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Appels au dialogue de Bensalah : un non événement

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  • Appels au dialogue de Bensalah : un non événement

    e discours à la nation prononcé par le chef de l’État par intérim dimanche 5 mai n’a pas suscité de réactions positives. Les rares partis politiques qui ont réagi, comme le PT, le FFS et le FJD, l’ont rejeté dans la forme et dans le fond. Les autres partis n’ont même pas répondu.
    Pourtant, Abdelkader Bensalah n’a fait que donner un cachet plus formel à l’invitation au dialogue émise mardi 30 avril par le chef d’état-major de l’ANP.
    Ce dernier avait signifié mardi à partir de Biskra, où il était en visite, que la solution à la crise ne pourra venir que du dialogue. Ahmed Gaïd-Salah n’avait rien précisé des contours du dialogue auquel il a appelé, ni son objet ni les personnalités ou entités devant y prendre part, mais malgré ce manque de clarté, beaucoup de partis, dont certains de l’opposition, on accueilli favorablement la proposition.
    L’armée n’a fait qu’une proposition de sortie de crise, il n’est pas de son ressort d’aller au-delà. Son appel est donc repris par le chef de l’État par intérim qui a invité « tous les acteurs nationaux, de l’ensemble des composantes de la classe politique, aux mouvances qui structurent la société civile » à se mettre autour d’une table.
    Contrairement à Gaïd-Salah, Bensalah a explicité l’objet et l’objectif des discussions : « Réaliser un consensus fécond, le plus large possible, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l’organisation, dans les délais convenus, de l’élection présidentielle ».
    Bensalah a ajouté, comme pour mieux baliser les choses, que la prochaine élection est « seule à même de permettre au pays de sortir définitivement et durablement de l’instabilité politique et institutionnelle ».
    Surtout, il a insisté sur la nécessité de la tenue du scrutin à sa date initiale, c’est-à-dire le 4 juillet. Le pouvoir ne désespère toujours pas de régler la crise avec les seuls outils que prévoit la Constitution et organiser l’élection qui devra donner au pays un nouveau président dans moins de deux mois. Un pari risqué ? On peut bien le penser puisque le scrutin est unanimement rejeté. Même des fonctionnaires, des élus et des magistrats ont annoncé officiellement leur refus de l’organiser.
    Les manifestants aussi répètent chaque vendredi qu’ils ne veulent pas d’une élection organisée sous l’égide d’institutions héritées de l’ancien président et maintiennent leur exigence de la démission du chef de l’État et du Premier ministre.
    Pour renverser la vapeur, le pouvoir compte toujours sur l’essoufflement du mouvement de contestation durant le mois de ramadhan qui débute, mais peut-être aussi sur les retombées de la vaste campagne d’arrestations effectuées dans les rangs des proches de l’ancien régime. Il n’est d’ailleurs peut-être pas innocent que le discours de Bensalah appelant au dialogue et les images du passage devant le juge du frère de l’ancien président et de deux anciens chefs du DRS soient diffusés dans le même journal télévisé de l’ENTV.
    Il est vrai que l’arrestation de personnages du poids du général Toufik et de Saïd Bouteflika, est un tournant dans l’histoire du pays. Il est vrai aussi que nul ne pourra crier lors des marches hebdomadaires à la parodie de justice. Mais est-ce suffisant pour que les Algériens fassent confiance aux nouveaux tenants du pouvoir et acceptent de marcher dans leur plan de sortie de crise ? Sans doute qu’il faudra bien plus pour faire changer d’avis à tous ceux qui, depuis deux mois et demi, exigent une vraie transition.
    Il n’échappe déjà à personne que cette énième offre de dialogue du pouvoir est reléguée à la case du non-événement. Aujourd’hui, le régime est en face au défi de crédibiliser son offre de dialogue. Si l’appel au dialogue lancé par Gaid Salah a été accueilli favorablement par des partis politiques, ce n’est pas le cas de celui de Bensalah. Comprendre : la classe politique est prête à dialoguer directement avec l’armée, et non pas avec Bensalah dont le peuple réclame le départ.


    Source: TSA
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