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Constituante, tirage au sort : les initiatives de démocratie participative fleurissent en Algérie

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  • Constituante, tirage au sort : les initiatives de démocratie participative fleurissent en Algérie

    Constituante, tirage au sort : les initiatives de démocratie participative fleurissent en Algérie

    Russia Today - 24 avr. 2019, 16:58


    Elle monte, elle monte... L'idée de la mise en place d'une démocratie participative avec la réunion d'une assemblée constituante, fait son chemin en Algérie. Partout, des initiatives fleurissent dans ce sens. Zoom sur quelques unes d'entre elles.


    En Algérie, depuis le début du mouvement de protestation le 22 février qui voit chaque vendredi sortir des centaines de milliers de personnes dans les rues du pays, l'espoir que s'opère un changement profond dans la gestion du pays fait bouillonner la population.

    Pour éviter que leur révolution ne leur soit confisquée, à l'image de ce que l'on a pu observer en Egypte ou en Tunisie, les Algériens se veulent en effet très vigilants sur la tournure que vont prendre les événements futurs. Rejetant vigoureusement d'un côté tous ceux qui ont contribué au «système Bouteflika», la population peine de l'autre côté à se structurer et à organiser ce qui pourrait être l'Algérie de demain.

    Quelques initiatives tentent néanmoins de fédérer et l'idée de l'établissement d'une démocratie participative commence à germer chez certains. Même si, à cette heure, aucun mouvement d'ampleur nationale n'a encore surgi - le temps de la pédagogie et de l'organisation étant plus long que le temps politique - des tentatives de structuration par le bas sont tout de même à noter.

    En plus de la désormais traditionnelle marche du vendredi, des débats citoyens sont organisés ou improvisés dans des universités et même dans la rue dans plusieurs villes du pays. Par exemple, sur les marches du Théatre national (TNA) au centre d'Alger, des artistes mènent tous les lundis après-midi des débats improvisés où les passants sont invités à venir exposer leurs doléances et à participer aux échanges.

    Pour contribuer à armer intellectuellement les citoyens, Massensen Cherbi, professeur de droit public, a animé des cours de droit constitutionnel, ouverts à tous à «La Baignoire», un «espace de partage» qui accueille des expositions ou des ateliers, au centre d'Alger. Se référant à l’une des «toutes premières» revendications du mouvement national algérien, Massensen Cherbi plaide pour la réunion d’une assemblée constituante.

    Des tables rondes constituantes dans la rue à une plateforme numérique

    De la théorie à la pratique, des initiatives visant à instaurer une démocratie participative effective commencent également à émerger. Hicham Rouibah, chercheur en socioéconomie, affilié à l'université d'Oran et habitant à Béjaïa, a organisé plusieurs tables rondes constituantes dans les rues de sa ville afin de réécrire une nouvelle Constitution. «J'ai lancé un appel via la page Facebook d'un ami, je pensais que j'allais avoir dix personnes, j'ai imprimé quelques exemplaires d'articles de la Constitution sur lesquels je voulais travailler, et j'ai eu mille personnes qui sont venues» a-t-il raconté à RT France. Il plaide en outre pour la mise en place en Algérie, des référendums abrogatoire et révocatoire ainsi que la reconnaissance du vote blanc. Depuis, il reçoit des invitations à venir exposer ses idées et organiser des assemblées dans plusieurs villes du pays.

    L'idée d'une constituante ? Pour Hicham Rouibah, elle relève de l'évidence. «Une fois que les gens ont compris que c'est par le biais d'une appropriation du droit constitutionnel que le peuple reprendra le pouvoir, ils adhèrent forcément et témoignent un grand enthousiasme à se mettre à écrire ensemble les futures règles».



    Afin de mutualiser toutes les futures écritures constitutionnelles et organisations locales, Hicham Rouibah est en lien avec d'autres activistes, dont des informaticiens, et ensemble, ils comptent mettre en place une plateforme numérique, qui pourrait prendre la forme d'une application mobile. «C'est encore un projet naissant mais je pense que la technologie est la meilleure solution pour mettre en place notre dessein démocratique. Aujourd'hui, tout se passe sur internet», explique-t-il. En plus de faciliter le débat citoyen à travers des classements thématiques où chacun pourra voir de quoi on parle dans son coin, l'application permettrait de mieux se structurer et à terme, de voter.

