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En attendant le sursaut des politiciens, les patrons de la région prennent les devants et balisent le terrain à l'UMA, du moins sur le plan économique. A Marrakech, l'optimisme était de mise ce 17 février. Hanaa. Foulani vous fait partager les coulisses de cet événement.
C'est un satisfecit général et beaucoup d'espoir qui se lisaient sur les visages des patrons maghrébins lors de la signature de I'accord portant création de Union Maghrébine des Entrepreneurs (UME) a Marrakech, ce 17 février 2007. Plus qu'un l8eme anniversaire de la création de I'Union du Maghreb Arabe, cette initiative du patronat des cinq pays signataires est riche en symboles. Elle est la preuve que les cinq pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie, Libye, Mauritanie) ont atteint un niveau de maturité qui leur permet d'admettre les échecs du passé et surmonter leurs différends au profit d'un avenir meilleur. Le temps leur est désormais compte et ils ne peuvent se permettre d'attendre que les politiciens se décident enfin à activer l'UMA. Le Maghreb est aujourd'hui une réalité. Si les pays de la région ne le considèrent pas encore comme tel, les institutions internationales, les pays d'Europe et les Etats-Unis, eux, le font. C'est un peu ce qu'avoue entre deux déclarations le président de la CAP (Confédération algérienne du patronat), Boualem M'Rakach, qui a confie a Economie & Entreprises que «les Européens et les Américains us poussent a créer un seul et uni¬que bloc économique. L'UME aujourd'hui c'est plus qu'un choix, c'est une obligation». La délégation algérienne se dit impressionnée par la qualité de I'organisation et des hommes qui étaient derrière la concrétisation de ce projet d'entreprise maghrébine. Un bon point pour My Hafid Elalamy, patron de la CGEM, et son équipe. Une fois l'engouement passé, une question s'impose: qu'est-ce qui garantit que l'UME va marcher et que l'économique réussira la où le politique a échoué? A cette question Elalamy n'hésite pas une seconde à répondre qu'«il n'y a pas de garanties, il y a une forte volonté et une prise de conscience générale. Aujourd'hui, les pays du Maghreb n'ont pas le choix. Ils doivent agir en bloc pour relever les délit de la mondialisation et négocier en position de force les accords économiques et commerciaux avec les pays partenaires». La région est riche et son économie diversifiée, mais les pays y évoluent à des rythmes différents et n'accordent pas toujours leurs violons pour demander la même chose aux pays d'Europe ou aux Etats-Unis. Le Maroc et la Tunisie sont souvent donnés comme exemple en matière de développement économique et d'attrait des capitaux étrangers. Ils ont donc acquis une expérience qu'ils gagneraient a partager avec I'Algérie qui sort d'une série de crises politico-économiques, de la Libye qui cherche a se faire une place sur I'échiquier international après la levée de l'embargo qui l'a kart& pendant plusieurs années ou encore avec la Mauritanie qui a désormais les moyens financiers et les ambitions de devenir un pays qui compte dans le région mais où tout est a construire. «Les hommes d'affaires de ces pays ont senti qu'ils étaient dépassés, qu'il valait mieux pour eux de s'accrocher a des pays locomotives tels que le Maroc ou la Tunisie qui ont prouve leur efficacité», nous confie en aparté un des participants a la cérémonie.
Cela faisait plus de six mois, depuis que les présidents des centrales patronales maghrébines se sont retrouves à Rabat (11 septembre 2006) pour donner le feu vert à l'UME que les porteurs du projet préparent le grand jour. Rien n'a été laisse au hasard. «Nous avons tout fait dans la concertation. Ce qui nous intéresse, c'est que nos entreprises puissent évoluer dans une marche plus large. La, a partir de mars 2007, toutes les démarches et les négociations se feront de manière collective. C'est un signal très fort vers les politiciens», affirme Hammad Kassa! vice-président de la CGEM, chargé de ce dossier. Et pour montrer que l'UME c'est du sérieux, on ne s'est pas arrête a la signature et a la désignation du bureau, mais des commissions ont été créées et un plan d'action a été présenté, décline en trois axes (voir encadre): intégration économique, capacité institutionnelle et promotion de l'image de l'UME. Mais concrètement comment compte agir cette Union? Nous avons pose la question a I'équipe CGEM qui a répondu que trois priorités ont été désignées afin I'objectif ultime qui est l'encouragement de la mobilité des capitaux et des compétences. En tête de liste figure l'harmonisation des normes et des conditions d'accès des entreprises aux marches intermaghrébins. L'UME procédera également à la décortication et au diagnostic des obstacles immédiats aux affaires ainsi que l'analyse des politiques économiques et commerciales des pays de manière à les harmoniser.
