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La crainte d’un passage en force du pouvoir

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  • La crainte d’un passage en force du pouvoir

    La crainte d’un passage en force du pouvoir

    Le discours prononcé, dimanche 5 mai, par le président par intérim Abdelkader Bensalah, continue de susciter des réactions de rejet mais aussi d’inquiétude au sein de la classe politique ainsi que parmi les organisations de la société civile et les acteurs du mouvement populaire. Le rejet et la dénonciation du discours sont quasi-unanimes.

    Son appel au dialogue ne trompe personne. Il a d’ailleurs été formulé sans grandes convictions. Abdelkader Bensalah n’a défini ni les conditions ni les objectifs assignés à ce « dialogue ». En réalité, ce nouvel appel ressemble beaucoup plus à une formalité qu’à une réelle volonté du pouvoir de discuter avec l’opposition sur un plan sérieux de sortie de crise.

    Le régime semble avoir un plan qu’il cherche à exécuter, sans prendre en considération les demandes formulées par l’opposition et le Hirak.

    Dans ce contexte, le maintien de l’élection présidentielle du 4 juillet, malgré le rejet de la population et l’absence de candidats sérieux, est de plus en plus perçu comme une tentative de passer en force.

    « De jour en jour, les doutes se dissipent, le forcing se précise, plus clairement encore aujourd’hui avec le discours de Bensalah, chef provisoire de l’État. En fait, le système, avec son personnel décrié par la rue, décide d’aller dans deux mois, à l’élection présidentielle, pourtant rejetée », a dénoncé hier la Ligue des droits de l’Homme qui s’interroge sur le rôle que compte jouer l’armée :

    « Le général major Gaïd Salah, qui incarne aujourd’hui le pouvoir réel, qui détient les leviers de la décision politique, continuera-t-il à tourner le dos au peuple, ira-t-il jusqu’au bout, au risque de faire basculer le pays dans le chaos et l’instabilité certaine. L’armée se dressera-t-elle contre la volonté du peuple ? »


    TSA
    Dernière modification par Pomaria, 07 mai 2019, 10h33.
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

  • #2
    Le pouvoir ne voit pas le danger

    Abdelkader Bensalah a prononcé dimanche son deuxième discours à la nation depuis sa désignation président par intérim. Comment l’avez-vous trouvé?

    Rachid Grim, politologue. Il n’y a eu absolument rien de nouveau dans le discours de Bensalah. Le chef de l’État veut absolument aller vers les élections du 4 juillet. Pour l’instant, c’est la seule ligne de conduite du pouvoir. Je n’ai pas l’impression qu’il va dévier de sa feuille de route. On pense qu’avec le Ramadan, les choses vont se tasser, or on se trompe. Le pouvoir ne voit pas le danger. Ce qu’il veut c’est un président le plus rapidement possible, et le plus rapidement possible c’est d’aller vers des élections le 4 juillet ou à la limite un peu plus tard. Personnellement, je ne pense pas que le pouvoir va céder sur le reste. Si le pouvoir se rend compte que les choses sont en train de se calmer, le Ramadan faisant son œuvre, il va continuer sur sa feuille de route. Mais si la mobilisation se maintient en ayant la même intensité, la situation peut changer. Tout dépendra des voix du Hirak. Pour l’instant on ne les voit pas. Le mouvement n’a pas de voix qui donnent une ligne de conduite, qui s’exprime. Chacun parle de son côté.

    Est-ce qu’un des points faibles du mouvement populaire c’est le fait qu’il n’ait pas de représentants ?

    Oui, je suis convaincu que l’un des points faibles du mouvement c’est que le fait qu’il n’ait pas de représentants crédibles. Il ne s’agit pas d’en avoir un ou deux, car ils sont faciles à casser. Certaines figures ne veulent pas se mettre en avant de peur qu’elles soient détruites. Y compris l’avocat Mustafa Bouchachi car il sait que s’il se met en avant il est perdu. Le système a donné cette image de destructeur de toutes les personnes qui émergent. Il coupe toutes les têtes, cela s’est vérifié avec le mouvement des Aârouch en Kabylie.

    Comment avez-vous accueilli l’arrestation du trio Toufik-Tartag-Saïd Bouteflika ?

    La seule chose qu’on peut dire, pour l’instant, c’est que le pouvoir militaire est en train de donner au hirak ce qu’il pense que celui-ci veut, c’est-à-dire arrêter Saïd (Bouteflika) ce qui était l’une des revendications de la population qui l’accuse d’être à l’origine de tout le mal de l’Algérie depuis cinq ou six ans. Je pense que Gaid Salah et son clan semblent vouloir démontrer qu’ils sont avec la population et qu’ils cèdent à ses revendications.

    Quelles sont les retombées de ces arrestations sur le mouvement populaire ?

    Justement, les tenants du pouvoir pensent qu’il y aura des retombées sur le Hirak, du fait que les principaux responsables de la situation ont été arrêtés. Il y a aussi le Ramadan qui arrive.
    Je ne sais pas comment le Hirak va se débrouiller pour ce vendredi, est-ce que les citoyens vont continuer à manifester dans la journée ou la nuit ou s’ils trouveront d’autres formes de manifestation ?

    La rue va-t-elle se satisfaire de ces arrestations ?

    Probablement non. Certains au sein du mouvement vont peut-être s’en satisfaire, d’autres non. Ça on le saura sur les réseaux sociaux assez rapidement. En fait, l’une des revendications de vendredi dernier, ça a été « Saïd en prison ! ».

    D’où la question de savoir si ces arrestations pourraient absorber la colère populaire?

    Je ne pense pas. Probablement, les manifestants vont dire « nous avons eu raison d’insister et voilà ce que ça donne ».
    Mais cela ne suffira pas. Les « dégagez ! » et « Ga3 irouhou (tous vont partir)» vont rester. Je ne sais pas quelle intensité ça aura, parce qu’il y a le Ramadan, probablement qu’il aura un impact sur l’intensité du Hirak. Sinon, les manifestants ne vont pas se satisfaire de ça.

    Au travers de ces arrestations, est-ce qu’on peut dire que la puissance sans légitimité populaire n’est, finalement, qu’une illusion ?

    Ça c’est clair. On a beau être puissant surtout si on utilise sa puissance à mauvais escient comme ceux-là ont fait, on voit le résultat. La puissance n’est que quelque chose de momentané, ça ne dure pas éternellement.

    TSA
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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