part 1/3
par Chems Eddine Chitour
Prof. Ecole Polytechnique Alger
«Malheur à la nation qui brandit mille et une croyances, mais qui ignore la foi. Malheur à la nation qui se vêt d'une toge point tissée de ses mains, qui se nourrit d'un pain point pétri de ces mêmes mains, et qui se grise d'un vin point tiré de ses raisins. (...) Malheur à la nation où les sages sont rendus muets par l'âge tandis que les hommes vigoureux sont encore au berceau. Malheur à la nation divisée dont chaque parcelle revendique le nom de nation.» Gibran Khalil Gibran
Ces vers de l'immense écrivain et poète libanais résonnent à nos oreilles et nous incitent à comprendre comment les peuples sont gouvernés. On dit que le pouvoir use, comment l'appât du pouvoir fait que les peuples sont toujours dans l'attente d'une alternance apaisée. La situation actuelle que vit le pays est à un tournant qui dépasse de loin les convulsions du microcosme politicien, où, pour bon nombre d'entre eux qui font dans l'agitation, on est à se demander quelle est leur valeur ajoutée en dehors de leur capacité de nuisance et de leur poids social réel ou supposé.
De ce fait, les Algériens développent une véritable allergie et une réaction de rejet d'autant que pour la plupart sentant le vent tourner, ils vont dans le sens du vent ou au contraire, ils se découvrent sur le tard une âme de démocrate impénitents ils changent d'alliance à la vitesse du son, contre le 5e mandat ensuite pour les élections, il faut savoir. Cette présidentielle est marquée une fois de plus par le folklore. Les candidats donnent une image négative du niveau du pays à telle enseigne qu'une caricature les a croqués en montrant une foule de clowns criant: «Moi aussi, moi aussi je veux me présenter.» A ces intellectuels autoproclamés, il manque une vertu fondamentale l'humilité et la retenue vis-à-vis de cette Algérie profonde. Il faut mesurer la puissance des dégâts dans l'imaginaire des Algériens qui se sentent trahis dans nos fondamentaux mais aussi le fait que nous devenons la risée des autres et notamment des Arabes qui attendent avec patience la chute de ma maison Algérie. Il eut fallu que dans la Constitution que soit ajoutée la nécessité d'un niveau universitaire validée, son expérience et des aptitudes physiques et psychiques délivrées par une autorité médicale assermentée
Dans mes interventions précédentes dans les journaux j'avais parlé de la Deuxième République de la nécessité de l'alternance, j'avais cité Mandela et Pepe Mujica qui ont eut l'élégance de se retirer comme un devoir envers leurs patrie. Avec gloire et reconnaissance de la part de leur peuple. J'ai même a martelé cela dans un rapport sur la Constitution où en tant que personnalité, j'avais été invité donner mon avis. En mon âme et conscience nous allons vers des jours difficiles à moins d'un sursaut trans-partis et surtout de la société civile dont ce qu'elle compte de femmes et d'hommes plus intéressés par le destin du pays que par leur parcours personnel et surtout avec l'implication nécessaire de ceux qui ont déjà donné à ce pays et qui ne peuvent pas rester indifférents au sort qui attend cette Algérie plusieurs fois millénaire qui nous tient tant au cœur Dans cette contribution je vais planter le décor de la situation actuelle et de la nécessité de changer de paradigme de fond en comble , quelque soit le futur locataire d'El Mouradia
Qu'avons-nous fait de pérenne?
Il est vrai que l'Algérie de 2019 est un grand pays riche, mais désespérément sous-développé avec toujours les mêmes interrogations. Est-on indépendant quand 80% de notre alimentation provient de l'extérieur ? L'Algérie se retrouve à la croisée des chemins avec une société gérée encore par la «aççabya». Elle n'a pas permis l'émergence de la nation au sens du désir de vivre ensemble. Nous sommes, en tant qu'intellectuels, en faute, en faillite morale car le mode de gouvernance perpétue et fait de la Glorieuse Révolution de Novembre un fonds de commerce lucratif pour les satrapes. Quelle est la priorité pour celui qui s'immole ou brave la mer? Qui s'enfuit du pays avec un diplôme qu'il peut valoriser ailleurs .Un travail, une vie décente? Un avenir ou la liberté. Nous ne voyons dans le comportement des jeunes que la dimension «destruction», essayons de voir en eux des bâtisseurs.
