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Edito : Le parapluie de Gaïd Salah

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  • Edito : Le parapluie de Gaïd Salah

    Depuis hier, l’Algérie a un nouveau chef d’État : Abdelkader Bensalah. Pour un peuple en marche qui vient tout juste de remporter une “victoire d’étape” en se libérant du despotisme bouteflikien, c’est un véritable coup de massue.

    Théoriquement, et à moins qu’il ne soit débarqué plus tôt que prévu sous la pression populaire, Bensalah est donc installé à El-Mouradia pour trois mois, le temps que soit organisée une élection présidentielle sous le même modus operandi que celui usité jusqu’ici.

    Ceux qui l’ont porté au sommet de l’État invoquent l’article 102 d’une Constitution qu’ils ont pourtant piétinée chaque fois que la pérennité de leur pouvoir le leur commandait. Ce n’est donc guère au nom d’un quelconque légalisme bien compris qu’ils tiennent aujourd’hui à l’application stricte de cette disposition constitutionnelle. Il s’agit, à n’en pas douter, d’un légalisme de circonstance qui sert leur propre agenda politique dont le but est de recréer et de réunir de nouveau les conditions de leur retour aux commandes.

    Ce qui va permettre la régénérescence de leur système politique que le peuple a décidé de répudier à jamais. Il est significatif de relever que “l’investiture” de Bensalah est exclusivement le fait des partis bouteflikiens, l’ensemble des parlementaires de l’opposition, toutes tendances confondues, ayant refusé de cautionner ce fait accompli. Signe que nous assistons à l’acte I d’une contre-révolution en marche, ce sont les partis décriés dans la rue qui, hier, ont offert le fauteuil présidentiel à Bensalah.

    Mais l’auraient-ils pu sans l’implication directe du commandement de l’Armée, incarné par son chef d’état-major ? C’est bien lui, tout seul et sans consultation aucune, qui a fait valoir “le respect de la Constitution” comme solution à une crise politique née, d’abord, d’un énième viol de la Constitution, l’annulation unilatérale de l’élection présidentielle qui était programmée pour le 18 avril prochain.

    C’est bien lui, Ahmed Gaïd Salah, qui aura ouvert le parapluie sous lequel sont venus s’abriter les apôtres du régime bouteflikien pris dans la tempête de la contestation populaire. L’opération de sauvetage du système a commencé. La contre-révolution aussi. Le peuple l’aura bien compris. Nul doute qu’il en a déjà pris acte.
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