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Les gnostiques de l'Islam.

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  • Les gnostiques de l'Islam.

    Les gnostiques de l'Islam.

    Il existe dans la communauté Islamique des personnes fascinées par l'amour Divin, qui abandonnent richesse et matière de ce monde pour une quête spirituelle de la vie future.
    Al Hallaj, Al Ghazali, Al Rûmi, Ibn Arabi, ces hommes dont certains sont souvent doués d'une connaissance véritablement encyclopédique, ont vu leurs doctrines se développer à partir du 11ième siècle, pour donner naissance à différentes écoles et courants de pensée de l'islam très féconds.

    Al Hassan Al Basri Père du soufisme*:
    Originaire de Basra au Sud de l’Irak d’où son nom (Al Basri), il est né sous le califat d’Umar Ibn Al Khatab (1), en 642 à Médine. La tradition rapporte que ce dernier l’aurait tenu dans ses bras, et qu’Ali le gendre du prophète (PBSL) aurait également participé à sa formation. On raconte également que son père était un esclave de Zayd Ibn Thabit et sa mère le mis en nourrice chez Umm Salama. Une fois adulte, il devint professeur à Bassorah (Irak) et y fondera une Madrasa (école coranique).
    Al Basri était un fervent partisan de l’orthodoxie au sein de l’Islam et l’un des principaux adeptes de l’ascétisme dans les premières années du développement de l’Islam. Pour lui, la peur du châtiment Divin est la base de la moralité, l’homme devant trembler à l’idée du Jugement Dernier. Dans sa vie le confort doit être minimum pour réfréner les passions, et la vie en général n’est qu’un pèlerinage. Sa vision de la vie a fait de lui l’une des personnalités les plus admirées du Soufisme, qui voit en Al Basri le père fondateur de ce courant religieux, bien qu’il n’en fut jamais un lui-même.
    Parmi les commentateurs de la Tradition qui écrivirent sur Al Basri, beaucoup témoignent de la pureté de son mode de vie, qui tendait à imiter celui des compagnons de Muhammad (PBSL). On dit également de lui qu’il « était déjà dans l’autre monde ».
    Célèbres furent ses remontrances adressées aux califes Omeyyades ainsi que sa correspondance avec le huitième calife de cette même dynastie, Umar Ibn Abd Al Aziz , à qui il écrivit : « Garde-toi de ce monde de toute ta prudence ; il ressemble au serpent doux au toucher, mais dont le venin est mortel. Détournes-toi de tout ce qui t’enchante en lui, pour le peu de temps que tu as à passer dans sa compagnie ».
    De même, parmi les nombreuses paroles rapportées d’Al Basri, les suivantes valent surtout pour le bon sens qui s’en dégagent :
    « Quiconque connaît le Seigneur très haut voit son amour pour Lui s'accroître de jour en jour; quiconque connaît ce monde passager le considère comme un ennemi ».
    « L'homme intelligent est celui qui pose un frein solide à la tête de ses passions et qui tient la bride d'une main ferme. Regarde bien ce que deviennent les affaires de ce bas monde pour quelqu'un qui meurt, parce qu'elles seront exactement de même pour toi après ta mort. C'était par amour pour le monde d'ici-bas que les infidèles rendaient un culte aux idoles ».
    « Ne commande aux autres que ce que tu pourrais toi-même exécuter ».
    « Quiconque te rapporte les paroles d'autrui est capable de rapporter à autrui tes propres paroles. Ne donne pas accès auprès de toi à un tel personnage ».
    « Pour chaque prière que tu feras sans recueillement, le châtiment suivra de près ».
    Al Basri meurt à l’âge de 86 ans, en 728, après avoir mené une vie entièrement dévouée à Dieu. Il est considéré comme le précurseur de la branche la plus mystique de l’Islam, le Soufisme.

