24 FÉVRIER 2019
Neuf ans après l’indépendance, une des glorieuses pages de l’histoire écrites avec le sang d’un million et demi de martyrs, le 24 février 1971, feu le président Houari Boumediène, qui participait au siège de la centrale syndicale au 15e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le 24 février 1956, annonce la décision historique au peuple algérien et aux travailleurs et cadres de la nation que le moment est venu de prendre ses responsabilités.
Ainsi, «Kararna ta’emine el mahroukate» (Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures), avons-nous décidé, aujourd’hui, de porter la Révolution dans le secteur du pétrole et de concrétiser les options fondamentales de notre pays en ce domaine.» La volonté de l’Algérie de se développer économiquement pour accéder à son indépendance économique devait passer de grandes décisions historiques. Cette décision, à la fois capitale et historique, intervenait dans un contexte international hostile et dans une Algérie où tout était à inventer.
Elle est considérée comme l’une des grandes œuvres au lendemain de l’indépendance du pays et une date marquante dans notre histoire à redécouvrir, notamment une occasion de rappeler la politique des nationalisations en Algérie qui a été mise en œuvre à cette époque pour la récupération des richesses nationales touchant l’ensemble des secteurs, surtout celle des hydrocarbures, un facteur d’indépendance économique du pays.
C’est aussi poser la question : quel bilan retenir ? Le débat en est là aujourd’hui où chaque idée ou solution est plus importante que l’argent ou le prix du baril de pétrole dans cette élection présidentielle d’avril 2019.
Il s’agit là d’une échéance politique capitale pour l’avenir économique du pays. En 1970, le PIB de l’Algérie était légèrement supérieur à celui de la Corée du Sud. En 2018, alors que notre PIB se situait autour de 200 milliards de dollars, celui de la Corée frôlait les 1800 milliards de dollars.
Le rôle historique tenu par le président Houari Boumediène dans la mise en œuvre de la politique des nationalisations des richesses nationales s’inscrivait dans le cadre d’une vision claire quant à la place et au rôle de l’Algérie dans le monde et d’une stratégie d’exploitation d’utilisation de ses ressources pour l’instauration d’une économie diversifiée et forte pour donner de solides fondements à notre indépendance économique. Il est bien évident qu’à ce titre, l’indépendance est une condition pour une nation, un pays, un Etat dans lequel les citoyens et la population exercent l’auto- gouvernance, et une souveraineté totale sur le territoire.
Ainsi, la souveraineté de l’Algérie sur le Sahara et ses richesses naturelles pour lesquelles hier nos martyrs se sont sacrifiés pour libérer le pays était un choix réfléchi et intellectuellement construit afin de consolider son indépendance politique et qui a permis d’ailleurs de faire du pétrole un enjeu mondial et une date des plus fécondes qui offre ses fruits et ses bienfaits aux Algériens dans la mesure où les hydrocarbures constituent le moteur de l’économie nationale et contribuent à ce jour pour 98% des exportations du pays et près de 50% dans le PIB. Ainsi, une Algérie qui marche sur les deux pieds.
Par cette décision à la fois capitale et historique, Boumediène annonçait au monde que l’Algérie tenait en main son destin énergétique et l’instauration d’une véritable justice sociale dont nous héritons encore de quelques bienfaits, la médecine gratuite, la scolarisation gratuite, la terre à celui qui la travaille, le droit au logement, le soutien des prix de première nécessité. Comme aussi ce leader du Tiers-Monde qui, pour la première fois, à la tribune des Nations unies (ONU), a lancé l’idée pour un nouvel ordre économique mondial, reposant sur la nécessité de donner tout son sens au principe du droit des peuples de disposer de leurs ressources naturelles, où les matières premières seraient payées à un prix juste. Et enfin, la Palestine a été une constante de la diplomatie algérienne.
Le président Boumediène a laissé sa célèbre phrase : «L’Algérie est avec la Palestine à tort ou à raison» ; l’Algérie, à travers son pétrole, avait mené la guerre contre l’Occident pour son soutien à l’Etat d’Israël.
