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EL MOUDJAHID--Débat contradictoire

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  • EL MOUDJAHID--Débat contradictoire

    Le plan de travail en sept points du Chef de l'État, en réponse aux aspirations légitimes des manifestations populaires, fait l'objet d'un large débat. On se rappelle que cette feuille de route, dans laquelle il renonce explicitement au cinquième mandat, en raison de son âge et de sa santé, et en vue d'éviter une impasse politique dont les conséquences sont imprévisibles, a été rendue publique, le lendemain de son retour de Genève.
    Pragmatique, sincère et réaliste, elle annonce et identifie les mécanismes par lesquels les réformes voulues par le peuple devraient être concrétisées, avec, notamment, comme pièce maîtresse, la tenue d'une conférence nationale indépendante de consensus qui décide des réformes et fixe la date de la présidentielle. Depuis, les propositions se sont multipliées, à la fois, sur la lecture à donner au mouvement citoyen qui s'exprime de manière sectorielle durant les jours de semaine, et nationale le jour de vendredi. Ce serait une lapalissade que de dire qu'il existe une pluralité de visions, œuvre d'un processus démocratique relativement récent dans notre pays, mais bien réel et palpable sur le terrain, malgré le déni de toutes les mémoires courtes qui renient tout aujourd'hui, et, surfant sur la vague protestataire, croient découvrir le sens de la liberté, non sans avoir accablé le peuple et sa jeunesse de tous les clichés et de toutes les outrances.
    Si l'opposition demeure divisée, entre partisans d'une courte transition de moins de six mois qui serait conduite par une instance présidentielle collégiale après la fin du mandat présidentiel actuel, et ceux qui estiment que le retour à la légalité par l'application de l'article 102 de la Constitution serait meilleure pour tous, il y a, bien entendu, ceux qui appellent à «l'auto-organisation» en «laissant le temps à la décantation», sans oublier ceux dont la formation traverse un moment difficile. Autrement dit, laisser la place au pourrissement. Quant aux formations de la majorité présidentielle, traversées par l'onde de choc du mouvement citoyen, elles laissent s’exprimer publiquement et librement leurs cadres. C'est du moins ce que laisse entendre le porte-parole du FLN, qui propose, pour gagner du temps, non pas la tenue de la conférence inclusive, pièce maîtresse du plan du travail du Chef de l'État, mais la mise en place de l'instance indépendante de contrôle des élections, l'amendement de la loi électorale, pour garantir la transparence des élections et élire d'abord un président de la République qui s'adressera au peuple. Toutefois, un communiqué du parti, rendu public hier en fin de journée, fait savoir que le plan de travail de sortie de crise du président Bouteflika demeure la référence qu’il soutient toujours, et notamment la tenue de la conférence inclusive. Il précise que si les cadres et les militants du parti contribuent au débat, c’est à la direction, à travers des communiqués officiels, de faire connaître sa position. C’était la même attitude adoptée, il y a quelque temps, par le RND, l’autre formation politique qui soutient le plan de travail du Chef de l’État, et dont le principal animateur, annoncé comme démissionnaire par une chaîne de télévision privée, vient de démentir la rumeur.
    Il est clair que l’on avance difficilement, mais on avance tout de même. Avec ces propositions qui donnent un éclairage sur le chemin qui nous reste à faire, il faudra faire triompher la raison sur la passion, et peut-être opter pour celle qui n'accentue pas davantage les divisions et ne prolonge pas indéfiniment une situation, qui, quoiqu'on dise et malgré le caractère patriotique, démocratique et pacifique des manifestations, n'en est pas moins sans risque sur la stabilité du pays.
    EL MOUDJAHID
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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