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Gilles Kepel : "En Algérie, on voit mal où sont les forces démocratiques qui prendraient le relais"

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  • Gilles Kepel : "En Algérie, on voit mal où sont les forces démocratiques qui prendraient le relais"

    ParFrançois Clemenceau
    PREMIUMDirecteur de la chaire Moyen Orient - Méditerranée à l'Ecole normale supérieure, Gilles Kepel revient sur la situation en Algérie.
    Gilles Kepel évoque la situation en Algérie.

    Alors que les manifestations se poursuivent en Algérie après l'annonce d'Abdelaziz Bouteflika de reporter les élections et de ne pas se présenter pour un cinquième mandat, l'avenir de cette crise reste incertain. Dans une interview au JDD, Gilles Kepel, directeur de la chaire Moyen Orient - Méditerranée à l'Ecole normale supérieure, analyse la situation. "En cas d'affaiblissement du pouvoir, les islamistes pourraient être tentés, comme en 2011-2012 ailleurs, de jouer leur propre carte", estime-t-il.

    Faites-vous partie de ceux qui se disent inquiets de la situation à Alger, malgré le report de l'élection présidentielle, à laquelle Abdelaziz Bouteflika devait se présenter?

    Il faut être attentif. L'enthousiasme de ces dernières semaines dans les rues des villes algériennes rappelle aussi celui des manifestations d'octobre 1988, qui ont débouché, deux ans plus tard, sur la victoire électorale du Front islamique du salut aux municipales et au premier tour des législatives en 1991, l'annulation de ce scrutin et la guerre civile.





    On a aussi évidemment en mémoire les soulèvements arabes de 2011, l'enthousiasme des manifestants finissant par une reprise en main des islamistes ou de l'armée. En Égypte, par exemple, Moubarak était déjà âgé à l'époque et très affaibli. Il voulait transmettre le pouvoir à son fils. Sauf que, dans la tradition mamelouk, on égorge les héritiers de la dynastie pour répartir le pouvoir entre les dignitaires. L'occupation de la place Tahrir a permis à l'état-major de le dégager. En Algérie, c'est la hiérarchie militaire qui contrôle la rente énergétique et le pouvoir réel. Le maintien en place du clan Bouteflika en menaçait la pérennité. Il a été mis de côté en utilisant les manifestations populaires.

    Avec sa politique de concorde civile, Bouteflika a offert aux islamistes la possibilité de quitter le champ politique violent pour se réinvestir dans le commerce et les affaires

    Ce modèle rentier, grâce au pétrole et au gaz, a-t-il encore des chances de perdurer?

    Le prix du pétrole a chuté de moitié et, aujourd'hui, on observe partout, de Riyad à Caracas, des prémices d'explosion de la fin du modèle rentier. Les prix ne se décident plus en Arabie saoudite mais au Texas. L'Algérie est donc obligée de penser à l'après. S'ils ne l'ont pas fait avant, c'est parce que beaucoup, dans les cercles du pouvoir, ont voulu s'enrichir au maximum. Les prébendiers, les spécialistes de l'import-import, comme on dit en Algérie, ont empêché que se développent une génération d'entrepreneurs indépendants et l'élargissement de la classe moyenne. Ils ont acheté la paix sociale en distribuant des voitures et en sous-traitant le BTP aux Chinois.

    Les islamistes en Algérie ont-ils été définitivement vaincus ou peuvent-ils profiter de cette crise pour revenir?

    La mouvance islamiste en Algérie s'est fait connaître dans les années 1980, c'est-à-dire une génération seulement après l'indépendance. En Égypte, elle avait demandé des comptes à Nasser. En Algérie, au président Chadli. Aujourd'hui, la jeunesse qui conteste est née en 1999, à l'arrivée de Bouteflika au pouvoir. La guerre civile, le djihad de la décennie 1990, c'est de l'histoire, ce n'est pas leur mémoire. Il avait été présenté comme un homme providentiel capable de faire des arbitrages entre les clans et de réconcilier les Algériens. Mais, avec sa politique de concorde civile, Bouteflika a offert aux islamistes la possibilité de quitter le champ politique violent pour se réinvestir dans le commerce et les affaires, ce qui leur a permis de se tailler de petits empires. Certes, en cas d'affaiblissement du pouvoir, ils pourraient être tentés, comme en 2011-2012 ailleurs, de jouer leur propre carte. Face à cela, on voit mal aujourd'hui où sont les forces démocratiques constituées qui pourraient relayer les aspirations de la population.

