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Moines de Tibéhirine: un témoin demande l'Asile politique en France

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  • Moines de Tibéhirine: un témoin demande l'Asile politique en France

    Abdelkader Tigha, ex-cadre de la sécurité militaire (DRS) et témoin potentiel dans le cadre de l'assassinat des moines de Tibéhirine demande l'asile politique à Paris et Paris ne veut pas pas se mettre Alger à dos.

    ====

    L'histoire pourrait n'être qu'une cavale de huit ans entre Alger, Damas, Bangkok, Amman, Amsterdam et Paris, où elle risque de s'achever le 20 mars, date à laquelle il sera fixé sur son sort en France.

    La personnalité du fugitif, Abdelkader Tigha, lui confère pourtant une autre dimension : celle de trois raisons d'Etat qui, en France, au Vatican et en Algérie, se conjuguent pour occulter toutes les interrogations suscitées par l'assassinat des sept moines français de Tibéhirine en 1996. Leur exécution fut à la mesure des violences qui ont ensanglanté l'Algérie pendant la décennie 90 : seules leurs têtes furent retrouvées et on ignore tout des circonstances de leur mort, que l'Algérie attribue aux GIA (Groupes islamistes armés).

    Fin 1999, trois ans après leur exécution, l'irruption d'Abdelkader Tigha dans cette affaire a cependant permis aux services secrets français d'en savoir plus. Venant de déserter l'Algérie, ce cadre du DRS (Département du renseignement et de la sécurité, l'ex-Sécurité militaire algérienne) commence sa cavale. Il passe en Tunisie, puis en Libye avant de débarquer à Damas, où il contacte l'ambassade de France et se dit «prêt à aider contre le terrorisme en échange d'un asile politique en Europe». Il est envoyé à Bangkok, car il est «risqué pour les agents français de l'interroger en Syrie». C'est là que, en janvier 2000, trois agents de la DGSE le débriefent.

    Les réseaux du DRS et des GIA en Europe les intéressent. Les moines de Tibéhirine aussi. Un dossier sur lequel Tigha a beaucoup à dire : de 1993 à 1997, années les plus dures de la «sale guerre» contre les islamistes, il était chef de brigade au Centre territorial de recherche et d'investigation (CTRI) de Blida, haut lieu des opérations d'infiltration des maquis islamistes par l'armée. C'est là que, au matin du 27 mars 1996, il voit arriver à son grand étonnement les moines qui viennent d'être enlevés. Selon Tigha, les otages seront remis à Djamel Zitouni, le chef des GIA de l'époque, dont il est de notoriété qu'il était déjà «retourné» par les services algériens.

    Silence. A Bangkok, la DGSE veut des détails sur les moines ; Tigha, des garanties sur son asile. Impossible en France, car «cela créerait des problèmes avec Alger», lâchent les agents français. Tigha se fâche. Fin de l'épisode DGSE. Trois mois plus tard, son visa expire et il est arrêté et emprisonné au centre de détention de l'immigration de Bangkok pendant deux ans. Sans feu vert du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), les détenus ne peuvent partir, une fois leur peine accomplie, que pour une seule destination : leur pays d'origine. Ce que Tigha refuse évidemment. Entre-temps, il a rendu public ce qu'il sait sur les moines et son histoire avec la DGSE ( Libération du 23 décembre 2002).

    En dépit de ces révélations * qui recoupent des interrogations présentes au sommet de l'Etat quant au rôle des services algériens *, le silence officiel français est assourdissant. Mais, en 2004, la famille de Christophe Lebreton, l'un des moines, porte plainte contre X auprès du tribunal de Paris «car trop de questions sont restées sans réponse».

    Auditions.
    Tigha échoue, lui, à Amman. Mais les Jordaniens l'avertissent qu'ils ne «pourront pas faire longtemps la sourde oreille aux demandes d'extradition de l'Algérie». L'ex-agent se retrouve alors en Hollande, où l'asile lui est refusé, le CICR craignant qu'il se soit rendu coupable de violation des droits de l'homme au CTRI de Blida. Mis en demeure de quitter les Pays-Bas début février, il débarque à Lille, puis à Paris. Assisté de Me Dominique Noguère, vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme, Tigha tente d'obtenir le document lui permettant de demander l'asile politique. En vain. Convoqué ce 20 mars à la préfecture de police, il sera fixé.

