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Santé connectée : demain tous médecins ?

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  • Santé connectée : demain tous médecins ?

    Dans la multitude des acteurs et des aspirants du secteur de la e-santé, qui sera encore là dans 10 ans ?

    « En 2020, on estime que le monde comptera 80 milliards d’objets connectés, dont 60 % concerneront la santé (…) Les objets connectés ne deviendront intelligents qu’avec le recueil et l’analyse des données de santé. Ces données sécurisées n’auront de valeur qu’en les contextualisant, qu’en les transmettant aux professionnels de santé, qu’en les mettant au service de la recherche et de la médecine ». Pour Éric Sebban, fondateur de la société Visiomedet inventeur du premier thermomètre à infrarouge sans contact, la médecine connectée ne s’imposera jamais au détriment des professionnels de santé. Elle sera inclusive, fruit d’un partenariat étroit entre l’ensemble des acteurs du secteur, dans l’intérêt des patients.

    SANTÉ CONNECTÉE : EXPLOSION D’UN NOUVEAU MARCHÉ
    « Si la révolution de la santé connectée est mondiale, le mouvement, comme beaucoup d’autres, est né aux États-Unis. En Californie, la santé connectée semble avoir pris le pas sur l’or. Pour les géants du web et une myriade de startups, les applis et objets connectés de santé sont le futur eldorado ». Apple, IBM, Google et Intel ont depuis longtemps affiné leurs stratégies e-santé. Selon Éric Sebban, le nombre croissant d’acteurs et la part belle faite aux GAFAM appellera l’écosystème santé à modérer leurs ambitions.

    Pour l’heure, la mesure n’est pas le maître-mot : depuis 2007, Google investit à tout va dans la santé, à travers ses plateformes Google Health ou Google fit, les succursales Calico et Google life Science, ou encore des projets expérimentaux, comme des lentilles de contact connectées, faisant office de lecteur de glycémie pour les diabétiques.

    Dans la multitude des acteurs et des aspirants du secteur de la e-santé, qui sera encore là dans 10 ans ? « On l’a peut-être déjà oublié, mais la bulle internet de la fin des années 1990 rassemblait, avant d’éclater, une partie de l’effervescence qui caractérise le marché des applis et objets connectés de santé. Avec le temps, il y a fort à parier que beaucoup des acteurs aujourd’hui présents disparaissent », rappelle l’auteur.

    APPLIS ET OBJETS CONNECTÉS : LE RÔLE DE L’INNOVATION
    « Dans la jungle des applis et objets connectés de santé et de bien-être, seuls un « plus produits » (un pèse personne connecté vous permettant d’établir votre courbe de poids) ou un « plus service, (l’appli peut vous proposer de vous mettre en relation avec un professionnel de santé) peuvent faire la différence. Ces « plus » permettront d’obtenir l’adhésion et l’appropriation des professionnels de santé ».

    Les développeurs de produits et de services doivent ainsi se poser la question cruciale de l’apport en termes de simplicité et d’efficacité, de leurs innovations. L’enjeu serait ainsi de partir du besoin. Pour Ghislaine Alajouanine, présidente du Haut Conseil Télésanté et E-santé, la bonne voie pour développer la santé connectée et d’aller vers la simplification, de faciliter la vie afin d’améliorer le bien-être et le bien-vieillir.

    Et s’il nous arrive d’abandonner nos applis ou nos objets connectés au fond d’un tiroir, c’est parce qu’ils ne répondent pas à un véritable besoin : la question de la finalité se pose également sous le prisme du modèle économique de la e-santé. Au delà de la collecte de la donnée, il repose sur l’utilisation et le traitement de cette dernière.

    DONNÉES DE SANTÉ : ENTRE CRAINTES ET ESPOIRS
    « On estime qu’il existe, aujourd’hui plus de données électroniques que d’étoiles dans l’univers. Nous générons, chaque jour, 2,5 trillions d’octets de données, et en deux jours plus d’informations que nous n’en avons produites en presque quatre millénaires. Neuf données sur dix ont été créées au cours des deux dernières années ».

    Nos données de santé proviennent de nos paiements en ligne, des dossiers médicaux, des données biométriques, de la mesure de nos constantes vitales et de plus en plus, des applications et objets connectés. Pour l’ASIP, l’agence des systèmes d’information partagés de santé, cette donnée à caractère personnel est l’information relative à la santé d’une personne physique identifiée, ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à plusieurs éléments qui lui sont propres. Et à travers la multiplication des capteurs bon marché, le Big Data est aujourd’hui la pierre angulaire de la santé connectée.

    Au-delà de la collecte, c’est le traitement qui offre des possibilités immenses pour le secteur. Mais les blocages et les inquiétudes sont réels, comme en atteste le livre blanc publié par l’ordre national des médecins, énumérant les risques supposés ou réels du Big Data en santé, de la sécurisation des données patients au secret médical. Pour Éric Sebban, le maillon du professionnel de santé aura toujours un rôle central : celui de l’interprétation : « Comment contextualiser ces données sans professionnels de santé ? Seuls ces derniers sont à même de comprendre de décoder et d’interpréter ces données » précise-t-il.

    UN BOULEVERSEMENT POUR LA RECHERCHE MÉDICALE
    « La France est à la pointe de la recherche mondiale. Une recherche médicale qui est aussi en train de faire sa révolution. Grâce au Big Data de santé, et donc indirectement, grâce aux applis et objets connectés qui permettent de collecter ces données de santé ».

    L’utilisation et l’exploitation du Big Data suscite un vif débat, dans la mesure où les données de santé sont un véritable enjeu de connaissance et de pouvoir pour ceux qui les détiennent et les comprennent. L’autre enjeu est celui du respect du secret médical : comment rendre les données accessibles, tout en préservant l’anonymat des patients ? Ou comme le rappelait un article paru dans Libération « La France a une base de données médicales unique au monde »,– la démocratie sanitaire va-t-elle investir le champ de l’open-data ?

    Selon l’Institut Montaigne, l’épidémiologie représente un outil puissant, pouvant être le levier d’une politique publique de prévention sanitaire, une aide à la décision thérapeutique individuelle, qui nécessite toutefois un cadre législatif et réglementaire plus ouvert et adapté. Pour Gilles Babinet, le blocage est ailleurs. Et il serait, pour l’essentiel, d’ordre culturel. « L’idée que les données – de santé – soient ouvertes à tous et puissent permettre à des gens qui n’ont aucune culture médicale de s’intéresser au fonctionnement du système de santé semble insupportable à certains ».

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