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Crocodiles par Denis Daumin

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  • Crocodiles par Denis Daumin

    L'EDITO DE LA NOUVELLE REPUBLIQUE SIGNE DENIS DAUMIN EST UN BEAU CADEAU AUX ALGERIENS.


    L’Algérie a de la jeunesse, ce n’est pas comme si elle n’avait pas de pétrole. Elle ensoleillait les rues des villes mardi sublimant la colère d’un peuple pacifique, raisonnable et déterminé. Les observateurs s’enchantent pour l’heure de cette réinvention d’un printemps arabe qui, jouant à saute frontières, paraît ne jamais devoir s’achever.
    L’élégance des étudiantes algéroises ou oranaises, l’inventivité de leurs slogans colorés renvoyant à notre Mai quinquagénaire, la patience de leurs aînés mêlés à leurs cortèges attendrissent les commentaires et brossent le portrait d’une révolution que l’on a envie d’aimer. Sur l’autre bord, mutique et sinueux, le pouvoir tapi dans ses manœuvres et ses ruses, patiente, jauge, soupèse, statique, en appui sur ses deux jambes. La première sert à esquiver, la seconde à écraser.
    A un demi-million de protestataires, les généraux figés derrière leurs lunettes noires ne bougent plus et comme les crocodiles du zoo d’Alger, font les morts. Que le mouvement faiblisse, se divise, s’effiloche et clac ! La vieille mâchoire guidée par le cerveau reptilien des répressifs broiera cette illusion de liberté.
    Toutes leurs ressources seront mobilisées, assurent les experts, à l’anéantissement de cet ennemi intérieur : le peuple. Toute révolution tient en germe sa Terreur. Elle porterait ici, nous disent les spécialistes, les couleurs hideuses du chaos syrien. Continuez à défiler joyeusement, amis Algériens, chaque jour plus nombreux, ne lâchez rien.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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