TSA Colonel Chabane Boudemagh* 15 Avril 2019 à 18:16
Tribune. L’Algérie est aujourd’hui à la croisée des chemins de son destin, entre espoirs nourris par tout un peuple manifestant en masse ses aspirations légitimes de liberté et de progrès d’une part, une opposition autoritaire au changement là où il ne s’agit que de raison d’autre part, mais aussi et surtout, un environnement extérieur hostile à tout projet national consolidant les fondements de la Patrie, les enjeux sont alors multidimensionnels et complexes et nécessitent un consensus national devant aboutir sur une sortie de crise telle que désirée et exprimée par le peuple dans son ensemble.
L’heure n’est pas à l’affrontement mais au patriotisme
Les défis auxquels l’Algérie est confrontés sont tels qu’ils nécessitent l’adhésion du peuple en entier et sa participation effective à la conception et à l’édification d’un État fort, basé sur les principes qui ont vu l’Algérie naître, de manière à consolider le sentiment d’appartenance à la Patrie et consacrer de manière effective le patriotisme comme étant la seule source de légitimité en lieu et place de la légitimité historique autour de laquelle s’est érigé l’État au lendemain de l’indépendance.
Le passage à témoin entre les générations, passée et présente, doit s’effectuer dans la sérénité et la responsabilité.
Le système de gouvernance patriarcal, tel qu’esquissé par une génération appelée à disparaître par la force de la nature, est plus que jamais révolu et ne répond pas aux défis d’un monde changeant et globalisant de surcroit.
Le développement du pays, la consolidation de son indépendance et de sa souveraineté, et la préservation de l’État national exigent une transformation structurelle du mode d’organisation et de fonctionnement de l’État et nécessite la mise en place de mécanismes consensuels aux fins d’opérer l’inéluctable passage à témoin entre générations et en sécurisant ce processus stratégique de transfert du Pouvoir.
Préalablement à cela, serait t-il capital de définir ensemble l’Algérie de demain, et prendre le temps d’engager un dialogue ouvert et inclusif aux fins de jeter les bases consensuelles présidant à l’édification d’un État moderne, permettant la libération des énergies locales et à l’emploi entier des forces vives de la nation au développement du pays et à la conduite du destin national, de manière à s’assurer de la consolidation de l’Être national et à la préservation des acquis payés au prix du sang sacré des martyrs de novembre.
La diversité et la richesse que recèle le peuple algérien et notamment la génération de l’indépendance en termes de projets politiques ne sauraient être en contradiction avec ce qui fait que l’Algérie se soit érigée en État national, et ne devrait pas pour autant mettre en question les idéaux de nos aïeux ni même le socle identitaire et historique dont est puisée la légitimité de l’État ainsi que le sens du patriotisme des algériens sortis pour exprimer leurs désir et volonté de prendre les rennes de leur pays en continuité du combat libérateur d’antan et toujours d’actualité.
C’est pourquoi Nous devons tous ensemble nous accorder sur ce minimum commun qui unit au lieu de désunir et nous rassembler autour de cet idéal national, seul à même de permettre la contribution de tous à l’écriture de l’Algérie de demain.
La situation de blocage qui prévaut aujourd’hui devrait pouvoir être éludée que si nous nous résolvons à nous hisser à la hauteur des enjeux du présent et de l’avenir.
Élection présidentielle et légitimité constitutionnelle
La légalité constitutionnelle avancée comme étant le rempart contre toute dérive de ce processus impérieux de transfert du pouvoir a démontré ses limites et constitue aujourd’hui la cause première de l’inertie qui caractérise la situation.
L’Armée nationale populaire, garante de la souveraineté et de l’indépendance nationale, ainsi que de l’ordre républicain, se trouve inopérante du fait de sa résolution à ne pas interférer dans tout processus extra constitutionnel tout en clamant être au service exclusif du Peuple dans ses revendications légitimes.
Du fait de cette fatalité, le choix d’une élection présidentielle tenue par l’application stricte de la Constitution ne pourra aucunement exaucer les aspirations du Peuple ni même répondre à la nécessité de refonte du système de gouvernance et encore moins à assurer la consécration de la légitimité populaire et patriotique en substitution de la légitimité historique et révolutionnaire.
