercussions sur la théorie de la connaissance, surtout en milieu chiite, en ce sens qu'elle confirme l'authenticité des fondements de l'exégèse spirituelle (ta'wîl), qui consiste dans le rapport aux « signes » ou ayat du Livre saint, à partir de ses significations les plus extérieures vers les sens les plus secrets de la « lettre ». Ceci fait de Salmân à la fois le premier exégète du Coran et le premier gnostique de l'Islam. C'est aussi pour cela que chaque croyant est appelé à se laisser guider par le « Salmân de son être » dans sa connaissance des sciences sacrées.


    Ahmad 'Ali Abd-al-Wahîd

    Source : Internet.

  • #2
    Salmân Al-Fârisî, que Dieu l’agrée

    Salmân Al-Fârisî, que Dieu l’agrée

    Sa naissance et ses débuts
    Salmân Al-Fârisî (qu’Allâh soit satisfait de lui) naquit dans un village nommé Jiyân situé à Ispahan, ville située entre Téhéran et Chirâz dans l’actuelle République d’Iran. Salmân (qu’Allâh soit satisfait de lui) quitta la Perse et partit à la recherche du Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - dès qu’il eut connaissance de son avènement pour se rallier à l’islam.

    Un jour, Salmân (qu’Allâh soit satisfait de lui) raconta sa vie en ces termes : J’étais un jeune persan et j’habitais Ispahan dans un village dit Jiyân dont mon père fut le chef et le concitoyen le plus riche occupant le rang le plus distingué. Dès ma venue au monde, il me vouait un amour extraordinaire. Cette affection paternelle s’était accrue considérablement de jour en jour, jusqu’à ce que mon père décida de m’enfermer à la maison par crainte pour moi, tel que l’on faisait exactement avec les jeunes filles. Je faisais des progrès dans le mazdéisme au point de devenir seul responsable d’entretenir le feu que nous adorions et de ranimer sa flamme pour qu’elle demeurât ardente du jour comme de nuit. Mon père possédait un grand domaine qui nous rapportait une récolte abondante et dont il prenait constamment soin et faisait la cueillette. Un jour, ayant été retenu par quelque affaire, il fut dans l’impossibilité de s’y rendre et s’adressa à moi en disant : "O mon fils ! Comme tu le vois, je suis tout à fait absorbé et je ne peux pas m’occuper aujourd’hui du domaine. Vas-y donc et prends-en soin à ma place". Je partis alors pour cette destination.

    Sur ma route, je passai par l’un de ces édifices consacrés au culte des chrétiens et j’entendis leurs voix qui en émanaient pendant la célébration de la prière. Ceci retint mon attention tant que je ne savais rien sur la foi chrétienne ou sur les autres religions, comme j’étais pendant longtemps tenu éloigné du commerce des gens par mon père. Ayant entendu leurs voix, je pénétrai dans leur église pour voir ce qu’ils étaient en train de faire. Les ayant contemplés, j’admirai leurs prières et eut une grande aptitude à embrasser leur religion. Je me dis : "Certes, cette foi est meilleure que la nôtre". Je restais auprès d’eux jusqu’au coucher du soleil en transgressant l’ordre paternel. Je leur posai alors la question : "Quelle est l’origine de cette religion ?". – "Elle provient d’Ach-Châm", répondirent-ils.

    A la nuit tombante, je rentrai chez moi. Et mon père de me demander ce que j’avais fait. – "O mon père ! J’ai passé par des gens en train de prier dans leur église et j’ai été fasciné par leur religion. Je suis resté, en effet, chez eux jusqu’au coucher du soleil". Affolé, mon père me dit : "O mon fils ! Ta religion qui est celle des tes ancêtres est beaucoup meilleure que cette foi qui ne comporte aucun bien". – "Non, leur religion prévaut certainement sur la nôtre". Mes paroles effrayèrent mon père qui eut peur que je n’abjure ma religion. Sur ces entrefaites, il me cloîtra à la maison tout en m’enchaînant les pieds.

    Son séjour en Syrie
    Je saisis une occurrence pour transmettre ce message aux nazaréens : "Quand une caravane en destination pour Ach-Châm (i.e. Syrie) passait par vous, veuillez m’en tenir au courant". Peu de temps après, l’occasion devint propice. Je pus alors me délivrer de mes chaînes et je sortis en leur compagnie après m’être déguisé. Une fois arrivant à Ach-Châm, je demanda : "Qui est l’homme le plus calé dans cette religion ?". – "L’archevêque placé à la tête de l’église", dirent-ils. J’allai le trouver et lui dis : "Je désire embrasser le christianisme et je voudrais bien rester auprès de vous à votre service pour que vous m’instruisiez dans la religion et que je fasse les prières, étant guidé par vous". Il consentit à ma proposition et je me suis mis alors à son service.