    Il est certain que toute nouvelle situation en Algérie rebattra les cartes au Maghreb

    Le maintien de Bouteflika au pouvoir et le report de l'élection aggravent-ils ce risque?

    En décembre dernier, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, qui est aujourd'hui à la tête de l'instance de transition, avait décrit à la délégation française dont je faisais partie comment allait se passer la présidentielle. Il avait envisagé de revenir au septennat. Certains avaient cru à une boutade mais c'est un peu ce qui est en train de se passer. Or ce processus est risqué car il n'est plus incarné dans les institutions existantes. Ce qui crée de l'incertitude et peut entraîner un changement de rapport de force imprévisible dans la société.

    Quels risques ces incertitudes font-elles peser sur les voisins de l'Algérie?

    La Tunisie, très préoccupée à l'est et au sud-est par une Libye en état de guerre civile endémique, a une hantise de la déstabilisation. Le Maroc, rival traditionnel, peut craindre que les dirigeants algériens aient recours à une action militaire externe pour faire diversion de leurs difficultés sur le plan intérieur. Mais il est certain que toute nouvelle situation en Algérie rebattra les cartes au Maghreb.

    Certains experts estiment qu'il y a un fossé générationnel dans l'armée entre les anciens de la classe d'âge de Bouteflika et les colonels ou jeunes généraux qui souhaiteraient moderniser le pays et le démocratiser…
    Il est vrai que la génération des quinquas chez les officiers supérieurs a été écartée de la proximité du pouvoir et que la transition économique les interpelle. Mais c'est aussi ce qu'on disait de la génération précédente, qui a été emportée par la culture de la rente.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Gilles kepel maintenant....

    Ils appellent tous la guerre de leurs voeux, ils la souhaitent, ils prient pour qu'elle arrive.

    Comparer ce mouvement à celui de 88 dans son fauteuil est d'une malhonnêteté.....
    “Les mensonges sont nécessaires quand la vérité est très difficile à croire”
    Pablo Escobar après avoir brûlé le tribunal qui devait le juger.

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    • #3
      @Chif

      La solution islamiste, la tentation islamiste, ces seconds couteaux des régimes autoritaires est le moyen pour les opposants à toute démocratisation de l'Algérie qui ferait tache d'huile dans la région et pourrait emporter les équilibres au moyen-Orient est un danger pour les puissances mondiales.

      Aux algériens d'être suffisamment lucides pour s'extraire de ces équations diaboliques, Daech, instrument wahhabito-sioniste comme l'a été Al Qaïda, les frères musulmans, qui opèrent une réorientation stratégique entre un soutien américain vers un jeu Russe...

      A nous de nous immuniser contre les visées internationales contre la volonté des algériens de s'émanciper des pressions internationales, qui peuvent trouver en Algerie, des relais insoupçonnés dans les forces du conservatisme, que ce soit au pouvoir comme dans l'opposition....

      Kepel est l'un des spécialistes de l'islamisme, un peu trop obsédé par ses sujets d'études...
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        ces spécialistes seront invités sur tous les plateaux tv et médias pour causer du chaos en algérie. c'est un peu leur gagne pain.
        donc normal qu'ils souhaitent le chaos....

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        • #5
          Ces plateaux pourront accueillir de vrais ambassadeurs de la démocratisation du pays... et vont finir par s'y résoudre, comme le pouvoir en place...

