Annonce

Réduire
Aucune annonce.

D’avril 1980 à avril 2019…

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • D’avril 1980 à avril 2019…

    Que de chemin parcouru depuis avril 1980 quand une insurrection estudiantine partie de Tizi-Ouzou est arrivée après plusieurs semaines à Alger. Il fallait un immense courage à quelques centaines d’étudiants pour braver la police et se rassembler à la Place du 1er mai, puis quelques temps après de franchir le portail de la Faculté centrale pour se retrouver sur ces lieux qui sont aujourd’hui l’épicentre de la « silmiya ». Il avait fallu affronter les matraques de la police. Mais aussi subir toute la propagande du régime : séparatistes, suppôts de l’impérialisme, résidus du colonialisme accusés en outre d’avoir brûlé le Coran et l’emblème national. Avril 1980 restera comme la première fissure provoquée dans la citadelle du parti unique avant les ouvertures béantes de 1988.

    Dans les années 1990, il a fallu manifester pour la démocratie, contre l’intégrisme et le terrorisme et dans les années 2000 contre la répression et le projet de réinstaurer une forme d’unicité sans même le parti. Une allégeance à un homme. Autant de démonstrations qui ne se sont jamais déroulées dans l’unité que l’on voit depuis le 22 février. Parfois même, des composantes de la société manifestaient contre d’autres au grand bonheur du système qui sait manier la règle du « diviser pour régner ».

    Autour de la « silmiya », toute l’Algérie s’est rassemblée et le pouvoir se retrouve seul et désarmé.

    Quand pour ce 9e vendredi, l’exil libère une de ses proies pour la jeter dans les rues d’Alger, l’émotion l’étreint jusqu’aux larmes. Qu’importe si la voûte céleste s’est habillée de gris, les couleurs de l’arc-en-ciel sont dans la rue, dans le sourire des manifestants. Dans la joie qui déborde de partout.

    On est d’abord saisi par le nombre de femmes que les vendredis ont pour habitude d’enfermer dans les servitudes domestiques ou les visites familiales pour les plus chanceuses. Cela ne ressemble en rien aux autres manifestations, pas même celle des démocrates du 10 mai 1990 ni celle du FFS du 3 janvier 91. Les familles politiques étaient alors divisées. En voile ou en jean’s et cheveux au vent elles marchent cette fois la main dans la main, crient les mêmes slogans et éructent de la même colère. Et qu’importe l’âge.

    Des trentenaires dont l’enfance a été happée par la décennie noire et la jeunesse rongée par le règne Bouteflika disent leur rage de ne plus relâcher la patrie reconquise. « On ne donnera plus jamais nos corps à la mer », jure l’un d’eux, heureux de se sentir enfin citoyen ». « awaliya dawla qatlathoum, al-harraga rebi yarhamhoum », chante un groupe.

    La foule dément les sombres informations que les légions d’abrutis diffusent sur les réseaux sociaux : le drapeau de Tamazgha flotte avec l’emblème national. Les supporteurs de foot chantent à l’unisson « libérez l’Algérie ». Qu’ils soient du Mouloudia, de l’Usma, de Belcourt et d’El Harrach comme le montrent les drapeaux de leurs clubs respectifs.

    On ne marche pas d’un point vers un autre comme cela se faisait avant. On s’arrête, on tourne, on se retourne. Mais la détermination est là. Et ce n’est pas le ramadhan qui va l’entamer. « On marchera tous les soirs entre les tarawih et l’imsak », promettent des vieux. Jusqu’à ce que « yatnahaw ga3 ».

    TSA
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    Grande pensée pour les victimes du Printemps Berbère, paix à leurs âmes...

    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

    Commentaire


    • #3
      enorme pensèe et grand respect pour toutes les victimes du printemps berbere

      Commentaire

      Chargement...
      X