Quelle tragédie que des jeunes gens en arrivent à jouer leur vie à pile ou face dans des embarcations de fortune ou contribuer à l'hémorragie de la sève scientifique chaque harraga qui disparaît, chaque fuite d'une compétence sont des actes de désespoir et aussi des actes d'accusation contre notre indifférence. Qui se souvient pour la période récente du 5 octobre 1988, qui a vu la fine fleur du pays être fauchée? Il fut, de mon point de vue, le déclencheur du vent de liberté. Trente ans plus tard ou en sommes-nous? Force est de constater que nous sommes au point mort, que la régression n'a pas été féconde, que la «aççabya, le régionalisme, les passe-droits, la corruption sont devenus un sport national aussi pernicieux que celui qui a permis à des individus qui n'ont rien prouvé toute leur vie de se voir offrir des milliards de DA pour avoir tapé dans le ballon et avoir donné un peu de soporifique trompeur à une jeunesse en mal d'espérance . Donner en une fois à un joueur le gain d'un salaire d'un professeur besogneux pendant toute une vie est le plus mauvais message que l'on puisse donner contre l'école qui ne joue plus son rôle d'ascenseur social.
La gestion par la paresse intellectuelle est encore possible tant que nous pompons d'une façon frénétique une ressource qui appartient aux générations futures. Notre errance actuelle c´est aussi le gaspillage frénétique de nos ressources en hydrocarbures du fait de l´absence, là aussi, d´une stratégie et c´est enfin, la corruption, qui est là pour nous rappeler notre sous-développement. De plus, il nous paraît tragique d'annoncer urbi et orbi que l'Algérie a pour cinquante ans de réserve, notamment avec le canular du gaz de schiste. C'est un mauvais signal que les Algériens perçoivent ainsi: dormons, la rente veille sur notre gabegie avec le fameux adage «Ragda oua tmangi dima felcoungi» «Sommeil, boustifaille, et toujours en congé» voilà l'Homo algerianius du 20e siècle qui roule sur quelques neurones. C'est enfin un système éducatif en miette, et une sous-culture folklorisée dans le sens du chant et de la danse, du farniente des Mille et Une Nuits pendant que le monde développé en est au Web 3.0, que la Chine a rattrapé les Etats-Unis.
L'Algérie de 2019, c'est 43 millions d'habitants dont 90% n'ont pas connu le colonialisme. Et pourtant, le pouvoir continue à régner sur la légitimité révolutionnaire allié avec les nouveaux riches. Cela ne veut pas dire que la Glorieuse Révolution, les martyrs et les moudjahidine sont à oublier, non! Simplement, nous sommes au XXIe siècle, de nouvelles légitimités basées sur le savoir, la compétence et l'amour du pays doivent prendre la relève graduellement mettant un terme à toute la satrapie de la famille révolutionnaire dont on peut se demander à juste titre quelle est sa valeur ajoutée si ce n'est en termes de jouissance sans mérite.
Dans l'Algérie actuelle tout est à prendre, les Algériens qui font leur travail, qui méritent durement leur salaire sont de plus en plus scandalisés par le m'as-tu-vu et les fortunes qui ont jailli du néant, de toute une faune dont l'unité de mesure est le milliard. J'en veux à cette culture qui a réussi à abrutir la jeunesse en lui proposant de «se divertir» pour oublier dans la plus pure tradition de «panem et circenses» «du pain et des jeux de cirque» de l'Empire romain sur le déclin, alors qu'il faut lui proposer de s'instruire, de connaître l'histoire de son pays, de la lecture, du théâtre, l'éducation, du travail, bref, de la sueur au lieu de soporifiques coûteux et sans lendemain..