    En charge de l'instruction sur l'assassinat des sept moines , le juge Bruguière a procédé à quelques auditions, parmi lesquelles celles de Philippe Rondot et du patron de la DGSE de l'époque. Mais il n'a entendu aucun des ex-militaires algériens qui témoignent de l'infiltration des GIA par les services algériens. Alors que Tigha était aux Pays-Bas, le juge affirmait ne pas obtenir de commission rogatoire internationale pour l'y interroger. Mais aujourd'hui il est à Paris. «Il n'y a donc en principe plus de problème pour l'entendre», estime Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme. Sauf à penser que la justice française, à l'instar de Paris, ne veut rien savoir sur l'assassinat des moines. Et préfère tabler sur l'expulsion d'un homme qui affirme avoir vu ces derniers dans une caserne de Blida après leur rapt.

    Par Libération

  • #2
    Salamalikoumme.


    On dit que ces malheureux Moines ont beaucoup aidés "Les Fréres" comme "ils" les appelaient du Djebel . ( Soins , Médicaments etc ...)

    J'ai vu ça dans un documentaire .





    Wassalame

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    • #3
      Le monastère de Tibehirine était une sorte de petite clinique, ils étaient médecins pour la plupart et soignaient les gens gratuitement, et la déontologie médicale veut que l'on soigne tout le monde... Serment d'Hippocrate.

      Commentaire


      • #4
        Mon Dieu et moi qui croyais que c'était des islamistes

        l'architecte a fait fort là !!

        Commentaire


        • #5
          Interview de Abdelkader Tigha

          Propos recueillis par Christophe Boisbouvier, RFI, 13 mai 2004

          Qui a enlevé les moines de Tibeherine le 26 mars 1996 ?
          C’est une affaire qui a été planifiée dès le début par le CTRI de Blida, c’est-à-dire le Centre Territorial de Recherches et d’Investigations qui dépend de la Direction du Contre-Espionnage, dirigée par le général-major Smain Lamari. Il faut savoir que les GIA, les Groupes Islamiques Armés, en Algérie, entre 1994 et 1996, étaient complètement entre les mains de la Sécurité Militaire. Il y avait une manipulation sophistiquée de l’émir du GIA Djamel Zitouni, alias Abou Abderrahmane Amin, et cette manipulation est allée trop loin.


          Mais, à l’époque, comment saviez-vous que Djamel Zitouni était manipulé par vos services ?
          A l’époque, j’étais en fonction au CTRI de Blida, et c’est là que Zitouni a été approché et recruté par un cadre du CTRI, proche du général Lamari. C’est le commandant Abdelhafid Allouache.


          Mais, vous-même, avez-vous rencontré à l’époque Djamel Zitouni ?
          Non, pas personnellement mais nous avions au CTRI une autre personne, bras droit de Zitouni qui était, sur le plan renseignement, plus important que Zitouni. C’était le chef de la cellule de communication du GIA, qui s’appelait à l’époque Azzouz Mouloud, alias El Hadj. C’est lui qui venait régulièrement au CTRI. D’ailleurs, avant la planification de l’enlèvement des sept moines trappistes, il est venu au CTRI. Je m’en souviens très bien. C’était le 24 mars.

          Selon vous, qui est le supérieur hiérarchique qui a ordonné l’enlèvement des sept moines ?
          Avant l’enlèvement des moines, ils avaient l’intention de planifier l’enlèvement d’un haut fonctionnaire de l’ambassade de France en Algérie. Mais c’était trop délicat. Il a été surveillé par une brigade. Mais le choix de moines a été fait par les cadres du CTRI : le colonel Djebbar M'henna, chef du Centre, le commandant Allouache Abdelhafid et, bien sûr, avec la bénédiction du général Smail Lamari, directeur du contre-epsionnage,


          Qui l’est toujours aujourd’hui d’ailleurs…
          Oui. Il est toujours en fonction. C’est un ami des services de renseignement français. C’est un bon ami de l’ex patron de la DST, Yves Bonnet.