  • #2
    Mansur al-Hallaj, le grand martyr*:
    Mansur al-Hallaj, est un des poètes musulmans les plus subtils (mais aussi de ce fait incompris et controversé) de son époque et encore de nos jours. Ces écrits prêchent un retour à la substance littérale du texte Coranique, qui selon lui cacherait l'essence même de la Divinité. Ce qui lui valut d'ailleurs l'hostilité de nombreux dignitaires abbasides de l’époque, qui considéraient ses thèses comme hérétiques, se bornant à un attachement uniquement porté sur l’aspect exotérique du Coran, sans chercher plus loin.
    Très vite, sa recherche de l'amour Divin et de l'union avec Dieu commença à éveiller chez ses coreligionnaires des soupçons d'hérésies .
    Mais Mansur al-Hallaj est surtout connu pour la célèbre phrase qui lui a valu la condamnation à mort le 27 Mars 922 à Bagdad. En effet, ce dernier s’emporta un jour publiquement en criant l’exclamation théopatique bien connue des mystiques : « Ana Al Haqq » - "Je suis la Vérité ".
    Prise au sens propre du terme par les croyants ordinaires, cette phrase suscita très vite le scandale et constitua un acte d'hérésie abominable qui troubla la foi des fidèles et qui méritait de ce fait la peine capitale. Pourtant, prise au sens figuré, on comprendra plus tard que Mansur al-Hallaj voulait seulement clamer au monde entier qu'il avait atteint un palier élevé dans la foi, et qu'il avait "fusionné" avec l'esprit Divin, pour appartenir totalement à Dieu.
    Voici une citation célèbre de Mansur al-Hallaj :
    Les états d'extase divine, c'est Dieu qui les provoque tout entiers, quoique la sagacité des maîtres défaille à le comprendre. L'extase c'est une incitation, puis un regard [de Dieu] qui croit et flambe dans les consciences. Lorsque Dieu vient l'habiter aussi, la conscience double d'acuité, et trois phases s'offrent alors aux voyants :
    - Celle où la conscience est encore extérieure à l'essence de l'extase,
    - Celle où elle devient spectatrice étonnée,
    - Celle où la ligature du sommet de la conscience s'opère, elle se tourne alors vers une face dont le regard la ravit à tout autre spectacle.
    Louis Massignon, un des plus grands orientaliste et islamologue du 20ème siècle a consacré une thèse considérable à Al Hallaj, celle-ci s’intitule : La passion de Hallâj (Gallimard, 1975). Elle met en lumière tout particulièrement le caractère de haute sainteté dont fut imprégné Al-Hallaj. C'est également grâce à cette thèse qu'Al-Hallaj pu être connu en occident.
    Cette mise en avant d'Al Hallaj par Massignon a d'ailleurs été beaucoup critiquée par ses contemporains orientalistes tel Edward Saïd (3), qui reprocha à Massignon le fait de mettre trop en avant le caractère exceptionnel d'Al-Hallaj comme figure emblématique du Soufisme, et que sa thèse tenait plus du caractère passionnel que d'une réelle objectivité.
    Quoi qu’il en soit, il reste évident que la vie et surtout la mort d'Al-Hallaj sont restés des évènements à porté très symbolique pour le Soufisme, en orient tout comme en occident.

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    • #3
      Rabia El Adaouia, première femme Soufie*:
      Râbi`ah Al-`Adawiyyah est née en 719, à Bassora (Irak). A cette époque, les musulmans étaient maître de la plupart des régions orientales, et les richesses provenant du monde entier s'amassaient continuellement. La simplicité et la spiritualité telles qu'elles existaient au temps du prophète de l'Islam déclinaient doucement, au profit d'un matérialisme naissant.
      Au cours de sa dixième année, Rabia (en arabe Râbi`ah) perdit son père, emporté par la maladie, puis sa mère quelques mois plus tard dans des circonstances similaires. Elle se retrouva alors seule avec ses trois autres soeurs, face à la misère et la faim.
      On raconte que Rabia fut capturée par des brigands quelque temps plus tard et vendue à un cruel commerçant pour quelques dirhams. Elle se trouva ainsi chargée des tâches ménagères les plus pénibles, mais elle ne se plaignait jamais, préférant se retirer dans sa chambre dès qu'elle eut l'occasion pour prier et implorer Dieu.
      C'est ainsi qu'une nuit, son maître l'aperçu en pleine prière nocturne, une lampe suspendue au dessus d’elle entre le sol et le plafond, éclairant la pièce complètement. Bouleversé par le miracle auquel il venait d'assister, son maître lui accorda le lendemain même la liberté, et Rabia quitta aussitôt sa maison.
      Du haut de ses 14 ans, elle entreprit alors de vivre en demeurant dans les nombreuses mosquées de la ville. La tradition rapporte qu’elle jouait de la flûte dans les cercles d'invocation Soufis et dans leur lieu de rassemblement .


