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    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

  • #2
    Compliqué

    C'est bien plus compliqué que cela en vérité.

    Au Machreq, les sociétés sont encore structurées sur des bases confessionelles et éthniques. Dans ce sens, ils sont plus habitués que nous à gérer la diversité au sein d'un même pays mais, en contrepartie, leurs Etats nationaux sont de pures créations modernes, parfois ex-nihilo, ce qui les rends moins homogènes et donc plus fragiles au final car tout le monde ne s'y reconnais pas forcément, ou pas assez.

    Chez-nous, c'est une combinaison de deux ou trois choses. D'abord l'histoire médiévale qui, dès l'époque Almohade, a pratiquement éliminé toute forme de confessionalisme et donné à la société maghrébine une large dominante musulmane sunnite. Il s'en suivit un partage plus ou moins permanent en trois entités politiques qui, sans avoir encore une forme nationale, préfigurent les trois Etats-nation qu'on connais et dont les formes commencent progressivement à se cristaliser à l'époque ottomane. Enfin, et ce fut l'élément majeur, le legue politique accumulé à l'époque moderne sous la colonisation française qui provoqua la naissance des nationalismes tout en les influençant par son modèle de l'Etat jacobin et unitaire alors que les pays du Machreq furent plutôt modelés sur le moule anglo-saxon, plus souple et plus ouvert sur la diversité au sein d'un même Empire, ce qui a perpetué les clivages sociaux et éthniques anciens et donné un nationalisme, disons moins naturel à ces pays.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #3
      D'accord avec Harrachi dans l'ensemble, mais en réalité, on est loin d’être aussi homogènes que le pense cette Irakienne, si on parle du hirak, c'est juste que le départ de Bouteflika et par extension le régime /système, qui a mis quasiment tout le monde d'accord.


      Mais dés qu'on parle de succession, de transition, de modèle de société à construire, les divisions jaillissent et on parle plus de la même voix.

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      • #4
        Harrachi78

        Je prends bien acte de ce que tu dis, mais je pense qu'il y a aussi les enjeux qui sont complètement différents. Au Machreq, il y a l'entité sioniste qui pèse de tout son poids (Dieu seul sait comme c'est lourd) pour semer la division et la haine au sein d'une même famille. La force de l'entité sioniste ne tient qu'à la division des autres.
        Sinon, même chez nous, on avait bien vu de quoi l'ex DRS de Tnoufik était capable. La sécurité militaire était tellement bien ancrée dans la société que rien ne pouvait bouger sans sa télécommande. Même sans différences confessionnelles ou éthniques, ils peuvent te sortir un problème de leurs labos auquel personne ne pouvait s'y attendre.
        La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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        • #5
          @Glaad

          Justement, l'homogénéité dont je parle chez-nous concerne l'aspect éthnique et confessionnel, ca ne veux pas dire que tout le monde est du même bord sur le plan politique ou des idéaux. Là où ca se complique chez eux c'est que les mêmes clivages se superposent aux allégeances confessionnelles et/ou éthnique et que les différends ne se limitent pas à l'image qu'on veux donner à la nation, mais à l'existence même de la nation.

          Par exemle, au Maghreb, lorsque la foule se révolte, elle ne se refère pas à différends drapeaux et ne change pas non plus de drapeau pour se démarquer du groupe au pouvoir. Il y a comme acceptation unanime de l'Etat-nation tel qu'il s'est formé aux indépendances, ce qui n'est pas toujours le cas au Machreq où la chose est constamment remise en cause.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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