Cependant, il est faux de dire qu'en Algérie on meurt de faim ! Il faut dire que le gaspillage est un sport national car l'énergie est gratuite Que la sécurité n'existe pas ouvrons les yeux et regardons le chaos qui nous entoure. Comment se fait il que l'Algérie fonctionne ? Il faut bien convenir que les millions de fonctionnaires portent à bout de bras le pays. Les centaines de milliers d'enseignantes et d'enseignants croient enseigner et restituent ce qu'ils ont appris, les dizaines de milliers de médecins restituent les savoirs qu'ils ont eu ? Est-ce la faute à l'enseignement supérieur sinistré ? Les hôpitaux sont des mouroirs ? Ils tiennent grâce à des budgets provenant directement de la rente qui s'amenuise.
En 1962 nous étions 8 millions d'habitants nous sommes 43 millions 57 ans après. La orée du Sud a vu sa population doubler dans le même temps et son PIB qui était dérisoire en1962 avoisiner les 1600 milliards de dollars celui de l'Algérie moins de 200 milliards de dollars Dans le classement mondial la Corée du Sud est 10e et nous 110e. En 1999 nous étions 30 millions d'habitants nous sommes toujours dépendant du pétrole à 98 % pour une population exigeante qui croit que tout lui est du sans effort. Grâce au pétrole et au gaz qui représentent 98% de nos recettes C'est une répartition de près de 800 milliards de dollars sans création de richesse. La recherche de la stabilité a stérilisé faute de mieux surtout avec ce qui se passe dehors a force de matraquage que nous avons un sauveur que nous devons reconduire sous peine de revivre les années de la décennie noire .La bombe à retardement de la démographie est un futur danger car on ne prend pas conscience qu'à ce rythme de progression et de gaspillage des ressources, il sera pratiquement impossible de planifier quoi que ce soit de cohérent.
L'Algérien et la compétition du neurone
Parmi les errements les plus criards celui de la disparition des mathématiques. Tout les ministres qui se sont succédés ne sont pas intéressés à cette discipline pourtant structurante Sait on qu'il y a à peine 2 % de candidats au bac math et math technique, les bacs lettres et sciences se partagent le reste. En Iran 25% des étudiants vont dans les disciplines technologiques ce chiffre est de 35 % en Allemagne ! Cette filière mathématique ainsi que celle mathématiques techniques sont condamnés à court terme. Le désastre ne s'arrête pas là les filières d'ingénieurs et de techniciens ont aussi disparu. C'est le plus sur moyen de condamner l'avenir d'un pays Nous avons atteint le fond : Plus d'esprit critique qui favorise la raison mais abrutissement dont on voit les preuves tout les jours. Le constat est que le curseur est totalement du côté d'un retour vers l'irrationalité dont nous pensions avoir eu raison Ce sont les politiques de l'éducation de la formation supérieure qui sont parvenues à leur limite du fait de la stérilisation de toute audace vue comme perturbatrice d'un consensus social mou
Le jeune algérien éjecté du système éducatif croit que tout est pourri, il croit – à tort ou à raison- qu'il n'y a pas de règle si ce n'est celle du piston « Kach ma ta'raf ouahed ? « Est-ce que tu connais quelqu'un » sous entendu qui me permet de contourner de passer outre ou seulement de recouvrer mes droits moyennant une dîme ( Tchipa) Le jeune est tiraillé en tout sens, il essaie toutes les thérapies même mortifères comme la Harga, la tentation du maquis qui est l'étape ultime d'un travail au corps et à l'esprit. Il se shoote au ballon, ainsi qu'aux drogues pour certains, ces drogues qui se « démocratisent » même dans les lycées, Il n'aime pas la contrainte l'effort, il aime être dans le vent avec un ipad à l'oreille entrain de refaire le monde à longueur de journée, il fait passer en boucle le dernier clip
Les chantiers du futur président
et le serment à l'Algérie
et le serment à l'Algérie
par Chems Eddine Chitour
Prof. Ecole Polytechnique Alger
