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Nationalisme ou patriotisme?

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  • Nationalisme ou patriotisme?

    «J'ai naturellement eu de l'amour pour le bien et l'honneur de ma patrie, et peu pour ce qu'on appelle la gloire».
    (Montesquieu)


    La levée des couleurs dans les établissements scolaires ouvre par la bande un débat clos depuis longtemps dans les grandes nations, hormis des résurgences canalisées et traitées au plan politique, par les élites, la société civile à travers les débats qui ne cessent jamais.

    La nation, la modernité, le patriotisme et le nationalisme, selon les approches, les intérêts économiques, les versants idéologiques, sont toujours et encore, partout, remis sur le tapis à propos de problématiques stratégiques ou de visions sectaires, archaïques, passéistes sinon rentières au plan symbolique. Faut-il ou pas lever les couleurs chaque matin à l'école ? Bien entendu, une telle question ne peut être tranchée sereinement, aujourd'hui, car il faut d'abord trouver les cadres officiels, non gouvernementaux et les réceptacles adéquats que sont des médias diversifiés, des universités apolitiques, des publications indépendantes et un climat politique permettant un dialogue permanent entre le pouvoir et l'opposition. Et là, il y a loin de la coupe aux lèvres.

    Les cadres supérieurs des secteurs privé et public qui défilent devant les tribunaux, jurent tous la main sur le coeur qu'ils sont de farouches nationalistes, ils assurent qu'ils sont fiers (sic!) de témoigner devant la justice en laquelle ils ont une absolue confiance. Passe pour cette fierté ridicule. Quant à la confiance, chacun est d'abord obligé de répondre à la convocation d'une juridiction. Tout le reste n'est que posture infantile, embarras souriants, sinon le reflet d'une crainte que l'on croyait ne jamais avoir parce que l'informatique est ringard ici, l'opacité maîtresse des transactions et l'impunité trop souvent accordée aux puissants du jour.

    Alors, nationalisme ou patriotisme à l'heure des grands ensembles dominateurs ? L'amalgame conscient sinon l'arrimage, chaque fois réactivé, à la légitimité révolutionnaire, aux «services rendus au pays», à la proximité du pouvoir à travers le clan, la famille, la région, l'argent, la force armée ou même la secte linguistique ou religieuse, brouille les cartes, faut-il être nationaliste ou patriote ? Peut-on être les deux à la fois, partout et tout le temps ? Vastes questions et en même temps attributs de mystifications, manifestation d'une logorrhée à travers laquelle les jeunes générations sont laissées sur le bord de la route.

    Effectivement, le nationalisme, trop souvent désuet et hors de propos, est devenu la priorité privée des restes d'une génération devant laquelle Bill Gates, un trust national, l'OMC ou le débat sur le nucléaire sont des OVNI propres à l'Occident judéo-chrétien dont il faut se prémunir faute de les comprendre, de les assumer, de les «nationaliser».

    Hisser les couleurs chaque matin à l'école est-il un acte patriotique ou nationaliste ? Les premiers concernés par la pratique sont des êtres humains qui sont loin d'avoir atteint la maturité, mais qui saisissent par bribes les échos qui parviennent des prétoires où se donnent rendez-vous des «nationalistes» fiers de témoigner. Ces enfants, futurs nationalistes ou patriotes, comment vivent-ils dans les établissements scolaires ? Le chauffage, le nombre d'élèves par classe, la bibliothèque, la maîtrise et surtout l'utilisation de l'informatique, les vacances, la nutrition, la prévention sanitaire, les contrôles médicaux, la qualité de l'enseignement et du logement familial sont-ils des problèmes réglés selon une bonne moyenne ? Certes, ces aspects sont complexes, difficiles à résoudre car, ils sont tributaires du développement global et harmonieux du pays, alors qu'il est si facile d'ordonner la levée du drapeau. Le respect des couleurs nationales et l'amour commencent, bien sûr, à la naissance, avec le biberon à l'intérieur du cocon familial qui est très loin d'atteindre les normes que fixent le bon sens, une bonne gouvernance et les conventions internationales, surtout ce qui concerne l'enfance et l'adolescence. Un enfant qui voit son père chômeur, fouiller dans une poubelle, rentrer la tête basse dans un taudis insalubre alors qu'il essaie d'étudier, les livres sur ses genoux, serait-il nationaliste ou patriote ? Ces concepts sont-ils audibles pour lui ?

    Enseigner les vertus patriotiques, le civisme, le respect des normes de l'environnement n'est pas à la portée de n'importe quel enseignant. Toutes ces valeurs sont injectées depuis le premier contact de l'enfant avec le monde extérieur, la sphère scolaire et ensuite dans la vie active qui peaufine un cursus sur la durée, avant son achèvement. Elles deviennent une culture que ne peut délivrer aucune levée de couleurs, vécue comme une corvée, une obligation tombée d'un haut dit «officiel» qui peut vouloir cacher d'énormes carences vécues par les parents et les élèves dans une nation. Celles-ci a aussi ses responsabilités envers l'enfant. Elle se «définit par une culture davantage que par une action économique, les entreprises visent le profil et la puissance autant que l'organisation rationnelle de la production, les consommateurs introduisent dans leurs choix des aspects des plus divers de leur personnalités à mesure que leur niveau de vie leur permet de satisfaire des besoins moins élémentaires et donc moins encadrés dans des règles et des statuts traditionnels».

    Alors, nationalisme ou patriotisme ? Ce qui est certain, c'est que les enfants, dans l'école algérienne, sont très loin de ces concepts, avec ou sans levée des couleurs, laquelle ne dit pas forcément ce que les nationalistes y mettent.

    Par Abdou B- Quotidien d'Oran


  • #2
    Le terme "nationalisme" est d'aprés moi, connoté d'un indice péjoratif. Il conduit à l'exclusion et inévitablement à une autre plaie qui s'appelle: le racisme. Dont il est quasiment synonyme. l'histoire universelle en regorge d'exemples (nazisme, fascisme, les diverses extrémes droites européennes actuelles...).
    Le patriotisme, c'est l'amour de la patrie.
    En Algérie: être nationaliste c'est s'identifier selectivement comme "arabe" excluant ainsi ceux qui ne rentrent pas dans ce moule.
    être patriote c'est s'identifier comme "Algérien" et faisant sienne l'histoire qui englobe: Massinissa, St Augustin, Ibn-Khaldoun, AEK el-Jazairi et Tayeb El-Watani....
    Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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