La politique de la nationalisation des hydrocarbures qui a touché une quinzaine de sociétés françaises et américaines qui regroupaient plusieurs multinationales intervenant sur les sites de production pétro-gaziers et de distribution des produits pétroliers pour la circonstance devait voir son pétrole déclaré rouge et faire l’objet d’un boycott des trusts pétroliers internationaux, notamment des groupes pétroliers français, ce qui a ouvert une crise avec un contentieux où l’Algérie après avoir habilement défendu son dossier devant les instances judiciaires internationales obtient gain de cause après une terrible lutte, ce qui entraîna la levée de l’embargo.
Au lendemain de ces mesures, les sociétés françaises qui occupaient les sites pétroliers et gaziers avaient décidé de libérer leurs cadres, ingénieurs et techniciens dans le but évident de paralyser la production des hydrocarbures. Suite à cela, les travailleurs et cadres de Sonatrach, ingénieurs et techniciens ont repris en main la situation et nous remarquons ainsi une politique judicieuse pour accroître la responsabilité des cadres et travailleurs algériens dans l’édification du pays.
En effet, la période des années 1970 a été une étape charnière dans l’histoire du développement national durant laquelle l’Algérie avait réussi à récupérer la totalité de ses richesses, tâche qui fut des plus difficiles pendant les premières années de son indépendance. Le 8 mai 1966 fut décidée la nationalisation des mines, fer, phosphate, plomb, zinc et marbre. En 1967 fut décrétée la nationalisation des sociétés étrangères, y compris les banques, les transports, les assurances. En 1968, la dernière base militaire occupée par la France à Mers El Kebir (Oran) fut évacuée.
A travers ces nationalisations réussies, l’Algérie apparaissait comme étant la voix du Tiers-Monde et le reste des pays producteurs de pétrole venaient de remporter une cinglante victoire.
L’exemple algérien a fait tache d’huile et encouragé d’autres pays à récupérer les richesses de leur sous-sol et permettre ainsi à l’OPEP de jouer un rôle stratégique. Car, incontestablement, notre pays a mené une politique régionale de leadership, qui a conquis des espaces géopolitiques, notamment dans le monde arabe, en Afrique et dans le Tiers-Monde, où elle a lancé les grandes idées sur les matières premières pour un Nouvel ordre économique international (NOEI). L’Algérie, autrefois influente et écoutée au sein de l’OPEP, sera le leader et le pivot et apportera sa contribution active dans les réajustements successifs des prix survenus depuis la fin de 1973 et a favorisé par un renversement de la tendance du marché au profit des pays producteurs de pétrole.
En effet, le prix du baril de pétrole passait de 2 dollars en 1970 à 12 dollars en 1974 pour atteindre 30 dollars fin 1978, puis 40 dollars en 1980 ; le nouvel ordre économique mondial sur les matières premières et l’énergie est en marche. Très vite, une série de nationalisations a été suivie dans plusieurs pays producteurs de pétrole dans le Tiers-Monde tels que la Libye, l’Irak, le Venezuela, entre autres. Loin d’être une simple donnée historique, la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, est un des événements les plus déterminants dans l’histoire des pays producteurs de pétrole. Oui, le 24 février 1971 représente une date des plus fécondes qui a permis de faire du pétrole un enjeu mondial, et par conséquent de placer depuis l’Algérie au-devant de la scène politique internationale et de faire de Sonatrach un des leaders mondiaux du secteur pétrolier.
En parallèle, trois super ministères de souveraineté sont créés le jour de la nationalisation des richesses nationales : le ministère de l’Energie et des Industries chimiques et pétrochimiques, le ministère de l’Industrie lourde, et le ministère de l’Industrie légère. Historiquement, l’évolution au plan de la politique des nationalisations a été jalonnée par nombre d’étapes qu’il est utile de rappeler afin de comprendre l’étendue et la dimension de l’effort de développement économique et social pour mesurer la finalité d’un combat des nationalisations des richesses nationales. Il s’agit en fait d’un projet politique et socio-économique qui est marqué par la nationalisation des secteurs-clés de l’économie porteur de grandes ambitions et de grandes décisions aux premières années de l’indépendance pour hisser l’Algérie au rang d’un pays développé et édifier un Etat fort et respectable dans le monde.
