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Tizi Ouzou : «Pour un GPRA émanant du peuple»

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  • Tizi Ouzou : «Pour un GPRA émanant du peuple»

    Très grande affluence dans les rues dès la matinée. Université Mouloud Mammeri, 11h, le décor de la protestation est déjà planté : chants, vuvuzelas, banderoles, pancartes, drapeaux, pour le même mot d’ordre consistant en un changement radical dans la gestion des affaires politiques du pays.

    Ils sont des centaines de milliers à être venus au rendez-vous dans le calme et dans une parfaite organisation. Les premiers carrés de marcheurs, des jeunes dans l’immense majorité et beaucoup de femmes, s’ébranlent à la mi-journée près du carrefour 20 Avril. Au fur et à mesure qu’on avance, la procession grossit.

    Des centaines de citoyens déboulent par groupes des artères de la capitale du Djurdjura pour converger vers la rue Lamali Ahmed longeant le CHU de Tizi Ouzou. Bien outillés pour la circonstance, les manifestants répondent par un niet catégorique aux solutions préconisées par le gouvernement et l’institution militaire.

    Les mêmes slogans antisystème fusent de nouveau pour mettre la pression sur les décideurs. «Ulach smah ulach» (Pas de pardon) est remis au goût du jour de la protesta pour dire non au recyclage d’un système qui a ruiné le pays.

    D’autres revendications de la rue ont été réitérées noir sur blanc sur des banderoles et des écriteaux, façon de clamer que rien n’est encore réglé. «La souveraineté au peuple», «Houkouma min achaâb ila echaâb», «Changer le livre pas la page», «Libérez l’Algérie», «Bensalah, Bedoui, Belaïz, dégagez», «Gouvernement illégitime, Constitution illégitime, peuple victime, dégagez !», «Système putsch, dégage, Président par le peuple, non par la France», «Le scénario de 1992 ne se reproduira pas», «Non au recyclage du système», «Laissez la place aux jeunes pour construire le pays», «Awal iwagdud.

    Le peuple est la source du pouvoir», «Pour un GPRA émanant du peuple», «La lettre B pose toujours problème en Algérie», «Un 2e GPRA pour terminer la 1re République de Novembre 1954». Dans un carré, de jeunes manifestants exhibent des photos du clan du Président déchu, réclamant des enquêtes judiciaires sur les 20 ans de règne de Bouteflika et de sa clique.

    Toutes les couches de la société sont représentées à cette manifestation, à laquelle ont pris part des militants de partis politiques, des avocats, des artistes, des étudiants et des parents de victimes des événements tragiques de 2001.

    Guermah Khaled, père de Massinissa, première victime du Printemps noir de Kabylie, a tenu à marcher pour la 7e fois, accompagné de son neveu Massy et ses nièces. «C’est le combat qui continue. Le peuple algérien s’est réveillé pour une seule cause qui consiste à faire dégager le pouvoir maffieux et assassin et pour mettre fin au long règne de Bouteflika et de son clan. La jeunesse de 2019 avec sa maturité veut un redressement total, pour une Algérie meilleure.

    Nous devons continuer le combat et poursuivre sur ce formidable élan de la revendication pacifique avec résistance et détermination. Il s’agit également de faire aboutir nos revendications. La justice est la souveraineté d’un peuple. Aujourd’hui, c’est la souffrance des 18 ans de lutte qui se dégage. Cette jeunesse de 2019 nous a donné une bouffée d’oxygène salvatrice. Il faut soutenir cette formidable mobilisation jusqu’à l’aboutissement des revendications du peuple algérien.»

    Vers 14h, empruntant l’itinéraire de la marche dans le sens inverse, des manifestants drapés de l’emblème national et du drapeau amazigh continuent d’affluer dans une ambiance festive au centre-ville de Tizi Ouzou et devant le portail de l’université Mouloud Mammeri, point de départ de toutes les marches revendicatives à Tizi Ouzou depuis… avril 1980.
    El Watan
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent
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