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Les avertissements de la Chine à destination des Etats-Unis

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  • Les avertissements de la Chine à destination des Etats-Unis

    Pékin s'inquiète des nouveaux projets militaires américains et le fait savoir: à sa manière, sur le plan financier et, plus clairement, en augmentant fortement ses budgets militaires.

    La 10ème Assemblée populaire nationale (APN, le parlement chinois) de Chine vient de clore, au Grand Palais du Peuple à Pékin, sa cinquième session, la dernière pendant son mandat de cinq ans. Présidée par Wu Bangguo, l'APN a réuni 2.890 députés après une session d'inauguration en présence des dirigeants de l'Etat chinois, le Président Hu Jintao, le 1er ministre, Wen Jiabao, Jia Qinglin, Zeng Qinghong, Huan Ju, Wu Guanzheng, Li Changchun et Luo Gan... Une session parlementaire comme les autres, au détail près que les élus représentaient 1,3 milliard d'électeurs ou d'ayants droit et qui débuta sur un évènement très significatif du nouveau cours de l'ordre mondial.

    Panique à la Bourse de Shanghai !

    Le jour même du discours inaugural de Wu Bangguo, des rumeurs de mesures contre la spéculation boursière ont fait chuter la Bourse de Shanghai de 8,8% en une journée, déclenchant une vague de ventes sur l'ensemble des marchés mondiaux. Les indices n'avaient pas subi un mouvement de cette ampleur depuis le 11 septembre 2001. Pour mémoire, la Chine avait cessé d'imposer les plus-values boursières en 1994 pour promouvoir ses marchés d'actions. Une telle opportunité a précipité les capitaux internationaux, déjà tentés par une main-d'oeuvre peu coûteuse et docile, et un marché qui connaît un taux de progression de 10% l'an depuis 1996. Cette disposition bénéficiait également aux particuliers chinois qui n'ont pas manqué eux aussi de profiter allègrement du dispositif. Une telle libéralité attise la colère d'une fraction, dite «conservatrice», du Parti communiste chinois pour qui la suppression de la fiscalité sur les plus-values ne paraît pas être l'aboutissement du marxisme.

    Les propriétaires d'actions craignaient donc que l'actuelle session de l'APN ne débouche sur le retour à une fiscalité un tant soit peu inquisitrice. L'annonce, la veille de l'ouverture de l'Assemblée, d'une mesure imposant dorénavant aux contribuables qui ont gagné 120.000 yuans ou plus (15.500 dollars) de déclarer leurs gains réalisés en Bourse a servi d'électrochoc. Panique générale ! Pourtant, les pouvoirs publics avaient pris la précaution de préciser que, si les gains devaient être déclarés, ils continuaient à ne pas être imposés...

    Le plus curieux fut que le mouvement de panique gagna les grandes places financières internationales: en quelques heures, Tokyo, Francfort, Paris, Londres, New York connurent de puissants mouvements baissiers. Chaotiques, les marchés boursiers ? C'est, en tout cas, l'explication de Nessim Aït-Kacimis. Pour ce chroniqueur boursier, «les marchés boursiers ont donné la semaine passée une parfaite illustration de la théorie du chaos en vogue chez les physiciens, qui relie et explique des événements apparemment sans liens directs - la fameuse image du vol d'un papillon en Asie qui déclenche l'apparition d'un cyclone dans le Texas. Il aura ainsi suffi d'un battement d'ailes à l'extrême périphérie des marchés boursiers mondiaux, à la très surévaluée Bourse de Shanghai en chute libre pour raisons internes, pour que toutes les places entament une baisse soudaine, généralisée et difficilement explicable».

    Shanghai est en effet une place éminemment spéculative et l'économie chinoise connaît des progrès très prometteurs. Mais, pour l'instant, le poids du PIB chinois (2.040 milliards d'E) n'est guère supérieur au PIB français (1.800 M. d'E).

    Comment alors expliquer cette vague de panique boursière dans le monde ? «Les conditions initiales étaient réunies pour que, en s'ajoutant les uns aux autres, une série d'événements d'inégale valeur (discours d'Alan Greenspan, chute du marché boursier chinois...) aient causé une correction brutale des Bourses mondiales, qui s'est prolongée», commentent ainsi les économistes du Crédit Agricole. Certes. Mais la réaction excessive des marchés est également à la hauteur des espérances que ceux-ci mettent, de façon quasi irrationnelle, dans le «grand bond en avant» de l'économie chinoise et de leurs craintes immenses en cas de revers.

    L'arme du dollar

    De nombreux experts craignent en effet un raidissement protectionniste de la part des autorités chinoises. Celui-ci a bien eu lieu. Il a été ainsi décidé de mettre fin à certains «privilèges» dont jouissaient jusqu'à présent les compagnies étrangères implantées en Chine, ces dernières étant imposées de 15% sur leurs bénéfices, contre 33% pour les entreprises chinoises. La nouvelle loi devrait fixer un barème de 25% pour tout le monde. De nombreuses entreprises étrangères font également mention des récentes difficultés rencontrées dans l'obtention de marchés publics ou dans la création de joint-ventures avec des sociétés chinoises.