          Votre thèse, Abdelkader Tigha, paraît tout de même incroyable. Quel aurait pu être l’objectif d la Sécurité Militaire algérienne dans l’enlèvement des sept moines ?
          A l’époque, 1994-1995, beaucoup d’initiatives se multipliaient à l’étranger pour se débarrasser des militaires, c’est-à-dire des généraux au pouvoir, notamment le pacte qui a été signé chez la communauté de Saint Egidio, à Rome. Ce qui était une menace pour Smail Lamari, Toufik Mediene, Mohamed Lamari et autres. Ce pacte avait même reçu le soutien des Français et de la Communauté européenne. C’était donc une bombe qui allait exploser sur la tête des généraux.

          Saint Egidio, c’est une communauté catholique comme la communauté des moines de Tibeherine…
          Voilà, il y avait des ordres stricts du général Smail Lamari : il fallait accentuer les efforts pour convaincre la communauté internationale du danger de l’islamisme. Et ces sont les sept religieux qui ont servi pour amener la communauté chrétienne en particulier à condamner définitivement l’islamisme.


          Objectif : discréditer le GIA ?
          Amener la communauté chrétienne et internationale à condamner définitivement l’islamisme. L’objectif, pour Smail Lamari, a été atteint. Même les réseaux islamistes à l’étranger ont pris leur distance à l’égard du GIA, A Londres, en Allemagne…

          Mais tout de même, si on suit votre hypothèse, c’est un jeu très dangereux. Est-ce que la Sécurité Militaire algérienne ne prenait pas le risque de provoquer un scandale entre Alger et Paris ?
          Non, parce que il y avait seulement deux témoins : Djamel Zitouni qui a été abattu par un groupe de l’AIS sur information donnée par les services et Azzouz Mouloud, chef de la cellule de la communication, mais je ne sais pas où il est actuellement.

          Est-ce que cet enlèvement pouvait également permettre à Alger de faire pression sur Paris ?
          Oui, il fallait d’une part discréditer les islamistes et d’autre part amener la communauté internationale à nous soutenir, en particulier la France. Et vous avez vu, qu’en France, il y a eu pas mal de gens qui ont été expulsés vers l’Algérie. Notamment des membres du FIS à l’étranger. Mais ce qu je reproche maintenant à la France, c’est que les services de renseignement français savent qu’il y a quelque chose avec Zitouni et le DRS. Oui, ils n’ont pas le courage de le dire officiellement. Et lorsque j’ai rencontré des officiers de la DGSE en Thaïlande…

          Les espions français…
          C’est cela. Eux-mêmes m’ont posé cette question : qui était derrière l’affaire des moines ? Donc, ils savaient, ils avaient des renseignements. Lors de notre entretien, la première question concernait les moines et la deuxième question l’assassinat de l’imam Abdelbaki Sahraoui à Paris. Donc eux-mêmes étaient en train de chercher parce qu’il savaient que Zitouni travaillait pour nous.

          Abdelkader Tigha, votre témoignage est accablant mais est-ce que vous ne réglez pas des comptes et est-ce que vous ne chargez pas les autorités algériennes pour obtenir l’asile politique en Europe ?
          Non. Je ne fais pas comme d’autres. Il y a beaucoup de militaires qui ont quitté le pays pour demander l’asile politique et ils n’ont pas le courage de parler. Mais moi, j’allais être exécuté et c’est pourquoi j’ai quitté le pays. Et je l’ai quitté alors que j’étais en fonction. On voulait m’exécuter parce que je voulais entrer en contact avec un journaliste comme vous. Et c’est pour cela que j’ai été détenu pendant 20 jours en isolement. Après j’ai quitté tout de suite le pays.
          Interrogé par la télévision française LCI il y a deux mois sur cette affaire , Abdelaziz Bouteflika a répondu : « toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. C’est flou pour l’instant. Lorsque j’aurai toutes les informations, je les dirai. » Pensez-vous qu’il en sait plus qu’il ne veut bien dire ?
          Oui. Peut-être qu’il a été informé par un autre clan de militaires mais il ne peut rien faire contre eux. Tout le monde le sait, l’Algérie ce n’est pas une question de président, ce n’est pas une question de partis politiques. C’est une question de cinq personnes qui ont confisqué l’armée, qui ont confisqué l’Algérie.
          ILS savaient et il a été détenu 20 jours en isolement puis il a pu quitter le pays ?????? S'ILS savaient que Thiga voulait parler au journaliste dès le 1er jour ILS l'auraient exécuté.......
          C'est là où le doute s'installe, dit il la vérité ?
          Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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          • #6
            Là il répond ma question

