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Montréal : le regard de Djanina Messali-Benkalfat et Mgr Jean-Paul Vesco

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  • Montréal : le regard de Djanina Messali-Benkalfat et Mgr Jean-Paul Vesco

    Le Hirak algérien : le regard de Djanina Messali-Benkalfat et Mgr Jean-Paul Vesco

    A partir de Montréal, au Canada, où elle réside actuellement, Madame Djanina Messali-Benkalfat, la fille de Messali Hadj, vient de s'exprimer, via une vidéo partagée sur Facebook, sur les événements qui agitent depuis le 22 février la rue et la scène politique algériennes.

    «Cette jeunesse algérienne, reconnaît la fille du père du nationalisme algérien, a pris spontanément tout le monde au dépourvu. Nous, à l'extérieur, on a vécu une grande frustration de ne pas partager avec elle ce soulèvement, et moi je tiens à rendre un grand hommage à cette jeunesse qui est pour l'Algérie sa première richesse, plus importante que les hydrocarbures. Mais je tiens à ouvrir une parenthèse:

    cette jeunesse n'est pas faite pour l'exportation, car elle a envie de rester chez elle et elle a envie de vivre Libre avec un grand L majuscule».

    «Les événements actuels ont pris au dépourvu aussi bien l'opposition (comme si nous étions un pays où il y a une opposition, je crois qu'il faut la chercher à la loupe !) que la société civile.

    Et ne parlons pas du pouvoir qui se déchire actuellement. J'ai été très surprise par des slogans lors des manifestations comme «Liberté», «L'Algérie vivra libre», etc.

    Et les femmes algériennes qui m'ont tellement impressionnée, qui ont enlevé leur hidjab pour porter leur haïk de soie. En tant que femme, ce réflexe identitaire naturel m'a comblée, parce que je suis née et j'ai grandi à Alger et le haïk et le âdjar, je ne connais que ça. Et puis tous ces jeunes étaient splendides». «Vous me parlez maintenant de Messali Hadj.

    L'essentiel, c'est ce qu'il a laissé, il a laissé des gens prêts à faire la révolution, il a donné une conscience politique. Imaginez le symbole que cela peut représenter. Et bien, au bout de la 2e ou 3e manifestation, la jeunesse algérienne s'est emparée notamment de 2 symboles.

    Elle s'est emparée du drapeau algérien: il était partout, il était sur les dos, il était sur les poitrines, on dansait avec ! Et puis le 2e symbole, c'était des photos de Messali Hadj, avec des commentaires.

    J'en ai lu certains comme: «La Constituante, c'est nous qui la réclamons depuis 1927». «Nous», c'est l'Etoile nord-africaine (le premier parti fondé par Messali en 1927. NDLR), c'est son programme politique, c'est de réunir dès l'Indépendance -c'était écrit dans son préambule- une assemblée constituante souveraine, élue au suffrage universel, femmes et hommes réunis bien sûr, et toutes les minorités qui vivent en Algérie.

    Cette jeunesse a perçu intuitivement, spontanément toutes ces choses-là et peut-être qu'elle est en train de réfléchir en quoi elle peut s'approprier ce programme de l'Etoile nord-africaine, avec le congrès de Bruxelles de 1927 et des décades d'engagement politique de Messali Hadj, avec ma mère Emilie Busquant qui a conçu, dans la bagarre, le drapeau algérien».

    «Aujourd'hui, je pense que les partis politiques ont perdu toute crédibilité auprès de cette masse qui se soulève.

    Alors, qui va parler à cette masse, qui va avoir les mots pour donner une voie, un chemin, et pour arriver à quoi ? Et bien, évidemment, l'Assemblée constituante, c'est incontournable.

    Moi, j'ai milité toute ma vie au milieu d'autres militants; à l'étape où on en est actuellement, cela s'appelle les comités de salut public.

    Il faut créer ces comités de salut public, et ils seront les liens entre ces jeunes et les gens qui se réuniront pour prendre des décisions...

    Je dis «les gens» mais je n'aime pas dire ça, j'aimerais vous dire «tels partis politiques», mais je pense que les jeunes ont besoin de continuer de faire pression, parce qu'il ne faut pas qu'ils lâchent, il ne faut pas rater le coche, il faut que ça aboutisse consensuellement, intelligemment, pacifiquement, il faut des hommes nouveaux qui sortiront de cette jeunesse.