    Le pouvoir central chinois veut en effet à la fois reprendre en main le marché intérieur chinois, et envoyer des signaux apaisants à son aile «conservatrice» inquiète de l'importance des dénationalisations, du poids croissant des entreprises étrangères dans le coeur économique chinois et de l'abandon par trop visible de pans entiers du secteur public. L'enjeu était d'autant plus grand pour Pékin que l'APN abordait un point délicat: il s'agit de définir le cadre légal de la propriété privée, un projet proposé sept fois et sept fois retiré de l'agenda de l'Assemblée en raison des dissensions provoquées par une telle évolution. Ce droit de propriété profite plus à la Chine d'en haut qu'à la Chine d'en bas. Et la déclaration du 1er ministre, Wen Jiabao, demandant l'arrêt des constructions de villas et de terrains de golf sur les terres agricoles, ne suffira pas à calmer la rancoeur des paysans chinois. En lançant quelques rumeurs sur des mesures anti-spéculation (et anti-corruption), les autorités de Pékin, héritier des traditions d'un pays qui commerce depuis 2.500 ans, avaient néanmoins, on peut le parier, une très claire conscience des effets possibles d'une telle annonce sur les places financières internationales. On pourrait donc penser que Pékin envoie un message. Mais lequel et à qui ? Les Chinois estiment que leur croissance est liée à quelques éléments extérieurs-clés: pas de barrière au commerce international, un libre accès aux sources énergétiques et un monde pacifié, nécessaire au développement du commerce. Les troubles croissants au Moyen-Orient, les menaces américaines sur l'Iran sont pour eux des éléments contre-productifs. En insistant sur l'extrême sensibilité des milieux boursiers à la conjoncture chinoise, ils le font savoir à Washington leur irritation et rappellent que les deux économies sont aujourd'hui solidaires. Pour que le message soit encore plus clair, deux codicilles ont été ajoutés. La tenue du dollar doit énormément à l'épargne chinoise, le plus fort taux du monde. Mais Pékin, inquiet du flou qui entoure l'état réel de la monnaie américaine (comme la masse M3 qui n'est plus communiquée), commencerait à se désengager en vendant du dollar. Enfin, la 5ème session de la 10ème Assemblée populaire nationale a également décrété une forte augmentation du budget militaire chinois: 17,8%, soit 44,94 milliards de dollars pour 2007 (7,5% du budget global). En visite à Pékin, le secrétaire d'Etat adjoint américain, John Negroponte, a déclaré que les Etats-Unis souhaiteraient mieux comprendre «ce que la Chine a en tête en ce qui concerne la modernisation de son armée». On croit le deviner.

    Sarkozy: la proposition surprise GDF - Sonatrach

    On sait que l'énergie est le terrain privilégié des grandes manoeuvres géopolitiques. Le candidat Nicolas Sarkozy a créé une véritable surprise dans ce domaine en faisant esquisser par l'un de ses lieutenants, Patrick Devedjian, une alliance de première importance entre Gaz de France, société qui transforme, transporte et commercialise le gaz dans toute l'Europe, et la Sonatrach qui en produit en immenses quantités. La contrepartie d'une telle alliance ne serait rien moins qu'une coopération franco-algérienne dans le nucléaire. Ce rapprochement éviterait même une privatisation partielle des deux sociétés, toutes deux publiques. GDF pourrait ainsi sortir par le haut d'un rapprochement raté avec la société Suez.

    On en peut qu'approuver sans réserve un tel montage qui contribuerait à long terme l'indépendance énergétique de l'Europe et donnerait un formidable coup d'accélérateur à la coopération industrielle entre les deux rives de la Méditerranée.

    Mais la forme et les circonstances d'une telle annonce historique surprennent un peu: en pleine campagne électorale, par la voix d'un lieutenant de l'un des candidats, un peu à la sauvette... Une telle proposition, en toute raison, n'a pu être rendue publique qu'après avoir été validée à haut niveau par les deux gouvernements, avec l'accord des entreprises concernées. Or Jean-François Cirelli, le PDG de Gaz de France, a précisé à la presse que «sa société n'avait pas de projet en ce sens».

    Précaution liée à la confidentialité des négociations ou nouvel épisode de la «guéguerre» entre Sarkozy (partisan d'un GDF public) et Villepin (champion de la privatisation) ? Dans tous les cas, il serait infiniment dommageable que cette vraie orientation rejoigne le grand carrousel des effets de tribune et des vaines promesses électorales dans une campagne qui n'en a pas manqué.

    Par Pierre de Morville-Le Quotidien d'Oran

  • #2
    la proposition surprise GDF - Sonatrach

    voyez jusqu'a quel point ce nabot peut etre demagogique pour rafler les voies de la dble nationnalité ou des gens comme moi, français de parents algeriens.

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