      Elle décidât ensuite de vivre seul pour le restant de sa vie, refusant les nombreux prétendants qui demandaient sa main en mariage. Son cœur-même appartenait exclusivement à Dieu et la recherche de son agrément devint la quête unique de sa vie.
      Deux citations de cette femme exemplaire :
      « Le Paradis n'est qu'un piège / pour attraper les âmes pieuses. »
      « Pense au Voisin d'abord, ensuite à la maison. »
      Rabia El Adaouia mourut à l'âge de 80 ans, après une vie entière dévouée à l'imploration de Dieu et à la méditation. L'Encyclopédie des sciences islamiques lui consacre le commentaire suivant :
      « Râbi`ah se distingua des soufis qui l'avaient précédée, en ce sens que ces derniers n'étaient que des ascètes et des dévots. Quant à elle, elle fut une véritable soufie, animée par un amour intense et débordant. Elle fut par ailleurs la première soufie à proclamer l'Amour absolu, l'amour qui n'est entravé par aucune passion autre que l'Amour de Dieu. Elle fut enfin la première soufie à poser l'Amour comme source d'inspiration et d'illumination ».

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      • #4
        Jalal Ud Din Rumi, la poésie de l'éveil du coeur*:
        Jalal Ud Din Rumi, est considéré par ses contemporains comme le plus grand poète mystique de langue persane, et également un des plus grands savants dans le domaine de la littérature spirituelle universelle. Ses oeuvres ont d'ailleurs considérablement influencées le Soufisme, contribuant à lui donner la forme que nous lui connaissons actuellement.
        Jalal Ud Din Rumi est né à Balkh (Afghanistan), le 30 septembre 1207. Il est le fondateur à Konya (en Turquie) de la tarîqa mawlawîya (en Turc, mevlevis) mieux connu en Occident sous le nom de « Ordre des derviches tourneurs ». Cette confrérie est surtout connue par son célèbre Sâma, qui est une danse spirituelle représentant la rotation des planètes autour du soleil, rendant ainsi hommage à la magnificence de la création Divine. Un mausolée a été consacré en son honneur à sa mort et de nombreux fidèles viennent de tout l'orient pour rendre hommage à celui qu'ils considèrent comme un saint de l'Islam (Wali' Allah).
        Parmi ses poèmes on retrouve des vers emprunts d'une grande sagesse, et d'une relative ouverture d'esprit :
        "La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve"
        "Il est un soleil caché dans un atome : soudain, cet atome ouvre la bouche. Les cieux et la terre s'effritent en poussière devant ce soleil lorsqu'il surgit de l'embuscade" : certaines personnes voient, à juste titre, dans ce vers une relation avec le phénomène de la fusion atomique.
        Jalal Ud Din Rumi a laissé un ordre comptant des dizaines de milliers de disciples, et s'étendant pendant toute la durée de l'Empire Ottoman. Son oeuvre a fortement contribué à la culture et à la musique Turque, rayonnant jusqu'en Inde et en Afghanistan.
        Parmi les recueils de poèmes à retenir de Jalal Ud Din Rumi, on notera le Mathnavî (1) de 25 000 vers et le Fîhî-mâ fîhi.
        Al Rumi décède à Konya le 17 décembre 1273. On raconte que ses funérailles furent un grand moment d’émotion ou des membres des différentes communautés religieuses, musulmane, juive et chrétienne accompagnèrent son cortège jusqu’au cimetière de la ville. A la réponse du pourquoi de cette démarche, un juif répondit : « En le voyant, nous compriment enfin le message de nos prophètes ». Sa dépouille mortelle fut inhumée près de la tombe de son père, dans un lieu appelé « Baq-e sultan » (le jardin du Sultan).

