Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Privatisation de la SAMIR, le péché originel du chaos des carburants

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Privatisation de la SAMIR, le péché originel du chaos des carburants

    19 FÉVRIER 2019
    Par Soufiane Chahid

    Dans son avis rendu public le 15 février, le Conseil de la concurrence reproche au gouvernement d'avoir libéralisé le marché des hydrocarbures alors que la raffinerie de la SAMIR était en faillite. Pour résoudre le problème des prix des carburants, le Conseil recommande notamment la réappropriation nationale de l’activité du raffinage.

    La faillite de la SAMIR est-elle à l’origine du chaos dans le secteur des hydrocarbures ? C’est ce que suggère le Conseil de la concurrence. Dans son avis rendu public le 15 février dernier concernant le plafonnement des hydrocarbures, l’instance présidée par Driss Guerraoui reproche au gouvernement d’avoir « pris le risque de libéraliser totalement les prix des carburants sachant au préalable que le marché allait être privé du seul raffineur national qui jouait un rôle essentiel au niveau du maintien des équilibres concurrentiels, de l’approvisionnement du marché et du stockage ».

    Ainsi, la cessation d’activité de la seule raffinerie nationale en 2015, quelques mois avant la libéralisation du secteur, aurait créé une distorsion du marché des hydrocarbures, selon le Conseil. Un avis que rejette catégoriquement le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance. « Si le Conseil de la concurrence considère que le gouvernement a pris la décision de libéraliser les prix du carburant tout en sachant que le marché perdrait la seule entreprise de raffinage nationale, pourquoi ne dit-il pas que la privatisation de cette entreprise était une erreur dès le début ?», rétorque Lahcen Daoudi dans un entretien accordé à TelQuel Arabi.

    Abdelilah Benkirane abonde dans le même sens. « Il ne fallait pas privatiser la SAMIR et encore moins la céder à un étranger », déclarait le précédent chef du gouvernement début 2016, lors de son grand oral devant la deuxième chambre. Mais le lien de causalité entre la faillite de la SAMIR et les plus de 13 milliards de dirhams que les pétroliers ont engrangés lors des deux années suivant la libéralisation du secteur est, lui, plus difficile à avouer pour Lahcen Daoudi. Pour comprendre comment cette faillite a profité aux distributeurs, il faut retracer l’histoire de la raffinerie.

    Tout commence en 1997, lorsque l’Etat marocain décide de céder sa seule raffinerie. Le groupe saoudien Corral rachète la SAMIR et la Société chérifienne pétrolière pour 4 milliards de dirhams. Cette transaction sera d’ailleurs la plus importante de l’histoire des privatisations marocaines. Selon une source proche du dossier, Corral et le gouvernement marocain signent un contrat. En vertu de ce dernier, l’entreprise saoudienne s’engage à réaliser des investissements durant les cinq premières années : un milliard de dirhams pour mettre à niveau la raffinerie de Sidi Kacem (fermée en 2009), et cinq à six milliards de dirhams à Mohammedia pour réaliser une unité d’hydrocraquage, afin de convertir le pétrole brut en essence, kérosène, carburéacteur ou diesel.

    L’Etat marocain s’engage, quant à lui, à protéger le marché en appliquant des droits de douane sur les importations de pétrole, en plus d’un coefficient d’adéquation permettant d’amortir les fluctuations des prix de l’ordre de 6,5%.

    Durant les cinq premières années, la SAMIR bénéficiera d’un quasi-monopole sur la distribution de carburants au Maroc. Entre-temps, le groupe saoudien ne fera aucun investissement pour moderniser son outil de production. Début 2002, l’ancien ministre de la Privatisation, Abderrahmane Saïdi, qui a alors repris la direction générale de la raffinerie, négocie avec le gouvernement le maintien des avantages accordés à la SAMIR en contrepartie de la réalisation des investissements. Le coefficient d’adéquation sera ramené de 6,5% à 2,5% et les droits de douane seront reconduits de 2002 jusqu’à 2007. Mais le 25 novembre de la même année, un énorme incendie dans la raffinerie la rend hors d’usage. Sous la menace d’une pénurie, le gouvernement décide de suspendre les droits de douane pour permettre aux distributeurs d’importer du pétrole.

    La SAMIR contre les distributeurs

    Cette mesure va largement bénéficier aux importateurs, au grand dam de la SAMIR. En l’absence de barrières douanières, le pétrole importé revient moins cher que le pétrole raffiné localement. Alors que cette situation précipite la faillite de la SAMIR, la libéralisation des prix des carburants fin 2015 profitera aux distributeurs. Le marché se trouve, selon le Conseil de la concurrence, dans une position de « concertation élevée et d’une structure monopolistique sur certains marchés et oligopolistique sur d’autres ». Une situation qui permet alors aux distributeurs de réaliser des marges astronomiques.

    Aussi, le Conseil de la concurrence estime que la proposition de Lahcen Daoudi de plafonner les marges des distributeurs est un choix « insuffisant ». L’autorité recommande « une réappropriation nationale de l’activité du raffinage [qui] revêt un réel intérêt. Outre le fait qu’elle contribue à rétablir les équilibres concurrentiels, elle permet à la ou (aux) structure(s) en charge du raffinage de jouer le rôle de contre-pouvoir vis-à-vis des opérateurs dominants dans les segments d’importation, du stockage et de la distribution en gros. C’est pour cette raison que le Conseil recommande au gouvernement de mettre en place un dispositif spécifique d’encouragement de l’investissement dans l’industrie de raffinage privé et/ou dans le cadre d’un partenariat public-privé ». Une nouvelle vie pour la SAMIR en perspective ?

