Tweet
REPORTERS.DZ
Par KHALED REMOUCHE - 22 avril 2019
Nommé samedi à la tête de la Banque d’Algérie, il est le plus ancien des vice-gouverneurs de cette institution monétaire, financière et des services à l’économie.
Le pouvoir en place a choisi un homme d’expérience qui connaît bien la maison. En effet, « Ahmed Hiouani est le plus ancien des vice-gouverneurs de la Banque centrale», confie une source proche de la banque des banques. Le nouveau promu gouverneur de la Banque d’Algérie par intérim a occupé de hautes fonctions au sein de l’institut d’émission, contrairement à son prédécesseur, Mohamed Loukal. Titulaire d’une licence d’économie à l’Université d’Alger, puis diplômé de l’IFID de Tunis, il a rejoint la Banque centrale en 1983. Il devient directeur de la gestion des avoirs extérieurs en 1991, donc premier responsable de la gestion des réserves de change, et ce jusqu’en 1996. Il est nommé à partir de cette date Directeur général des relations financières extérieures à la Banque d’Algérie. En 2004, il devient vice-gouverneur, la plus haute fonction dans la banque des banques après le poste de gouverneur. Ahmed Hiaouni a donc occupé de hautes responsabilités, durant plus de vingt ans, au sein de la Banque centrale en particulier pendant la crise financière des années 1990, sanctionnée par le plan d’ajustement structurel imposé par le FMI et les accords de rééchelonnement de la dette extérieure de Paris et de Londres. Pendant les années 2000, il a eu à superviser la gestion du remboursement anticipé de la dette extérieure et, aujourd’hui, de la délicate mise en œuvre de la planche à billets. Une mesure décidée par le gouvernement Ouyahia et fort critiquée par un large cercle d’experts, y compris par la banque des banques. La nomination d’Ahmed Hiouani au poste de Gouverneur de la Banque d’Algérie par intérim intervient dans une période sensible, marquée par un mouvement citoyen qui conteste la légitimité du pouvoir en place et qui veut mettre fin au pouvoir des oligarques. Dans ce contexte, la question est de savoir si la Banque centrale réussira à s’affranchir de la tutelle du gouvernement ou de la présidence, au point de pouvoir prendre des initiatives en matière de contrôle des mouvements frauduleux de transferts de devises ou de fuite de capitaux. Le nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie aura, également, à veiller à la stabilité du dinar sans laquelle les effets pernicieux de la planche à billets seraient plus graves en termes d’inflation ou, plus simplement, de hausse des prix. Il y va de la crédibilité de cette institution déjà décriée, à l’instar des autres institutions de l’Etat, par le mouvement citoyen. Quant à la compétence de cette haute personnalité, notre source ajoute que ce n’est pas le plus brillant. Les anciens gouverneurs Hadj Nacer Keramane et Laksaci sont bien plus compétents. Mais, à son avantage, il convient de noter son expérience au sein de la Banque d’Algérie, contrairement à son prédécesseur, Mohamed Loukal, qui n’est pas un ancien de la Banque centrale. «Sa carrière se résume seulement à une haute responsabilité dans une banque commerciale (P-dg de la BEA). Or, on ne gère pas la Banque d’Algérie comme une banque commerciale. Le Gouverneur doit avoir une connaissance fine de la macro-économie et des mécanismes monétaires. L’actuel ministre des Finances n’avait pas ce profil. Cela ne l’a pas empêché de devenir gouverneur de la Banque d’Algérie. La nomination de Mohamed Loukal en tant que gouverneur de la Banque centrale puis ministre des Finances du gouvernement Bedoui obéit beaucoup plus à des calculs politiques qu’à un choix judicieux d’une haute compétence à la tête d’une institution très sensible», commente la même source. Est-ce le cas également d’Ahmed Hiouani ?
Par KHALED REMOUCHE - 22 avril 2019
Nommé samedi à la tête de la Banque d’Algérie, il est le plus ancien des vice-gouverneurs de cette institution monétaire, financière et des services à l’économie.
Le pouvoir en place a choisi un homme d’expérience qui connaît bien la maison. En effet, « Ahmed Hiouani est le plus ancien des vice-gouverneurs de la Banque centrale», confie une source proche de la banque des banques. Le nouveau promu gouverneur de la Banque d’Algérie par intérim a occupé de hautes fonctions au sein de l’institut d’émission, contrairement à son prédécesseur, Mohamed Loukal. Titulaire d’une licence d’économie à l’Université d’Alger, puis diplômé de l’IFID de Tunis, il a rejoint la Banque centrale en 1983. Il devient directeur de la gestion des avoirs extérieurs en 1991, donc premier responsable de la gestion des réserves de change, et ce jusqu’en 1996. Il est nommé à partir de cette date Directeur général des relations financières extérieures à la Banque d’Algérie. En 2004, il devient vice-gouverneur, la plus haute fonction dans la banque des banques après le poste de gouverneur. Ahmed Hiaouni a donc occupé de hautes responsabilités, durant plus de vingt ans, au sein de la Banque centrale en particulier pendant la crise financière des années 1990, sanctionnée par le plan d’ajustement structurel imposé par le FMI et les accords de rééchelonnement de la dette extérieure de Paris et de Londres. Pendant les années 2000, il a eu à superviser la gestion du remboursement anticipé de la dette extérieure et, aujourd’hui, de la délicate mise en œuvre de la planche à billets. Une mesure décidée par le gouvernement Ouyahia et fort critiquée par un large cercle d’experts, y compris par la banque des banques. La nomination d’Ahmed Hiouani au poste de Gouverneur de la Banque d’Algérie par intérim intervient dans une période sensible, marquée par un mouvement citoyen qui conteste la légitimité du pouvoir en place et qui veut mettre fin au pouvoir des oligarques. Dans ce contexte, la question est de savoir si la Banque centrale réussira à s’affranchir de la tutelle du gouvernement ou de la présidence, au point de pouvoir prendre des initiatives en matière de contrôle des mouvements frauduleux de transferts de devises ou de fuite de capitaux. Le nouveau gouverneur de la Banque d’Algérie aura, également, à veiller à la stabilité du dinar sans laquelle les effets pernicieux de la planche à billets seraient plus graves en termes d’inflation ou, plus simplement, de hausse des prix. Il y va de la crédibilité de cette institution déjà décriée, à l’instar des autres institutions de l’Etat, par le mouvement citoyen. Quant à la compétence de cette haute personnalité, notre source ajoute que ce n’est pas le plus brillant. Les anciens gouverneurs Hadj Nacer Keramane et Laksaci sont bien plus compétents. Mais, à son avantage, il convient de noter son expérience au sein de la Banque d’Algérie, contrairement à son prédécesseur, Mohamed Loukal, qui n’est pas un ancien de la Banque centrale. «Sa carrière se résume seulement à une haute responsabilité dans une banque commerciale (P-dg de la BEA). Or, on ne gère pas la Banque d’Algérie comme une banque commerciale. Le Gouverneur doit avoir une connaissance fine de la macro-économie et des mécanismes monétaires. L’actuel ministre des Finances n’avait pas ce profil. Cela ne l’a pas empêché de devenir gouverneur de la Banque d’Algérie. La nomination de Mohamed Loukal en tant que gouverneur de la Banque centrale puis ministre des Finances du gouvernement Bedoui obéit beaucoup plus à des calculs politiques qu’à un choix judicieux d’une haute compétence à la tête d’une institution très sensible», commente la même source. Est-ce le cas également d’Ahmed Hiouani ?
Commentaire