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        • #5
          Al Ghazali, Pont entre Soufisme et Orthodoxie*:
          Al Ghazali est né en 1058 dans la ville de Tus (Iran) dans une famille modeste, dont la tendance spirituelle penche vers le Soufisme. Il perd son père très tôt, et ce dernier avant de mourir chargea un ami de veiller à l'éducation d'Al Ghazali et de son frère.
          Al Ghazali fut envoyé à l'âge de 7 ans dans une Madrasa pour étudier l'Arabe et le Persan, le Coran et la Sunna. Au cours de son cursus, il apprit la juridiction Islamique (fiqh), la théologie, l'exégèse Coranique ainsi que les Hadiths majeurs du Prophète de Dieu (PBSL)
          Jusqu'à l'âge de 28 ans, Al Ghazali s'acharnera à compléter son savoir de la meilleure façon en suivant les cours des savants Iraniens les plus réputés. Il devint ainsi un expert dans le fiqh et a déjà à son actif des ouvrages traitant du Soufisme. Il devient ensuite pendant 6 ans juriste de cour jusqu'à l'obtention de sa chaire à la prestigieuse madrasa de Bagdad. Il y publiera d'autres ouvrages sur le fiqh dont il est enseignant, et le kalam (dont deux de ses ouvrages majeurs, Mustazhiri et Al-Iqtisad fil-I'tiqad [le juste milieu dans la croyance].
          Il est à signaler qu’Al Ghazali participa activement aux affrontements politiques et intellectuels de son époque, qui voient s'opposer la religion musulmane et la philosophie grecque. Il se plaça ainsi en défenseur du Califat Abbasside (Sunnites) face aux opposants Batinites (Chiites) et de la religion face à la philosophie. Pourtant il fut réputé pour également être un des plus grands philosophes de son époque. Son étude de la philosophie Grecque lui donna ainsi les armes permettant de mieux la cerner.
          Parmi ses travaux en matière théologique, les plus connus sont d'ailleurs ceux traitant de la relation entre Dieu et notre Univers. Comme ses pairs, il a pu discuter de la création, tenter de décrire l'indescriptible, et ainsi contribué à faire avancer la vision de Dieu à travers l'Islam.
          Ses travaux ont abouti ainsi à la conclusion que les phénomènes physiques subis dans notre monde trouvent leur source dans la volonté de Dieu, qui lui même est "en dehors" de la création, puisque toutes les lois physiques existantes ne sont rien d'autre qu'une manifestation de sa volonté.
          Pour Al Ghazali, et d'après son expérience de juriste, dans une société idéale, les questions religieuses ne doivent appartenir qu'aux savants, et la société entière doit être soumise à la volonté Divine et à ses ordres, car le but de la religion n'est que de donner aux hommes les moyens pour vénérer Dieu. Ceci avant tout pour préserver la Umma de toute innovation superstitieuse « Bid’a » contraire au principe de l'Islam et qui pourraient mettre en péril l'application de la religion.
          D’un point de vue dogmatique ou théologique, Al-Ghazali, considéra l'homme vertueux, comme celui qui renonce aux richesses de ce monde pour l'aspiration à la vie future; celui qui se sépare de ses biens, vit en ermite, et préfère le jeûne. Il s'abandonne totalement à Dieu et fait preuve d'une patience totale en s’éloignant de tout sentiments belliqueux.
          A sa mort, Al-Ghazali est l'auteur d'un nombre considérable d'œuvres, traitant de thème aussi divers que le droit islamique, l'ésotérisme Soufi, la Théologie ou la métaphysique. Parmi ces œuvres, « La délivrance de l’erreur », constitue une forme d’introduction au Soufisme, dont voici un extrait :
          « Ma période de retraite a duré environ dix ans, au cours desquels j’ai eu d’innombrables, d’inépuisables révélations. Il me suffira de déclarer que les mystiques (soufis) suivent, tout particulièrement, la Voie de Dieu. Leur conduite est parfaite, leur Voie droite, leur caractère vertueux….Que dire d’une Voie où la purification consiste, avant tout, à nettoyer le cœur de tout ce qui n’est pas Dieu ; qui débute (au lieu de l’ « état de sacralisation » qui ouvre la prière) par la fusion du cœur dans la mention de Dieu ; et qui s’achève par le total anéantissement en Dieu ? »