Neuf ans après l’indépendance, une des glorieuses pages de l’histoire écrites avec le sang d’un million et demi de martyrs, le 24 février 1971, feu le président Houari Boumediène, qui participait au siège de la centrale syndicale au 15e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), le 24 février 1956, annonce la décision historique au peuple algérien et aux travailleurs et cadres de la nation que le moment est venu de prendre ses responsabilités.
Ainsi, «Kararna ta’emine el mahroukate» (Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures), avons-nous décidé, aujourd’hui, de porter la Révolution dans le secteur du pétrole et de concrétiser les options fondamentales de notre pays en ce domaine.» La volonté de l’Algérie de se développer économiquement pour accéder à son indépendance économique devait passer de grandes décisions historiques. Cette décision, à la fois capitale et historique, intervenait dans un contexte international hostile et dans une Algérie où tout était à inventer.
Elle est considérée comme l’une des grandes œuvres au lendemain de l’indépendance du pays et une date marquante dans notre histoire à redécouvrir, notamment une occasion de rappeler la politique des nationalisations en Algérie qui a été mise en œuvre à cette époque pour la récupération des richesses nationales touchant l’ensemble des secteurs, surtout celle des hydrocarbures, un facteur d’indépendance économique du pays.
C’est aussi poser la question : quel bilan retenir ? Le débat en est là aujourd’hui où chaque idée ou solution est plus importante que l’argent ou le prix du baril de pétrole dans cette élection présidentielle d’avril 2019.
Il s’agit là d’une échéance politique capitale pour l’avenir économique du pays. En 1970, le PIB de l’Algérie était légèrement supérieur à celui de la Corée du Sud. En 2018, alors que notre PIB se situait autour de 200 milliards de dollars, celui de la Corée frôlait les 1800 milliards de dollars.
Le rôle historique tenu par le président Houari Boumediène dans la mise en œuvre de la politique des nationalisations des richesses nationales s’inscrivait dans le cadre d’une vision claire quant à la place et au rôle de l’Algérie dans le monde et d’une stratégie d’exploitation d’utilisation de ses ressources pour l’instauration d’une économie diversifiée et forte pour donner de solides fondements à notre indépendance économique. Il est bien évident qu’à ce titre, l’indépendance est une condition pour une nation, un pays, un Etat dans lequel les citoyens et la population exercent l’auto- gouvernance, et une souveraineté totale sur le territoire.
Ainsi, la souveraineté de l’Algérie sur le Sahara et ses richesses naturelles pour lesquelles hier nos martyrs se sont sacrifiés pour libérer le pays était un choix réfléchi et intellectuellement construit afin de consolider son indépendance politique et qui a permis d’ailleurs de faire du pétrole un enjeu mondial et une date des plus fécondes qui offre ses fruits et ses bienfaits aux Algériens dans la mesure où les hydrocarbures constituent le moteur de l’économie nationale et contribuent à ce jour pour 98% des exportations du pays et près de 50% dans le PIB. Ainsi, une Algérie qui marche sur les deux pieds.
Par cette décision à la fois capitale et historique, Boumediène annonçait au monde que l’Algérie tenait en main son destin énergétique et l’instauration d’une véritable justice sociale dont nous héritons encore de quelques bienfaits, la médecine gratuite, la scolarisation gratuite, la terre à celui qui la travaille, le droit au logement, le soutien des prix de première nécessité. Comme aussi ce leader du Tiers-Monde qui, pour la première fois, à la tribune des Nations unies (ONU), a lancé l’idée pour un nouvel ordre économique mondial, reposant sur la nécessité de donner tout son sens au principe du droit des peuples de disposer de leurs ressources naturelles, où les matières premières seraient payées à un prix juste. Et enfin, la Palestine a été une constante de la diplomatie algérienne.
Le président Boumediène a laissé sa célèbre phrase : «L’Algérie est avec la Palestine à tort ou à raison» ; l’Algérie, à travers son pétrole, avait mené la guerre contre l’Occident pour son soutien à l’Etat d’Israël.