    Vous savez, Messali Hadj avait 25 ans lorsqu'il a créé l'Etoile nord-africaine. Donc, tout peut arriver mais faut-il s'assurer de faire les bons choix et c'est des choses qu'il faut faire de façon publique. Il faut appeler les choses par leur nom et arrêter de continuer dans l'opacité. C'est un conseil que mon expérience peut donner à cette jeunesse magnifique».

    L'évêque d'Oran, Mgr Jean-Paul Vesco, a donné quant à lui, le jeudi 28 mars passé, une interview à un journal belge dans laquelle il apporte son témoignage sur les événements en cours dans notre pays. C'est la première et unique prise de position publique d'un membre de l'église catholique d'Algérie sur ce sujet.

    Le prélat a tenu d'abord à témoigner «que le mouvement actuel en Algérie est celui d'un peuple qui veut prendre son destin en main.

    Je vois autour de moi, à travers les gens qui y participent, qu'il s'agit d'un mouvement pacifique, familial, déterminé. Il refuse les incitations à la violence. Il refuse aussi de se laisser effrayer par les menaces de retour à la guerre civile (La décennie noire algérienne. NDLR) ou les tentatives de récupération par des partis politiques. Ainsi, il est intéressant d'écouter le vocabulaire utilisé: les personnes ne sortent pas pour manifester mais pour marcher, et dans leur appel à une seconde république, on peut entendre un désir profond d'une réappropriation de l'espérance née de l'Indépendance».

    «L'Algérie n'a pas bougé lors des mouvements que l'on a appelés «printemps arabe», parce qu'il était facile d'effrayer le peuple algérien en agitant la peur d'un retour à la guerre civile de la décennie 1990.

    Cela a fonctionné encore ces dernières années. Mais soudain, il y a eu un basculement: le mouvement est parti du rejet de la candidature à un cinquième mandat de la part du président Abdelaziz Bouteflika pour s'ouvrir sur une demande beaucoup plus vaste dans laquelle on sent une aspiration profonde à vivre».

    Quant à l'origine du soulèvement actuel du peuple algérien, l'évêque d'Oran ne pense pas qu'elle soit d'ordre économique:

    «C'est la dignité qui a été touchée. Ce n'est pas tant la personne du président Bouteflika en elle-même que le fait de devoir voter pour un candidat trop manifestement dans l'incapacité physique d'assumer une fonction présidentielle qui a blessé la dignité des Algériens. Il n'y a pas seulement des jeunes qui manifestent, mais également des personnes âgées, des mères de famille, des avocats, des magistrats... Nous sommes au-delà de la question économique. Ce n'est pas une révolte qu'on peut éteindre en achetant la paix».

    Néanmoins, Mgr Jean-Paul Vesco trace une limite à son analyse sur les événements qui agitent actuellement la rue et la scène politique algériennes: «Bien que considérée comme une entité étrangère même si elle fait partie de l'histoire de l'Algérie indépendante, l'Eglise catholique a à cœur de participer à la promotion d'une société civile qui assume pleinement sa vocation à la citoyenneté.

    Mais dès lors qu'il est question de l'avenir politique du pays, l'Eglise en tant qu'institution ne se sent pas légitime à prendre position. Pourquoi ? Le champ politique est un espace sacré qui ne peut être foulé que par les Algériens eux-mêmes». L'évêque d'Oran conclut son propos en insistant sur le caractère pacifique des manifestations (des marches !) et confie son espoir quant à leur issue positive: «À l'heure actuelle et tel que le mouvement se déroule, je suis confiant car il me semble que le peuple algérien exprime une profonde et sincère aspiration à un changement et qu'il saura repousser toutes les éventuelles tentatives de récupération.

    Je ne sais pas comment cela se traduira sur le plan politique, mais ce dont je suis sûr, c'est que ce qui sera bon pour l'Algérie sera bon pour l'Eglise.

    Et j'ai la conviction que ce qui sortira de cette confrontation sera bon pour l'Algérie. A défaut de participer aux marches, je prie pour l'Algérie, ses habitants et ses dirigeants, et je suis plein d'espérance».

    Le Quotidien/Oran
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

  • #2
    Et c'est quoi le rapport avec le Maroc ? oeilfermé

    Commentaire


    • #3
      Et c'est quoi le rapport avec le Maroc ?
      @hakimcasa

      Trés décevant de te lire ???

      T es malade de M6 ??
      A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

      Commentaire


      • #4
        @hakimcasa

        J attends ton commentaire ????
        A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

        Commentaire


        • #5
          cette jeunesse n'est pas faite pour l'exportation, car elle a envie de rester chez elle et elle a envie de vivre Libre avec un grand L majuscule».
          .

          Prise de conscience collective !!!
          A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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