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          • #6
            Ibn Arabi, inspirateur de Dante et Saint-Jean-de-la-Croix*:
            Ibn Arabi, ou Muhyi-d-din Abu ‘Abd Allah Muhammad b.‘Ali b. Muhammad b. al-‘Arabi al-Hatimi al-Ta’i, est né à Murcie en Espagne le 7 août 1165. Sa famille étant noble, il grandit dans l'aisance matérielle, mais également dans dans un univers dominé par la piété et le savoir, son père Muhammad et son oncle paternel ‘Abd Allah étant tout deux des savants en matière de fiqh et de la tradition prophétique (Sunna).

            A l'âge de 7 ans, Ibn Arabi doit suivre sa famille à Séville, devenue la nouvelle capitale intellectuelle de l'empire Ottoman. Ibn Arabi y acquis ses premières connaissances en culture musulmane classique (religieuse et littéraire).
            Il faisait état d'un don exceptionnel dans l'apprentissage des sciences Islamiques, qui n'ont bientôt plus de secrets pour lui, et il est bientôt nommé secrétaire à la Chancellerie de Séville (également grâce au statut noble de son père). Ibn Arabi épousera plus tard une jeune fille noble d'Andalousie, Maryam bint ‘Abdun, et se croit alors comblé spirituellement.
            Pourtant, peu après son mariage, il traversera une grande crise existentielle, et une terrible maladie qui l'amènera à douter du sens qu'il a donné jusqu'alors à sa vie. Ainsi, il abandonnera plus tard son travail ainsi que son statut de haut fonctionnaire dans l'administration Andalouse.
            A 20 ans, Ibn Arabi ressent ce qu'il appel "l'appel du Ciel" et y répond positivement en choisissant de suivre "la Voie" qui le guidera. Aussi, il partit pendant 9 mois de chez lui, pour suivre les enseignements du maître spirituel Abu Dja‘far al-‘Urayni, à Loulé au Portugal.
            A la fin de son court exode, il choisit définitivement de mettre sa vie au service de la spiritualité et de se spécialiser dans la métaphysique et la tradition. Il commença ainsi par la visite de tout les maîtres spirituels contemporains que compte alors l'Empire Ottoman, afin que ces derniers lui prêtent leur savoir.
            Ibn Arabi commencera également la rédaction d'ouvrage traitant d'ésotérisme et profitera de ses expériences et de son enseignement pour aider ceux qui aspirent également à une vie consacrée à la spiritualité.
            Il eut l'occasion de rencontrer une autre grande figure de l'Islam, le savant Ibn Rushd "Averroès en occident". Ce dernier est reconnu pour être un grand scientifique et un théologien d'envergure chez les érudits musulmans. Averroès se trouve en fait être un ami du père de Ibn Arabi, et désirait faire la rencontre du fils si savant dont lui avait parlé son ami Muhammad.
            Ibn Arabi décrira cette rencontre dans son oeuvre Futuhat al-Makkiyya, celle de deux esprits opposés quand à leur vision du monde et du salut, Averroès étant lui attaché à la stricte obédience au pur aristotélisme (et donc ayant une vision erroné de la Terre et de sa place dans le système solaire).
            De sa révélation comme savant et jusqu'à la fin de sa vie, Ibn Arabi cherchera à se perfectionner toujours plus dans l'approche de la vérité et dans la recherche de la paix intérieure. Il n'y avait pour lui aucune limite dans la recherche de la compréhension des mystères que recèle l'ésotérisme islamique. En effet, il était persuadé de suivre une voie qui le rapprocherait toujours plus de la vérité, tant qu'il la chercherait.
            Ibn Arabi meurt à 80 ans à Damas, le 15 Novembre 1241, après y avoir passé les 17 dernières années de sa vie. Sa dépouille fut d'abord inhumée dans le mausolée familial d’Ibn Zaki à Damas. En 1517, Selim Ier, sultan Ottoman, après avoir conquis la Syrie et l’Égypte, décida de faire construire, en l'honneur de celui qui était alors considéré depuis un peu moins de 300 ans comme un grand Sage et un grand maître spirituel, une mosquée-mausolée à Damas.
            Un nombre particulièrement conséquent d’œuvres furent attribuées à Ibn Arabi, mais l'on ne sait pas quel nombre exactement est le bon. Certains parlent d'un peu plus de 100, et d'autres d'au moins 900. Ceci vient probablement d'écarts au niveau des enregistrements de ses oeuvres dans les bibliothèques orientales, qui ne bénéficiaient pas de beaucoup d’exemplaires. Ibn Arabi aurait cependant dressé deux listes faisant état de 317 titres.
            Ses oeuvres traitent aussi bien de la jurisprudence islamique (fiqh), de la Sunna (tradition prophétique), de l'Exégèse Coranique, de l'ésotérisme et également de la poésie.
            Parmi ses oeuvres, les 3 plus représentatives sont Le livre des conquêtes spirituelles de La Mecque (Al-Futuhat al-Makkiyya), Le livre des théophanies divines (Al-Tadjalliyat al-ilahiyya) et Le livre des gemmes de la sagesse (Fusus al-hikam).
            Le premier traite essentiellement du problème du statut de l'Homme dans la religion, et des différents rites que le pèlerin doit accomplir dans le but d'un accomplissement personnel, mais également le combat que l'homme doit effectuer contre lui même pour s'élever spirituellement.

