Des manifestations contre un nouveau mandat du président Abdelaziz Bouteflika ont eu lieu dans tout le pays, ce vendredi 22 février. La presse algérienne évoque une journée “historique” pour l’Algérie.
“Alger, Sétif, Béjaia, Ouargla, Oum El Bouaghi, Tiaret, la contestation est partout”, écrit, incrédule, El Watan. Ce vendredi 22 février, “l’Algérie se soulève contre le régime des Bouteflika”, titre le journal algérien, après des manifestations contre le pouvoir qui ont réuni des milliers de personnes. “Les marches furent partout imposantes, mais surtout pacifiques”, souligne pour sa part le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA). Même l’agence de presse officielle, Algérie Presse Service, a fait part de rassemblements “pour appuyer des revendications d’ordre politique”.
“Ce 22 février 2019 sera considéré pendant longtemps comme une journée historique, raconte le site Algérie Part. Ce jour-là, les Algériens ont prouvé qu’ils peuvent prendre leur destin en main. Des milliers de personnes ont tenté juste après la prière du vendredi de défier et de briser le blocus sécuritaire pour marcher dans les rues d’Alger. Et ces manifestants ont réussi l’improbable : contourner pacifiquement les forces de sécurité déployées massivement dans les grands boulevards d’Alger pour manifester et dire non au cinquième mandat, non à la continuité du régime actuel.”
Le site d’information fondé par le journaliste Abdou Semmar estime que les manifestants “ont démontré que la population n’est pas d’accord et qu’elle veut absolument se faire entendre”. “Mais le pouvoir va-t-il l’écouter ?”, s’interroge le journal en ligne.
Le “phénomène” Rachid Nekkaz bouscule les cartes
Avant les manifestations déjà, organisées suite à des appels anonymes sur les réseaux sociaux, El Watan constatait déjà que “les Algériens ne cessent d’occuper l’espace public pour signifier leur refus catégorique du cinquième mandat de Bouteflika”. À 81 ans, le président est au pouvoir depuis 20 ans et souhaite se représenter lors de la prochaine élection présidentielle, le 18 avril prochain.
Cette contestation survient en même temps que surgit “le phénomène Rachid Nekkaz”, comme le surnomme El Watan. Candidat déclaré à la présidentielle, ce franco-algérien, qui a vécu la majeure partie de sa vie en France, a renoncé à la nationalité française pour pouvoir se présenter mais devrait être de nouveau empêché, ne résidant pas en Algérie depuis plus de dix ans. Il s’était fait connaître en payant les amendes de femmes condamnées pour port du voile intégral en France.
Son agression par des pro-Bouteflika le 10 février à Tlemcen, dans le nord de l’Algérie, “a généré une grande vague de solidarité autour de sa personne”, relate El Watan, avant de constater :
“ Pour ne citer que quelques-unes des villes qu’il a visitées, des
raz-de-marée humains l’ont attendu à Khenchela, à Annaba, à
Batna, à Guelma comme à Skikda et Constantine, hier.”
Le site d’information TSA parle également de “marées humaines” partout où se déplace Nekkaz désormais : “Le scénario se répète quasiment à chaque sortie sur le terrain du candidat à la présidentielle pour la collecte de signatures.”
Le matin des manifestations de vendredi, El Watan relayait néanmoins la “vigilance” de certains, qui “craignent que les initiateurs [des marches contre le pouvoir] soient islamistes”. Et le journal de partager un conseil : “Si vous voulez qu’il n’y ait pas de récupération, impliquez-vous au lieu de rester inactifs.”
22/02/2019
Courrier international
../..
“Alger, Sétif, Béjaia, Ouargla, Oum El Bouaghi, Tiaret, la contestation est partout”, écrit, incrédule, El Watan. Ce vendredi 22 février, “l’Algérie se soulève contre le régime des Bouteflika”, titre le journal algérien, après des manifestations contre le pouvoir qui ont réuni des milliers de personnes. “Les marches furent partout imposantes, mais surtout pacifiques”, souligne pour sa part le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA). Même l’agence de presse officielle, Algérie Presse Service, a fait part de rassemblements “pour appuyer des revendications d’ordre politique”.
“Ce 22 février 2019 sera considéré pendant longtemps comme une journée historique, raconte le site Algérie Part. Ce jour-là, les Algériens ont prouvé qu’ils peuvent prendre leur destin en main. Des milliers de personnes ont tenté juste après la prière du vendredi de défier et de briser le blocus sécuritaire pour marcher dans les rues d’Alger. Et ces manifestants ont réussi l’improbable : contourner pacifiquement les forces de sécurité déployées massivement dans les grands boulevards d’Alger pour manifester et dire non au cinquième mandat, non à la continuité du régime actuel.”
Le site d’information fondé par le journaliste Abdou Semmar estime que les manifestants “ont démontré que la population n’est pas d’accord et qu’elle veut absolument se faire entendre”. “Mais le pouvoir va-t-il l’écouter ?”, s’interroge le journal en ligne.
Le “phénomène” Rachid Nekkaz bouscule les cartes
Avant les manifestations déjà, organisées suite à des appels anonymes sur les réseaux sociaux, El Watan constatait déjà que “les Algériens ne cessent d’occuper l’espace public pour signifier leur refus catégorique du cinquième mandat de Bouteflika”. À 81 ans, le président est au pouvoir depuis 20 ans et souhaite se représenter lors de la prochaine élection présidentielle, le 18 avril prochain.
Cette contestation survient en même temps que surgit “le phénomène Rachid Nekkaz”, comme le surnomme El Watan. Candidat déclaré à la présidentielle, ce franco-algérien, qui a vécu la majeure partie de sa vie en France, a renoncé à la nationalité française pour pouvoir se présenter mais devrait être de nouveau empêché, ne résidant pas en Algérie depuis plus de dix ans. Il s’était fait connaître en payant les amendes de femmes condamnées pour port du voile intégral en France.
Son agression par des pro-Bouteflika le 10 février à Tlemcen, dans le nord de l’Algérie, “a généré une grande vague de solidarité autour de sa personne”, relate El Watan, avant de constater :
“ Pour ne citer que quelques-unes des villes qu’il a visitées, des
raz-de-marée humains l’ont attendu à Khenchela, à Annaba, à
Batna, à Guelma comme à Skikda et Constantine, hier.”
Le site d’information TSA parle également de “marées humaines” partout où se déplace Nekkaz désormais : “Le scénario se répète quasiment à chaque sortie sur le terrain du candidat à la présidentielle pour la collecte de signatures.”
Le matin des manifestations de vendredi, El Watan relayait néanmoins la “vigilance” de certains, qui “craignent que les initiateurs [des marches contre le pouvoir] soient islamistes”. Et le journal de partager un conseil : “Si vous voulez qu’il n’y ait pas de récupération, impliquez-vous au lieu de rester inactifs.”
22/02/2019
Courrier international
../..
Commentaire