    Cependant, je ne tardai pas à constater qu’il était un mauvais homme. Il exhortait ses adeptes à la charité en leur faisant valoir sa rétribution immense. Et dès qu’ils lui faisaient l’aumône pour qu’il la dépense dans la voie de Dieu, il s’en accaparait sans rien donner ni aux pauvres ni aux indigents, jusqu’à ce qu’il eût amassé de l’or à emplir sept jarres. Par conséquent, je l’exécrais de tout mon cœur. Peu de temps après, il meurt et quand les nazaréens s’étaient réunis pour procéder à son enterrement, je leur dis : "Cet homme était méchant. Il vous ordonnait vivement de faire l’aumône et vous incitait incessamment à la charité et quand vous la lui faisiez, il la thésaurisait sans rien donner aux pauvres". – "Comment vous le savez ?!", dirent-ils. – "Je vais vous montrer le lieu où il a enfoui son trésor", dis- je.- "Oui, montre-le-nous", répliquèrent-ils.

    Je leur désignai son emplacement d’où ils purent extraire sept jarres emplies d’or et d’argent. Les ayant vu, ils dirent : "Par Dieu ! Nous ne l’enterrerons pas". Ils le crucifièrent et se mirent à lapider son cadavre. Puis, ils désignèrent à son poste un autre homme auquel je m’attachais. Je n’ai jamais vu un homme plus ascète que lui, renonçant aux choses de ce monde et ne désirant que celles de l’au-delà. Il s’adonnait avec zèle aux dévotions jour et nuit. Je lui vouais donc un profond amour et je demeurais à ses côtés pendant une longue période. Dans son lit de mort, je lui dis : "O untel ! A qui me recommandez-vous ? Veuillez me conseiller. A qui devrais- je m’attacher après ton décès ?". – "O mon fils ! Je ne savais personne qui était de même discipline qu’un homme vivant à Mossoul qui s’appelait untel et qui n’avait jamais interpolé. Allez donc le rejoindre".

    A la mort de mon compagnon, j’allai rejoindre l’homme du Mossoul, à qui je racontai mon histoire. L’ayant terminée, je lui dis : "Mon compagnon untel m’a conseillé, avant de mourir, de vous rejoindre et m’a informé que vous étiez encore attaché à la discipline vraie qu’il confessait". – "Restez donc chez moi", telle fut sa réponse. Je me séjournai chez lui et je constatai qu’il était un homme parfait. Mais, peu après, il rendit le dernier soupir. A l’article de la mort, je lui demandai : "O untel ! Par l’état que vous êtes par l’ordre de Dieu, vous avez une parfaite connaissance de mon état. A qui vous me recommandez ? Et qui m’ordonnez-vous d’aller rejoindre ?". – "O mon fils ! Par Dieu ! Je ne savais personne qui était de même discipline que nous, excepté un homme vivant à Nasybîn qui s’appelait untel. Allez donc à sa rencontre". Une fois qu’on fit enterrer l’homme, j’allai à la rencontre de l’homme de Nasybîn, à qui je racontai mon histoire et ce qui mon ex-ami m’avait commandé de faire. – "Restez donc chez nous", dit-il. Je m’arrêtai donc chez lui et je découvris qu’il emboîtait le pas à ses autres ex-amis qui furent de conduite parfaite. Mais, il cessa de vivre peu de temps après et au moment de son agonie, je lui dis : "Vous savez toute mon histoire, à qui vous me recommandez donc ?". – "O mon fils ! Par Dieu ! Je ne savais personne qui professait encore la même discipline que nous, sauf un homme vivant à cAmûriyya et qui s’appelait untel. Allez donc le rejoindre".

    Je m’acheminai donc vers celui-ci et je lui racontai mon histoire. – "Restez donc chez moi", dit-il. Je me séjournai chez lui et je vis qu’il était homme de bien tels ses défunts compagnons. Chez lui, je pus faire fortune et j’eus quelques vaches et du butin. Le moine conseillant à Salmân de suivre le Prophète : Un certain laps de temps s’écoula et vint le moment de sa mort, je lui dis alors : "Vous savez toute mon histoire, à qui vous me recommandez donc et qu’est-ce que vous me commandez de faire ?". – "O Mon fils ! Je ne connais absolument personne sur cette terre qui se trouvait encore à cheval sur notre discipline. Mais c’est bien le temps de l’avènement d’un Prophète qui va apparaître au territoire arabe. Il professera la religion d’Abraham et s’expatria en émigration vers un terrain peuplé de palmiers, situé entre deux terres arides. Il sera reconnu à des signes incontestables : il mange du cadeau qu’on lui offre, ne touche jamais à ce qui est destiné à l’aumône et entre ses épaules, il y a le cachet de la prophétie. Tâchez-vous donc de partir pour ce pays". Puis, il rendit le dernier soupir. Quant à moi, je demeurais pendant quelques temps à cAmûriyya.