Lobbying
Le troisième volet, et non des moindres, sera l'ouverture de représentations dans les pays dits à forte dominance économique (Etats-Unis, Belgique...) afin de vendre le Maghreb en tant qu'entité unique et unifiée mais aussi et surtout mener des missions de lobbying ciblées auprès des organisations et des institutions internationales. D'ailleurs, il faut noter au passage que la Banque mondiale a engage une étude qui établira un diagnostic détaillé sur le Maghreb et ses potentialités et a laquelle sera désormais associée I'UME. Une réunion d'experts est programmée pour juin afin de suivre de près cette étude et ses recommandations. L'UME agira également au niveau de la sensibilisation et de l'échange d'expériences à travers l'organisation de manifestations et de forums interrégionaux. A terme, les initiateurs du projet espèrent rallier les politiciens et atteindre l'objectif ultime qui est d'instaurer un espace de libre-échange avec une monnaie unique a l'image de l'Union européenne qui elle-même est née d'un accord purement économique, suite a l'accord sur l'acier. Les patrons maghrébins, en présence de leurs ministres du Commerce extérieur respectif et un grand nombre de personnalités ont pris l'engagement de promouvoir les opportunités d'investissement et d'échanges commerciaux dans la région Actuellement, les échanges intermaghrébins ne dépassent pas 3% du total des échanges des cinq pays avec le reste du monde. Les statistiques du CNUCED font état d'un niveau d'échanges d'à peine 1.800 millions de dollars entre les cinq pays de I'UMA, ce qui laisse apparaître une faible exploitation des potentiels des pays. Quant au développement économique et a la promotion des investissements, beaucoup de pistes sont a explorer mutuellement, d'autant que les cinq pays se sont presque tous engages dans la voie des reformes pour l'assainissement du climat des investissements avec notamment la libéralisation des prix, la mise a niveau des entreprises, la privatisation, le marche financier... Par ailleurs, et face aux communautés économiques régionales, l'UME à un grand rôle à jouer dans la coordination des actions relatives aux négociations et aux accords de libre-échange signes par ou entre les pays de ('Union afin d'en faire profiter au maximum tous les signataires. A en croire le patron des patrons marocains, une telle action ferait gagner deux a trois points de croissance a chacun des cinq partenaires. La présidence de l'UME a été confiée a la Tunisie, en la personne de FL' Djelani, président de l'UTlCA (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de I'artisanat). «Ce premier mandat est le plus difficile, c'est celui de la construction de l'Union, nous I'avons confie au doyen des patrons maghrébins», est-il expliqué. L'Algérie, quant a elle, accueillera le siège social de I'UME, un choix motivé par le fait qu'elle soit «géographiquement au milieu», nous dit-on. La Libye, qui siège à la vice-présidence, aura ainsi l'occasion de faire entendre sa voix sur la scène internationale après une longue absence.
Economie et Entreprises
En attendant le sursaut des politiciens, les patrons de la région prennent les devants et balisent le terrain à l'UMA, du moins sur le plan économique. A Marrakech, l'optimisme était de mise ce 17 février. Hanaa. Foulani vous fait partager les coulisses de cet événement.
C'est un satisfecit général et beaucoup d'espoir qui se lisaient sur les visages des patrons maghrébins lors de la signature de I'accord portant création de Union Maghrébine des Entrepreneurs (UME) a Marrakech, ce 17 février 2007. Plus qu'un l8eme anniversaire de la création de I'Union du Maghreb Arabe, cette initiative du patronat des cinq pays signataires est riche en symboles. Elle est la preuve que les cinq pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie, Libye, Mauritanie) ont atteint un niveau de maturité qui leur permet d'admettre les échecs du passé et surmonter leurs différends au profit d'un avenir meilleur. Le temps leur est désormais compte et ils ne peuvent se permettre d'attendre que les politiciens se décident enfin à activer l'UMA. Le Maghreb est aujourd'hui une réalité. Si les pays de la région ne le considèrent pas encore comme tel, les institutions internationales, les pays d'Europe et les Etats-Unis, eux, le font. C'est un peu ce qu'avoue entre deux déclarations le président de la CAP (Confédération algérienne du patronat), Boualem M'Rakach, qui a confie a Economie & Entreprises que «les Européens et les Américains us poussent a créer un seul et uni¬que bloc économique. L'UME aujourd'hui c'est plus qu'un choix, c'est une obligation». La délégation algérienne se dit impressionnée par la qualité de I'organisation et des hommes qui étaient derrière la concrétisation de ce projet d'entreprise maghrébine. Un bon point pour My Hafid Elalamy, patron de la CGEM, et son équipe. Une fois l'engouement passé, une question s'impose: qu'est-ce qui garantit que l'UME va marcher et que l'économique réussira la où le politique a échoué? A cette question Elalamy n'hésite pas une seconde à répondre qu'«il n'y a pas de garanties, il y a une forte volonté et une prise de conscience générale. Aujourd'hui, les pays du Maghreb n'ont pas le choix. Ils doivent agir en bloc pour relever les délit de la mondialisation et négocier en position de force les accords économiques et commerciaux avec les pays partenaires». La région est riche et son économie diversifiée, mais les pays y évoluent à des rythmes différents et n'accordent pas toujours leurs violons pour demander la même chose aux pays d'Europe ou aux Etats-Unis. Le Maroc et la Tunisie sont souvent donnés comme exemple en matière de développement économique et d'attrait des capitaux étrangers. Ils ont donc acquis une expérience qu'ils gagneraient a partager avec I'Algérie qui sort d'une série de crises politico-économiques, de la Libye qui cherche a se faire une place sur I'échiquier international après la levée de l'embargo qui l'a kart& pendant plusieurs années ou encore avec la Mauritanie qui a désormais les moyens financiers et les ambitions de devenir un pays qui compte dans le région mais où tout est a construire. «Les hommes d'affaires de ces pays ont senti qu'ils étaient dépassés, qu'il valait mieux pour eux de s'accrocher a des pays locomotives tels que le Maroc ou la Tunisie qui ont prouve leur efficacité», nous confie en aparté un des participants a la cérémonie.
