En Algérie, y a-t-il un «risque» de prise du pouvoir par les islamistes ou d'une émigration massive vers l'Europe? Ce ne sont que des «épouvantails agités» par le pouvoir algérien pour demander le soutien de partenaires étrangers, estime Ali Ghediri, candidat à la présidentielle reportée de 2019. Entretien.
Premier candidat déclaré à la présidentielle d'avril 2019, aujourd'hui reportée, le Général major Ali Ghediri est un retraité de l'Armée nationale populaire (ANP), qu'il a quittée en 2015 après avoir dirigé pendant une dizaine d'années le département des ressources humaines.
Il se fait connaître du grand public algérien, en novembre 2018, en publiant une lettre aux aînés, appelant notamment à «refonder l'État national», et mettant en garde contre un «naufrage de l'Algérie». Cette lettre lui vaudra les remontrances de son ancienne hiérarchie militaire, qui lui reprocha de «graves dérives» et l'accusa de rouler pour «des cercles occultes» composés d'anciens militaires. Le 3 mars, il dépose sa candidature au Conseil constitutionnel, en appelant à «la rupture» avec «le système», et en prônant l'instauration d'«une deuxième république.»
Sputnik: Que vous inspire la récente tournée qu'a effectuée le vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, à l'étranger?
Ali Ghediri: «Le moins que l'on puisse dire est que c'est une tournée qui étonne un peu. D'habitude, les Algériens —et tous les régimes politiques qui se sont succédé au pouvoir- ont toujours fait montre d'une certaine jalousie au regard de leurs problèmes internes, en refusant d'en faire un enjeu international. Or, en ce moment, au lieu de parler entre Algériens, on envoie des émissaires pour recueillir l'avis ou le soutien de pays amis ou de partenaires étrangers. C'est une nouveauté dans la pratique politique algérienne.»
Sputnik: D'autant plus étonnant, diriez-vous, que c'est le pouvoir lui-même qui avait brandi le spectre de l'ingérence étrangère au début des manifestations?
Ali Ghediri: «Ce problème de l'ingérence est le leitmotiv du pouvoir algérien depuis la nuit des temps. Quand ça ne marche pas ici, c'est "la main étrangère" et c'est toujours l'opposition qui est pointée du doigt, que l'on accuse d'être le relais, le prolongement ou le supplétif des étrangers. Maintenant, c'est tout à fait le contraire qui se produit. C'est le pouvoir qui s'adresse à l'étranger. Dès lors, l'opposition est en droit d'accuser le pouvoir de ce dont on l'accusait par le passé, à savoir de chercher le soutien étranger.»
Sputnik: Le site d'information TSA a révélé que M. Lamamra a cherché le soutien des Allemands et des Italiens en brandissant deux risques. Celui d'une «prise de pouvoir par les islamistes» et celui d'«une émigration massive vers l'Europe»…
Ali Ghediri: «Le pouvoir n'a eu de cesse d'agiter l'épouvantail islamiste pour dissuader les Algériens de descendre dans la rue, au prétexte que l'on pourrait repasser les mauvais moments connus dans les années 1990 [décennie noire, ndlr]. Ce qu'il y a lieu de rappeler, en l'espèce, est un constat: l'islamisme a été vaincu militairement et politiquement.
Les islamistes ont compris qu'ils n'ont de place dans cette Algérie qu'en se conformant à l'ordre établi. C'est bien dans la démocratie qu'ils peuvent jouir de la liberté politique, sans pour autant chercher à imposer, par la violence, leur point de vue au reste de la population. C'est une question réglée. Nous l'avons fait dans la violence et dans le sang, mais nous l'avons réglée.
Le pouvoir a instrumentalisé à l'infini cette question. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une situation où toute la population algérienne est descendue dans la rue. Certains rapports de presse évaluent le nombre des manifestants à des millions et d'islamistes il n'y en a point! Cela ne veut pas dire que l'on doit baisser la garder ou que l'on ne doit pas rester vigilants. Il n'en demeure pas moins qu'objectivement, c'était beaucoup plus un alibi pour limiter le droit des manifestants à la contestation, et dont le pouvoir a usé et abusé.»