            Droit de réponse de Abdelkader Tigha à M. le Directeur de la rédaction du journal « Liberté »
            Abdelkader Tigha, Pays-Bas, jeudi 23 mars 2006
            http://www.algeria-watch.org/fr/arti...se_liberte.htm

            Cher Monsieur,

            Suite à l’article paru dans vos éditions du 23 mars 2006 (« Enlèvement et assassinat des moines de Tibhirine : les contradictions du sergent-chef Tigha », article courageusement non signé), je vous adresse le droit de réponse suivant, que je vous demande de publier sous peine de poursuites, afin de rectifier auprès de vos lecteurs les fausses informations qu’il contient. Loin d’informer sur la réalité des pratiques des services secrets algériens, votre article, publié à quelques jours du dixième anniversaire de l’enlèvement des moines de Tibhirine, ne vise qu’à couvrir les pratiques du DRS, tout en portant gravement atteinte à mon honneur et à ma considération.

            Je vous informe encore une fois - comme je l’ai fait déjà auprès de plusieurs de vos confrères journalistes en Algérie - que, lorsque j’ai quitté le pays le 8 décembre 1999, j’étais en possession d’un ordre de mission valable signé par le chef du Centre Antar à Hydra. J’ai aussi abandonné mon véhicule de service de marque Renault 4 en bas de l’immeuble où j’habitais, à Blida ville.

            J’ai donc quitté l’Algérie alors que j’étais en activité et que je n’avais aucun démêlé avec la justice ni avec quiconque. J’ai bien été accusé de « dénigrement » de mes chefs, mais c’était dans un rapport interne et confidentiel adressé en 1997 au général Smaïn Lamari (adjoint du général Toufik à la tête du DRS) par mon chef, le colonel Djebbar Mehenna (le chef du CTRI de Blida), dans lequel il m’a accusé de « dénigrement du service », « divulgation de secrets professionnels » et « atteinte a la Sûreté de l’État ». L’unique raison de ces accusations était qu’un journaliste du « Soir d’Algérie » avait voulu me rencontrer. Il est donc clair que la source de vos « informations » ne peut être qu’un officier du DRS ayant accès au dossier qui a été monté contre moi.

            Concernant ma prétendue traduction « à trois reprises devant le tribunal militaire de Blida pour trafic de véhicules, dénigrement et calomnie à l’égard de [mes] supérieurs et aussi pour menaces proférées à l’encontre du chef de sûreté et du procureur de la République de Blida », il s’agit d’un mensonge pur et simple.
            Je n’ai été traduit devant un tribunal qu’une seule fois, pour de toutes autres raisons, dans les circonstances suivantes : après l’assassinat par le GIA de mon frère Nacer, policier à Boufarik, au début de l’année 1993, j’ai quitté mon poste pour aller chez moi. En fait, j’étais tellement désespéré que j’ai refusé de rejoindre mon unité après maintes convocations. Un message de recherche pour désertion a été diffusé par mon service. La Gendarmerie nationale de mon lieu de résidence m’a alors conseillé de rejoindre mon unité, faute de quoi je serais arrêté. De retour à mon unité, j’ai été présenté devant le tribunal militaire de Blida et j’ai été condamné à un mois avec sursis pour « désertion à l’intérieur du pays » (suite à quoi j’ai été intégré au CTRI de Blida). Ce fut la première et unique fois où j’ai comparu devant un tribunal algérien. Contrairement à ce que vous avez écrit, je n’ai donc jamais connu de poursuites pour un quelconque délit de droit commun, et je vous mets au défi de prouver le contraire. Vous n’êtes pas sans ignorer que le règlement militaire stipule que tout militaire impliqué dans des affaires de droit commun ou des crimes est radié automatiquement des rangs de l’armée, ce qui n’a pas été mon cas. Je vous le rappelle encore une fois : j’ai quitté volontairement le service fin 1999, alors que j’étais en poste au CPO (Centre principal des opérations) à Hydra.

