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Deux haut gradé algérien analyse la situation en Libye

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  • Deux haut gradé algérien analyse la situation en Libye

    Un ex-chef d’état-major algérien détaille à Sputnik les enjeux géostratégiques en Libye

    Dans un entretien à Sputnik, l’ex-chef d’état-major de l’Armée de terre algérienne a expliqué les enjeux géostratégiques derrière le soutien que certains pays ont apporté au maréchal Khalifa Haftar dans sa campagne militaire pour prendre la capitale Tripoli. Il a par ailleurs évoqué les probables impacts sur l’Algérie.

    Mardi 23 avril, le maréchal Khalifa Haftar commandant l'Armée nationale libyenne (ANL) a annoncé le début de la deuxième phase de l'attaque contre Tripoli, rapporte le quotidien libyen Alwasat, citant le porte-parole de l'ANL. Trois diplomates américains ayant requis l'anonymat et cités par l'agence Bloomberg affirment que le Président Donald Trump et son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, ont accordé leur soutien au maréchal Haftar concernant l'assaut sur la capitale Tripoli. Elles avancent par ailleurs que le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le prince héritier des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, ont plaidé la cause du maréchal libyen auprès du locataire de la Maison-Blanche.

    L'ex-chef d'état-major de l'Armée de terre algérienne et expert en sécurité et stratégie, le général-major à la retraite Abdelaziz Medjahed, a commenté à Sputnik l'évolution de la situation en Libye, ses enjeux géostratégiques et ses probables répercussions sur la sécurité nationale de l'Algérie.
    «L'Occident veut avoir la mainmise sur l'énergie pour dominer le monde», a-t-il déclaré. «Après le dollar [dans le cas des États-Unis, ndlr], ils veulent s'accaparer l'énergie et ils font tout pour», a-t-il ajouté.

    Les États-Unis auraient donné leur accord à Khalifa Haftar pour prendre Tripoli
    L'expert, également ex-directeur de l'École militaire interarmes de Cherchel, considère que pour ce qu'il se passe en Libye, au Mali, au Nigeria et en Afrique en général, «il ne faut pas chercher longtemps pour trouver qui est derrière». En plus de l'exploitation des richesses du continent, «ils sont actuellement en train de déplacer les terroristes qui ont combattu en Syrie vers l'Afrique». «L'Occident cède la Syrie, il essaie aussi de se retirer de ce pays, mais tout en cherchant à consolider ses positions en Afrique», a ajouté l'ex-haut gradé.

    Le général-major à la retraite a rappelé dans ce sillage le rôle des monarchies du Golfe, notamment de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis dans la destruction de la Libye et le renversement de Mouammar Kadhafi. Pour lui, «dans le but de consolider ses positions dans la région, l'Occident doit maintenir le régime égyptien en place, et pour ça il a besoin d'un régime inféodé en Libye pour le soutenir».

    Abordant l'aspect géostratégique de ce qu'il se passe en Libye, notamment depuis l'assaut des troupes du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli, M.Medjahed a souligné «qu'il faut prendre en considération la politique de la Chine, de la Russie et des pays émergents en Afrique». «Ces nouvelles puissances menacent de manière directe les intérêts occidentaux en Afrique».

    Dans le même sens, le spécialiste a affirmé que l'Otan, les États-Unis et la France sous Sarkozy avaient décidé d'attaquer la Libye parce que «Kadhafi a donné les contrats d'exploitation du pétrole et du gaz à la Russie, à la Chine et à l'Algérie, excluant ainsi les compagnies occidentales».

    Évoquant les probables répercussions du conflit libyen sur la sécurité de son pays, Abdelaziz Medjahed a rappelé que «l'Algérie est une entrave aux plans occidentaux en Afrique». Dans ce sens, il a mis l'accent sur «toutes les pressions qu'a subies l'ANP [Armée nationale populaire algérienne, ndlr] pour l'entraîner à intervenir en Libye et au Mali sans succès», ajoutant que «maintenant, ils interviennent d'une autre manière pour faire plier genou à l'Algérie».

    L'Armée nationale populaire (ANP) algérienne a procédé mardi 16 avril à des manœuvres à balles réelles près de la frontière avec la Libye. L'exercice a eu lieu au niveau du champ de tir du secteur opérationnel nord-est In Amenas. Le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP, qui a assisté à ces séances d'entraînement, avait également inspecté les unités déployées le long de la frontière avec la Libye.

