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Kamel Daoud - Rien n’est encore gagné

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  • Kamel Daoud - Rien n’est encore gagné

    (1) Le coût économique de l’immobilisme du régime va être important. Chaque jour qui passe a sa facture énorme. Ce régime va s’écrouler et nous laisser ses ardoises. Les grosses factures de ses protégés hommes d’affaires. L’annonce d’une dévaluation et d’une inflation monstrueuses que l’on va payer dans quelques mois. Les mœurs de ses mille et un Melzi et Haddad qui ont servi à blanchir son argent noir. La monnaie de singe d’Ouyahia.
    La facture économique va être importante. L’economie du pays est à l’arrêt. Il nous faut faire plus vite. Ce temps mort nous coûte déjà. Il ne s’agit pas seulement des valises qui partent mais de l’économie entière qui est sur cale. Il faut accélérer. Nous étions enfermés dans nos maisons par ce régime. Il ne faut pas qu’il nous enferme dans la rue. Pacifisme mais aussi pression. La prédation de ce gang et de ses lois sur mesure ont été énormes. Incroyables. Il nous faut du temps pour revoir les lois et exiger des comptes. Et ce temps nous ne l’avons presque pas.

    (2) Manifester encore et encore n’est pas inutile. Nous nous y sommes rencontrés. Nous y sommes enfin nés à nos différences. Nous y avons retrouvé la propriété du pays. Chaque vendredi nous retrouvons la joie et la liberté. Nous y goûtons enfin. Nous consolidons une reconquête fragile. Nous pesons. Nous y pensons à voix si haute. Pour le moment c’est le seul parlement que nous avons. La seule fête possible. Le seul endroit de retrouvailles. Il faut donc continuer. Le régime aime tuer le temps et nous nous savons le faire revivre. Nous avons appris à marcher dans un seul sens. Et à la même heure. C’est le début possible d’une nation. Il faut encore marcher. Quelque chose se construit.

    (3) Rien n’est encore gagné. Que l’on déplace les manifestations du vendredi vers un autre jour de semaine et on verra la machine du Régime punir, licencier, suspendre des salaires et affamer des algériens. Les juges qui soutiennent cette révolution en font l’expérience depuis quelques jours. Les vingt ans de Bouteflika et des siens ont profondément gangrené l’administration et les institutions. Il va falloir des années pour désencanailler. Aujourd’hui encore, on peut entendre, avec l’accent d’une région du pays,des phrases genre « je suis le protégé de Nasser » dans des directions entières de la Formation Professionnelle parce que l’un des frères de Bouteflika y était secrétaire général. A Mostaganem c’est devenu, chez certains, une sorte de slogan pour stopper des dépôts de plainte des employés, cacher les affaires de harcèlement sexuel ou d’agression physique contre des femmes, trafiquer et corrompre. Ce même slogan a été utilisé pour menacer les manifestants dans ce secteur ces jours-ci. Les centaines de « c’est l’homme de Said !» et les « je suis protégé et nommé par Nasser » font encore beaucoup de mal et ralentissent le changement. Il ne faut pas l’oublier. Des algériennes et des algériens leur font face dans la solitude.

    (4) Si le Régime mise sur l'essoufflement, c'est que la constance des manifestants lui fait mal. Elle est dangereuse. (K-D 23 Mars 2019)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Biensûr que rien n'est encore gagné. Il ne faut surtout pas sous-estimer la soif de pouvoir et la corruption des mafieux du clan Bouteflika et du cartel ANP/FLN. Ces sinistres mafieux vont user de toutes les magouilles imaginables pour manipuler et diviser les Algériens dans le but de continuer à s'accrocher au pouvoir et de protéger leurs intérêts financiers.

    Le fait que le mafieux zombie Bouteflika soit encore au sommet du pouvoir illustre à lui seul l'énorme ampleur des graves maux qui gangrènent l'Algérie à tous les niveaux d'un Etat algérien qui n'est rien d'autre qu'une véritable mafia (corruption, clientélisme, népotisme, fraude...etc).

    Il faudra désormais que de jeunes algériens compétents et intègres se lancent dans la politique pour devenir les nouveaux leaders qui vont mobiliser et inspirer massivement le peuple algérien en faveur du vaste chantier de la modernisation, de la démocratisation et du développement de l'Algérie.

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