Sputnik: Et sur la question migratoire?
Ali Ghediri: «L'Algérie n'a pas été un grand fournisseur de migrants vers l'Europe dans les années 1990, c'est-à-dire, au pic de la violence et alors que le sang coulait. L'immigration ne s'est accentuée en atteignant des proportions inquiétantes que depuis que Bouteflika est là. Malgré l'aisance financière et toutes les conditions favorables dont disposait le pouvoir, les Algériens s'étaient mis à quitter le pays en masse sur des embarcations de fortune. Donc, la source de l'immigration, c'est la politique du pouvoir. On remarque aussi que, depuis le début des manifestations, les flux migratoires ont drastiquement baissé. Il y a donc matière à relativiser les choses.»
Sputnik: Depuis vendredi 15 mars, on commence à spéculer sur un départ imminent du Président. Ce départ, à votre avis, est-il inéluctable?
Ali Ghediri: «Je prie Dieu pour que la raison l'emporte sur les ambitions et l'entêtement! Si le pouvoir a en vue l'intérêt de l'Algérie, le mieux est qu'il parte, qu'il respecte les dispositions constitutionnelles, sans prolongation de mandat, pour éviter de mener le pays vers une issue qui ne saurait être souhaitable. Ce que je souhaite, c'est qu'il entende raison et qu'il parte dans les meilleurs délais, pour laisser les choses suivre leur cours dans la légalité. Au-delà du 28 avril, le mandat qui lui a conféré une certaine légitimité populaire ne sera plus de mise. En vertu de quoi continuera-t-il à se maintenir?»
Sputnik: Ces derniers temps, la tonalité des soutiens traditionnels de M. Bouteflika s'est faite plus nuancée. Est-ce un mea culpa ou des déclarations motivées par l'imminence d'un départ qu'ils voient venir?
Ali Ghediri: «Soyons optimistes et espérons que la contagion de la raison commence à l'emporter sur les ambitions et les envies des uns et des autres.»
Sputnik: Il y a quand même une prudence, chez les uns et les autres, notamment les opposants, à prêter à l'armée autre chose que l'exercice de ses «fonctions constitutionnelles» stricto sensu. Pour vous, l'ANP a quand même voix «politique» au chapitre dans l'actuelle crise?
Ali Ghediri: «C'est plutôt un conseil donnée par l'opposition et d'autres à ceux qui commandent l'institution militaire, pour lui dire de se limiter à son rôle, ou, si elle doit intervenir, alors qu'elle le fasse dans le cadre d'un respect de la Constitution, en aidant les Algériens à obtenir ce qu'ils demandent. C'est beaucoup plus un conseil donné qu'une prudence exprimée. Les Algériens ne demandent à l'Armée qu'à se limiter à son rôle constitutionnel et à se mêler de ses affaires.»
Sputnik: Aider les Algériens à obtenir ce qu'ils veulent dans le respect de la Constitution. Techniquement, cela pourrait se traduire comment?
Ali Ghediri: «Pour que le pouvoir actuel ne continue plus, comme il le fait, à s'adosser à la légitimité des baïonnettes pour rester.»
Sputnik: C'est-à-dire, que l'armée pourrait, par exemple, conseiller publiquement le Président de quitter le pouvoir au terme de son mandat? C'est quelque chose qui est envisageable d'après vous?
Ali Ghediri: «à tout le moins, ne pas le soutenir et déclarer que la Constitution doit être respectée. Et c'est un peu ce qui a été fait et qui a engagé le pouvoir à aller vers des élections, parce qu'au début il s'est prononcé sur la prolongation par des artifices anticonstitutionnels.»