            S’agissant des deux professeurs disparus en 1994, soi-disant affiliés au GIA et dont vous n’avez pas le courage de mentionner les noms, j’ai effectivement établi, dans une enquête effectuée à la demande de mes chefs, qu’ils ont été arrêtés, torturés et exécutés par certains membres du Service de police judiciaire, dont j’ai donné les noms (ce qui m’a valu la colère de mes chefs). Je me demande pourquoi, si vous mettez cela en doute, vous n’avez pas demandé vous-même où ils se trouvent au colonel (devenu depuis général) Djebbar Mehenna, l’ex-chef du CTRI de Blida. Je peux vous donner leurs noms pour vous faciliter la tâche. Il s’agit de Mohammed Rosli et de Mohammed Boularas, deux professeurs à l’Université de Soumaâ (Blida), respectivement originaires de Hussein-Dey et Larbaâ. J’espère que votre journal publiera les résultats de son enquête dans un futur proche.

            Concernant les prétendues « menaces [que j’aurais] proférées à l’encontre du chef de sûreté et du procureur de la République de Blida », je suis vraiment étonné qu’un petit sergent-chef de l’Armée, comme vous le signalez dans votre article, aurait pu menacer deux responsables de haut rang en Algérie même et pouvait sortir vivant du pays. C’est une absurdité évidente. La simple vérité, c’est qu’ils savaient que je détenais des informations précises et documentées sur les délits et les crimes (détournements de biens de l’État, escroqueries, exécutions sommaires, etc.) commis par les responsables officiels de Blida (le chef du CTRI, le chef de la gendarmerie, le chef de la Police, le wali et le procureur). Est-ce que vous appelez cela des menaces ? Ils avaient tout simplement peur, car je connaissais beaucoup de choses susceptibles de les voir un jour déférés devant une instance internationale de justice.

            Concernant « le refus du Haut Commissariat à l’ONU pour les réfugiés à Bangkok de [m’] accorder le statut de réfugié, [me] soupçonnant d’avoir commis des crimes contre l’humanité en Algérie », ce refus est bien réel, mais j’en ai formellement contesté les motivations. Le UNHCR n’a pris sa décision qu’après une unique et très brève audition à Bangkok en février 2001, par un officier de nationalité française dont je conteste l’objectivité et l’indépendance. Je lui ai révélé les atteintes aux droits humains, les exécutions sommaires et les tortures perpétrées par mes chefs du DRS, et il m’a reproché ma connaissance de ces faits. Mais la justice néerlandaise - institution qui, comme vous le savez sans doute, est indépende dans ce pays - a considéré comme nulle la décision de l’UNHCR.

            Vous dites dans votre article que, si j’ai accusé « les services de sécurité algériens d’être derrière l’enlèvement des sept moines de Tibhirine » dans le quotidien français « Libération » le 23 décembre 2002, c’était pour « provoquer une réponse favorable de la part du HCR » à mon dossier en appel auprès de cette institution. Mais c’est là un autre mensonge : je n’ai fait que dire ce que je savais, sur la responsabilité directe de mes chefs dans ce drame, au correspondant de « Libération » qui m’avait alors interviewé. Et je ne suis pas surpris que votre article tente ainsi de discréditer mon témoignage, alors que l’actualité médiatique du dixième anniversaire de l’enlèvement des moines de Tibhirine par les « islamistes du DRS » (qui sera suivi de leur assassinat) amène la presse française à s’intéresser aux circonstances exactes de cette affaire. Pour les chefs du DRS, que je connais bien, mon témoignage est dangereux, et je suis convaincu que c’est pour cette raison qu’ils vous ont demandé de publier cet article signé anonymement par la « rédaction de Liberté », ce qui prouve bien votre inféodation.