    Son arrivée à la péninsule arabique
    Un jour, un groupe de marchands arabes issus de la tribu (Kalb) passait par cAmûriyya, je leur préposai alors de m’emmener avec eux aux pays des Arabes, en échange de ma vache et de ma part du butin. Ils consentirent et moi de leur faire don de mes possessions. Une fois arrivés à Wâdî Al-Qura, ils me trahirent et me vendirent à un juif et j’entrai donc en son service. Peu après, l’un de ses cousins, issu des Banû Quraytha, ayant venu lui rendre visite, m’acheta et m’emmena avec lui à Yathrîb où je vis les palmeraies dont m’avait parlé mon compagnon de cAmûriyya et je connus alors Médine -en me référant à la description déjà faite par ce dernier-. Je m’y installai donc en compagnie de mon maître. A cette époque, le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - était en train de prêcher l’islam parmi ses compatriotes mecquois. Toutefois, je n’entendais rien de ses nouvelles, parce que j’étais tellement absorbé par mes charges d’esclave.

    Sa conversion à l’islam
    Quand le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - pénétra dans Yathrîb, je me trouvais en haut de l’un des palmiers de mon maître, en train d’y effectuer quelque besogne. Alors que mon maître était assis au pied duquel, l’un de ses cousins, vint lui dire : "Qu’Allâh fasse périr les Banû Qîla ! Ils sont à Qîbâ’, entourant un homme qui vient d’arriver aujourd’hui de La Mecque et qui prétend être un prophète". Aussitôt que ses paroles parvinrent à mes oreilles, je me sentis fiévreux et je fus tellement agité au point de craindre de perdre mon équilibre et de tomber sur mon maître. Je descendis donc du palmier, en disant à l’homme : "Qu’est-ce que vous êtes en train de dire. Veuillez me répéter cette nouvelle". Mon maître, pris d’un accès de colère, me donna un coup de poing en hurlant : "Pourquoi t’immisces-tu dans ce qui ne te regarde pas ? Vas-y occupe-toi de ton boulot".

    Sur le soir, je pris quelques dattes de ce que j’avais cueillies et je me dirigeai vers le lieu où l’on donnait l’hospitalité au Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - . Je lui dis : "J’ai entendu dire que vous étiez un homme pieux et que vous aviez des compagnons étrangers et besogneux. Voilà quelque chose que je réservais pour en faire l’aumône. Je vois donc que vous le méritez". Après que je les leur donnai, il dit à ses Compagnons : "Mangez !". Tandis qu’il s’abstint à y goûter. Je me dis : "Voici l’un des signes (de la prophétie)".

    Je partis, ensuite, et me mis à ramasser quelques dattes. Quand le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - quitta Qibâ’ et alla s’installer à Médine, je vins lui dire : "J’ai remarqué que vous ne goûtez pas à l’aumône, et vous voici un cadeau que je vous offre avec tout mon respect". Il en mangea et invita ses Compagnons de le partager avec lui. Je me dis : "Voici le second (des signes de la prophétie)". Je vins, un jour, trouver le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - pendant qu’il fut à Baqîc Al-Gharqad en train d’enterrer l’un de ses Compagnons. Je le vis assis, étant vêtu d’une pèlerine. Je le saluai, puis je retournai pour regarder son dos, en essayant de voir le cachet déjà décrit par mon compagnon de cAmûriyya.

    Quand le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - m’aperçut en train de fixer son dos, il comprit mon intention. Sur ce, il ôta sa pèlerine en me dénudant son dos. Aussitôt que j’eus connu le cachet de la prophétie, je me jetai sur lui en l’embrassant tout en pleurant. Le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - dit alors : "Qu’est-ce que vous prend donc ?!". Je me mis à lui raconter mon histoire qu’il admira. Il m’ordonna avec joie de la répéter par moi-même à ses Compagnons qui s’en étonnèrent et s’en réjouirent. Salmân embrassa l’islam et fut délivré du joug de l’esclavage. Etant compté parmi les plus estimables Compagnons, il (qu’Allâh soit satisfait de lui) se chargea du gouvernement de certains pays à l’époque des Califes bien-guidés. De ses qualités : On rapporte qu’un jour le Prophète posa sa main sur Salmân et dit : "Si la foi était dans les pléiades, l’un de ces hommes l’aurait attrapée". Et, il désigna Salmân (qu’Allâh soit satisfait de lui).
    Dernière modification par LEVIATHAN, 19 février 2019, 19h01. Motif: Source: Islamophile - Ressources islamiques en langue Française .

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    • #3
      Les perses ne seront jamais doué avec un ballon.
      parcequ'ils les persent.

      hahaha mais que c'est lourd.

      Meuh non, Salman n'était pas gnostique, c'était un compagnon.
      Dernière modification par hmida, 19 février 2019, 19h19.
      J'aime surfer sur la vague du chaos.

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