            Le second livre traite de la nature Divine et de la différence qu'il faut faire entre l'Etre (Dieu) qui est unique et sa manifestation dans le monde Terrestre, qui est elle multiple. Ce sont à travers Ses manifestations que Dieu se fait connaître de sa créature.
            Enfin, le dernier livre de Ibn Arabi expose la vie des 28 prophètes (d'Adam à Muhammad (PBSL)) cité dans le Coran et la Bible. Chaque prophète n'est plus considéré comme une réalité religieuse ou un personnage historique, mais comme une épiphanie (chaque prophète ayant ainsi reçu une partie de l'Esprit divin). Également parmi ces célèbres citations :
            « Ne sème pas le grain dans la terre des aveugles et ne tourne pas les yeux ceux qui nous contredisent, car ceux sont eux les sourds, muets et aveugles dont parla pour nous, l'exempt de péché, dans le Coran. »
            « La destination du chercheur dépend de la route qu'il suit. »
            «Celui qui voit l'éclair surgir à l'orient qu'il admire l'orient, celui qui voit surgir l'éclair à l'occident qu'il admire l'occident. Quant à moi j'admire l'éclair dans sa fulgurance et non dans les lieux où il se trouve».
            Cette vision a valu à Ibn Arabi des critiques violentes, même encore aujourd'hui, ces adversaires l'accusant d'hérésie. Pour eux, il exposerait une thèse proche de la Trinité, en partageant l'Esprit entre plusieurs êtres. Or, il n'en est rien, et il apparaît évident que ces critiques n'ont tout simplement pas le niveau de spiritualité nécessaire à la compréhension de cette oeuvre peu accessible au croyant ordinaire.

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            • #7
              Autrte mystiques Musulmans*:
              Abd Al Qadir Al Jilani (Iran 1083-1166) | Abu Madyan Shu'ayb ( connu sous Sidi Boumedienne )(1126, Cantillama Espagne – 1198, Tlemcen Algérie) | Abu'l Hassan a-sh Shadhili (1197, Maroc – 1258, Egypte) | Abdeslam Ben Mchich Alami (1196, Ghumara Maroc – 1258, Humaithra Mer Rouge). | Ahmad Ibn Ata Allah (1250, Egypte – 1309 Caire) | Baha'U Din Naqshband (1317, Bukhara Ouzbékistan – 1389 Bukhara) | L’Emir Abd-el-Kader (1808, Mascara Algérie - 1883 Damas Syrie) | Ahmad Al Alawi (1869, Mostaganem Algérie – 1934, Mostaganem)

              Autres Mystiques
              Le nombre de gnostiques ou de Saints « Awli’a Allah » s'étant engagés dans la branche hautement spirituelle de l'Islam est relativement élevé. Pourtant sous l’influence de certains orientalistes ou islamologues, l’occident ne semble retenir que certaines figures célèbres du soufisme telle qu’Al Rumi ou Al Hallaj. Aussi, il est nécessaire de rappeler l'existence d’autres mystiques dont on parle peu ou pas assez. Des hommes et des femmes qui ont vécu en terre d’Islam, et dont les mausolées érigées en leur mémoire témoignent encore de l’héritage et de l’influence spirituelle qu’ils ont exercé sur leurs contemporains et de leur immense savoir légué à la postérité.

