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Période de transition : l’armée dans le piège de l’article 102

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  • Période de transition : l’armée dans le piège de l’article 102

    TSA


    Le Parlement est passé à l’acte ce mardi 9 avril en officialisant le départ de Bouteflika et la nomination de Abdelkader Bensalah comme intérimaire pour les trois prochains mois.

    L’option, comme on le sait, est rejetée par le peuple qui a réitéré lors des marches de vendredi passé son refus de voir la cruciale période de transition gérée par des hommes du système. Il n’y a pas que Bensalah qui est indésirable. La rue ne veut pas non plus de Noureddine Bedoui à la tête du gouvernement et de Tayeb Belaïz au Conseil constitutionnel.


    Or, l’armée, en acceptant de donner un coup de main décisif pour obtenir le départ de Bouteflika, avait mis en garde qu’il ne faudra pas attendre qu’elle agisse en dehors du cadre constitutionnel. Lorsque le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah avait pour la première fois sommé indirectement le président Bouteflika de partir, il avait pris la précaution d’habiller son appel d’une suggestion d’appliquer une clause de la loi fondamentale. Il en a fait de même à chacune de ses sorties similaires, évoquant l’article 102 prévoyant la démission ou la destitution du président, puis les articles 7 et 8 stipulant que le peuple est source de toute légitimité et souveraineté et dépositaire du pouvoir constituant.

    Bouteflika a obtempéré le 2 avril au soir, deux heures après le dernier coup de sommation du chef de l’armée, mais au fil des jours, il s’est avéré qu’il est difficile de concilier l’insistance du peuple à faire table rase des institutions et des hommes hérités de Bouteflika et celui des chefs de l’armée de ne pas déborder le cadre de la Constitution.

    Deux choix s’étaient offerts au commandement de l’ANP : empêcher l’intronisation de Bensalah comme chef d’Etat intérimaire pour permettre la désignation d’une présidence collégiale, ou laisser faire. C’est cette seconde option qui l’a –du moins jusque-là- emporté dans le double souci de ne pas assumer un coup de force institutionnel, qui serait le deuxième après celui de 1992, et de ne pas se retrouver en porte-à-faux avec sa propre suggestion qui est l’application de l’article 102.

    Sauf que ce choix risque d’être vite confronté à la réalité de la contestation. Il équivaut même à un retour à la case départ, c’est-à-dire à la situation qui prévalait avant l’annonce par Bouteflika du report de la présidentielle, le 11 mars dernier. Car si, ce jour-là, le pouvoir avait été amené à prendre cette décision extrême, c’est à cause de la certitude qu’il avait que l’élection, rejetée par la population à cause de la présence de Bouteflika en lice, n’allait pas se dérouler dans de bonnes conditions, voire ne pas se dérouler du tout.

    Les jeunes avaient menacé d’empêcher les meetings de campagne et le scrutin, et ils avaient démontré à travers les premières marches qu’ils avaient les moyens et la détermination nécessaires pour le faire. De telles menaces risquent de resurgir dès la confirmation de la tenue de l’élection sous l’égide des « trois B », laquelle confirmation se fera par la convocation du corps électoral qu’on dit imminente – elle devrait logiquement intervenir ce jeudi.

    Les manifestants ont clairement exprimé leur revendication d’une vraie transition et leur refus de voir des hommes parmi les plus fidèles à Bouteflika prendre les commandes dans cette période cruciale. Aussi, les candidats sérieux et crédibles ne risquent pas de se bousculer si le peuple persiste à rejeter le scrutin.

    Si le processus électoral est enclenché dans les conditions actuelles, il est évident que le nouveau mot d’ordre de la rue sera son rejet. Le risque de dérapage n’est pas loin et c’est l’armée qui se retrouvera dans une position intenable. Son devoir de préserver la sécurité et la stabilité risque même de la jeter dans un face à face avec ce même peuple qu’elle a admirablement accompagné jusque-là. Un peuple avec lequel elle dit « partager la même vision pour l’avenir » et qui le lui rend bien en scandant chaque vendredi des slogans de fraternisation avec « son » armée.
    La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

  • #2
    hello Risk,

    d'où le fait que c'est la police, dépend du ministère de l'intérieur donc de l'héritage de Boutef, qui réprime les manif et non pas l'armée.

    l'issue possible serait que les marcheurs débordent les forces de l'ordre du gouvernement (police) pour pousser le gouvernement à faire appel à l'armée ce qui la remettra de fait sur seine, à partir de là l'armée dira que la situation est intenable, exiger de répondre aux demandes du peuple au nom de la stabilité du pays.

    Au-delà de ces combines, si Gaid fixe un délai de départ à Bensalah et à Badoui sans l'afficher publiquement, penses-tu qu'ils vont y déroger?
    Votre ennemi c'est celui que vous n'avez pas encore invité à déjeuner Edgar Faure

    Commentaire


    • #3
      Les manifestations doivent rester pacifiques et surtout garder leur humour et humeur.

      Les forces de police ne sont pas l'ennemi, les responsables de la police répondront de leurs actes une fois les rats qui occupe le pouvoir délogés par la mobilisation massive et résolue
      Rebbi yerrahmek ya djamel.
      "Tu es, donc je suis"
      Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

      Commentaire


      • #4
        " l'issue possible serait que les marcheurs débordent les forces de l'ordre du gouvernement (police) pour pousser le gouvernement à faire appel à l'armée ce qui la remettra de fait sur seine, à partir de là l'armée dira que la situation est intenable, exiger de répondre aux demandes du peuple au nom de la stabilité du pays."


        Si l'armée est appelée à intervenir, ce sera encore pire. L'état major de l'armée aurait dès lors toute latitude à décréter l'état d'urgence.