    Pour Abdelhamid Larbi Chérif, ex-colonel des services de renseignement algériens, «ces manœuvres sont une sévère mise en garde à Khalifa Haftar, que toute atteinte à l'intégrité territoriale ou à la sécurité nationale de l'Algérie appellera une réponse ferme et appropriée de la part de l'ANP».

    Un ex-colonel des services algériens évoque les dessous de ce qui se passe en Libye


    Un ex-colonel des services de renseignement algériens a déclaré à Sputnik que la campagne militaire lancée contre Tripoli visait en premier lieu l’Algérie. Il a pointé le soutien logistique qu’apportaient Paris, Riyad, Abou Dhabi et Washington au maréchal Khalifa Haftar.

    Mardi 23 avril, le maréchal Khalifa Haftar de l'Armée nationale libyenne (ANL) a annoncé le début de la deuxième phase de l'attaque contre Tripoli, rapporte le quotidien libyen Al-Wasat, citant la déclaration du porte-parole de l'ANL. Abdelhamid Larbi Chérif, ex-colonel des services de renseignement algériens et expert sécuritaire et stratégique, a commenté cette nouvelle campagne militaire et affirmé dans un entretien à Sputnik que «tout ce qui se passe actuellement en Libye est dirigé contre l'Algérie». Il a par ailleurs pointé le rôle de la France, des États-Unis et des monarchies du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, dans le déclenchement de cette opération militaire.

    «Il est très important de comprendre l'enjeu politique et stratégique de cette offensive sur Tripoli de deux points de vue d'analyse», a-t-il déclaré.
    Concernant le premier point, l'ex-colonel du renseignement algérien a tenu a rappelé que «dans le dossier libyen, l'Algérie a toujours défendu le principe d'une solution politique inclusive en dehors de toute ingérence étrangère». Dans ce sens, il a expliqué que «la diplomatie algérienne a fait un énorme travail pour convaincre toutes les parties engagées dans le conflit libyen à s'assoir autour d'une table et à se mettre d'accord sur une nouvelle Constitution consensuelle dans le cadre d'une solution politique inter-libyenne fédératrice dans l'intérêt de tous».

    M.Larbi Chérif estime que «l'engagement de l'Algérie dans le sens d'une telle solution a dérangé les intérêts de plusieurs pays, notamment ceux des puissances coloniales».


    Quant au deuxième point, il a commenté les informations qui mettent en cause certains pays du Golfe et la France dans le soutien logistique et opérationnel au maréchal Haftar, notamment celles relatives à l'arrestation de 24 diplomates armés (13 français et 11 européens) venant de Libye par les forces de l'ordre tunisiennes. Abdelhamid Larbi Chérif a souligné qu'«avant d'engager son armée à Tripoli, Khalifa Haftar s'est rendu en Arabie saoudite. Suite à cette visite, il a déclenché l'offensive». «Ceci laisse penser qu'il a eu le feu vert des monarchies du Golfe, notamment de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, donc des États-Unis», a-t-il soutenu.

    M.Larbi Chérif a par ailleurs expliqué l'objectif recherché derrière cette nouvelle offensive militaire. L'expert en sécurité et stratégie a affirmé qu'«en bon exécutant de l'agenda franco-américain en Libye, mais spécialement de la France qui a participé à la préparation de cette offensive, il avait affirmé auparavant que dès qu'il prendra le pouvoir dans le pays, il s'attellera à la tâche de revoir la délimitation des frontières avec l'Algérie».
    L'Armée nationale populaire (ANP) algérienne a procédé mardi 16 avril à des manœuvres à balles réelles près de la frontière avec la Libye. L'exercice a eu lieu au niveau du champ de tir du secteur opérationnel nord-est In-Amenas. Le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah, chef d'État-major de l'ANP, qui a assisté à ces séances d'entraînement, avait également inspecté les unités déployées le long de frontière avec la Libye.

    Pour M.Larbi Chérif, «ces manœuvres sont une sévère mise en garde à Khalifa Haftar, que toute atteinte à l'intégrité territoriale ou à la sécurité nationale de l'Algérie appellera une réponse ferme et appropriée de la part de l'ANP».
    Une source travaillant à la présidence de la République tunisienne a affirmé à RFI que les 24 diplomates (13 français et 11 européens) arrêtés la semaine dernières par la police étaient en réalité des agents du renseignement. Leur activité en Libye pose de sérieux problèmes pour la «souveraineté» du pays, a-t-elle ajouté.


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