              Abd Al Qadir Al Jilani (Iran 1083-1166)
              Considéré comme l’un des plus grands maîtres soufi de l’Histoire, il est descendant d’Ali par son père. A 17 ans, il émet le désir de se rendre à Bagdad, afin d’approfondir ses connaissances religieuses et augmenter sa foi.
              Une fois sur place, le jeune Al Jilani est impressionné par la grande quantité de savants renommés qui enseignent alors au sein de la capitale, tel Tabari ou Al Ghazali .
              Devant la masse de savoir accumulée par tout ces spécialistes de l’Islam, Al Jilani arrivera pourtant à se faire un auditoire, grâce à son éloquence, son ouverture d’esprit, et sa connaissance profonde du soufisme et du Hanbalisme .
              Au fur et à mesure que son auditoire grandi, les professeurs des différentes universités, d’abord sceptiques devant le fait qu’un homme aussi jeune puisse avoir une telle somme de connaissances, finissent par accorder à Al Jilani l’attention qu’il méritait. Ce dernier parvint à obtenir de ses auditeurs le financement nécessaire à l’établissement d’une école juridique, qui jouit alors d’une grande renommée, de nombreuses personnalités, califes compris, assistants alors à ses sermons.

              Pendant quarante années, Al Jilani enseigna à un peu plus de 120 000 élèves, soit une moyenne de 3000 élèves par an. Ses cours concernaient le Soufisme et les pratiques en accord ou non avec le Coran et la Sunna. Il enseignait également la prise de conscience des réalités socio-économiques et de la juridiction de l’époque dans la pratique soufie, afin de la rapprocher de la société et de lui retirer son aspect jusque-là marginal et hors du temps.
              Al Jilani fut aussi un des premiers à défendre Mansur Al Hallaj lorsque ce dernier fût condamné pour avoir prononcer l’expression théopatique « Je suis la vérité » (Ana Al Haq). Il tenta d’expliquer aux gens comment ce dernier avait atteint un stade spirituel aussi élevé pour prononcer cette expression.
              A sa mort, son école fut transformée en Zawiya (temple religieux), à laquelle fut associée une mosquée ainsi que son mausolée, témoignage de sa haute spiritualité et de sa grande sainteté.
              Parmi ses paroles pleines de sagesse, on peut citer :
              « Ne fuis pas le seuil de Dieu à cause d'une épreuve qu'Il t'a imposée. Car Il connaît mieux que toi-même ton propre intérêt. Il ne t'éprouve que pour un intérêt et pour une sagesse qui t'échappent. Lorsqu'Il t'éprouve, reste ferme : rappelle-toi tes péchés, multiplie la demande de pardon et demande-Lui la constance et la fermeté pour supporter l'épreuve. Mets-toi entre Ses mains, accroche-toi au pan de Sa miséricorde et demande-Lui de t'en délivrer et de te montrer l'intérêt qui se cache derrière cette épreuve. »
              « Soyez compatissants avec les pauvres en leur donnant une part de vos biens. Ne renvoyez pas un mendiant si vous pouvez lui donner quelque chose, et peu importe que ce soit important ou insignifiant. Prenez exemple sur Dieu et Son amour pour les dons et remerciez-Le de vous avoir prédisposés au don et permis de donner. Malheur à toi si le mendiant était un cadeau de Dieu et que tu avais la possibilité de lui donner ! Car comment pourras-tu rendre le cadeau que tu as reçu à Celui qui le donne ? »

