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Conjoncture politique : Chronique d’une semaine à rebondissements

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  • Conjoncture politique : Chronique d’une semaine à rebondissements

    reporters.dz
    Par NAZIM BRAHIMI - 20 mars 2019


    La semaine qui s’écoule aura manifestement connu une animation intense enclenchée par la journée du vendredi 15 mars marquée par une large manifestation de rue à travers les quatre coins du pays pour réclamer un changement du système en place survenue au lendemain de la conférence de presse animée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui et son adjoint Ramtane Lamamra. En attendant d’observer la rue ce vendredi 22 mars, que peut-on retenir des derniers jours sur le champ politique ?

    De cause à effet, la prestation du duo n’a pas infléchi le mouvement populaire qui a exprimé, à travers les mots d’ordre des manifestants, son insatisfaction des réponses apportées par le pouvoir politique, y compris celle du président de la République portant sur son renoncement à briguer un 5e mandat et l’annonce de la tenue de la «conférence nationale inclusive » en vue d’une sortie de crise. Le rejet ainsi formulé par la rue à l’offre politique de l’Exécutif sera renforcé par les postures de refus exprimé par la communauté universitaire, par la voie notamment du syndicat des enseignants de l’enseignement supérieur, mais aussi par les étudiants organisés en collectifs au sein des facultés et des résidences nonobstant la décision de la tutelle décrétant les vacances du printemps avant l’heure.
    Signe de leur détermination à faire entendre leur voix, médecins, étudiants et autres catégories sociales ont marché et réitéré leur désir de changement.
    Les partis de l’opposition, comme attendu, n’avaient pas mis beaucoup de temps pour décrier la feuille de route du gouvernement qu’ils ont critiquée, chacun à sa manière. Parallèlement, le Conseil constitutionnel – institution de première importance dans toute opération électorale a acté le report de l’élection présidentielle décidé par le président de la République.
    S’en est suivi une autre journée qui a permis de voir un mouvement populaire qui garde intactes ses capacités de mobilisation alors que le nouvel Exécutif donnait des signes précoces de toute la difficulté à gérer la situation au moment où des partis politiques persistent dans leur rejet de l’offre du pouvoir. Ces formations politiques s’efforçaient, dans ce sens, à formuler des propositions et autres plans de sortie de crise qui n’ont pas eu une véritable incidence sur les évènements. La vie politique qui semblait s’accélérer révéla cependant, au milieu de la semaine, des entités qui se cherchent soit des animateurs soit un cap politique.
    C’est le cas du duo Bedoui-Lamamra qui n’arrivait à composer un staff gouvernemental pour faire face à la situation délicate du pays. Les partis, associations, organisations syndicales sollicités pour faire partie du gouvernement ont tous répondu par la négative jusqu’à mettre le Premier ministre dans l’embarras. C’est aussi le cas du mouvement populaire autour duquel se posa la question de savoir s’il fallait le doter d’une direction ou pas.
    C’est également le cas de certaines formations politiques traversées par des malaises organiques à l’image du pugilat auquel a tourné, hier, une réunion du FLN et les déclarations confuses des premiers responsables du RND.
    Pas loin des appareils politiques, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) sera, à son tour, éclaboussée par des signes de contestation de son premier responsable, Abdelmadjid Sidi Said.
    C’est dans ce brouhaha politique qu’intervient, une nouvelle fois, le président Bouteflika dans une adresse au peuple à l’occasion de la célébration de la Journée de la victoire coïncidant avec le 19 mars de chaque année. Dans sa lettre, le Premier magistrat du pays a voulu rassurer l’opinion et maintenir sa feuille de route articulée autour de la « conférence nationale inclusive » dont il annonce sa tenue « dans un très proche avenir », sonnant ainsi l’engagement du pays dans une véritable course contre la montre alors que l’Exécutif devant œuvrer à une solution se fait encore désirer. Ce qui est synonyme de pression sur le successeur d’Ahmed Ouyahia à la tête du Gouvernement.
    De son côté et à partir de Tindouf que Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’ANP, a soutenu qu’il y a une solution pour chaque problème. «Toute personne sage et circonspecte est consciente, de par son patriotisme et sa clairvoyance, que pour chaque problème existe une solution, voire plusieurs, car les problèmes, aussi complexes qu’ils soient, trouveront indéniablement une solution convenable, voire adéquate », a-t-il indiqué en faisant part de sa conviction qu’un sens aiguisé de responsabilité « est requis pour apporter ces solutions au moment propice…».
    Pour sa part, Ramtane Lamamra, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, s’est lancé depuis lundi dans un périple diplomatique pour expliquer, dans les capitales occidentales, en quoi consiste le plan de sortie de crise formulé par le chef de l’Etat.
    A Rome, Lamamra a souligné que «ceux qui observent de loin notre réalité, ont le sentiment qu’il se développe une situation potentiellement porteuse de risques », rassurant les partenaires internationaux de l’Algérie.
    «Nous rassurons nos partenaires et nous les invitons à continuer à développer notre partenariat mutuellement avantageux et à faire le travail diplomatique normal d’informations mutuelles, mais prenons garde à ce que des forces occultes, des ONG et des individus développent des intentions d’ingérence et d’intervention dans nos affaires internes», a-t-il relevé.
    A Moscou, deuxième étape de sa tournée, Lamamra s’est dit « content d’entendre de la part de M. Lavrov que la Russie était consciente du moment que traverse notre pays et qu’elle considérait que ce qui se passait comme étant une affaire interne à l’Algérie ».
    La semaine qui s’écoule aura également été marquée par cette obscure initiative lancée par d’anciens dirigeants de l’ex-FIS qui, au détour d’une «plateforme pour le changement» ont berné d’autres leaders politiques des courants démocratiques signataires d’un document dont ils ignoraient, se défendent-ils, l’origine et donc les objectifs recherchés. Saugrenue, l’initiative n’a pas suscité d’adhérents et de partisans sur les réseaux sociaux.
    Bien au contraire, ses initiateurs ont été copieusement critiqués par les internautes qui s’interrogent sur les mobiles d’une telle proposition.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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