«Malheur à la nation qui brandit mille et une croyances, mais qui ignore la foi. Malheur à la nation qui se vêt d'une toge point tissée de ses mains, qui se nourrit d'un pain point pétri de ces mêmes mains, et qui se grise d'un vin point tiré de ses raisins. (...) Malheur à la nation où les sages sont rendus muets par l'âge tandis que les hommes vigoureux sont encore au berceau. Malheur à la nation divisée dont chaque parcelle revendique le nom de nation.» Gibran Khalil Gibran
Ces vers de l'immense écrivain et poète libanais résonnent à nos oreilles et nous incitent à comprendre comment les peuples sont gouvernés. On dit que le pouvoir use, comment l'appât du pouvoir fait que les peuples sont toujours dans l'attente d'une alternance apaisée. La situation actuelle que vit le pays est à un tournant qui dépasse de loin les convulsions du microcosme politicien, où, pour bon nombre d'entre eux qui font dans l'agitation, on est à se demander quelle est leur valeur ajoutée en dehors de leur capacité de nuisance et de leur poids social réel ou supposé.
De ce fait, les Algériens développent une véritable allergie et une réaction de rejet d'autant que pour la plupart sentant le vent tourner, ils vont dans le sens du vent ou au contraire, ils se découvrent sur le tard une âme de démocrate impénitents ils changent d'alliance à la vitesse du son, contre le 5e mandat ensuite pour les élections, il faut savoir. Cette présidentielle est marquée une fois de plus par le folklore. Les candidats donnent une image négative du niveau du pays à telle enseigne qu'une caricature les a croqués en montrant une foule de clowns criant: «Moi aussi, moi aussi je veux me présenter.» A ces intellectuels autoproclamés, il manque une vertu fondamentale l'humilité et la retenue vis-à-vis de cette Algérie profonde. Il faut mesurer la puissance des dégâts dans l'imaginaire des Algériens qui se sentent trahis dans nos fondamentaux mais aussi le fait que nous devenons la risée des autres et notamment des Arabes qui attendent avec patience la chute de ma maison Algérie. Il eut fallu que dans la Constitution que soit ajoutée la nécessité d'un niveau universitaire validée, son expérience et des aptitudes physiques et psychiques délivrées par une autorité médicale assermentée
Dans mes interventions précédentes dans les journaux j'avais parlé de la Deuxième République de la nécessité de l'alternance, j'avais cité Mandela et Pepe Mujica qui ont eut l'élégance de se retirer comme un devoir envers leurs patrie. Avec gloire et reconnaissance de la part de leur peuple. J'ai même a martelé cela dans un rapport sur la Constitution où en tant que personnalité, j'avais été invité donner mon avis. En mon âme et conscience nous allons vers des jours difficiles à moins d'un sursaut trans-partis et surtout de la société civile dont ce qu'elle compte de femmes et d'hommes plus intéressés par le destin du pays que par leur parcours personnel et surtout avec l'implication nécessaire de ceux qui ont déjà donné à ce pays et qui ne peuvent pas rester indifférents au sort qui attend cette Algérie plusieurs fois millénaire qui nous tient tant au cœur Dans cette contribution je vais planter le décor de la situation actuelle et de la nécessité de changer de paradigme de fond en comble , quelque soit le futur locataire d'El Mouradia
Qu'avons-nous fait de pérenne?
Il est vrai que l'Algérie de 2019 est un grand pays riche, mais désespérément sous-développé avec toujours les mêmes interrogations. Est-on indépendant quand 80% de notre alimentation provient de l'extérieur ? L'Algérie se retrouve à la croisée des chemins avec une société gérée encore par la «aççabya». Elle n'a pas permis l'émergence de la nation au sens du désir de vivre ensemble. Nous sommes, en tant qu'intellectuels, en faute, en faillite morale car le mode de gouvernance perpétue et fait de la Glorieuse Révolution de Novembre un fonds de commerce lucratif pour les satrapes. Quelle est la priorité pour celui qui s'immole ou brave la mer? Qui s'enfuit du pays avec un diplôme qu'il peut valoriser ailleurs .Un travail, une vie décente? Un avenir ou la liberté. Nous ne voyons dans le comportement des jeunes que la dimension «destruction», essayons de voir en eux des bâtisseurs.