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        • #5
          Vous accordez bien trop de crédit à l'armée ... ils restent les chiens de garde du système et cela ne changera pas .. on la vu avec la police hier .. plus de khawa khawa suffit qu'un ordre soit donné et sa réprime sec ...

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          • #6
            Envoyé par OKHAYAM
            hello Risk,

            d'où le fait que c'est la police, dépend du ministère de l'intérieur donc de l'héritage de Boutef, qui réprime les manif et non pas l'armée.

            l'issue possible serait que les marcheurs débordent les forces de l'ordre du gouvernement (police) pour pousser le gouvernement à faire appel à l'armée ce qui la remettra de fait sur seine, à partir de là l'armée dira que la situation est intenable, exiger de répondre aux demandes du peuple au nom de la stabilité du pays.

            Au-delà de ces combines, si Gaid fixe un délai de départ à Bensalah et à Badoui sans l'afficher publiquement, penses-tu qu'ils vont y déroger?
            Hello

            d'après ce que j'ai lu de la constitution, l'état d'urgence ou l'état d'exception ne peuvent être déclaré ni par l'armée, ni par le président d'Etat.

            en fait, le commandement de l'armée a recouru à la constitution pour obliger bouteflika a démissionner, les rédacteurs de lettre ont laissé une mine impossible à désamorcer, l'actuel gouvernement. (il ne peuvent être limogés que par un président de la république) ce qui fait que, dès le départ, l'intention était de faire encadrer la transition par le cartel (on se rappelle du paragraphe dans la lettre de démission de bouteflika qui disait qu'il avait entrepris les mesures pour garantir le fonctionnement de l'Etat pendant cette période de transition).

            je pense que le commandement militaire, n'ignorait pas les conséquences du recours à la constitution pour la transition, soit que ca découlait d'une entente entre les différentes parties, soit qu'il n'y pas eu d'autres solutions que celles d'activer les articles de la constitution qui oblige bouteflika à démissionner.

            les articles de la constitution (devenue soudain source d'attention et de discussion) qui garantissent au peuple ses droits dont celui d'être au centre des décisions de l'avenir du pays, sont nombreux (il n y a pas que les articles 7 et 8). il y a donc, un conflit entre les articles de la constitution qui traitent de la transition suite et pendant la vacance de la présidence et qui servent les interets du cartel et du régime mafieux, et les articles qui attribuent au peuple les prérogatives pour décider et d'être la source du pouvoir.

            pour dépasser ce conflit, il faut lire entre les lignes et chercher ou essayer de trouver une hiérarchie entre eux, qu'est ce qui prime? quel article passe avant l'autre ou le frappe de nullité lorsqu'il y a opposition.

            ce qui est clair, c'est que la constitution est taillée sur mesure pour servir les interets du cartel, il a fallu la parcourir pour être totalement convaincu ...
            La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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            • #7
              risk

              C'est la rapport de force qui détermine l'ordre des articles. Si le peuple est résolu alors il décide de se saisir de son droit refonder les institutions au delà même de la constitution. évidemment il faudra convaincre les soit disant légalistes que la constitution consacre aussi ce droit
              Rebbi yerrahmek ya djamel.
              "Tu es, donc je suis"
              Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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              • #8
                @Ghandi: très pertinent

                ca donnera quelque chose du genre "hé l'armée, au nom des articles qui nous attribuent le pouvoir, on exige de passer outre les modalités et mesures bureaucratiques pour faire valoir nos droit"
                La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

                Commentaire


                • #9
                  Les manifestations doivent rester pacifiques et surtout garder leur humour et humeur.

                  Les forces de police ne sont pas l'ennemi, les responsables de la police répondront de leurs actes une fois les rats qui occupe le pouvoir délogés par la mobilisation massive et résolue
                  facile a dire,

                  jusqu'a quand les gens vont tenir face au gaz lacrymogène et à l'eau chaude.

                  le pouvoir joue au feu.

                  Commentaire


                  • #10
                    Le Parlement est passé à l’acte ce mardi 9 avril en officialisant le départ de Bouteflika et la nomination de Abdelkader Bensalah comme intérimaire pour les trois prochains mois.
                    Ai-je bien lu ?..
                    Nomination de Bensalah ?
                    J'aurais juré que le 9 Avril.. on ne nomine pas !
                    On constate un fait longuement établi..

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                    • #11
                      Nomination encore !!
                      Zoubid Assoul aussi s'y met .. à tordre les faits !!
                      Une femme de loi zâama.. qui se dit surprise et outré par la formalité d'hier.. et en appelle à l'insurrection !

                      Zoubida Assoul: « On va faire partir Bensalah et le gouvernement de Bedoui »

                      Zoubida Assoul, juriste, avocate et femme politique a dénoncé lors d’une conférence-débat organisée à l’université de Béjaia l’obstination du pouvoir « Le pouvoir en place n’a pas encore compris la leçon. »

                      Elle ajoute en exprimant son refus à la nomination de Bensalah « Non à Bensalah et non à toute cette nomenclature politique qui a ruiné le pays et qui veut encore continuer dans le déni.», « Bensalah, on va le faire partir comme on a fait partir Bouteflika, par notre mobilisation de plus en plus forte. »

                      Et en parlant du gouvernement de Bedoui, Zoubida Assoul ajoute «Il n’y a pas que lui, on va faire partir aussi le gouvernement de Bedoui et on va continuer la mobilisation pour qu’enfin, on puisse aller vers une période de transition qui permettra à notre pays de détricoter tout le système en place et de le remplacer par un système transparent , avec une bonne gouvernance, un Etat de droit et des libertés. »

                      Algerie 360

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                      • #12
                        Elle a raison, bravo Madame!
                        Votre ennemi c'est celui que vous n'avez pas encore invité à déjeuner Edgar Faure

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