Sputnik: On dit aujourd'hui qu'il existe trois courants au sein de l'armée. Une partie de l'État major qui soutiendrait encore M. Bouteflika, un autre courant fait de jeunes officiers plutôt apolitiques, et puis un autre, qui serait disposée à vous apporter son soutien…
Ali Ghediri: «Il faut que j'y sois pour pouvoir donner une réponse. Or, je n'y suis plus! Mais que j'y sois ou pas, l'armée doit jouer son rôle constitutionnel et se limiter à ce rôle. Elle n'a à soutenir ni Bouteflika, ni X, ni Y. Elle doit juste soutenir le peuple. Elle porte, dans son nom, l'adjectif "populaire". Elle doit jouer son rôle d'armée populaire nationale.»
Sputnik: C'est bien le rôle qu'elle est actuellement en train de jouer?
Ali Ghediri: «Jusqu'à présent, on n'a pas de preuve tangible que l'armée pourrait s'impliquer dans un sens autre que celui prévu par la loi fondamentale. J'espère ne pas me tromper.»
Sputnik: Pour parler plus précisément de votre candidature, elle avait été annoncée bien avant la naissance de ce mouvement de contestation. À l'époque, vous croyiez vraiment à vos chances de l'emporter sur le candidat sortant du pouvoir?
Ali Ghediri: «Vous faites bien de me poser cette question maintenant. Je me rappelle qu'on me l'avait posée début février, quand je tenais ma première conférence de presse. On m'a demandé sur qui je m'appuyais pour soutenir ma candidature. J'avais répondu: "je m'appuie sur le peuple" parce que j'y crois. Certains y ont vu de la naïveté politique. Mais moi, je croyais à la vivacité de ce peuple, alors que d'autres ont décidé de sa mort et l'ont enterré.
J'avais dit que je croyais en ce peuple et dans mon programme résumé en deux mots: une deuxième République et la rupture avec le système qui a prévalu jusqu'à ce jour. Force est de constater que j'avais eu raison. Maintenant, je constate que même le pouvoir a repris à son compte les slogans de deuxième République et de rupture. Je m'en félicite.»
Sputnik: On a effectivement coutume de s'appuyer sur une machine électorale, mais vous, vous êtes présenté en indépendant, sans appareil pour vous soutenir…
Ali Ghediri: «J'avais en fait une machine superbe. C'était la machine populaire! Je comptais bien la mettre en marche au bon moment. Si elle s'est ébranlée avant, c'est tant mieux!»
Premier candidat déclaré à la présidentielle d'avril 2019, aujourd'hui reportée, le Général major Ali Ghediri est un retraité de l'Armée nationale populaire (ANP), qu'il a quittée en 2015 après avoir dirigé pendant une dizaine d'années le département des ressources humaines.
Il se fait connaître du grand public algérien, en novembre 2018, en publiant une lettre aux aînés, appelant notamment à «refonder l'État national», et mettant en garde contre un «naufrage de l'Algérie». Cette lettre lui vaudra les remontrances de son ancienne hiérarchie militaire, qui lui reprocha de «graves dérives» et l'accusa de rouler pour «des cercles occultes» composés d'anciens militaires. Le 3 mars, il dépose sa candidature au Conseil constitutionnel, en appelant à «la rupture» avec «le système», et en prônant l'instauration d'«une deuxième république.»
Sputnik: Que vous inspire la récente tournée qu'a effectuée le vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, à l'étranger?
Ali Ghediri: «Le moins que l'on puisse dire est que c'est une tournée qui étonne un peu. D'habitude, les Algériens —et tous les régimes politiques qui se sont succédé au pouvoir- ont toujours fait montre d'une certaine jalousie au regard de leurs problèmes internes, en refusant d'en faire un enjeu international. Or, en ce moment, au lieu de parler entre Algériens, on envoie des émissaires pour recueillir l'avis ou le soutien de pays amis ou de partenaires étrangers. C'est une nouveauté dans la pratique politique algérienne.»
Sputnik: D'autant plus étonnant, diriez-vous, que c'est le pouvoir lui-même qui avait brandi le spectre de l'ingérence étrangère au début des manifestations?
