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La problématique du changement

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  • La problématique du changement

    Le mouvement citoyen, que nous connaissons aujourd’hui et qui dure depuis presque deux mois, va-t-il enfanter la nouvelle république souhaitée et tant espérée ? Il faut dire qu’au-delà du fait qu’il a stoppé net le cinquième mandat, et donc la perpétuation d’une situation pour le moins anormale, où des forces extraconstitutionnelles se sont appropriées l’État en régentant les institutions et en dilapidant le bien public, il a permis d’enclencher une dynamique de changement et donné un nouveau souffle de liberté à la société. Ce sont surtout les jeunes, soucieux d’égalité, d’équité et de progrès, de moins d’opacité et de plus de transparence, de ne plus être marginalisés dans leur propre pays, qui ont animé cette protestation pacifique et patriotique. La forte mobilisation enregistrée à travers tout le pays indique que cette lame de fond traduit bien un ras-le-bol général d’une génération qui se soulève contre un système de prédation généralisée, avec la ferme volonté de construire des institutions représentatives et légitimes. Son message est d’une extrême clarté, même si certains infiltrés issus d’anciens partis d’opposition, qui, en s’autoproclamant porte-parole du mouvement, dans une logique de positionnement, tentent de le brouiller ou de le pousser à plus de radicalité. Elle ne veut plus des figures emblématiques du régime, mais elle ne veut non plus des figures emblématiques de toutes les formations politiques, celles de la majorité comme celles de l’opposition. Le «dégagisme» exprimé de manière constante par ces jeunes, lors des marches, hebdomadaires ou quotidiennes, au cours desquelles sont formulées des revendications générales ou sectorielles, contient cette forte colère contre un régime qui ne les a pas suffisamment écoutés, et encore moins répondu à leurs besoins de contribuer par leurs compétences, de manière démocratique et efficace, au développement du pays. La question qui se pose en ce moment si crucial et si décisif n’est pas celle de la nécessité du changement, mais plus prosaïquement de son mode opératoire, des mécanismes qui le rendent possible, de faire en sorte que cette vitalité devienne une force de ce changement, et le plus vite serait le mieux.
    Entre les tenants d’une période transitoire courte, qui éviterait tout vide constitutionnel avec la tenue d’une élection présidentielle dans les trois mois à venir, et ceux qui prônent une période de transition longue, avec une présidence collégiale qui aurait tous les pouvoirs d’un président de la République, avec, en plus, le pouvoir de légiférer, il y a tout un gouffre. Ces deux feuilles de route sont si éloignées l’une de l’autre, et chacune ayant son type d’argumentaire. Il nous paraît très clair que sans passerelle d’écoute et de dialogue entre toute l’élite et l’ensemble des acteurs de la vie politique, une passerelle qui ne cultive ni la division ni l’exclusion, mettant de côté les divergences idéologiques et partisanes, la situation ne peut que devenir plus inextricable qu’elle ne l’est aujourd’hui.
    EL MOUDJAHID
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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