Suisse : « le clan Bouteflika a créé des sociétés pour siphonner l’argent algérien »
Par Hakim M 2 mai 2019 à 10:42 Dans Algérie, La une, Politique
Alors que le peuple algérien réclame l’arrestation et le jugement des responsables impliqués dans les affaires de détournement des fonds publics, le journal suisse « La Tribune de Genève », dans son édition du lundi 29 avril, s’est intéressé de près sur l’affaire de l’argent détourné par le clan Bouteflika vers la Suisse.
En effet, le journal helvétique a rapporté le témoignage de l’avocat algérien établi à Fribourg en Suisse, Maître Lachemi Belhocine, qui a assuré « qu’entre 1000 et 1500 sociétés ont été créées en Suisse pour siphonner l’argent algérien en éditant des factures », grâce à un « système qui se serait notamment développé sous couvert d’activités commerciales dans le domaine de l’agroalimentaire », révèle Me Belhocine.
« Lorsque la facture présentée à la Banque centrale algérienne a été éditée en Suisse, cela passe comme une lettre à la poste. Si la facture venait du fin fond de la Chine ou d’un autre pays exotique, ça ne passerait pas pareil. Et entre-temps, le prix facturé initialement a été multiplié par deux ou trois », a expliqué Me Belhocine à La Tribune de Genève.
Lachemi Belhocine est l’un des auteurs de la plainte déposée au Conseil fédéral de la Confédération suisse pour recouvrer les biens et les avoirs financiers pillés par les dirigeants algériens depuis le jour du soulèvement populaire le 22 février 2019.
Bouteflika aura-t-il le même traitement que Ben Ali ou Hosni Moubarak ?
Interrogé par le quotidien francophone “Liberté” sur la légalité de la requête déposée en Suisse, Me Lachemi Belhocine a assuré que la Constitution suisse permet des actions similaires urgentes. […] depuis 2016, le pays s’est doté d’une loi qui permet facilement ce genre d’action.
« La Suisse a constaté que régulièrement, les dictateurs ou les oligarques des États voyous mettent leur argent en Suisse, mais dès que la menace se fait sentir, ils se précipitent pour le retirer et le cacher dans les paradis fiscaux. La Suisse, ayant essuyé plusieurs critiques sur ce sujet, s’est finalement dotée d’une loi sur les valeurs patrimoniales d’origine illicite (LVP), permettant au Conseil fédéral d’envoyer des injonctions à toutes les institutions bancaires accréditées de geler tous les avoirs douteux », explique Lachemi Belhocine .
« Plusieurs dirigeants et dictateurs ont été jugés sur la base de cette loi. On peut citer le cas de l’ex-président tunisien Ben Ali, à qui on a bloqué quelque 800 millions de dollars, et d’autres comme l’Égyptien Hosni Moubarak et le Congolais Mobutu Sese Seko », révèle Me Lachemi Belhocine qui espère « un même traitement pour l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et son clan ».
Par Hakim M 2 mai 2019 à 10:42 Dans Algérie, La une, Politique
Alors que le peuple algérien réclame l’arrestation et le jugement des responsables impliqués dans les affaires de détournement des fonds publics, le journal suisse « La Tribune de Genève », dans son édition du lundi 29 avril, s’est intéressé de près sur l’affaire de l’argent détourné par le clan Bouteflika vers la Suisse.
En effet, le journal helvétique a rapporté le témoignage de l’avocat algérien établi à Fribourg en Suisse, Maître Lachemi Belhocine, qui a assuré « qu’entre 1000 et 1500 sociétés ont été créées en Suisse pour siphonner l’argent algérien en éditant des factures », grâce à un « système qui se serait notamment développé sous couvert d’activités commerciales dans le domaine de l’agroalimentaire », révèle Me Belhocine.
« Lorsque la facture présentée à la Banque centrale algérienne a été éditée en Suisse, cela passe comme une lettre à la poste. Si la facture venait du fin fond de la Chine ou d’un autre pays exotique, ça ne passerait pas pareil. Et entre-temps, le prix facturé initialement a été multiplié par deux ou trois », a expliqué Me Belhocine à La Tribune de Genève.
Lachemi Belhocine est l’un des auteurs de la plainte déposée au Conseil fédéral de la Confédération suisse pour recouvrer les biens et les avoirs financiers pillés par les dirigeants algériens depuis le jour du soulèvement populaire le 22 février 2019.
Bouteflika aura-t-il le même traitement que Ben Ali ou Hosni Moubarak ?
Interrogé par le quotidien francophone “Liberté” sur la légalité de la requête déposée en Suisse, Me Lachemi Belhocine a assuré que la Constitution suisse permet des actions similaires urgentes. […] depuis 2016, le pays s’est doté d’une loi qui permet facilement ce genre d’action.
« La Suisse a constaté que régulièrement, les dictateurs ou les oligarques des États voyous mettent leur argent en Suisse, mais dès que la menace se fait sentir, ils se précipitent pour le retirer et le cacher dans les paradis fiscaux. La Suisse, ayant essuyé plusieurs critiques sur ce sujet, s’est finalement dotée d’une loi sur les valeurs patrimoniales d’origine illicite (LVP), permettant au Conseil fédéral d’envoyer des injonctions à toutes les institutions bancaires accréditées de geler tous les avoirs douteux », explique Lachemi Belhocine .
« Plusieurs dirigeants et dictateurs ont été jugés sur la base de cette loi. On peut citer le cas de l’ex-président tunisien Ben Ali, à qui on a bloqué quelque 800 millions de dollars, et d’autres comme l’Égyptien Hosni Moubarak et le Congolais Mobutu Sese Seko », révèle Me Lachemi Belhocine qui espère « un même traitement pour l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et son clan ».
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