Tweet
reporters.dz
Par Hamid Bellagha - 20 mars 2019
Bouchareb réunira ses troupes « éfélenistes », ou ce qu’il en reste, ce mercredi. Haddad espère rassembler les siennes à la fin du mois. Le RND a le cœur qui balance entre son leader charismatique et l’appel de la rue. Les magistrats sont sur le perron des cours de justice de toute l’Algérie profonde. Les étudiants manifestent et le corps médical bat le pavé. Une agitation qui donne le tournis tant le bout du tunnel annoncé s’éloigne à la mesure des revendications de la société algérienne, sans cesse revues à la hausse, et d’un nouveau gouvernement qui peine à prendre forme. De la lointaine, et pourtant si proche, Russie, Ramtane Lamamra a réussi à trouver un allié à la proposition de prolonger le mandat présidentiel. Quant à Macron, il s’enlise dans des déclarations contradictoires envers les manifs algériennes, tout en se faisant étriper par ses opposants qui lui reprochent d’être à l’écoute de la rue algérienne et sourd quand il s’agit de celle de France. Bref, un embrouillamini bien algérien. Revenons à l’intérieur pour remarquer que l’opposition rate encore une occasion de se placer. Ankylosée, elle n’a rien trouvé de mieux que d’essayer d’accaparer un mouvement qui n’est pas le sien. D’ailleurs, n’étant pas dupes, les manifestants ont à chaque fois éjecté les chefs de parti de leurs rangs. Et ce ne seront sûrement pas les Makri, Hanoune, Benflis ou Ghediri, pour ne citer que ceux-là, qui nous démentiront. Désemparés, ils n’ont pas trouvé mieux que de se jeter sous la chéchia des islamistes, une photo d’une prière collective derrière d’anciens cadres du FIS-dissous, de sinistre mémoire, est venue étaler la perfidie des uns et des autres au grand jour. Un Sant’Egidio bis, mais avec les talents des défunts Hocine Aït-Ahmed et Abdelhamid Mehri en moins. Les initiatives les plus farfelues sont proposées çà et là sans qu’aucune ne retienne vraiment l’attention.
Mouloud Hamrouche, l’autre penseur de la République, s’est invité à l’annonce de l’élection présidentielle, comme il le fait à chaque fois depuis celle de 1999, mais s’est très vite retranché derrière son silence habituel, les assurances n’étant pas garanties pour sa personne.
Alors, aujourd’hui, une lancinante question se pose encore, sœur jumelle de celle prononcée par le regretté Mohamed Boudiaf en 1992, « Où va l’Algérie ? » Bien malin celui qui saura y répondre.
Car, aujourd’hui, on est dans le scénario le plus improbable où le plus compétent des analystes de la chose politique en Algérie ne peut avancer aucune solution. C’est tout juste s’il peut se poser des questions.
Par Hamid Bellagha - 20 mars 2019
Bouchareb réunira ses troupes « éfélenistes », ou ce qu’il en reste, ce mercredi. Haddad espère rassembler les siennes à la fin du mois. Le RND a le cœur qui balance entre son leader charismatique et l’appel de la rue. Les magistrats sont sur le perron des cours de justice de toute l’Algérie profonde. Les étudiants manifestent et le corps médical bat le pavé. Une agitation qui donne le tournis tant le bout du tunnel annoncé s’éloigne à la mesure des revendications de la société algérienne, sans cesse revues à la hausse, et d’un nouveau gouvernement qui peine à prendre forme. De la lointaine, et pourtant si proche, Russie, Ramtane Lamamra a réussi à trouver un allié à la proposition de prolonger le mandat présidentiel. Quant à Macron, il s’enlise dans des déclarations contradictoires envers les manifs algériennes, tout en se faisant étriper par ses opposants qui lui reprochent d’être à l’écoute de la rue algérienne et sourd quand il s’agit de celle de France. Bref, un embrouillamini bien algérien. Revenons à l’intérieur pour remarquer que l’opposition rate encore une occasion de se placer. Ankylosée, elle n’a rien trouvé de mieux que d’essayer d’accaparer un mouvement qui n’est pas le sien. D’ailleurs, n’étant pas dupes, les manifestants ont à chaque fois éjecté les chefs de parti de leurs rangs. Et ce ne seront sûrement pas les Makri, Hanoune, Benflis ou Ghediri, pour ne citer que ceux-là, qui nous démentiront. Désemparés, ils n’ont pas trouvé mieux que de se jeter sous la chéchia des islamistes, une photo d’une prière collective derrière d’anciens cadres du FIS-dissous, de sinistre mémoire, est venue étaler la perfidie des uns et des autres au grand jour. Un Sant’Egidio bis, mais avec les talents des défunts Hocine Aït-Ahmed et Abdelhamid Mehri en moins. Les initiatives les plus farfelues sont proposées çà et là sans qu’aucune ne retienne vraiment l’attention.
Mouloud Hamrouche, l’autre penseur de la République, s’est invité à l’annonce de l’élection présidentielle, comme il le fait à chaque fois depuis celle de 1999, mais s’est très vite retranché derrière son silence habituel, les assurances n’étant pas garanties pour sa personne.
Alors, aujourd’hui, une lancinante question se pose encore, sœur jumelle de celle prononcée par le regretté Mohamed Boudiaf en 1992, « Où va l’Algérie ? » Bien malin celui qui saura y répondre.
Car, aujourd’hui, on est dans le scénario le plus improbable où le plus compétent des analystes de la chose politique en Algérie ne peut avancer aucune solution. C’est tout juste s’il peut se poser des questions.
Commentaire