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reporters.dz
Par SALIM KOUDIL - 21 mars 2019
Si depuis quelques semaines l’Algérie est au cœur de l’actualité internationale, ce n’est pas uniquement à cause de la particularité pacifique de ces mouvements de protestation déclenchés le 22 février dernier. L’attention est également tournée vers les risques encourus sur la production énergétique du pays, et ainsi d’éventuelles perturbations sur les marchés pétroliers mondiaux. La dernière information sur la volteface de « Exxon Mobil » en est la meilleure expression. La Major américaine, et suite aux manifestations en Algérie, a ainsi décidé de suspendre les discussions avec Sonatrach pour développer un champ gazier dans le bassin d’Ahnet (sud-ouest). Le premier média à avoir donné l’information était le quotidien financier américain, « The Wall Street Journal », le 18 mars dernier. Dans un article intitulé « La tourmente politique algérienne jette un doute dans les transactions pétrolières et gazières », l’auteur Benoit Faucon (Grand Reporter du journal, et co-auteur, en 2017, avec le journaliste français, Clément Fayol, du livre-enquête « Un cartel nommé Daech ») indique qu’ «au cours des dernières semaines Exxon Mobil Corp a suspendu la signature d’un accord préliminaire avec Sonatrach ».
Capture écran de l’article de « Wall Street Journal » dans son édition du 18 mars 2019
Le journaliste ajoutera que d’autres multinationales, -en citant le groupe pétrolier britannique de BP et les norvégiens d’ Equinor-, pourraient prendre la même décision que la Major américaine.
Deux jours plus tard, l’article de « The Wall Street Journal », Reuters entre en jeu. Dans une dépêche datée du 20 mars (soit hier), l’agence britannique confirmait l’information du quotidien américain, en donnant plus de détails. Cette fois, il est précisé qu’ « Exxon Mobil » a pris cette décision de suspension (l’agence a ajouté « du moins temporairement ») du contrat préliminaire, non pas «au cours des dernières semaines » mais depuis seulement quelques jours. En citant des sources proches des négociations entre les deux parties (la Major américaine et Sonatrach), Reuters indique que la semaine dernière une réunion a eu lieu à Houston, au Texas (Etats-Unis). Les représentants de Sonatrach et « d’Exxon Mobil » devaient approfondir leurs discussions sur le développement du champ gazier se trouvant dans le bassin d’Ahnet.
Dépêche de l’agence Reuters du 20 mars 2019
Ce n’était pas la première rencontre entre les deux parties. D’autres échanges ont eu lieu auparavant et pas uniquement concernant ce « projet ». Un autre avait abouti il y a près d’une année. C’était le 9 mai 2018 avec l’accord signé entre Sonatrach et Esso Italiana (filiale d’Exxon Mobil) pour l’acquisition (qui a coûté à la compagnie algérienne 570 millions de dollars) de la raffinerie d’Augusta (Sicile) et de trois terminaux pétroliers.
Le retrait annoncé par « Exxon Mobil » donne plus de poids à l’appel lancé il y a quelques jours par l’expert pétrolier algérien, Mourad Preure, sur les risques encourus en cas de perturbation.
De son côté, le quotidien arabophone El Khabar , dans son édition de ce jeudi, démentait le « gel » « d’Exxon Mobil » d’une «transaction» avec Sonatrach « qui devait être signée aux États-Unis ». En citant un « dirigeant » de la compagnie pétrolière, l’auteur de l’article (selon sa source) indique que l’information reprise par plusieurs médias était fausse puisque « tous les contrats de Sonatrach sont signés en Algérie et non à l’étranger ». Pourtant celui établi avec la filiale d’Exxon, en mai dernier, avait été conclu à…Rome.
Par SALIM KOUDIL - 21 mars 2019
Si depuis quelques semaines l’Algérie est au cœur de l’actualité internationale, ce n’est pas uniquement à cause de la particularité pacifique de ces mouvements de protestation déclenchés le 22 février dernier. L’attention est également tournée vers les risques encourus sur la production énergétique du pays, et ainsi d’éventuelles perturbations sur les marchés pétroliers mondiaux. La dernière information sur la volteface de « Exxon Mobil » en est la meilleure expression. La Major américaine, et suite aux manifestations en Algérie, a ainsi décidé de suspendre les discussions avec Sonatrach pour développer un champ gazier dans le bassin d’Ahnet (sud-ouest). Le premier média à avoir donné l’information était le quotidien financier américain, « The Wall Street Journal », le 18 mars dernier. Dans un article intitulé « La tourmente politique algérienne jette un doute dans les transactions pétrolières et gazières », l’auteur Benoit Faucon (Grand Reporter du journal, et co-auteur, en 2017, avec le journaliste français, Clément Fayol, du livre-enquête « Un cartel nommé Daech ») indique qu’ «au cours des dernières semaines Exxon Mobil Corp a suspendu la signature d’un accord préliminaire avec Sonatrach ».
Capture écran de l’article de « Wall Street Journal » dans son édition du 18 mars 2019
Le journaliste ajoutera que d’autres multinationales, -en citant le groupe pétrolier britannique de BP et les norvégiens d’ Equinor-, pourraient prendre la même décision que la Major américaine.
Deux jours plus tard, l’article de « The Wall Street Journal », Reuters entre en jeu. Dans une dépêche datée du 20 mars (soit hier), l’agence britannique confirmait l’information du quotidien américain, en donnant plus de détails. Cette fois, il est précisé qu’ « Exxon Mobil » a pris cette décision de suspension (l’agence a ajouté « du moins temporairement ») du contrat préliminaire, non pas «au cours des dernières semaines » mais depuis seulement quelques jours. En citant des sources proches des négociations entre les deux parties (la Major américaine et Sonatrach), Reuters indique que la semaine dernière une réunion a eu lieu à Houston, au Texas (Etats-Unis). Les représentants de Sonatrach et « d’Exxon Mobil » devaient approfondir leurs discussions sur le développement du champ gazier se trouvant dans le bassin d’Ahnet.
Dépêche de l’agence Reuters du 20 mars 2019
Ce n’était pas la première rencontre entre les deux parties. D’autres échanges ont eu lieu auparavant et pas uniquement concernant ce « projet ». Un autre avait abouti il y a près d’une année. C’était le 9 mai 2018 avec l’accord signé entre Sonatrach et Esso Italiana (filiale d’Exxon Mobil) pour l’acquisition (qui a coûté à la compagnie algérienne 570 millions de dollars) de la raffinerie d’Augusta (Sicile) et de trois terminaux pétroliers.
Le retrait annoncé par « Exxon Mobil » donne plus de poids à l’appel lancé il y a quelques jours par l’expert pétrolier algérien, Mourad Preure, sur les risques encourus en cas de perturbation.
De son côté, le quotidien arabophone El Khabar , dans son édition de ce jeudi, démentait le « gel » « d’Exxon Mobil » d’une «transaction» avec Sonatrach « qui devait être signée aux États-Unis ». En citant un « dirigeant » de la compagnie pétrolière, l’auteur de l’article (selon sa source) indique que l’information reprise par plusieurs médias était fausse puisque « tous les contrats de Sonatrach sont signés en Algérie et non à l’étranger ». Pourtant celui établi avec la filiale d’Exxon, en mai dernier, avait été conclu à…Rome.