            En lisant cet article qui vise uniquement ma propre personne, on comprend mieux que votre journal n’est pas sorti de sa mission habituelle, qui n’est autre que celle de défendre le régime des généraux, alors même que plusieurs de vos confrères journalistes sont envoyés dans les prisons pour occuper les places des terroristes récemment libérés. Quelle honte pour cette presse algérienne qui est au service des plus forts !

            Meilleures salutations.

            Abdelkader Tigha.
            Normal que le peuple ne fasse plus confiance ni à la police ni aux gendarmes et pas davantage aux militaires. De telles accusations ne peuvent que semer le doute dans les esprits......
            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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            • #7
              ......................
              Dernière modification par reeeeeverblu, 17 mars 2007, 23h04.

              Commentaire


              • #8
                Abdelkader Tigha, ex-cadre de la sécurité militaire (DRS) et témoin potentiel dans le cadre de l'assassinat des moines de Tibéhirine demande l'asile politique à Paris et Paris ne veut pas pas se mettre Alger à dos.

                A moins de s'inclure dans le debat publique des candiats presidents, on n'en entendra pas parler.

                Commentaire


                • #9
                  Salamalikoumme.

                  Envoyé par far_solitaire
                  Mon Dieu et moi qui croyais que c'était des islamistes

                  Bouteflika avait déjà accusé l'armée je crois . Alors que s'est-il passé ?

                  Il laisse donc croire qu’il a des preuves de l’implication de l’armée dans l’assassinat des moines de Tibhirine et qu’il les rendra publiques en temps opportun. Avouant pour la première fois qu’il n’a pas le soutien de l’armée, il menace l’institution militaire de la mettre sur le banc des accusés sur cette affaire si la neutralité de Lamari dont il se félicite le contrecarre pour son second mandat. Un chantage grave de la part de celui qui continue de se réclamer du titre de ministre de la Défense et de chef suprême des armées.

                  Les attaques portées par M. Bouteflika contre l’Armée, depuis également son passage dans l’émission « Baramidj » de l’ENTV, montent crescendo et sa campagne semble toute entière reposer sur le discrédit de l’institution militaire, se solidarisant par ses accusations avec les partisans du « Qui tue qui ? » A commencer par le fameux entretien d’un ancien militaire algérien, Abdelkader Tigha, paru dans le quotidien français Libération, le 23 décembre 2002, dans lequel il accuse les services de sécurité d’avoir organisé la tuerie à Tibhirine sous le couvert du GIA : « Le GIA, c’est la création des services de sécurité », citant les dépositions de Habib Souaïdia et de Mohamed Semraoui contre le général Nezzar lors du procès de Paris au cours duquel l’Armée était mise au banc des accusés dans la tuerie de Bentalha. Par cette déclaration insultant l’Armée, M. Bouteflika innocente les GIA qui ont pourtant revendiqué dans un tract datant du 21 mai 1996 l’assassinat des moines trappistes à Médéa.

                  De l’aveu même d’Ali Benhadjar, publié dans Algeria Interface le 27 décembre 2001 : « Nous n’avons pu avertir les moines du plan de leur enlèvement. L’enlèvement des sept moines trappistes en mars 1996 est également à mettre "sur le compte" de Djamel Zitouni. Il nous a ordonné de le faire lorsqu’il essayait de rétablir son autorité sur la katibat de Médéa. Nous lui avons répondu que nous leur avions donné une parole de croyant et que nous comptions la respecter. Nous devions prévenir les moines des risques qu’ils encouraient. Voir ICI .


                  Voici un extrait (Durée = 08 :10) de "Autopsie d'une tragedie" [Document "LA5"] ou l'histoire est racontée en détails quant au déroulement des faits . Le passage souligné plus haut se trouve dans cet extrait .

                  Par la même occasion , je vous invite à noter "l'accent" des ravisseurs assassins (Laânatou Allahe Waâlayhoumme) ...





                  Wassallamme !

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