Ali Ghediri: «Ce problème de l'ingérence est le leitmotiv du pouvoir algérien depuis la nuit des temps. Quand ça ne marche pas ici, c'est "la main étrangère" et c'est toujours l'opposition qui est pointée du doigt, que l'on accuse d'être le relais, le prolongement ou le supplétif des étrangers. Maintenant, c'est tout à fait le contraire qui se produit. C'est le pouvoir qui s'adresse à l'étranger. Dès lors, l'opposition est en droit d'accuser le pouvoir de ce dont on l'accusait par le passé, à savoir de chercher le soutien étranger.»
Sputnik: Le site d'information TSA a révélé que M. Lamamra a cherché le soutien des Allemands et des Italiens en brandissant deux risques. Celui d'une «prise de pouvoir par les islamistes» et celui d'«une émigration massive vers l'Europe»…
Ali Ghediri: «Le pouvoir n'a eu de cesse d'agiter l'épouvantail islamiste pour dissuader les Algériens de descendre dans la rue, au prétexte que l'on pourrait repasser les mauvais moments connus dans les années 1990 [décennie noire, ndlr]. Ce qu'il y a lieu de rappeler, en l'espèce, est un constat: l'islamisme a été vaincu militairement et politiquement.
Les islamistes ont compris qu'ils n'ont de place dans cette Algérie qu'en se conformant à l'ordre établi. C'est bien dans la démocratie qu'ils peuvent jouir de la liberté politique, sans pour autant chercher à imposer, par la violence, leur point de vue au reste de la population. C'est une question réglée. Nous l'avons fait dans la violence et dans le sang, mais nous l'avons réglée.
Le pouvoir a instrumentalisé à l'infini cette question. Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une situation où toute la population algérienne est descendue dans la rue. Certains rapports de presse évaluent le nombre des manifestants à des millions et d'islamistes il n'y en a point! Cela ne veut pas dire que l'on doit baisser la garder ou que l'on ne doit pas rester vigilants. Il n'en demeure pas moins qu'objectivement, c'était beaucoup plus un alibi pour limiter le droit des manifestants à la contestation, et dont le pouvoir a usé et abusé.»
Sputnik: Et sur la question migratoire?
Ali Ghediri: «L'Algérie n'a pas été un grand fournisseur de migrants vers l'Europe dans les années 1990, c'est-à-dire, au pic de la violence et alors que le sang coulait. L'immigration ne s'est accentuée en atteignant des proportions inquiétantes que depuis que Bouteflika est là. Malgré l'aisance financière et toutes les conditions favorables dont disposait le pouvoir, les Algériens s'étaient mis à quitter le pays en masse sur des embarcations de fortune. Donc, la source de l'immigration, c'est la politique du pouvoir. On remarque aussi que, depuis le début des manifestations, les flux migratoires ont drastiquement baissé. Il y a donc matière à relativiser les choses.»
Sputnik: Depuis vendredi 15 mars, on commence à spéculer sur un départ imminent du Président. Ce départ, à votre avis, est-il inéluctable?
Ali Ghediri: «Je prie Dieu pour que la raison l'emporte sur les ambitions et l'entêtement! Si le pouvoir a en vue l'intérêt de l'Algérie, le mieux est qu'il parte, qu'il respecte les dispositions constitutionnelles, sans prolongation de mandat, pour éviter de mener le pays vers une issue qui ne saurait être souhaitable. Ce que je souhaite, c'est qu'il entende raison et qu'il parte dans les meilleurs délais, pour laisser les choses suivre leur cours dans la légalité. Au-delà du 28 avril, le mandat qui lui a conféré une certaine légitimité populaire ne sera plus de mise. En vertu de quoi continuera-t-il à se maintenir?»
Sputnik: Ces derniers temps, la tonalité des soutiens traditionnels de M. Bouteflika s'est faite plus nuancée. Est-ce un mea culpa ou des déclarations motivées par l'imminence d'un départ qu'ils voient venir?
Ali Ghediri: «Soyons optimistes et espérons que la contagion de la raison commence à l'emporter sur les ambitions et les envies des uns et des autres.»
