Le chef de l’État au journal espagnol El Pais
Bouteflika : “La lutte antiterroriste se poursuit sans relâche”
Par : quotidien espagnol El Pais(Traduction APS)
Lu : (3873 fois)
Du gaz jusqu’au Sahara occidental, en passant par la lutte contre le terrorisme et l’après-pétrole, le président Bouteflika aborde sans complaisance plusieurs dossiers d’actualité nationale et internationale.
El Pais : Presque un quart de siècle pour la visite d'État du roi et de la reine d'Espagne en Algérie n'est pas un peu trop long ? Que signifie cette visite aujourd'hui ?
Abdelaziz Bouteflika : Évidemment, c'est toujours long lorsque des amis mettent beaucoup de temps à se rencontrer. En tout cas, cette visite a une profonde signification pour nous en ce qu'elle donne un regain de chaleur à l'amitié traditionnelle qui lie nos deux pays. Elle vient également couronner les efforts déployés ces dernières années pour impulser la coopération bilatérale et lui ouvrir de vastes perspectives.
Quel est aujourd'hui l'état des relations entre l'Algérie et l'Espagne ? N'êtes-vous pas mécontent de la position de l'Espagne sur le conflit du Sahara occidental mise, par exemple, en relief par son abstention lors des deux votes de résolutions cet automne à l'Assemblée générale des Nations unies ?
Les relations économiques sont excellentes. Les relations politiques le sont aussi, bien que nos positions sur le dossier du Sahara occidental divergent quelque peu. Nous avons toujours dit à nos amis espagnols qu'ils ont tout à gagner à assumer leur responsabilité morale et historique sur cette question en contribuant activement à rétablir le peuple sahraoui dans son droit légitime à décider démocratiquement de son destin.
L'Espagne et l'Algérie se sont fortement rapprochées (visite d'État du Président à Madrid, voyage présidentiel à Valence) entre 2001 et 2003 quand la relation hispano-marocaine passait par une mauvaise passe. Est-ce que vous regrettez le temps du président José Maria Aznar ?
Le président Aznar est un grand homme d'État qui a beaucoup contribué à tisser avec l'Algérie des relations tournées vers le futur et fondées sur le respect mutuel et la promotion d'une coopération mutuellement avantageuse. Son successeur, Monsieur Zapatero, manifeste la même volonté de développer la coopération bilatérale. Cela dit, j'ai pour l'un et l'autre beaucoup de considération et d'amitié.
Quel doit être, à votre avis, le rôle de l'Espagne dans cette dispute à propos de son ancienne colonie ?
Je viens de dire que l'Espagne a une responsabilité morale et historique dans ce dossier. Il ne s'agit nullement d'une dispute comme vous dites, mais d'un problème sérieux de décolonisation. Ce problème concerne le royaume du Maroc et le Front Polisario. L'Algérie soutient cette cause comme elle l'a fait partout dans le monde : pour Belize, Brunei, Surinam, Timor et autres régions du monde où se posait un problème de décolonisation.
Le Maroc vient de proposer un plan d'autonomie pour le Sahara occidental. Quelle réflexion vous inspire cette démarche ?
Aucune solution unilatérale ne peut être viable. Seule la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est de nature à résoudre le problème. C'est la position constamment réaffirmée des Nations unies.
Bouteflika : “La lutte antiterroriste se poursuit sans relâche”
Par : quotidien espagnol El Pais(Traduction APS)
Lu : (3873 fois)
Du gaz jusqu’au Sahara occidental, en passant par la lutte contre le terrorisme et l’après-pétrole, le président Bouteflika aborde sans complaisance plusieurs dossiers d’actualité nationale et internationale.
El Pais : Presque un quart de siècle pour la visite d'État du roi et de la reine d'Espagne en Algérie n'est pas un peu trop long ? Que signifie cette visite aujourd'hui ?
Abdelaziz Bouteflika : Évidemment, c'est toujours long lorsque des amis mettent beaucoup de temps à se rencontrer. En tout cas, cette visite a une profonde signification pour nous en ce qu'elle donne un regain de chaleur à l'amitié traditionnelle qui lie nos deux pays. Elle vient également couronner les efforts déployés ces dernières années pour impulser la coopération bilatérale et lui ouvrir de vastes perspectives.
Quel est aujourd'hui l'état des relations entre l'Algérie et l'Espagne ? N'êtes-vous pas mécontent de la position de l'Espagne sur le conflit du Sahara occidental mise, par exemple, en relief par son abstention lors des deux votes de résolutions cet automne à l'Assemblée générale des Nations unies ?
Les relations économiques sont excellentes. Les relations politiques le sont aussi, bien que nos positions sur le dossier du Sahara occidental divergent quelque peu. Nous avons toujours dit à nos amis espagnols qu'ils ont tout à gagner à assumer leur responsabilité morale et historique sur cette question en contribuant activement à rétablir le peuple sahraoui dans son droit légitime à décider démocratiquement de son destin.
L'Espagne et l'Algérie se sont fortement rapprochées (visite d'État du Président à Madrid, voyage présidentiel à Valence) entre 2001 et 2003 quand la relation hispano-marocaine passait par une mauvaise passe. Est-ce que vous regrettez le temps du président José Maria Aznar ?
Le président Aznar est un grand homme d'État qui a beaucoup contribué à tisser avec l'Algérie des relations tournées vers le futur et fondées sur le respect mutuel et la promotion d'une coopération mutuellement avantageuse. Son successeur, Monsieur Zapatero, manifeste la même volonté de développer la coopération bilatérale. Cela dit, j'ai pour l'un et l'autre beaucoup de considération et d'amitié.
Quel doit être, à votre avis, le rôle de l'Espagne dans cette dispute à propos de son ancienne colonie ?
Je viens de dire que l'Espagne a une responsabilité morale et historique dans ce dossier. Il ne s'agit nullement d'une dispute comme vous dites, mais d'un problème sérieux de décolonisation. Ce problème concerne le royaume du Maroc et le Front Polisario. L'Algérie soutient cette cause comme elle l'a fait partout dans le monde : pour Belize, Brunei, Surinam, Timor et autres régions du monde où se posait un problème de décolonisation.
Le Maroc vient de proposer un plan d'autonomie pour le Sahara occidental. Quelle réflexion vous inspire cette démarche ?
Aucune solution unilatérale ne peut être viable. Seule la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est de nature à résoudre le problème. C'est la position constamment réaffirmée des Nations unies.
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