Le contexte constitutionnel, légal et réglementaire, le cadre politique, judiciaire, et autres paramètres de l’environnement présent ne peuvent conduire qu’à une reconduction du Système avec le même personnel politique encore qu’il fut de l’opposition, et ce, sans permettre l’émergence des élites politiques potentielles longtemps marginalisées car non incorporées dans le système politique.
Le processus électoral sous les présentes conditions conduira à l’Élection d’un Président jouissant d’une légitimé constitutionnelle voire démocratique issue d’une victoire proportionnelle à un jeu électoral où les règles permettent de se faire élire par une minorité d’Algériens, même de manière transparente et honnête et ce dans un moment où la prochaine phase devrait être celle de l’impérative adhésion du peuple dans son ensemble aux travaux de construction nationale, de manière inclusive, en faisant abstraction de nos différences et en suspendant le temps d’une transition les concurrences partisanes et la course au pouvoir.
Transition patriotique et légitimité populaire
Prétendre solutionner la crise présente par le recours aux voies constitutionnelles notamment par le biais d’une élection présidentielle hâtive, transférant ainsi les commandes à un Président élu avec peu de représentativité, éloignerait l’Algérie de sa chance historique d’effectuer sa transformation systémique en profitant de cet élan patriotique de tout un peuple hâtant de reprendre le flambeau et manifestant sa pleine disposition à jouer son rôle de dépositaire de cette nouvelle légitimité populaire, tirant sa source de celle l’ayant précédé, puisant dans la lettre et l’esprit de Novembre.
Le processus démocratique est aujourd’hui biaisé et perverti par ses propres mécanismes inopérants et inconsistants et ne peut être générateur de liberté et de progrès. Le nécessaire rétablissement de ce processus et la correction des distorsions dont il fait l’objet ne peuvent être réalisés que dans le cadre du projet de transformation de l’État au terme d’une période transitoire que nous ne pouvons ne pas faire l’économie.
Toute solution doit être pensée dans le cadre d’un consensus national entre tous les acteurs effectifs de le scène nationale, en toute responsabilité et courage, et avec l’assentiment ultime et souverain du Peuple.
Tribune. L’Algérie est aujourd’hui à la croisée des chemins de son destin, entre espoirs nourris par tout un peuple manifestant en masse ses aspirations légitimes de liberté et de progrès d’une part, une opposition autoritaire au changement là où il ne s’agit que de raison d’autre part, mais aussi et surtout, un environnement extérieur hostile à tout projet national consolidant les fondements de la Patrie, les enjeux sont alors multidimensionnels et complexes et nécessitent un consensus national devant aboutir sur une sortie de crise telle que désirée et exprimée par le peuple dans son ensemble.
L’heure n’est pas à l’affrontement mais au patriotisme
Les défis auxquels l’Algérie est confrontés sont tels qu’ils nécessitent l’adhésion du peuple en entier et sa participation effective à la conception et à l’édification d’un État fort, basé sur les principes qui ont vu l’Algérie naître, de manière à consolider le sentiment d’appartenance à la Patrie et consacrer de manière effective le patriotisme comme étant la seule source de légitimité en lieu et place de la légitimité historique autour de laquelle s’est érigé l’État au lendemain de l’indépendance.
Le passage à témoin entre les générations, passée et présente, doit s’effectuer dans la sérénité et la responsabilité.
Le système de gouvernance patriarcal, tel qu’esquissé par une génération appelée à disparaître par la force de la nature, est plus que jamais révolu et ne répond pas aux défis d’un monde changeant et globalisant de surcroit.
Le développement du pays, la consolidation de son indépendance et de sa souveraineté, et la préservation de l’État national exigent une transformation structurelle du mode d’organisation et de fonctionnement de l’État et nécessite la mise en place de mécanismes consensuels aux fins d’opérer l’inéluctable passage à témoin entre générations et en sécurisant ce processus stratégique de transfert du Pouvoir.
Préalablement à cela, serait t-il capital de définir ensemble l’Algérie de demain, et prendre le temps d’engager un dialogue ouvert et inclusif aux fins de jeter les bases consensuelles présidant à l’édification d’un État moderne, permettant la libération des énergies locales et à l’emploi entier des forces vives de la nation au développement du pays et à la conduite du destin national, de manière à s’assurer de la consolidation de l’Être national et à la préservation des acquis payés au prix du sang sacré des martyrs de novembre.