              Abu Madyan Shu'ayb (1126, Cantillama Espagne – 1198, Tlemcen Algérie)
              Né dans une famille modeste, il montre très tôt des prédispositions à la connaissance et au savoir ; qui se traduisent par de brillantes études à l’école coranique. Il continuera ensuite à étudier les sciences islamiques en subissant l’influence de nombreux éminents professeurs dont Al Ghazali (à travers Ibn Hrizim, et Abu Bakr Ibn Al Arabi). Après avoir effectué son pèlerinage, il s’installera à Bougie (actuelle Béjaïa en Algérie) et contribuera à faire partager son savoir et sa piété. Cette dernière qualité était tellement forte chez lui qu’un mausolée fut bâtit à sa mort. De nos jours Abu Madyan Shu'ayb est toujours considéré comme le Saint patron de Tlemcen.
              Sa stature spirituelle fait de lui l’une des plus grandes références du soufisme en Algérie. Ainsi le nom de l’ancien Président algérien, « Boumediene » n’est ni plus ni moins qu’une version raccourcie du nom « Abu Madyan » .
              Quelques phrases attestant la haute spiritualité de ce grand mystique :
              « Si Allah veut gratifier son serviteur il lui fait connaître la douceur de Sa présence par le dhikr et Il l'aide à exprimer sa gratitude envers Lui.... Celui qui trouve sa satisfaction dans la compagnie des gens répugne à la compagnie de Dieu. »
              « Dis Allah... Tout, sauf Dieu, si tu l'as bien compris, est néant dans le détail et dans l'ensemble. Sache le bien : sans Lui, toute la création, toi compris, se dissipe, s'efface. »

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              • #8
                Tîri bark

                J'imagine que ca ne sais même pas ce que "gnostioque" veux dire ...
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  Le cœur d’un arif ( gnostique )

                  Les cœurs des serviteurs ayant atteint l’excellence (arifs) contiennent le trésor d’Allah. Dans les cœurs de ces serviteurs, Allah a déposé les reliques de Son secret, les grâces de Sa sagesse (hikmat), la réalité (haqiqa) de Son amour (muhabbat), la lumière (nour) de Sa connaissance (ilm), les preuves de Sa connaissance mystique (marifat) qu’aucun ange, prophète, ou homme ne peut avoir conscience sans Sa permission.

                  Le arif doit être conscient de ce qui est approprié pour son cœur et ce qui est corrupteur. Il doit être sincère et véridique dans toutes ses actions et dans son comportement, il doit avoir conscience de ce qui est lui bénéfique et de ce qui lui est nuisible, et ainsi se protéger des pièges de ses ennemis. Il doit rechercher refuge auprès d’Allah en permanence contre tout ce qui est autre.

                  Le cœur est la demeure d’Allah; par conséquent, rien d’autre qu’Allah ne devrait y résider.

                  Hazrat Muhammad (que la Paix et la Bénédiction soient sur lui) a commandé :

                  « Aussi longtemps que le cœur du serviteur (qull) n’est pas droit, ses actions ne peuvent être droites. Aussi longtemps que sa langue n’est pas droite, son cœur ne peut être droit. »

                  Il déclara aussi :

                  « Soyez prudents ! Il y a dans votre corps un morceau de chair qui, s’il est en bonne santé, tout le corps est en bonne santé. S’il est malade, tout le corps en est affecté. Ce morceau de chair est le cœur. »

                  Les choses du cœur suivent un chemin comportant dix étapes :

                  – Les souvenirs (les messages qui arrivent au cœur)
                  – Les mots appartenants à l’essence
                  – L’inspiration (la signification et l’information qui vient au cœur par la grâce divine)
                  – Les idées (contempler les bénédictions d’Allah)
                  – La volonté (le feu de l’amour présent dans le cœur qui crée une réponse positive à l’appel de la vérité)
                  – La satisfaction (être satisfait sans se plaindre face aux manifestations douloureuses du destin)
                  – Le choix (choisir ce que al-Haqq a choisi)
                  – L’intention (le début et la fin de chaque action)
                  – La persévérance (accomplir les commandements divins sans préoccupation pour les souhaits du nafs)
                  – Le but (atteindre le niveau d’attention, que d’agir uniquement pour Allah)

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                  • #10
                    Savoir

                    Que de conneries ...
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      J'attend la suite de l'histoire ...
                      viiiiiiiiiiiite

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