Quelle tragédie que des jeunes gens en arrivent à jouer leur vie à pile ou face dans des embarcations de fortune ou contribuer à l'hémorragie de la sève scientifique chaque harraga qui disparaît, chaque fuite d'une compétence sont des actes de désespoir et aussi des actes d'accusation contre notre indifférence. Qui se souvient pour la période récente du 5 octobre 1988, qui a vu la fine fleur du pays être fauchée? Il fut, de mon point de vue, le déclencheur du vent de liberté. Trente ans plus tard ou en sommes-nous? Force est de constater que nous sommes au point mort, que la régression n'a pas été féconde, que la «aççabya, le régionalisme, les passe-droits, la corruption sont devenus un sport national aussi pernicieux que celui qui a permis à des individus qui n'ont rien prouvé toute leur vie de se voir offrir des milliards de DA pour avoir tapé dans le ballon et avoir donné un peu de soporifique trompeur à une jeunesse en mal d'espérance . Donner en une fois à un joueur le gain d'un salaire d'un professeur besogneux pendant toute une vie est le plus mauvais message que l'on puisse donner contre l'école qui ne joue plus son rôle d'ascenseur social.
La gestion par la paresse intellectuelle est encore possible tant que nous pompons d'une façon frénétique une ressource qui appartient aux générations futures. Notre errance actuelle c´est aussi le gaspillage frénétique de nos ressources en hydrocarbures du fait de l´absence, là aussi, d´une stratégie et c´est enfin, la corruption, qui est là pour nous rappeler notre sous-développement. De plus, il nous paraît tragique d'annoncer urbi et orbi que l'Algérie a pour cinquante ans de réserve, notamment avec le canular du gaz de schiste. C'est un mauvais signal que les Algériens perçoivent ainsi: dormons, la rente veille sur notre gabegie avec le fameux adage «Ragda oua tmangi dima felcoungi» «Sommeil, boustifaille, et toujours en congé» voilà l'Homo algerianius du 20e siècle qui roule sur quelques neurones. C'est enfin un système éducatif en miette, et une sous-culture folklorisée dans le sens du chant et de la danse, du farniente des Mille et Une Nuits pendant que le monde développé en est au Web 3.0, que la Chine a rattrapé les Etats-Unis.
L'Algérie de 2019, c'est 43 millions d'habitants dont 90% n'ont pas connu le colonialisme. Et pourtant, le pouvoir continue à régner sur la légitimité révolutionnaire allié avec les nouveaux riches. Cela ne veut pas dire que la Glorieuse Révolution, les martyrs et les moudjahidine sont à oublier, non! Simplement, nous sommes au XXIe siècle, de nouvelles légitimités basées sur le savoir, la compétence et l'amour du pays doivent prendre la relève graduellement mettant un terme à toute la satrapie de la famille révolutionnaire dont on peut se demander à juste titre quelle est sa valeur ajoutée si ce n'est en termes de jouissance sans mérite.
Dans l'Algérie actuelle tout est à prendre, les Algériens qui font leur travail, qui méritent durement leur salaire sont de plus en plus scandalisés par le m'as-tu-vu et les fortunes qui ont jailli du néant, de toute une faune dont l'unité de mesure est le milliard. J'en veux à cette culture qui a réussi à abrutir la jeunesse en lui proposant de «se divertir» pour oublier dans la plus pure tradition de «panem et circenses» «du pain et des jeux de cirque» de l'Empire romain sur le déclin, alors qu'il faut lui proposer de s'instruire, de connaître l'histoire de son pays, de la lecture, du théâtre, l'éducation, du travail, bref, de la sueur au lieu de soporifiques coûteux et sans lendemain..