    «Soumettre le gouvernement aux règles de la démocratie et non l'inverse»
    Même projet du côté du chanteur Amazigh Kateb, très populaire en Algérie et connu pour son engagement politique. Celui-ci a en effet récemment animé une conférence avec Hicham Rouibah à Béjaïa qui s'est conclue par des tables rondes constituantes. Depuis le début du mouvement, l'artiste prône l'instauration de la démocratie participative, à l'image de l'une des revendications des Gilets jaunes en France, notamment portée par Etienne Chouard. Auteur de plusieurs textes visant à faire de la pédagogie sur la question, Amazigh Kateb invite les citoyens, par comités locaux, à écrire eux-mêmes la future Constitution du pays qui «devra enfanter le futur gouvernement et le soumettre aux règles de la démocratie, et non l’inverse».

    Refus de la récupération, intérieure comme extérieure
    Le chanteur, également fils de l'écrivain Kateb Yacine, explique se méfier des manipulations du mouvement de protestation, qu'elles viennent des tenants du pouvoir à l'intérieur, ou d'une possible ingérence occidentale : «Depuis les révolutions colorées de l’ancien bloc de l'Est jusqu'aux printemps arabes, les exemples de noyautage des mouvements progressistes, et de manipulations américano-occidentales des mouvements révolutionnaires ne manquent pas. C'est l’agenda global du libéralisme mondialisé», écrit-il.

    Aux agendas fixés selon lui par les «prédateurs» intérieurs et extérieurs au pays, Amazigh Kateb préférerait l'établissement d'un agenda populaire «démocratique et citoyen» s'organisant du bas vers le haut, partant des plus petites communes. Le chanteur a même réalisé une présentation dans laquelle il schématise les étapes de l'organisation comme suit : réunion, vote des représentants de quartier, formation d'une assemblée constituante communale, création d'une plateforme commune qui permettra le tirage au sort des représentants communaux, d'une commission de contrôle citoyen et d'un comité de vigilance citoyenne. Ceci aboutirait à une assemblée constituante intercommunale et le processus serait recommencé en remontant avec le même procédé les échelles représentatives jusqu'à arriver au niveau national.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    à écrire eux-mêmes la future Constitution du pays
    Qui va écrire cette constitution?
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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    • #3
      Au-delà de permettre à notre ami Hichem de sortir de son anonymat ici, au risque d'une plus grande transparence, je note que cette idée séduisante de démocratie participative vient en opposition à la démocratie représentative jugée porteuse de corruption politique. On considère que cette manière de faire la politique permet le financement politique d'une intermediation politique, source dans les démocraties libérales de corruption et de la force des lobbies...

      On oublie de dire que les hommes d'état s'ils veulent pratiquer les responsabilités suprêmes ont besoin de se former à la politique au sein d'instances militantes, et d'exercice de la politique. En l'absence d'intermediation politique, nous auront des système fortement centralisés par des états profonds, qui acceptent un chouïa de démocratie sur la gestion locale et exigent des comptes aux élus locaux tout en se dédouanant de toute responsabilité politique centrale. Exactement le système Poutinien, que veut copier nos casquettes, pour rester dans l'ombre et avoir des fusible bien faciles à faire sauter quand ils veulent... ils auront par ce biais régler le problème de renouvellement de la classe politique, ayant un gisement inespérés des ressources humaines, jeunes, beaux et intelligents... enfin pas trop quand même...

      Sacrée Russia Today...
      Dernière modification par ott, 27 avril 2019, 13h34.
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        ...

        Le dialogue, quand il s'avère formel et déterminé, lors de toute assemblée, est autant une forme d'échange qu'un acte d'estime, devoir conjuguer la réalité est-ce savoir tempérer les modalités, ceci étant dit, sans mépris ni même ironie, pour le "survol" de la conférence "Bijayenne" et la circonstance citoyenne mais, en effet, ce n'est pas le passé simple qui divise le passé composé mais c'est bien le futur proche qui préserve le futur simple...

        merci...
        ...Rester Humain pour le devenir de l'Homme... K.H.R.

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        • #5
          la pepiniere s'enrichit

          Cela nous change du desert de la proposition politique d'avant, sterelisé par la police de pensée, ceci rajouté aux conferences debats dans les universites en collaboration avec la société civil, c'est comme meme une leçon au systeme en panne meme de communication lui qui a biberonné la fine fleur de la "langue de bois " depuis 62

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          • #6
            Bjr Ott

            je note que cette idée séduisante de démocratie participative vient en opposition à la démocratie représentative jugée porteuse de corruption politique.
            La démocratie représentative n'est pas porteuse en soi de corruption. C'est des pratiques non démocratiques qui la travestissent.