          Observez l'échange complice entre Benjamin Stora, et Emmanuel Macron, qui présage d'une nouvelle stratégie française, après l'échec retentissant des 2 premières... à nous de savoir défendre avec opiniâtreté les choix stratégiques pour l'avenir de ce pays, à chaque occasion médiatique...
          Othmane BENZAGHOU

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          • #6
            Bonjour ott

            Oh que oui ! ton analyse est claire
            Les islamistes ou ceux qui vont introduire la religion dans ce mouvement sont par essence le cheval de troie d'autant plus que les islamistes ou ceux qui seraient tentés occupent en petit groupe, des chaînons économiques entiers sans brassage de la société, des idées ou des populations (celui de la distribution par exemple) La majorité des hwanit qui écoulent les marchandises appartiennent à des islamistes
            On les retrouve dans celui de l'éducation aussi, des écoles sans aucun contrôle et sens critique ... coranique ils appellent ça je crois... ils sont partout
            Les zones qui étaient jadis de belles terres agricoles sont devenus des zones pavillonnaires leur appartenant
            Est ce que le vaccin des 10 années noires contre ce virus peut encore protéger ? je ne sais pas ...
            Personnellement je ne leur fais aucune confiance car ils ont une certitude sont arrogants et pensent que leur point de vue est divin, (donc tranché) l'important pour eux c'est d’amasser l'argent avoir les femmes sous leur contrôle, le reste ils s'en tapent, ils n'y croient pas donc il ne le voient pas
            tu vas leur parler de démocratie nta walla wahed akhor c'est comme perdre ton temps
            J'en ai vu ici même plein ! et sous leur air de libres cultivés et tout et tout ils respirent l’intolérance
            oui il faut absolument rester vigilants et éduquer à cette analyse et maturité nécessaire pour protéger des dérives qui pourraient être fatales
            Donc oui attention à l'utilisation par des algérien eux mêmes de la religion dans leur libération cela fragilise tout s'il y a manipulation islamiste

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            • #7
              Saha Aloha,

              Comment vas tu?

              L'intégrisme, l'intolérance, avant d'être un projet politique est comme tu le soulignes une attitude individuelle et un projet de société. Il prend comme essence une vision univoque de la vérité divine, que ces illuminés croient incarner et défendre, en étant les soldats de dieu sur terre. La conviction démocratique de ces illuminés est un véritable sujet de questionnement, cependant, on ne peut dénier la citoyenneté à tout algerien, qui au fond aime son pays, parfois tellement qu'il voudrait un pays à son image.

              Une deuxième république, émanation de la volonté populaire, pourra permettre de rendre incontournable le choix démocratique et la souveraineté de peuple qui devra s'exercer périodiquement. Je ne suis pas un adepte de la démocratie directe, mais de la démocratie représentative, car la politique a besoin d'hommes d'expérience, professionnels dans un parcours militant, associatif ou corporatiste, mais aussi des aptitudes politiques, qu'il s'agit de capitaliser au sein d'une représentation politique. On ne s'improvise pas homme d'état. Une fois les règles de l'exercice démocratique ancrées, il ne faut pas abandonner le terrains aux forces de l'intolérance qui se croient les portes paroles de dieu, et qui font dans la caricature du message divin. Ibn Rushd a combattu Al Ghazali, apres avoir été asharite, et son Tahafout el Falasifa, il a répondu par Tahafout ettahafout, en affirmant que la vérité scientifique n'a pas à être opposée à la vérité religieuse, et que l'une et l'autre sont au service de la vérité... c'est une différence majeure de la civilisation musulmane avec l'establishment religieux chrétien qui existe aussi dans une "corporation" religieuse dans nos pays, qui a d'ailleurs été les premiers pourfondeurs d'Averoes... la religion n'est le monopole de personne, et encore moins un instrument d'ambitions politiques et d'enjeux géostratégiques, comme nous le vivons aujourd'hui, avec ceux qui ont théorisé le choc des civilisation depuis les années 70 ici et là...
              Dernière modification par ott, 21 mars 2019, 07h04.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                " La solution islamiste, la tentation islamiste, ces seconds couteaux des régimes autoritaires est le moyen pour les opposants à toute démocratisation de l'Algérie qui ferait tache d'huile dans la région et pourrait emporter les équilibres au moyen-Orient est un danger pour les puissances mondiales."

                Pourtant, le risque est grand que les islamistes attendent leur heure! Il appartient au peuple de veiller à ce danger.

