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El moudjahid-la règle d’or

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  • El moudjahid-la règle d’or

    Des marches imposantes à Alger et dans d'autres wilayas pour le changement ont eu lieu hier, pour le septième vendredi consécutif. À Alger, les mêmes places, celles de Maurice-Audin et de la Grande-Poste, sont prises d’assaut par les manifestants qui expriment à voix haute leur soif de la liberté et formulent des revendications pour une Algérie nouvelle, pour une Algérie meilleure et pour une démocratie majeure. Un grand pas a été franchi depuis le 22 février, à savoir le renoncement au cinquième mandat par le Président sortant et son retrait définitif de la vie politique. C’était l’élément déclencheur du mouvement citoyen qui déferle sur l’ensemble du pays, et c’était aussi la principale revendication. Ce n’était pas évident, car les résistances étaient fortes et les manœuvriers à l’œuvre. Il a fallu l’intervention du Haut Commandement de l’Armée nationale populaire, avec fermeté et un grand sens de la responsabilité, dans le strict respect, au demeurant, de ses missions constitutionnelles, pour que la décantation prenne un rythme plus rapide et pour que la volonté populaire ne soit pas détournée par quelques nostalgiques de la cooptation qui s’opposent à toute rupture. Depuis, d’autres pas ont été également franchis dans ce sens, avec, notamment, la neutralisation de la «bande» qui a fait main basse sur la présidence de la République et dont les éléments font l’objet d’un examen par la justice. Il ne s’agit pas là d’engager une chasse aux sorcières qui prenne la forme de règlements de comptes, pas forcément productive, mais de libérer la voie qui mène à la refonte de la République sur des bases plus démocratiques et où la transparence des élections, à tous les niveaux, nous permet, non seulement de disposer d’institutions représentatives et légitimes, mais aussi de rompre avec un régime de la rente et de la prédation, de l’enrichissement facile et non justifié. Ce qui est déjà significatif, et l’avenir ne peut être maîtrisé au profit de la majorité et de la démocratie que si l’on est capable d’éviter l’impasse, le pourrissement et l’instabilité. Cela est possible et accessible, grâce à la voie de la légalité constitutionnelle, qui permet, au bout d’une courte transition de trois mois, d’élire un nouveau président de la République qui se chargera de mener toutes les réformes nécessaires. Dans ce processus légal et transparent, avec un échéancier précis, l’Armée nationale populaire, qui y voit la solution la plus appropriée pour surmonter la crise et mener le pays vers la sécurité et la stabilité, accompagnera tous les acteurs de la scène politique, à commencer par le mouvement citoyen vis-à-vis duquel elle a pris une position historique, en affirmant et en réaffirmant sa pleine adhésion aux revendications légitimes du peuple algérien. Ici et là, des formations politiques ou des personnalités sans attaches partisanes, voire des universitaires, par nostalgie à leurs vieux schémas ou cédant peut-être à l’impatience de la rue et aux manifestants infatigables, ont proposé d’autres démarches qui pèchent par un manque de réalisme, et qui, surtout, prolongent la transition, multiplient les inquiétudes sans pour autant que les objectifs soient atteints avec certitude. La Constitution actuelle n’est peut-être pas parfaite, mais elle constitue la seule alternative qui puisse nous aider à surmonter la crise actuelle, de ne pas tourner en rond et d’aller de l’avant. En tout état de cause et même de conséquence, notre histoire récente, notre histoire contemporaine, la tragédie nationale à laquelle nous étions confrontés doivent nous servir de leçon et de ne pas céder aux espoirs abusifs et au déchaînement des passions. Oui, chaque pas compte, et les faux pas ne sont plus tolérables. Aujourd’hui, nous sommes devant un défi majeur, à savoir comment réussir une transition démocratique, avec peut-être des figures au profil politique qui n’est pas conforme à ce que le mouvement citoyen imagine ou désire. Jusqu’à présent, cette éventualité est repoussée frontalement, quand l’actuel gouvernement ou les présidents de l’Apn, du Conseil de la nation et du Conseil constitutionnel sont évoqués. De nombreux précédents de transitions démocratiques furent plus réussis dans l'immédiat, alors qu'elles avaient reposé sur des schémas peu démocratiques, comme ce fut le cas de l’Espagne ou du Portugal, ainsi que de nombreux pays d’Amérique latine. La règle d’or commune étant que la transition doit être graduelle et contrôlée, la rupture ne doit pas être totale entre les deux régimes, l’ancien et le nouveau, et que l'appareil de l'État ne doit jamais cesser de fonctionner, au risque de voir la population déçue et convaincue que les choses allaient mieux sous le pouvoir défunt. Cette démarche, pacifique, patriotique, légale et consensuelle, soucieuse d’abord de voir la «révolution du sourire» réussir, nous semble la mieux adaptée à notre comportement, à notre histoire, à nos aspirations et à nos ambitions.
    EL MOUDJAHID
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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