Cela faisait plus de six mois, depuis que les présidents des centrales patronales maghrébines se sont retrouves à Rabat (11 septembre 2006) pour donner le feu vert à l'UME que les porteurs du projet préparent le grand jour. Rien n'a été laisse au hasard. «Nous avons tout fait dans la concertation. Ce qui nous intéresse, c'est que nos entreprises puissent évoluer dans une marche plus large. La, a partir de mars 2007, toutes les démarches et les négociations se feront de manière collective. C'est un signal très fort vers les politiciens», affirme Hammad Kassa! vice-président de la CGEM, chargé de ce dossier. Et pour montrer que l'UME c'est du sérieux, on ne s'est pas arrête a la signature et a la désignation du bureau, mais des commissions ont été créées et un plan d'action a été présenté, décline en trois axes (voir encadre): intégration économique, capacité institutionnelle et promotion de l'image de l'UME. Mais concrètement comment compte agir cette Union? Nous avons pose la question a I'équipe CGEM qui a répondu que trois priorités ont été désignées afin I'objectif ultime qui est l'encouragement de la mobilité des capitaux et des compétences. En tête de liste figure l'harmonisation des normes et des conditions d'accès des entreprises aux marches intermaghrébins. L'UME procédera également à la décortication et au diagnostic des obstacles immédiats aux affaires ainsi que l'analyse des politiques économiques et commerciales des pays de manière à les harmoniser.
Lobbying
Le troisième volet, et non des moindres, sera l'ouverture de représentations dans les pays dits à forte dominance économique (Etats-Unis, Belgique...) afin de vendre le Maghreb en tant qu'entité unique et unifiée mais aussi et surtout mener des missions de lobbying ciblées auprès des organisations et des institutions internationales. D'ailleurs, il faut noter au passage que la Banque mondiale a engage une étude qui établira un diagnostic détaillé sur le Maghreb et ses potentialités et a laquelle sera désormais associée I'UME. Une réunion d'experts est programmée pour juin afin de suivre de près cette étude et ses recommandations. L'UME agira également au niveau de la sensibilisation et de l'échange d'expériences à travers l'organisation de manifestations et de forums interrégionaux. A terme, les initiateurs du projet espèrent rallier les politiciens et atteindre l'objectif ultime qui est d'instaurer un espace de libre-échange avec une monnaie unique a l'image de l'Union européenne qui elle-même est née d'un accord purement économique, suite a l'accord sur l'acier. Les patrons maghrébins, en présence de leurs ministres du Commerce extérieur respectif et un grand nombre de personnalités ont pris l'engagement de promouvoir les opportunités d'investissement et d'échanges commerciaux dans la région Actuellement, les échanges intermaghrébins ne dépassent pas 3% du total des échanges des cinq pays avec le reste du monde. Les statistiques du CNUCED font état d'un niveau d'échanges d'à peine 1.800 millions de dollars entre les cinq pays de I'UMA, ce qui laisse apparaître une faible exploitation des potentiels des pays. Quant au développement économique et a la promotion des investissements, beaucoup de pistes sont a explorer mutuellement, d'autant que les cinq pays se sont presque tous engages dans la voie des reformes pour l'assainissement du climat des investissements avec notamment la libéralisation des prix, la mise a niveau des entreprises, la privatisation, le marche financier... Par ailleurs, et face aux communautés économiques régionales, l'UME à un grand rôle à jouer dans la coordination des actions relatives aux négociations et aux accords de libre-échange signes par ou entre les pays de ('Union afin d'en faire profiter au maximum tous les signataires. A en croire le patron des patrons marocains, une telle action ferait gagner deux a trois points de croissance a chacun des cinq partenaires. La présidence de l'UME a été confiée a la Tunisie, en la personne de FL' Djelani, président de l'UTlCA (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de I'artisanat). «Ce premier mandat est le plus difficile, c'est celui de la construction de l'Union, nous I'avons confie au doyen des patrons maghrébins», est-il expliqué. L'Algérie, quant a elle, accueillera le siège social de I'UME, un choix motivé par le fait qu'elle soit «géographiquement au milieu», nous dit-on. La Libye, qui siège à la vice-présidence, aura ainsi l'occasion de faire entendre sa voix sur la scène internationale après une longue absence.
Economie et Entreprises
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