            Un élu, sensé, traduire les aspirations de la population qui l'a élu se trouve confronté à son appartenance à un parti politique qui lui exige de ... la discipline partisane. Et c'est à ce moment, qu'il se met à voter selon les directives du parti et non pas selon ce que lui dicte sa conscience ou le sentiment émanant de son électorat.

            C'est donc le fonctionnement des partis politiques et la "dictature" exercée sur ses élus au nom d'un "unanimisme" de vue, au risque de se retrouver au banc des accusés de félonie, qui fait que les élus ne représentent plus leur concitoyens mais quelques personnes à la tête de la direction du parti.

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            • #7
              Bonjour Jawzia,

              On apprend dans ce pays la démocratie, qui est actuellement traversée par au moins 2 courants de pensée. Celle qui considère que le pouvoir central ne peut échapper à un état profond qui se verrait légitimer par une certaine democratie participative, au niveau local, et l'élection au suffrage direct d'un président qui au niveau central assurerait les arbitrages avec l'état profond. Ce fort présidentialisme qu'on peut observer dans certains pays dit démocratiques, sans parler des pays qui font semblant ou des monarchies absolue, et qui n'a pas besoin d'intermediation politique, tirant sa légitimité d'une relation directe avec le peuple, est le modèle qu'affectionnent nos casquettes qui préfèrent un Boumboum émanation de la violenté du peuple, que tout autre lubie d'auto-gestion, le débat qui avait traversé l'Algerie socialiste en 1962, et qui a finis par le degommage de Harbi, le promoteur du socialisme scientifique, pour un retour révolutionnaire, un redressement révolutionnaire en 1965 suite au coup d'état contre Benbella.

              Les mêmes tentations existent aujourd'hui, avec la démocratie à la Poutine, responsable de la bonne marche de l'empire, et des élus locaux corvéables à volonté qui peuvent sauter au moindre mécontentement populaire... dans des sociétés pré-anarchiques comme les nôtres, ce modèle séduit beaucoup de monde, tant le modèle stalinien ne peut plus fonctionner...

              La démocratie représentative est en effet une intermediation politique qui permet la construction de projets et personnel politiques rompus à la construction de majorités de pouvoir et de consensus politique. Cette construction rare dans un pays avec l'histoire de l'Algerie a eu quelques épisodes dans des situations de ruptures, comme fut la campagne de l'Émir Abdelkader qui a tenté d'unir les forces contre ne colonialisme, puis du PPA et ensuite le FLN qui ont tenté de produire une élite révolutionnaire capable de s'organiser et de s'unir contre ne colonialisme. Le PPA a été un échec du fait de divisions profondes, entretenues par le colonialisme et certaines ambitions démesurées, et le FLN a été un formidable élan reunificateur...

              Ce myths de l'union sacrée imprègne profondément nos décideurs, qui ne comprennent pas l'exigence de construire des alternances au pouvoir, car étant eux même l'incarnation de l'intérêt suprême de la nation dans un état profond. Ils ne veulent surtout pas que le pouvoir leur échappe et sont prêts à certaines concessions au nom de l'esprit révolutionnaire qui iraient dans le sens d'une forte centralité du zaim...

              La construction d'alternatives partisanes exigent que la société puisse se faire représenter non plus à travers une unité de vue, mais des projets de société consensuels capables de construire des majorités. La nature clanique, rentière des traditions politiques exigent une représentation politique fondée sur des valeurs d'une grande portée stratégique, et non seulement d'un leadership. C'est un long chemin qui exige prospective politique et engagement avant de produire des résultats, semés d'embûches, car il est facile de briser tout élan, mais très difficile de construire des consensus. Il faudra probablement une synthèse avec des solutions tactiques et une vision stratégique pour permettre de construire des alternatives politiques, capable de s'unir pour des projets alternatifs, donc concéder une certaine liberté de conviction au nom d'un projet collectif, le sens de tout engagement politique, tout en faisant avancer ses convictions profondes par le débat politique partisant et après des citoyens, émanation de la légitimité politique...

              Un long programme...

              Voici une petite contribution à l'époque de possibilités différentes en 2006 :

              http://www.algerie-dz.com/forums/sho...06#post6239006
              Dernière modification par ott, 27 avril 2019, 14h43.
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                Othmane BENZAGHOU

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                • #9
                  Écouter le General Major à la retraite Medjahed, porte parole officieux de l'EM... l'incarnation de l'unité du peuple autours du redressement révolutionnaire, démocratique SVP...

                  Othmane BENZAGHOU

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                  • #10
                    C'est la première fois que j'entends un général qui s'exprime sans un support papier et avec une bonne analyse critique

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