La diversité et la richesse que recèle le peuple algérien et notamment la génération de l’indépendance en termes de projets politiques ne sauraient être en contradiction avec ce qui fait que l’Algérie se soit érigée en État national, et ne devrait pas pour autant mettre en question les idéaux de nos aïeux ni même le socle identitaire et historique dont est puisée la légitimité de l’État ainsi que le sens du patriotisme des algériens sortis pour exprimer leurs désir et volonté de prendre les rennes de leur pays en continuité du combat libérateur d’antan et toujours d’actualité.
C’est pourquoi Nous devons tous ensemble nous accorder sur ce minimum commun qui unit au lieu de désunir et nous rassembler autour de cet idéal national, seul à même de permettre la contribution de tous à l’écriture de l’Algérie de demain.
La situation de blocage qui prévaut aujourd’hui devrait pouvoir être éludée que si nous nous résolvons à nous hisser à la hauteur des enjeux du présent et de l’avenir.
Élection présidentielle et légitimité constitutionnelle
La légalité constitutionnelle avancée comme étant le rempart contre toute dérive de ce processus impérieux de transfert du pouvoir a démontré ses limites et constitue aujourd’hui la cause première de l’inertie qui caractérise la situation.
L’Armée nationale populaire, garante de la souveraineté et de l’indépendance nationale, ainsi que de l’ordre républicain, se trouve inopérante du fait de sa résolution à ne pas interférer dans tout processus extra constitutionnel tout en clamant être au service exclusif du Peuple dans ses revendications légitimes.
Du fait de cette fatalité, le choix d’une élection présidentielle tenue par l’application stricte de la Constitution ne pourra aucunement exaucer les aspirations du Peuple ni même répondre à la nécessité de refonte du système de gouvernance et encore moins à assurer la consécration de la légitimité populaire et patriotique en substitution de la légitimité historique et révolutionnaire.
Le contexte constitutionnel, légal et réglementaire, le cadre politique, judiciaire, et autres paramètres de l’environnement présent ne peuvent conduire qu’à une reconduction du Système avec le même personnel politique encore qu’il fut de l’opposition, et ce, sans permettre l’émergence des élites politiques potentielles longtemps marginalisées car non incorporées dans le système politique.
Le processus électoral sous les présentes conditions conduira à l’Élection d’un Président jouissant d’une légitimé constitutionnelle voire démocratique issue d’une victoire proportionnelle à un jeu électoral où les règles permettent de se faire élire par une minorité d’Algériens, même de manière transparente et honnête et ce dans un moment où la prochaine phase devrait être celle de l’impérative adhésion du peuple dans son ensemble aux travaux de construction nationale, de manière inclusive, en faisant abstraction de nos différences et en suspendant le temps d’une transition les concurrences partisanes et la course au pouvoir.
Transition patriotique et légitimité populaire
Prétendre solutionner la crise présente par le recours aux voies constitutionnelles notamment par le biais d’une élection présidentielle hâtive, transférant ainsi les commandes à un Président élu avec peu de représentativité, éloignerait l’Algérie de sa chance historique d’effectuer sa transformation systémique en profitant de cet élan patriotique de tout un peuple hâtant de reprendre le flambeau et manifestant sa pleine disposition à jouer son rôle de dépositaire de cette nouvelle légitimité populaire, tirant sa source de celle l’ayant précédé, puisant dans la lettre et l’esprit de Novembre.
Le processus démocratique est aujourd’hui biaisé et perverti par ses propres mécanismes inopérants et inconsistants et ne peut être générateur de liberté et de progrès. Le nécessaire rétablissement de ce processus et la correction des distorsions dont il fait l’objet ne peuvent être réalisés que dans le cadre du projet de transformation de l’État au terme d’une période transitoire que nous ne pouvons ne pas faire l’économie.
Toute solution doit être pensée dans le cadre d’un consensus national entre tous les acteurs effectifs de le scène nationale, en toute responsabilité et courage, et avec l’assentiment ultime et souverain du Peuple.
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