La politique de la nationalisation des hydrocarbures qui a touché une quinzaine de sociétés françaises et américaines qui regroupaient plusieurs multinationales intervenant sur les sites de production pétro-gaziers et de distribution des produits pétroliers pour la circonstance devait voir son pétrole déclaré rouge et faire l’objet d’un boycott des trusts pétroliers internationaux, notamment des groupes pétroliers français, ce qui a ouvert une crise avec un contentieux où l’Algérie après avoir habilement défendu son dossier devant les instances judiciaires internationales obtient gain de cause après une terrible lutte, ce qui entraîna la levée de l’embargo.
Au lendemain de ces mesures, les sociétés françaises qui occupaient les sites pétroliers et gaziers avaient décidé de libérer leurs cadres, ingénieurs et techniciens dans le but évident de paralyser la production des hydrocarbures. Suite à cela, les travailleurs et cadres de Sonatrach, ingénieurs et techniciens ont repris en main la situation et nous remarquons ainsi une politique judicieuse pour accroître la responsabilité des cadres et travailleurs algériens dans l’édification du pays.
En effet, la période des années 1970 a été une étape charnière dans l’histoire du développement national durant laquelle l’Algérie avait réussi à récupérer la totalité de ses richesses, tâche qui fut des plus difficiles pendant les premières années de son indépendance. Le 8 mai 1966 fut décidée la nationalisation des mines, fer, phosphate, plomb, zinc et marbre. En 1967 fut décrétée la nationalisation des sociétés étrangères, y compris les banques, les transports, les assurances. En 1968, la dernière base militaire occupée par la France à Mers El Kebir (Oran) fut évacuée.
A travers ces nationalisations réussies, l’Algérie apparaissait comme étant la voix du Tiers-Monde et le reste des pays producteurs de pétrole venaient de remporter une cinglante victoire.
L’exemple algérien a fait tache d’huile et encouragé d’autres pays à récupérer les richesses de leur sous-sol et permettre ainsi à l’OPEP de jouer un rôle stratégique. Car, incontestablement, notre pays a mené une politique régionale de leadership, qui a conquis des espaces géopolitiques, notamment dans le monde arabe, en Afrique et dans le Tiers-Monde, où elle a lancé les grandes idées sur les matières premières pour un Nouvel ordre économique international (NOEI). L’Algérie, autrefois influente et écoutée au sein de l’OPEP, sera le leader et le pivot et apportera sa contribution active dans les réajustements successifs des prix survenus depuis la fin de 1973 et a favorisé par un renversement de la tendance du marché au profit des pays producteurs de pétrole.
En effet, le prix du baril de pétrole passait de 2 dollars en 1970 à 12 dollars en 1974 pour atteindre 30 dollars fin 1978, puis 40 dollars en 1980 ; le nouvel ordre économique mondial sur les matières premières et l’énergie est en marche. Très vite, une série de nationalisations a été suivie dans plusieurs pays producteurs de pétrole dans le Tiers-Monde tels que la Libye, l’Irak, le Venezuela, entre autres. Loin d’être une simple donnée historique, la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, est un des événements les plus déterminants dans l’histoire des pays producteurs de pétrole. Oui, le 24 février 1971 représente une date des plus fécondes qui a permis de faire du pétrole un enjeu mondial, et par conséquent de placer depuis l’Algérie au-devant de la scène politique internationale et de faire de Sonatrach un des leaders mondiaux du secteur pétrolier.
En parallèle, trois super ministères de souveraineté sont créés le jour de la nationalisation des richesses nationales : le ministère de l’Energie et des Industries chimiques et pétrochimiques, le ministère de l’Industrie lourde, et le ministère de l’Industrie légère. Historiquement, l’évolution au plan de la politique des nationalisations a été jalonnée par nombre d’étapes qu’il est utile de rappeler afin de comprendre l’étendue et la dimension de l’effort de développement économique et social pour mesurer la finalité d’un combat des nationalisations des richesses nationales. Il s’agit en fait d’un projet politique et socio-économique qui est marqué par la nationalisation des secteurs-clés de l’économie porteur de grandes ambitions et de grandes décisions aux premières années de l’indépendance pour hisser l’Algérie au rang d’un pays développé et édifier un Etat fort et respectable dans le monde.
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