Cependant, il est faux de dire qu'en Algérie on meurt de faim ! Il faut dire que le gaspillage est un sport national car l'énergie est gratuite Que la sécurité n'existe pas ouvrons les yeux et regardons le chaos qui nous entoure. Comment se fait il que l'Algérie fonctionne ? Il faut bien convenir que les millions de fonctionnaires portent à bout de bras le pays. Les centaines de milliers d'enseignantes et d'enseignants croient enseigner et restituent ce qu'ils ont appris, les dizaines de milliers de médecins restituent les savoirs qu'ils ont eu ? Est-ce la faute à l'enseignement supérieur sinistré ? Les hôpitaux sont des mouroirs ? Ils tiennent grâce à des budgets provenant directement de la rente qui s'amenuise.
En 1962 nous étions 8 millions d'habitants nous sommes 43 millions 57 ans après. La orée du Sud a vu sa population doubler dans le même temps et son PIB qui était dérisoire en1962 avoisiner les 1600 milliards de dollars celui de l'Algérie moins de 200 milliards de dollars Dans le classement mondial la Corée du Sud est 10e et nous 110e. En 1999 nous étions 30 millions d'habitants nous sommes toujours dépendant du pétrole à 98 % pour une population exigeante qui croit que tout lui est du sans effort. Grâce au pétrole et au gaz qui représentent 98% de nos recettes C'est une répartition de près de 800 milliards de dollars sans création de richesse. La recherche de la stabilité a stérilisé faute de mieux surtout avec ce qui se passe dehors a force de matraquage que nous avons un sauveur que nous devons reconduire sous peine de revivre les années de la décennie noire .La bombe à retardement de la démographie est un futur danger car on ne prend pas conscience qu'à ce rythme de progression et de gaspillage des ressources, il sera pratiquement impossible de planifier quoi que ce soit de cohérent.
L'Algérien et la compétition du neurone
Parmi les errements les plus criards celui de la disparition des mathématiques. Tout les ministres qui se sont succédés ne sont pas intéressés à cette discipline pourtant structurante Sait on qu'il y a à peine 2 % de candidats au bac math et math technique, les bacs lettres et sciences se partagent le reste. En Iran 25% des étudiants vont dans les disciplines technologiques ce chiffre est de 35 % en Allemagne ! Cette filière mathématique ainsi que celle mathématiques techniques sont condamnés à court terme. Le désastre ne s'arrête pas là les filières d'ingénieurs et de techniciens ont aussi disparu. C'est le plus sur moyen de condamner l'avenir d'un pays Nous avons atteint le fond : Plus d'esprit critique qui favorise la raison mais abrutissement dont on voit les preuves tout les jours. Le constat est que le curseur est totalement du côté d'un retour vers l'irrationalité dont nous pensions avoir eu raison Ce sont les politiques de l'éducation de la formation supérieure qui sont parvenues à leur limite du fait de la stérilisation de toute audace vue comme perturbatrice d'un consensus social mou
Le jeune algérien éjecté du système éducatif croit que tout est pourri, il croit – à tort ou à raison- qu'il n'y a pas de règle si ce n'est celle du piston « Kach ma ta'raf ouahed ? « Est-ce que tu connais quelqu'un » sous entendu qui me permet de contourner de passer outre ou seulement de recouvrer mes droits moyennant une dîme ( Tchipa) Le jeune est tiraillé en tout sens, il essaie toutes les thérapies même mortifères comme la Harga, la tentation du maquis qui est l'étape ultime d'un travail au corps et à l'esprit. Il se shoote au ballon, ainsi qu'aux drogues pour certains, ces drogues qui se « démocratisent » même dans les lycées, Il n'aime pas la contrainte l'effort, il aime être dans le vent avec un ipad à l'oreille entrain de refaire le monde à longueur de journée, il fait passer en boucle le dernier clip
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