Sputnik: Il y a quand même une prudence, chez les uns et les autres, notamment les opposants, à prêter à l'armée autre chose que l'exercice de ses «fonctions constitutionnelles» stricto sensu. Pour vous, l'ANP a quand même voix «politique» au chapitre dans l'actuelle crise?
Ali Ghediri: «C'est plutôt un conseil donnée par l'opposition et d'autres à ceux qui commandent l'institution militaire, pour lui dire de se limiter à son rôle, ou, si elle doit intervenir, alors qu'elle le fasse dans le cadre d'un respect de la Constitution, en aidant les Algériens à obtenir ce qu'ils demandent. C'est beaucoup plus un conseil donné qu'une prudence exprimée. Les Algériens ne demandent à l'Armée qu'à se limiter à son rôle constitutionnel et à se mêler de ses affaires.»
Sputnik: Aider les Algériens à obtenir ce qu'ils veulent dans le respect de la Constitution. Techniquement, cela pourrait se traduire comment?
Ali Ghediri: «Pour que le pouvoir actuel ne continue plus, comme il le fait, à s'adosser à la légitimité des baïonnettes pour rester.»
Sputnik: C'est-à-dire, que l'armée pourrait, par exemple, conseiller publiquement le Président de quitter le pouvoir au terme de son mandat? C'est quelque chose qui est envisageable d'après vous?
Ali Ghediri: «à tout le moins, ne pas le soutenir et déclarer que la Constitution doit être respectée. Et c'est un peu ce qui a été fait et qui a engagé le pouvoir à aller vers des élections, parce qu'au début il s'est prononcé sur la prolongation par des artifices anticonstitutionnels.»
Sputnik: On dit aujourd'hui qu'il existe trois courants au sein de l'armée. Une partie de l'État major qui soutiendrait encore M. Bouteflika, un autre courant fait de jeunes officiers plutôt apolitiques, et puis un autre, qui serait disposée à vous apporter son soutien…
Ali Ghediri: «Il faut que j'y sois pour pouvoir donner une réponse. Or, je n'y suis plus! Mais que j'y sois ou pas, l'armée doit jouer son rôle constitutionnel et se limiter à ce rôle. Elle n'a à soutenir ni Bouteflika, ni X, ni Y. Elle doit juste soutenir le peuple. Elle porte, dans son nom, l'adjectif "populaire". Elle doit jouer son rôle d'armée populaire nationale.»
Sputnik: C'est bien le rôle qu'elle est actuellement en train de jouer?
Ali Ghediri: «Jusqu'à présent, on n'a pas de preuve tangible que l'armée pourrait s'impliquer dans un sens autre que celui prévu par la loi fondamentale. J'espère ne pas me tromper.»
Sputnik: Pour parler plus précisément de votre candidature, elle avait été annoncée bien avant la naissance de ce mouvement de contestation. À l'époque, vous croyiez vraiment à vos chances de l'emporter sur le candidat sortant du pouvoir?
Ali Ghediri: «Vous faites bien de me poser cette question maintenant. Je me rappelle qu'on me l'avait posée début février, quand je tenais ma première conférence de presse. On m'a demandé sur qui je m'appuyais pour soutenir ma candidature. J'avais répondu: "je m'appuie sur le peuple" parce que j'y crois. Certains y ont vu de la naïveté politique. Mais moi, je croyais à la vivacité de ce peuple, alors que d'autres ont décidé de sa mort et l'ont enterré.
J'avais dit que je croyais en ce peuple et dans mon programme résumé en deux mots: une deuxième République et la rupture avec le système qui a prévalu jusqu'à ce jour. Force est de constater que j'avais eu raison. Maintenant, je constate que même le pouvoir a repris à son compte les slogans de deuxième République et de rupture. Je m'en félicite.»
Sputnik: On a effectivement coutume de s'appuyer sur une machine électorale, mais vous, vous êtes présenté en indépendant, sans appareil pour vous soutenir…
Ali Ghediri: «J'avais en fait une machine superbe. C'était la machine populaire! Je comptais bien la mettre en marche au bon moment. Si elle s'est ébranlée avant, c'est tant mieux!»
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