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Des experts s’expriment sur les décisions du Président Bouteflika: gare au vide institutionnel

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  • Des experts s’expriment sur les décisions du Président Bouteflika: gare au vide institutionnel

    Les décisions annoncées par le président Bouteflika, notamment celles relatives à son intention de ne pas briguer un 5e mandat et au report de la présidentielle, ont suscité des réactions diverses de la part des politologues et constitutionnalistes.

    Pour le Dr Slimane Aradj, politologue, enseignant en sciences politiques à l’université Alger 3, la décision du chef de l’Etat de ne pas briguer un 5e mandat «a barré la route aux parties qui tentaient de semer le désordre dans le pays sous le couvert du rejet de sa candidature». «Bouteflika a répondu favorablement aux revendications des manifestants. Tout en respectant la volonté populaire, il a priorisé la préservation de la stabilité et de la sécurité», estime-t-il.

    Le politologue insiste sur la nécessité de comprendre le message «loin de la passion», car, selon lui, «nous devrons procéder à un diagnostic en fonction du contexte actuel», notamment les manifestations et marches pacifiques. «Il est impératif de préserver la sécurité de l’Etat et la stabilité des institutions», insiste-t-il, en réponse aux revendications populaires du changement immédiat du système. En outre, le Dr Aradj relève que l’appel à la tenue d’une conférence nationale inclusive «est une décision très positive, car elle vise à la préservation du caractère institutionnel de l’Etat». Le politologue met en avant les décisions du Président de placer le scrutin sous l’autorité exclusive d’une commission électorale nationale indépendante, dont le mandat, la composition et le mode de fonctionnement seront codifiés dans un texte législatif spécifique qui s’inspirera des expériences et des pratiques «les mieux établies à l’échelle internationale».

    Le politologue et spécialiste du monde arabe Hasni Abidi a émis des réserves notamment concernant l’organisation de la conférence nationale inclusive. «Il n’y a aucune garantie que celle-ci puisse attirer la participation de tous les acteurs légitimes», a-t-il déclaré. En outre, il juge primordial que la prochaine présidentielle ait lieu avant la fin 2019 dans le prolongement d’une conférence nationale chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution.

    Report de la présidentielle: un problème juridique

    De son côté, le Dr Zoheir Bouamama, également politologue et enseignant des sciences politiques à l’université Alger 3, soutient que «le report du scrutin permet d’éviter un éventuel dérapage planifié». Il affirme que le président de la République a opté pour un scénario de sortie de crise «qui n’est pas parfait, mais qui prémunit le pays des risques et des dangers». L’universitaire note, par ailleurs, que la rencontre du Président avec le chef d’état-major de l’ANP est une réponse à ceux qui ont appelé à l’intervention de l’armée et à une transition gérée par l’ANP, «ce qui est extrêmement difficile et risqué».

    En réponse à ceux qui voient en la décision du chef de l’Etat «une manœuvre» pour prolonger son mandat, le politologue rappelle que le système fait aujourd’hui face au «pouvoir de la rue». «Il faut attendre la composante du gouvernement pour parler de transition. Je comprends les attentes des jeunes, mais il faut savoir que rien ne peut se réaliser dans l’immédiat. Il faut d’abord penser à désigner des représentants des marcheurs. En outre, l’opposition doit s’impliquer davantage pour une transition sereine», recommande-t-il.

    A ceux qui exigent la démission du président Bouteflika, Bouamama a précisé que cela va provoquer un vide institutionnel. «La question qui se pose est: Qui va conduire ce vide et quelles en seront les conséquences ?», prévient-il. Et de mettre en garde contre le discours populiste. «Il n y a pas de place à l’erreur aujourd’hui.» L’enseignant indique également que le système actuel doit tout faire pour aller à un consensus de toutes les parties pour une transition sérieuse, une nouvelle Constitution et même une reconfiguration des institutions.

    S’agissant des décisions sur le plan juridique, Amar Rekhila, constitutionnaliste, ancien membre du Conseil constitutionnel, juge que certaines décisions du président de la République s’inscrivent en droite ligne avec ses prérogatives constitutionnelles, dont le retrait de sa candidature de la prochaine présidentielle et la création d’une commission électorale nationale indépendante. Toutefois, le report sine die de l’élection présidentielle pose à ses yeux un problème juridique, d’autant que le mandat d’Abdelaziz Bouteflika arrivera à son terme le 28 avril prochain. A cela s’ajoutent d’autres failles juridiques anticonstitutionnelles. «Le Président a le droit de dissoudre le Parlement conformément à l’article 47 de la Constitution, mais la dissolution de la de la Haute-Instance indépendante de surveillance des élections, créée dans le cadre de la Constitution, ne peut l’être à travers un décret présidentiel», juge-t-il. Idem pour la désignation d’un vice-Premier ministre, non prévue par l’actuelle Loi fondamentale. Contacté, Manar Fetni, avocate et membre de la HIISE, soumise au droit de réserve, ne peut se prononcer sur cette question.

    Neïla Benrahal
    Publication : 12 mars 2019....sud horizons
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    dab rakeb aala moulah

    Je n'arrive pas a comprendre comment un politologue, enseignant en sciences politiques à l’université Alger 3 puisse mettre en avant la violation de la loi fondamentale comme moyen de protection de stabilité et de la sécurité du pays sauf a considéré le peuple comme une menace

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