  • #2
    oui fallait pas la vendre. mais le Maroc en 96 était en quasi faillite, les privatisations lui ont fait beaucoup de bien financièrement.

    il faudrait essayer de la récupérer et la vendre à un investisseur sérieux(pas d'arabes).

    Commentaire


    • #3
      mais le Maroc en 96 était en quasi faillite,
      Je ne savais pas.
      les privatisations lui ont fait beaucoup de bien financièrement.
      Pas celle de la Samir qui a été plus que douteuse (pour ne pas dire une escroquerie)

      Commentaire


      • #4
        Je ne savais pas.
        H2 avait fait un discours cette année en disant que le pays était au bord de la crise cardiaque.

        Pas celle de la Samir qui a été plus que douteuse (pour ne pas dire une escroquerie)
        le Maroc avait besoin de cet argent en devises à l'époque. des centaines de million $ avec un plan d'investissement à long terme ça paraissait un win-win.

        Commentaire


        • #5
          H2 avait fait un discours cette année en disant que le pays était au bord de la crise cardiaque.
          Exact. C'était lors d'un discours devant le parlement. C'est à partir de cette date que sa santé a commencé à décliner parce qu'il s'est rendu compte que le royaume qu'il va léguer à son fils était économiquement et politiquement au bord de l'implosion.

          Deux plus tard, en 1998, il fait appel à ses "ennemis" (El Youssoufi, Elyazghi) pour former un gouvernement d’alternance.

          Commentaire


          • #6
            Il faut se réapproprié la SAMIR, quitte à la nationalisé en payant le moins possible.

            Il est anormal d'avoir une tel industrie est la laissé fermé sous prétexte de privatisation.
            Droite des Valeurs
            Gauche du Travail
            Centre "Intérêt de Mon Pays"

            Commentaire


            • #7
              parce qu'il s'est rendu compte que le royaume qu'il va léguer à son fils était économiquement et politiquement au bord de l'implosion.
              je ne le pense pas,il avait déjà bien tapissé le chemin pour son fils par des modifications successives de la constitution et un pseudo-referendum populaire dans ce sens,ensuite il était gagné par la maladie(a cause des excès probablement et des soucis politiques) ,le pays était vu de l’extérieur comme un pays au bord de l'implosion,ce qui n’était pas le cas ,car malgré la cherté de la vie et le chômage,les marocains étaient soucieux de la recherche d'une stabilité qui s’amorçait avec l'arrivé des socialistes aux postes clés du gouvernement que Hassan rechignait a leur laisser .


              Il faut se réapproprié la SAMIR, quitte à la nationalisé en payant le moins possible.

              Il est anormal d'avoir une tel industrie est la laissé fermé sous prétexte de privatisation.
              j'ai bien apprécié les conclusions du conseil de la concurrence et son lancement de la balle dans le camps du gouvernement, apré tout cette crise des prix du carburant est de son fait.
              le dit conseil a bien précisé le rôle important de l'unique raffinerie,et il a incité a encourager le privé qui voudrait constituer des réservoirs des carburants.
              Hydrocarbures: le verdict du Conseil de la concurrence

              Par Fayçal Ismaili le 17/02/2019 à 23h54
              Selon le Conseil de la concurrence, le plafonnement des prix et des marges bénéficiaires des carburants liquides est un choix qui ne sera pas suffisant et judicieux d'un point de vue économique, concurrentiel et en termes de justice sociale.

              Très attendu, l'avis du conseil de la concurrence a été dévoilé à l'opinion publique. Il en ressort ainsi que «le plafonnement des prix et des marges bénéficiaires des carburants liquides est un choix qui ne sera pas suffisant et judicieux d'un point de vue économique, concurrentiel et en termes de justice sociale». C'est ce que nous apprend Aujourd'hui le Maroc, dans son édition du 18 février.

              Dans une réaction aux conclusions du Conseil de la concurrence, une source au sein du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) estime que le rapport a été «exhaustif et basé sur une approche scientifique». La même source affirme, en outre, que le GPM soutient les conclusions du Conseil dans la mesure où un plafonnement des prix aurait eu comme conséquence le retour vers l'intervention des pouvoirs publics à travers des subventions des prix via la Caisse de compensation. De même, l'intervention de l'Etat n'est pas requise du moment que les prix restent à des niveaux raisonnables, tient à préciser le GPM.

              A noter que le Conseil de la concurrence avait considéré que le plafonnement des prix était une mesure conjoncturelle limitée dans le temps par la loi, ajoutant que cette durée, bien que limitée, était appelée à connaître, comme c'est toujours le cas sur le marché des hydrocarbures, des changements fréquents du fait des fluctuations imprévisibles et non maîtrisées des cours mondiaux sur lesquels le gouvernement n'a aucune prise.

              Selon l'avis présenté en conférence de presse par le président du Conseil, Driss Guerraoui, le fait d'agir uniquement sur les marges des distributeurs de gros et de détail ne va pas changer la réalité des prix et corrélativement, ne conduira pas à protéger le consommateur et à préserver son pouvoir d'achat. De ce fait, selon le Conseil de la concurrence, la véritable question n'est pas de plafonner les marges, mais d'identifier les mesures compensatoires et les actions d'accompagnement en direction des acteurs de la fillière, des segments du marché, des secteurs d'activité et des catégories de la population qui seront les plus touchées par les hausses imprévisibles des cours mondiaux du baril du pétrole et des produits raffinés.

              Par Fayçal Ismaili

              Commentaire

              Chargement...
              X