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                • #9
                  Ca va ott alhamdoulah

                  C'est très beau ce que tu as écrit en me répondant vraiment beau ... J'en suis très fier même
                  Ils ont assez nargué en manipulant et trompé en tuant les sentiments
                  On ne laissera pas les fous et irrationnels jouer avec la vie ... c'est un non sens même spirituellement
                  L'Algérie doit retrouver sa place modestement dans la beauté et la soif de vivre pour tous ses enfants.
                  Dernière modification par Aloha, 21 mars 2019, 09h54.

                  Commentaire


                  • #10
                    Gilles Kepel : "... on voit mal ..."

                    Les pseudo spécialistes du monde arabe qui ont leur abonnements à la télé française ont décidément une très mauvaise vision.

                    Commentaire


                    • #11
                      Gilles Kepel : "En Algérie, on voit mal où sont les forces démocratiques qui prendraient le relais"

                      Ils se tromperont toujours de peuple, puis ils collaboreront certainement avec la DRS et l'armée contre la volonté du peuple.

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                      • #12
                        tout ce qui arrange le peuple n'arrangent pas nos amis ....
                        une Algerie vraiment souveraine et independante c'est une Algerie qui choisira ses partenaires...
                        donc ce qui en ont profité jusqu'alors nous prédisent les pires catastrophes..

                        Imaginez l'Algerie qui se met a travailler pour les interet de l'etat et de la nation un partenariat avec la russie la mettrait en position de force sur les hydrocarbures ...
                        un partenariat avec ses voisins idem niveau tourrisme et agriculture
                        un rapprochement avec la turquie est aussi possible

                        ils ont interet a ce que l'Algerie reste le vassal de la France comme depuis toujours
                        La véritable mosquée est celle qui est construite au fond de l'âme

                        Commentaire


                        • #13
                          le FLN ni l'ALN ont pu reproduire Boumedienne..
                          donc le peuple n'a pas trouvé une personnalité ou un etat qui peut faire face
                          a la multiplication narchique des voleurs des pilleurs, le peuple et meme les cadres gestionnaire qui etaient eux aussi face a ces bandit trouvaient que les islamistes algerien pour faire ce netoyage..
                          les islamiste sont comme l'extreme droite en europe qui arrive a chaque fois apres les crises...

                          Hamrouche etait a une époque le successeur de Boumedienne, d'apres ce qui se raconte il avait meme menacé de publier un jour le salaire de certain ce qui lui valu le tollé général

                          mais comme il y avait une conjonction et un lien entre les voleur en dinars et les etranger en Dollars il yavait une sorte de soutient mutuel d'interet..


                          Satan a profité comme il profite ailleur des crise pour se reproduire...

                          dire que l'etat n'est composé que par des illetré et des voleur ce n'est pas vrai..si le voleur est de haut niveau intellectuel il pose probléme, mais un larcin qui pique en petite gorgé ça et la il sera vite fait épinglé

                          le probléme en algerie actuelemnt c'est un probléme de Foujour manque d'éducation
                          s'il vole il faut que tout le monde sache qu'il vole
                          s'il parle a haute voix tout le monde l'entende a 1 km a la ronde
                          si la femme hurle toute l'administration se secoue
                          s'il construit une villa tout le monde se demande d'ou il a cet argent
                          s'il s'assoit devant les delegation il pose son derriere sur le bord et ouvre grand ces jambes et lache sa nuque sur le dos

                          les officiels ne se regarde pas mais les gens le voient comme des voyoux alors qu'ils ne le font pas express manque de l'éducation c'est tout...

                          mais ya des gens serieux éduqué qu'on voit pas...

                          Commentaire


                          • #14
                            Il faut être attentif. L'enthousiasme de ces dernières semaines dans les rues des villes algériennes rappelle aussi celui des manifestations d'octobre 1988,
                            ca part mal
                            Le reste suit

                            Commentaire


                            • #15
                              Gilles Kepel n'est absolument pas crédible.

                              Il n'est spécialiste de rien du tout, si ce n'est de chercher l'argent et la notoriété auprès de ses maîtres qui détiennent le pouvoir réel.. .

                              Conseil à mes compatriotes : ne publiez pas et ne lisez pas ce genre de saletés .

                              Gardez le cap, et faites comme le dit l'adage: les chiens aboient er la caravane passe.
                              J'ai appris que le courage n 'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre. Nelson Mandela

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